JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 2805.
Mercredi, 21 Août 1844.
28me année.
7??.3S, 21 AOÛT.
Hier un vide considérable se faisait re
marquer en ville. Aucune voiture n'était
restée disponible toutes les personnes
ayant quelque loisir s'étaient rendues ou
bien la distribution des prix Poperinghe,
ou bien celle du collège de Courtraiou
enfin l'inauguration du buste du célèbre
jésuite et poète latin Sidronius Hosscuius
Merkbem. Il y avait foule partant, excepté
en ville, excepté aux exercises soi-disant
bublics du collège communal, où de nou
veaux échecs essuyés au concours général
sont venus augmenter le découragement
la veille des vacances. Nous attendons qu'à
la distribution des prix, qui ne manquera
pas de piquer la curiosité publique, quel
que docte professeur, par le triple éloge
des œuvres de la Régencede son budget
et du libéralisme, par des périodes ron
flant même sous l'ingrate charpente des
Halles, domine tout ce fracas (je gloire
d'alentour, et dissipe la stupéfaction du
dedans.
On l'abonne l'prea, Grand'-
Place, 94, vis-à-vis de la Garde, et
chei les Percepteurs des Postes du
Royaume.
wk de i.mhowdnkvt,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4—
Pour les autres localités 44D
Prix d'un numéro
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
*prea. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MEDCMEDI
de chaque semaine.
PRIX DES INSERTIONS.
4 V centimes par ligue. Les ré
clames, 94 centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
REVEE POLITIQUE.
Les élections n'étaient pas encore finies en
Grèce a la fin du mois de juillet. Cependant
plusieurs députés étaient déjà arrivés a Athènes,
ainsi que bon nombre de sénateurs; on croyait
que, parmi ces derniers, il s'en trouverait beaucoup
qui donneraient leur démission; mais c'était une
erreur.
La presse d'Athènes a soulevé la question de
savoir si les catholiques grecs seraient on non
admis k siéger dans la Chambre des Représentants.
Le nombre des catholiques n'est pas aussi restreint
en Grèce qu'on le croit habituellement; il y en a
beaucoup dans les îles de l'Archipel, et la plupart
jouissent d'une grande influence. Ce qui le prouve,
c'est que plusieurs d'entre eux ont été nommés
membres de la députalion nationale. Reste k
savoir s'ils seront admis k siéger, li est malheureu
sement dxcraindre que cette question ne soulève de
graves difficultés, et que la passion De s'en mêle.
Le roi et la reine de Prusse sont arrivés le
9 août a Iscbe. Le roi n'y séjournera que fort peu
de temps, et il se rendra ensuite k Vienne,
accompagné du prince de Mettemich.
La nouvelle du bombardement de Tanger a été
connue le'i 6 an matin k Londres où elle a produit
une vive impression. La bourse s'en est ressentie;
les fonds y ont éprouvé une baisse sensible. Quant
aux journaux, ils ne contiennent aucun commen
taire sur ce grave événement. La nouvelle leur en
est arrivée trop tard, pour qu'ils aient eu le temps
d'en entretenir leurs lecteurs, mais il faut s'at
tendre a voir la plupart des feuilles de Londres
jeter les hauts cris.
Un courrier a apporté a l'ambassade russe k
Londres, la nouvelle de la mort de la grande-du
chesse Alexandra, fille de l'empereur Nicolas. On
sait que cette princesse était tombée malade pen
dant le séjour du czar dans la capitale de l'Angle
terre.
Une espèce d'émeute a eu lieu k l'Ecole poly
technique. Les élèves n'ont pas voulu accepter un
examinateur provisoire désigné par le dépar
tement de la guerre, et ils se sont retirés de
1 Ecole k la suite du renvoi prononcé contre cinq
d'entre eux par le général commandant.
Le roi de Prusse est arrivé le 11 août a Vienne.
Le i.5, a eu lieu k Berlin l'ouverture de l'expo
sition d'industrie.
Le Moniteur universel publie une analyse du
rapport de M. le prince de Joiovillesur le bombar
dement de Tanger. Le feu, ouvert a huit heures et
demie, n'a entièrement cesse qu'à onze heures. Le
prince a fait preuve du plus brillant courage
il n'a cesse' d'être le premier au feu. L'escadre
française n'a eu a déplorer que la perte de deux
mousses le nombre des blessés ne dépasse pas
2Ô; elle a du partir le 8 pour Mogador afin de
bombarder cette ville, ce qui montre que la nou
velle qui annonçait l'occupation de Tanger est
con trouvée.
CONSEIL COMMUNAL.
SÉANCE DU 14 AOUT 1844.
Le procès-verbal de la séance précédente est
approuvée.
Le collège a demandé des renseignements a M.
Mulot sur un individu qui propose d'entreprendre
le forage d'un puits artésien par d'autres procédés
que ceux des frères Peeters. On demandera au
gouvernement qu'un ingénieur des mines vienne
inspecter les travaux. M. D'Omalius d'Halloy a
été consulté sur les couches de terre qui se trou
vent sur notre sol.
La demande de l'administration des hospices
tendant a obtenir un subside sur les fonds de
l'Etat pour contribuer k l'e'rection d'une maison
de santé est vivement appuyée par le conseil.
Les intentions du conseil paraissent être d'ap
porter le moins de changements possibles au tarif
de l'octroi. Celui qui est en vigueur permet a
l'administration d'exécuter les travaux utiles et les
embellissements de'sirés par les habitants. Il n'y a
donc pas lieu de le majorer.
11 est décidé que la bascule sera établie le long
des Halles vis-h-vis des portes de bureau de
l'octroi et de l'entrepôt n"
La demande de subside formée par M. Leclerc,
hôtelier k l'Epée, sur les fonds destinés k la re
construction des maisons en bois, est soumise au
conseil, Une avance de quatre mille francs lui est
accordée.
Le conseil, vu le règlement sur les pensions de
retraite des employés de la ville, accorde k la
veuve de Jean Labeyue, en son vivant messager
de l'administration, une rente viagère de fr.
166-66.
Il est donné lecture de la convention conclue
entre la ville et Mm' Aeben, accordant k cette
dernière un droit de passage pour ses propriétés,
par la digue de l'étang de Zillebeke, au prix
de quatre francs par an.
Le conseil, consulté par le collège, qui n'a pu
parvenir a louer la plaine d'exercice en adjudica
tion publique, k uu prix raisonnable, décide
qu'elle sera offerte en location de la maiu a
la main.
La séance est levée.
C'est malgré nous que les deux discours pronon
cées deraDt la tombe du jeune Julien Castricque
n'ont pas été publiés simultanément dans notre
feuille. Si nous avions pu obtenir en temps utile
celui de M° Van Daele nous l'aurions communiqué
nos lecteurs avec le même empressement que
nous avons mis k leur communiquer celui de
M' Sartel. Pour donner une preuve nouvelle de
notre impartialité, nous le reproduisons d'après le
Progrès.
Que le néaut des choses humaines vient encore
de se révéler a nous, Messieursd'une manière
effrayante! Qui eut dit que ces jours de fête eus
sent fini par un jour de deuil Car c'en fut un
lorsque Dimanche dernier, ces tristes et funèbres
paroles pénétrèrent dans tous les manoirs de la
cité, Monsieur Julien Castricque est mort
Ce u'était hélas que trop vrai Le fil de ses jours
fut tranché avant que parents et amis eussent eu
l'idée d'une perte déjà accomplie!
La veille, après 6'ê(re livré pendant le jour a
l'étude, il avait consacré la soirée k une promenade
champêtre avec ses plus intimes amis; reutrécbez
lui sans aucun mal apparent, il se coucha pour
dormir du sommeil étemel
S'il est une consolation k cette pertepour une
famille respectable encore navrée de la mort ré
cente de son chef, ce doit être dans les regrets
unanimes et siucères qu'éprouvent tous ceux qui
ont connu celui que nous pleurons. Jeune, il avait
celte maturité de talentd érudition qui sont
l'attribut d'un âge avancé.
Après de brillantes éludes, k peine entré dans
la carrière du barreau, il s'y fit distinguer par uu
jugement solide et sûr, une science approfondie