Nous avons parlé dans notre dernier n*
de la nouvelle machine inventée par M.
Kessels et destinée fonctionner en cas
d'incendie; on l'a éprouvée dimanche der
nier sur la grand'place de Courtrai; les
essais ont eu lieu hier Menin; aujour
d'hui au moment de mettre sous presse
(cinq heures) la machine fonctionne sur la
grand'place d'Ypres. Demain M. Kessels
va se rendre Poperinghe, afin d'y pro
céder aux mêmes expériences.
Par arrêté royal en date du 1er sep
tembre, la démission de M. P.-J. Yallaeys,
de ses fonctions de notaire Reninghe,
arrondissement d'Ypres, est acceptée.
Le problême regardé pendant longtemps
comme insoluble, de rendre l'eau de mer
potable, a été résolu de la manière la plus
heureuse, comme chacun le sait mainte
nant, par MM. Peyre et Rocher, de Nantes,
au moyen de leurs appareils cuisines distil-
latoires, dont sont munis en ce moment
89 navires appartenant tant l'État qu'au
commerce.
Les inventeurs viennent de recevoir une
juste récompense de leurs efforts, par une
médaille d'argent, et par la citation de
leur découverte faite en première ligne et
d'une manière si honorable pour eux, par
M. le baron Thénarddans son discours
au roi l'occasion de la distribution des
prix donnés l'industrie la fin de la der
nière exposition.
M. Faure écrit Y Indépendance belge
qu'il vient de donner sa démission de ré
dacteur en chef de cette feuille, et qu'il
restera désormais étranger la rédaction
comme la direction et l'administration
de ce journal
L'église S'-Pierre Luxembourg por
tera désormais le nom d'égliseNotre-Dame;
le gouvernement a donné son adhésion
ce changement de nom.
On nous écrit d'Oscott (Angleterre),
que l'ouverture et la consécration de la
nouvelle église de Nottingham, ville prin
cipale du comté du même nom, ont eu lieu
mercredi dernier, avec la pompe la plus
imposante. Quatorze évêques assistaient
la cérémonie. Tous ces prélats revêtus de
chappesportaient la maître et avaient
leurs épiscopales la main. Rien de pareil
n'avait été vu dépuis la réforme. Aussi se
rait-il difficile de se faire une idée de la
masse de personnes tant protestantes que
catholiques qui voulurent être présentes
la cérémonie.
On écrit de Trêves Nous venons
d'assister une cérémonie bien rare et
dont on ne peut être témoin sans éprouver
la plus vive émotion nous voulons parler
de l'ouverture des armoires dans lesquelles
se trouve enfermée la robe de Notre Sau
veur (Tunica sancta Domini). Les autorités
provinciales et militaires, le bourgmestre
et les conseillers de la ville, toutes les per
sonnes de distinction qui habitent Trêves
ou ses environs, étaient présents cette
solennité.
Vers onze heures arriva Mgr. l'évêque
entouré du chapitre et d'un nombreux
clergé. Après une courte prière adressée
Dieu, le prélat se rendit processionnelle-
ment derrière l'autel où se trouve déposée
la précieuse relique. Après une demi-heure
de travail, les ouvrages en maçonnerie fu
rent ouverts, et il fut possible d'enlever les
armoires: les chapelains de la cathédrale
les portèrent alors processionnellement
la salle du chapitre, où Mgr. l'évêque pro
céda leur ouverture.
La première contenait le protecole de
1810, époque de la dernière ouverture:
lecture fut faite de ce protocole qui con
tenait la description détaillée des trois ar
moires placées l'une dans l'autre; la des
cription des cachets, des serrures, de la
couleur, largeur et grandeur de la soie qui
enveloppe la relique, et enfin la description
de la sainte Tunique même. Le protocole
était signé de toutes les autorités de Trêves
de l'époque. Le prélat ouvrit ensuite la
deuxième armoire, puis, après examen des
cachets, la troisième qui est d'un travail
exquisen bois précieux orné de dorures.
Alors le doyen du chapitre adressa l'au
ditoire une courte allocution, rappelant
que la décision du chapitre interdit qui
que ce soit, l'exception de l'évêque, de
toucher aux reliques.
Après cette exhortation, l'évêque, au
milieu d'un silence solennel, ouvrit la der
nière armoire, y prit la sainte Robe et
l'etendit sur une table que l'on avait pré
parée cet effet. Tous les regards étaient
dirigés vers la table où le pieux prélat dé
posait d'une main tremblante cet habit qui
indique l'humilité, la pauvreté et l'amour
de Celui qui avait été revêtu. Pendant cette
sainte occupation de l'évêque, un mouve
ment religieux saisit les personnages qui
étaient présents tous se jettent genoux,
des pleurs s'échappent de tous les yeux, et
les larmes coulent avec plus d'aboûdance
encore lorsque le prélat ayant déployé la
partie supérieure de la robe, vers le col,
les assistants y aperçoivent les traces du
précieux sang du Sauveur!
Après que la sainte relique eut été ex
posée et honorée pendant quelque temps,
chacun s'empressa de recevoir une petite
partie des -linges qui avaient recouvert la
Tunique, puis, tandis qu'un Te Deum so
lennel était chanté l'église, un des cha
noines rédigea le procès-verbal d'ouverture
qui fut signé par toutes les autorités pré
sentes. La relique a été ensuite exposée
la vénération des fidèles.
Le nombre des pèlerins arrivés
Trêves du 19 au 24 août pour assister
l'exhibition de la sainte Tunique de Jésus-
Christ, s'est élevé 65,245.
11 ne sera pas sans intérêt pour nos
lecteurs d'apprendre que le Dr Coremans
a retrouvé parmi les papiers de l'ancienne
secrétairerie d'État de l'Allemagne et du
Nord, plusieurs pièces touchant la Robe de
Noire-Seigneur Trêves. 11 résulte de ces
pièces, maintenant réunies en une layette,
que l'archevêque-électeur de Trêves avait
fait cadeau notre pieuse régente l'infante
Isabelle, d'une morceau de cette robe, et
que l'infante l'avait fait déposer la cha
pelle de la cour Bruxelles.
Un violent incendie a dévoré, le 9 du
mois de juillet, environ 400 maisons de la
ville de Jassy (Moldavie). Beaucoup de ces
maisons étaient comptées au nombre des
plus belles. Vers 8 heures du soir, les
flammes menaçaient toute la ville, lors
qu'une pluie abondante est venue la sauver.
La Gazette d'Aix-la-Chapelle, la Ga
zette de Cologne, la Gazette universelle alle
mande, la Gazette d'Augsbourg, et plusieurs
autres feuilles d'Allemagne, s'accordent
révéler un fait dont peut-être on cherchait
en vain un exemple dans les siècles les
plus barbares; c'est qu'il est d'usage dans
la province de Silésie, que les gardes fo
restiers tuent coup de fusil les bracon
niers, puis ils jettent les cadavres sur des
bûchers et les brûlent. L'existence de cette
coutume atroce, que nous aurions hésité
faire connaître, tant cela est incroyable,
est attestée par le journal la Silésia, qui se
publie Liegnitz (Silésie), et qui par con
séquent est soumis la censure, habituel
lement si sévère en Prusse. Ce journal dit
que l'hiver dernier, dans un seul domaine
de la Silésie, plus de dix braconniers ont
été sacrifiés de cette manière.
Bruxelles. Le jeune Paiz, fils du
général Paiz de Guatemala, a eu l'honneur
d'être reçu hier par le Roi. II a été présenté
au Roi par M. le comte de llompesch, sur
la demande de S. M. Le Roi a reçu avec
beaucoup de bonté ce jeune homme, qui
est venu faire son éducation en Belgique,
et qui dans ce but a été placé l'institution
de Melle, près de Gand. Le choix qu'on a
fait de cet établissement, prouve que le re
nom dont iljouità si juste titre, ne se borne
pas la Belgique seulement.
Ce n'est pas Mgr. l'évêque de Gand,
mais Mgr. Morel, camérier du S'-Père et
chanoine Gand, qui est arrivé Bruxelles
ces jours derniers et qui a dîné la cour.
Il paraît que M. le major Guillaumot,
directeur de la Compagnie belge de colo
nisation Sanlo-Thomas, est définitive
ment rappelé. Déjà les négociations de la
Compagnie pour lui donner un successeur,
sont très-avancées. Ce dernier est, comme
M. le major Guillaumot, officier supérieur
dans l'armée belge.
Un rentier de cette ville a été, di
manche dernier, victime d'un vol qu'on
peut appeler Y américaine. Ce rentier,
s'acheminant une heure vers le Parc, fut
accosté par un inconnu qui lui demanda
le chemin de cette promenade, si vous
voulez m'accompagner, dit le rentier, j'y
vais. Chemin faisant, ils lièrent conver
sation, et arrivés au Parc, ils furent re
joints par un Anglais, qui se plaignit
d'avoir donné, pour lui montrer la ville,
5 francs un gamin qui s'était esquivé
aussitôt; il désirait, dit-il, trouver un mon
sieur qui aurait eu le temps de lui faire
voir les curiosités de la ville et offrit
de bien payer. On conçoit que le rentier
refusa un salaire; il offrait d'accompagner
l'Anglais dans quelques établissements, ce
qui fut accepté avec reconnaissance. Le
premier inconnu fut invité les suivre, ils
entrèrent trois dans un café et prirent
du vin; la conversation roula sur les mon
naies, et bientôt le premier inconnu pro
posa au rentier de lui remettre des pièces
de 40 fr. pour 26 pièces de 10 florins, que