proche, MB* de Kersausie, nièce du brave La Tour-d'Auvergne, revendiqua ces restes précieux. Devant la cour royale de Mont pellier, M. La Tour-d'Auvergne Lanraguais prétendit que les actes administratifs qui avaient en 1816 et 1817 disposé du cœur de la Tour-d'Auvergne, ne pouvaient être interprêtés et appliqués que par l'autorité administrative supérieure elle-même. Mais un arrêt du 12 août 1840 déclara que les ordonnances et décisions dont il s'agissait, étaient claires, précises, et qu'il n'y avait pas lieu de renvoyer devant l'ad ministration pour les interprêter. Mma de La Tour-d'Auvergne Lanraguais s'est pourvue en cassation contrecet arrêt; mais la cour, malgré la plaidoirie de M,r" Delachère, a, sur la plaidoirie de M. Lebon et les conclusions conformes de M. le premier avocat-général Pascalis, rejeté le pourvoi. M. le président. Vous jurez de dire toute la vérité sur les choses que vous savez, re latives cette femme prévenue du vol d'un paquet de linge? Jollivet. Je ne peux pas, mon juge; je ne connais rien de tout ça, ni la femme, ni le vol, ni le paquet, ni le linge, c'est ma par tie, je vous dirais le prix au juste, en toile ou calicot, n'importe. (Cependant le té moin finit parjurer.) M. le président. Etes-vous parent ou allié de la prévenue? Jollivet. De qui, s'il vous plaît? M. le président. De cette femme: regardez votre droite, côté du gendarme... Etes- vous son parent? Jollivet. Je n'en sais rien... Oh! oh! mais un moment! j'en ai beaucoup de parents, je suis le onzième de ma mère; ça eu donne des neveux et des nièces; ça serait une chance si j'allais en retrouver une ici, moi qu'a pas trop de moyens sur mes vieux jours. M. le président. Regardez cette femme, et répondez... Jollivet. Mais oui, qu'il faut que je la re garde... Où donc que j'ai mis mes lunettes? (Il cherche dans ses poches et longtemps.) Ah! que je suis bête! dans mon chapeau! (Il met ses lunettes et regarde la prévenue.) Belle fille!Qué que ça peut avoir?... vingt-cinq vingt-six ans! Bien bâtie, ma foi... Dites-donc, la petite, vous n'êtes pas une Jollivet? La prévenue. Non, monsieur; je m'appelle Marie Murât. Jollivet. Murât! j'ai entendu parler de ce nom-là. (Il cherche, se gratte la tête, et reprend d'un ton pénaud.) Psit! psit! Oui, oui,s'y suis.... c'est que dans mon régiment ce numéro-là... excusez... un beau-frère de l'empereur Napoléon, vice-roi d'Italie, et- quecaetera. (Saluant la prévenue.) Made moiselle... si vous êtes la fille de votre père, y a pas d'affront: bel homme, et tout; je l'ai vu, lui et son cheval, au Carrousel, contre le marchand de vin. M. le président. La prévenue n'est pas vo tre parente, mais vous la connaissez. Jollivet. Pas seulement un petit peu. M. le président. Rappelez-vous bien; vous avez été enfermé avec elle dans la prison de Melun. Il y a une erreur, en effet, qui est bientôt expliquée. Un second Joillivet se présente: celui-là est un ancien détenu de Melun qui aconnu la prévenue, et dont le témoignage, en aide d'autres, la fait condamner un an de prison et 25 fr. d'amende. Jollivet. Moi, le père Jollivet, en prison pour vol! J'ai jamais été en prison qu'à Saint-Denis pour pauvreté. Y a quelque diablerie là-dessous. Je reçois un papier sans savoir quoi ça peut signifier; je viens ici sans savoir pourquoi; on me fait un tas de questions que j'y comprend rien, et ça finit qu'on me prend pour un voleur. Fau drait pourtant s'arranger de manière ne pas se moquer tout le long du père Jol livet. J'ai connu Murât, c'est vrai; mais tout le reste que vous me parlez, j'y connais ni plus ni moins qu'à la bouteille l'encre. Jollivet.avec indignation. Moi, en prison! M. le président. Oui, pour vol. Les premières pommes de terre impor tées dans les Pays-Bas l'ont été par Char les De L'écluse, médecin d'Arras dans le 16e siècle. A cette époque, on ne sentit point, ce qu'il paraît, combien la culture de ce lé gume était facile et de quelle utilité il pouvait être pour la nourriture delà classe indigente, puisque 20 ans après cette im portation, il était encore inconnu dans le département de la Lys, si voisin de l'Ar tois, où Charles De L'écluse l'avait introduit. Ce ne fut qu'en 1620, époque la quelle les religieux chartreux furent obligés de quitter l'Angleterre, que l'un d'eux, le père Robert Clarke, surnommé le Virgile Chré tien, apporta de ce pays-là les premières pommes de terre; elles furent placées dans les environs de Nieuport. Les bienfaits de cette introduction ne furent point appréciés d'abordet la cul ture de la pomme de terre ne s'étendit que lentement; car ce fut en 1704 seule ment que les premières furent placées dans un jardin près de Bruges. Le pro priétaire de ce jardin. Antoine Verliulst désireux de multiplier, de répandre ce légume, en fit des distributions gratuites, et bientôt les maraîchers, les jardiniers, aidés de ses conseils, le cultivèrent en grand et en fournirent les marchés. La culture générale et en grand de la pomme de terre, ne date donc dans ce départe ment que du commencement du siècle dernier. Les pommes de terre ne servirent d'a bord la nourriture que de la classe pau vre, des cultivateurs et des animaux. Mais vers le milieu du siècle dernier, la consom mation en augmenta, les habitants des villes commencèrent s'en nourrir et maintenant (attendu la cherté toujours croissante des grainsj on la trouve presqu'à tous les repas. Elle sert aujourd'hui encore la nour riture des animaux; mais celle qu'on leur donne de préférence est une espèce parti culière appelée pomme de terre de cochon, qui est d'un bien plus grand produit que celle qui sert la nourriture de l'homme. Si toutes les propriétés de la solanée Parmentière ne sont pas encore connues, toutes les applications què l'on peut en faire sont loin d'avoir été tentées et portées leur juste point. Il en est deux qui se lient aux.besoins de la maison Rustique* Un propriétaire ayant acquis la certitude que la pomme de terre donnait au plâtre une solidité telle qu'il résistait aux in fluences de l'humidité, et devenait plus sain pour ceux dont les logements sont très bas. Des expériences réitérées lui ont dé montré l'efficacité de la recelte suivante on met environ un dixième de pomme de terre cuites ou bouillies et neuf dixièmes de plâtre dans l'ange du maçon; le tout étant gâché ensemble on l'employe de la manière que le plâtre seul, les murs cons truits avec ce nouveau mortier ne sont pas attaqués par le salpêtre. Par analogie on a été conduit mêler la solanée Parmentière cuite la terre ar gileuse, dont sont construits beaucoup de bâtiments dans les campagnes; le succès a été complet et la solidité de ce ciment des petites fortunes, ainsi composé, résiste bien plus Iongtempsaux intempéries que quand il est sans mélange de pommes de terre. En mettant une couche de ce ciment deux trois pieds plus ou moins au-dessus du sol pour coninuer la maçonnerie, on em pêche que jamais l'humidité puisse mon ter la muraille étant empêchée par la couche de ciment interposée. Les murailles humides étant plâtrées de ciment produi sent le même effet. La dépense de blanchissage était pour les classes indi gentes un obstacle insurmontable, le linge qu'elles emploientétait rarement dépouillé de son impûreté malgré la rudesse des brosses mises en jeu, et détruisant les ûlamens de la toile, mais le linge conser vait non-seulement un aspect désagréable, mais encore le goût infect inséparable de son état de malpropreté. Les lois de l'hygiène s'indignaient de voir ce linge être employé; il en résultait des maladies cutanées, un état fâcheux qui donnait plus de lividité la misère et la malpropreté, sa triste compagne. Aujourd'hui quelques pommes de terre cuites, réduites en pâte fournissent un savon plus naturel, plus détersif que les sels de cendres, la potasse, la soude et les brossesdévorantes; il nettoie parfaitement, ne laisse dans aucun filament des prin cipes impures et ne fatigue nullement le linge. Des linges d'enfant, des torchons, etc., sortent en peu d'heure de ce mélange simple', peu coûteux, d'une propreté re marquable, n'importe la qualité de l'eau, qu'elle provienne d'un puits, d'une fontaine ou d'une rivière. Ainsi un tubercule pres que sans valeur pour celui qui le cultive, remplace avantageusement les sels lixi- viels, le savon qui coûtent fort cher, per- témoin cité par erreur. Le père Jol livet, marchand de linge d'occasion, est témoin dans une affaire de police correc tionnelle; on l'appelle la barre; il s'y place en saluant droite et gauche, laisse tomber son chapeau ses pieds, son mou choir dans son chapeau, et sur son mou choir sa tabatière, sa pipe, sa blague, et une foule de menus objets divers usages. de la pomme de terre. EMPLOI DE LA SOI.AXÉE PARMENTIÈRE COMME CIMENT ET POIR LE BL.INCHIi9.4GG.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 2