N° 2809. Mercredi, 4 Septembre 1844. 28me année. 7?7v3S, 4 Septembre. ENCORE LE PUITS ARTÉSIEN!! Dieu n'a rais que six jours créer cette œuvre admirable que nous appelons le monde, et le septième il s'est reposé dit l'histoire sainte. Mais les Yprois, grands amateurs de bonne eau, disent entr'eux Quand ce mirobolant, ce gigantesque puits artésien sera-t-il achevé.9 Quand pourrons- nous nous désaltérer cette source si pure? Quand?.... Nous croyons que cette époque est pour eux une énigme, une question algébrique; ce temps est: représenté par x, tj ou z, ou mieux encore, par le mot jamais; nous disons jamais dans les circonstances actuelles, car nous doutons fort que les machines que jusqu'à présent on a em ployées pour forer, présentent quelque chance de succès. Naguère encore le surveillant des travaux, M. Peeters, disait ne perdons pas courage, car le courage et la persévérance sont deux belles qualités qu'on doit posséder pour.la réussite d'une affaire quelconque, et il était en train de forer quelques pas plus loin, n'ayant pu obtenir de l'eau la place primitive du forage; il voulait absolument dompter ce terrain rebelle.... ce terrain ingrat!!!.... Sœur Anne, ne vois tu rien venir? Non je ne vois que l'herbe qui verdoie et le soleil qui luit, et monsieur Peeters disait :je ne vois que les écus qui viennent se loger dans ma poche, mais de l'eau!.... Nihil! JSihiU! Ainsi soit-il!! Après bien des tergiversations, la régence a vu qu'elle n'en serait pas venu bout avec M. Peeters; elle a remercié celui-ciqui ne demandait pas mieux que de prendre ses cliques et ses claques; et d'aller voir ses pénates.... Voilà donc la régence aux abois; elle ne sait plus de quel bois faire flèche; elle s'adresse la France, afin que celle- ci lui tende une main protectrice (tout nous vient actuellement de la France); elle s'adresse un certain M. Mulot, qui a donné ses avis pour la construction du puits de Grenelle. Puisse M. Mulot, que nous attendons impatiemment, avoir plus de bonheur, si non, plus d'esprit et de connaissances. Il aura bien mérité des Yprois, et en particulier de la régence, qui n'a déjà fait qu'une trop grande brèche au budget communal, et cela pour un verre d'eau!! Si le célèbre Scribe se trouvait en ville, nous lui demanderions de nous faire un second exemplaire de son verre iTeau car l'affaire du puits Tartésien et une véi i- table comédie!!! F. C. On «'abonne Yprea, Grand'- Place, 'a, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs dea Postes du Royaume. PB1Y DE L'aiWXTOHJEHI) par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 4 Prix d'un numéro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES 1XSKRTIOYS. S 9 centimes par ligue. Les ré* clames, 94 centimes la ligne. REVEE POI.ITIQl'E. Il paraît qu'il se prépare de Douveaux événe ments en Suisse. On continue k assurer, en effet, que la république du Valais songe k redevenir indépendante et k s'isoler de la Suisse avec le même mode d'existence sous lequel elle avait vécu depuis l'année 1798 jusqu'en 1810. On n'a point démenti officiellement jusqu'ici le bruit qni s'était répandu de négociations ouvertes par le Valais avec le cabinet de Turink l'effet de placer cet Ëtat sous le protectorat du gouvernement sarde. On affirme d'un autre côté que le moment n'est pas éloigné où le plus puissant canton de la Suisse aura cessé d'appartenir au radicalisme. Depuis quelque temps il s'est formé dans le canton de Berne une opposition composée des hommes de la classe moyenne les plus respectables et les plus considérés, qui cherchent k amener par des voies entièrement légales un changement daDS l'étaf actuel du canton et k faire triompher les principes d'une sage modération. Ces louables efforts ont été jusqu'ici couronnés de succès, et l'influence du parti conservateur augmente de jour en jour. Un grand nombre des patriciens qui en i83o et dans les années suivantes avaient très-impolitiquement renoncé k toute participation aux affaires de la république, se sont ravisés et se sont joints aux conservateurs pour agir dans le même sens que ces derniers. Une pareille union ne peut manquer d'avancer le but auquel aspirent l'un et l'autre parti et de rendre les plus grands services au can ton, ainsi qu'k la Suisse entière. Il est vrai que les radicauxvoyant le danger dont ils sont menacés, ne restent pas inactifs. Es pérons que les intrigues qu'ils mettent en jeu n aboutiront qu k bâter le moment où la Suisse se verra délivrée de l'oppression que le radicalisme fait peser sur elle! La nouvelle de la prise d'Abd-el-Kader est toujours k l'état de bruit non confirmé et non démenti par les correspondances de Marseille et de Toulon. On assure que le duc de Bordeaux, accompagné du vicomte de Chateaubriand et d'une vingtaine de légitimistes français, doit quitter Venise au mois d'octobre prochain et qu'il retourna en Angleterre. On va même jusqu'k dire que cette seconde visite du prince dans la Grande-Bretagne aurait été dé cidée par suite d'une invitation qui lui aurait été faite ouvertement par le duc de Wellington. Ce fait nous semble fort improbable. On prétend, du reste, que le voyage du duc de Bordeaux k Londres, en 1843, avait été conseillé par la diplomate russe et que cette manœuvre du prince faisait partie d'un vaste plan conçu par le cabinet de S'-Pétersbourgauquel se rattachent les voyages plus récente de l'empereur Nicolas çt du comte de Nesselrode. Si l'on s'en rapporte k VObservateur grec du 19 aoûtdes scènes de désordre assez graves au raient eu lieu k Athènes, le 16 août, k la porte de l'église où se faisaient les élections. Un homme a été tué et plusieurs personnes ont été blessées. L'intervention du roi a été nécessaire pour calmer le peuple qui ne s'est complètement appaisé qu'en apprenant la démission du ministère et son rem placement par un cabinet dont la présidence était offerte k M. Coletti. Un journal français assure que le ministère est composé M. Coletti a la présidence du conseil et le ministère de l'intérieuret M. Metaxas le minis tère des finances. Il y a deux jours k peine les journaux anglais annonçaient que la reine partirait pour l'Irlande dans les premiers jours du mois de septembre; il paraît aujourd'hui que ce projet a été encore aban donné, si toutefois il a été conçu. La reine, le prince Albert et la famille royale iront passer quelques jours dans l'île de Wight puis S. M. et le prince son époux se rendront en Ecosse par mer. Après avojr consacré 15 jours ou trois semaines k cette excursion la reine et le prince reviendront au château de Windsor pour y recevoir le roi des Français, si toutefois il ne survient pas de nouveau changement dans les projets de S. M. Louis- Philippe, ce qui est fort possible. La reine doit faire en personne la prorogation du Parlement jeudi prochain. Si l'on en croit le Times, S. M. partira après pour l'Ecosse. Le bâtiment k vapeur le Phare vient d'arriver k Marseille, venant de Mogador, qu'il a quitté le 17; il a laissé, en passant k Oran les prisonniers marocains auxquels le prince de Joinville n'avait pas cru devoir rendre la liberté. Seize mille bombes ou boulets oDt été dirigés sur Mogador. Les nouvelles d'Alger sont du -^5; les bruits répandus sur la prise d'Abd-el-Kader sont reconnus faux, ainsi qu'on pouvait le soupçonner hier. On avait vu paraître devant Tanger le vaisseau FInflexibleremorqué par la corvette k vapeur Monlezuma. Tous deux ont sans doute rallié en ce moment l'escadre du prince de Joinville dans les eaux de Cadix. Voilà nos conseillers, dans leur haute sagesse, Qui doivent aux Yprois compte de leur promesse! UN DE VOS ABONNÉS,

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 1