M. A. Tardieu, graveur, membre de l'institut, est mort le 5 août Paris. M. de la Riva-Herrera, ancien mi- nistrede l'intérieur d'Espagne, et directeur actuel de la caisse d'amortissement, vient de mourir Madrid. Le célèbre Dalton, membre de la so ciété royale de Londres, associé étranger de l'Académie des sciences de Paris, auteur de la théorie des atômes chimiques, est mort le 27 juillet dernier. FRANCE. paris, 7 Août. On écrit de Pontoise Un nouveau crime vient de ranimer dans nos contrées le souvenir encore récent de l'assassinat Donon-Cadot. Le 28 juillet dernier, vers six heures du matin, un passant aperçut l'entrée d'un petit bois, sis terroir de Pierrelaye, tra versé par le chemin d'Herblay, à/Saint- Ouen-l'Aumône, un cadavre ensanglanté. Il se hâta de faire part de celte découverte M. le maire de Pierlaye, qui en instruisit la justice. M. Fleury, substitut du procureur du roi, et M. Varéliaud, suppléant, Pontoise, se transportèrent aussitôt sur les lieux, accompagnés de M. Bunelle, lieutenant de la gendarmerie, et des docteurs Prestat et Vigier, et assistés du greffier du tribunal. Le cadavre fut recounu pour être celui du sieur Charles Chennevière, âgé de 45 ans environ, originaire du Calvados, et domi cilié depuis une dizaine d'années Cor- meilles-en-Parisis. Les médecins déclarèrent qu'il avait été assassiné la nuit précédente l'aide d'uu instrument contondant qui avait brisé les os du crâne. On fut bientôt convaincu, par l'inspection des lieux, que le crime n'avait pas été commis en cet endroit, et que le corps y avait été apporté dans une char rette dont les roues avaient tracé des empreintes qui furent constatées exacte ment. Rien ne signalait encore les auteurs du meurtre; mais bientôt l'instruction révéla que Chennevière s'était rendu la veille Pontoise, où l'appelait une affaire d'intérêt, chez Mu* Lamarre, notaire. Il s'agissait d'une somme d'argent loucher d'une demoiselle, âgée de-cinquante ans, demeu rant Anvers, avec son père, vieillard plus que septuagénaire. Une des personnes in téressées ayant manqué au rendez-vous, l'argent n'avait pu être compté. Chenne vière était parti très-contrarié, menaçant de poursuites rigoureuses sa débitrice, laquelle néanmoins ce retard ne devait pas être imputé. Depuis longtemps Chennevière persécutait sa débitrice, et son père au sujet de cette créance; il leur avait même fait plusieurs commandements par huis sier. On n'ignorait pas que de telles mesures avaient vivement exaspéré les débiteurs. Ces révélations donnèrent lieu, dès lundi dernier, 29 juillet, une perquisition leur domicile, où on découvrit tout d'abord une charrette couverte de nombreuses tâches de sang et dont les roues avaient une idendité parfaite avec les empreintes signa lées par les magistrats. Puis on saisit divers objets ensanglantés, notamment une corde au moyen de laquelle avait dû être traîné le cadavre. La fille fut aussitôt mise en état d'ar restation; son père était absent; il ne revint que dans la nuit du 50 au 31 juillet et fut arrêté par deux gendarmes de la brigade de Pontoise, apostés son domicile pour y attendre son retour. L'instruction de cette grave affaire se poursuit avec célérité par M. Varéliaud, juge-suppléant. ANGLETERRE. londres, 6 août. La reine a heureusement donné le jour un prince, le 5 jtoûl, 7 heures 50 mi nutes du matin. Dès6 heures on avait envoyé du château de Windsor, Londres, prévenir le lord chancelier; le duc de Buceleuch, Jord du sceau privé; sir James Grahatn, ministre de l'intérieur; le comte Delawarr, lord chambellan, et le comte de Jersey, grand écuyer, qui arrivèrent les premiers Windsor, 8 heures 25 minutes, par un convoi spécial du chemin de fer. Ces per sonnages furent immédiatement conduits au château dans les équipages royaux qui les attendaient. Sir Robert Peel, lord Tré sorier, et lord Stanley, ministre des colo nies, arrivèrent peu de temps après par un autre convoi spécial, enfin le duc de Wel lington arriva 9 heures par un 5" convoi spécial. A une heure une double salve de canons, tirée dans le parc Saint-James, annonça aux habitants de la métropole l'heureux événement de la délivrance de Sa Majesté. travaux forcés perpétuité, a l'exposition et la marque des lettres T. P. Audience du 6 août. La nommée Amélie Wagenburg, épouse d'Antoine Lebbe, âgée de 6i ans, Dée et domiciliée k Poperingbe, ménagère, convaincue d'avoir par maladresse, imprudence, inattention ou négligence, occasionné involontai rement la mort l'enfant nouveau né de sa fille Rosalie Lebbe, a été condamnée deux années d'emprisonnement, cent francs d'amende et par corps aux frais du procès. La nommée Rosalie Lebbe, co-accusée, a été acquittée. Après le prononcé de l'arrêt de condamnation, M. le président a déclaré close la session du troisième trimestre de cette année. sécbmwie. mort de joseph bonaparte. Le frère aîné de l'empéreur, le prince Joseph Bonaparte, comte de Survilliers, est mort k Florence le 28 juillet. Joseph Bonaparte était né k Ajaccio le 7 janvier 1768. Il s'était d'abord destiné au barreau; mais la carrière militaire de son frère l'entraîna, et il le suivit dans sa première campagne d'Italie, en 1796. Elu député de la Corse au conseil des cinq-cents, il fut éliminé par le parti royaliste dit de Clichy, et ne put valider son élection qu'après la révolution du 18 fructidor. Nommé, bientôt après, ambassa deur de la republique k Rome, il défendit la cause des patriotes italiens auprès du gouvernement pa pal. Revenu k Paris, après l'émeute qui suivit l'assassinat du général Duphot, il contribua de tout son pouvoir au succès de la révolution du 18 bru maire. Membre du corps législatif, il s'y fit remar quer par beaucoup de modération et de sens, et donna les preuves d'uue généreuse fermeté lorsqu'il dût disculper publiquement le général Bonaparte, alors en Egypte, des accusations portées contre lui par le directoire. En 1806, l'empéreur, qui l'avait créé prince français, le mit k la tête d'une armée qui conquit le royaume de Naples, et le plaça sur le troue. Il régna trois ans sur ce pays, au sein du luxe et des plaisirs. Cepeudant, son gouvernement comme roi de Naples, bien que fort court, fut loin d'être stérile dans l'espace de moins de deux années il acheva de chasser les Anglais du royaume, réorga nisa l'administration, l'armée, la marine, et parvint k imprimer un grand essor k tous les travaux d'uti lité publique. En 1808, il dût aller occuper le trône d'Espagne. Les agitations de la guerre civile lui firent regretter les délices de Naples. Il sollicita vainement de l'empéreur l'autorisation de résigner un pouvoir qui lui pesait. Les malheurs de la guerre le rame nèrent en France où il retrouva sa famille réunie, k la veille des événements de 1814. L'empéreur le chargea du commandement militaire de Paris, et lors de l'invasion de la capitale par les armées alliées, il accompagna la régente k Chartres, puis a Blois. Après l'abdication de Fontainebleau, il se retira en Suisse. En 1810, le jour même où l'empéreur rentrait k Paris, il revint en France. Waterloo changea encore ses destinées; il s'embarqua pour l'Amérique. L'Etat de Jersey et plus tard la légis lature de l'Etat de New-York, sur sa demande, l'autorisèrent k posséder des terres sans devenir citoyen américain. Le comte de Survilliers ne revit l'Europe qu'en 1802. Après un séjour de plusieurs années en Angleterre, il obtint des cours étrangères la per mission de se fixer a Florence, dont le climat plus doux était nécessaire k sa santé. Sa famille était auprès de lui. Ses frères Louis et Jérôme l'ont assisté jusqu'à ses derniers moments. L'esprit du comte de Survilliers avait survécu aux glaces de l'âge le cœur chez lui était jeune. Il aimait k parler de son frère Napoléon, k rendre hommage de tout ce qu'il lui devait et k reconnaître que lui-même n'avait été quelque chose que par l'empéreur. Il concentrait tous ses souvenirs sur ce glorieux et bien-aimé frère, pour lequel il avait toujours eu la plus vive tendresse et pour lequel il avait conservé, avec l'admiration la plus pro fondément sentie, un culte pieux. La conversation du comte de Survilliers était facile et spirituelle, abondante en traits brillants et pleine de bonhomie, riche de détails, et toujours empreinte de sentiments honnêtes et éle vés. Il parlait volontiers et presque toujours de la France ni l'âge, ni l'exil n'avaient altéré la cha leur de son patriotisme; il manifestait des idées libérables et prenait intérêt aux progrès de ses idées en France. Ses vœux pour le bonheur et la gloire de son pays étaient aussi éclairés que sin cères. La mort du comte de Survilliers est un deuil public pour la ville qu'il avait adoptée; il y laisse des souvenirs profonds et des regrets universels. Joseph Bonaparte avait épousé Mu* Clary, fille d'un négociant respectable de Marseille, sœur de la femme de Bernadotte, devenue reine de Suède. Il n'a eu pour enfants que deux filles, dont l'une a épousé le prince Musignano, fils de Lucien Bona parte, et l'autre lé fils aîné Louis, mort en 1801, dans les troubles de l'Italie du Nord. Il ne reste plus des frères de l'empereur que le priuce Louis, ancien roi de Hollande, et le prince Jérôme, ancien roi de Westphalie. Le priuce Louis est maintenant le chef de la famille.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 2