JOURNAL YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N° 2810.
Samedi 7 Septembre 1844L
28me année.
Le Rpi vient de confier le gouvernement
de la province d'Anvers M. Jules Malou,
membre de la chambre des représentants,
élu par l'arrondissement d'Ypres. La mar
que de confiance que le Gouvernement
donne notre représentant, est tout la
fois un honneur pour notre ville et une
garantie pour nos intérêts. Le souvenir
récent des services que nous a rendus
M. J. Malou dans deux circonstances im
portantes, fera accueillir partout avec joie,
la nouvelle de sa nomination; et l'influence
personnelle, qu'il a déjà acquise et qu'il a
exercée avec succès en faveur de notre
arrondissement, ne pourra que s'accroître
dans la position la quelle Sa Majesté a
daigné l'appeler.
Nous accueillons avec plaisir dans nos
colonnes la lettre suivante, qui envisage
d'une manière impartiale, une question
touchée dernièrement par un de nos cor
respondants, qui en signant sa lettre a ac
cepté la responsablité de son opjnion.
iRr le Rc'iiûctfur,
LAdministration communale de Dickebnsch
tons ceux qui se sont intéressés aux
victimes de l'incendie du 13 mai 1844,
et en particulier aux habitants de la ville
d'Ypres.
On «'abonne Ypres, Grand'-
Place, 14, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Boyau me.
PHI Y DE L'ABOISEMEXT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4
Pour les autres localités 4
Prix d'un numéro
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé I Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES 1NSERTIOXS.
f 7 centimes par ligue. Les ré
clames, 44 centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
7??.3S, 7 Septembre.
BEVt'E POLITIQUE.
La Chambre des Lords n'a encore pris lundi
dernier aucune de'cision sur le jugement d'O'Con-
nell; mais les juges ont exprimé leur avis d'après
eux, neuf des onze questions qui leur ont été
posées par le chancelier ne peuvent donner lieu h
cassation; mais ils ont résolu dans le sens du writ
d'erreur, les deux premières, qui avaient pour
objet de déterminer si l'accusation de conspiration
a été posée d'une manière légale dans Yindictment.
La Chambre des Lords s'est ajournée jusqu'à mer
credi pour prononcer sur cet avis des juges. Une
foule immense s'était portée h la Chambre des
Lords pour connaître sa décision.
On n'est pas encore fixé sur le sort d'Abd-el-
Kader. Les journaux de Marseille et de Toulon
continuent 'a soutenir qu'il a été arrêté par ordre
de l'empereur du Maroc et qu'il doit être remis au
maréchal Bugeaud mais il nous semble que le
gouvernement français se serait empawaé de por
ter cette imporiante nouvelle a la connaissance du
public si elle était vraie.
Le prince de Joinville n'était pas encore arrivé
a Cadix le 24. On l'y attendait d'un instant h
l'autre.
Par arrêté royal du 5 septembre, Monsieur Jules
Malou, est nommé chevalier de l'ordre civil de Léopold.
Le forage d'un puits arte'sieD sera un grand
bienfait pour la ville, si on parvient trouver une
source ou une uappe d'eau, qui remplace avanta
geusement les eau* bourbeuses de nos étangs. Il y
a longtemps que l'on forme des vœux pour l'amé
lioration du système hydraulique, qui alimente
notre ville; mais jusqu'ici on n'a pn découvrir des
moyens efficaces pour atteindre le but qu'on se
propose. La régence a cru qu'un puits artésien
satisferait h tous les besoins des habitants; et elle a
essayé de le faire construire, a ses risques et dépens
dans un terrain peu connuafin qu'aucun moyen
de réussite ne fut négligé. Ces essais, quel que
soit leur résultat, ne méritent aucun blâme; puis
qu'ils ont pour but un immense bienfait procurer
la ville. On ne pourrait acheter trop cher un bon
puits artésien, qui procurerait i la population
toute entière de l'eau salubret et abondante;
on préviendrait probablement en le créant une
grande quantité de maladies, qui affligent la
classe pauvre et on obtiendrait encore d'autres
avantages qu'il serait trop long d'énumérer.
Je ne puis donc partager l'opinion d'un de vos
correspondants, qui blâmait indirectement la ré
gence d'avoir dépensé i,5oo francs pour le forage
du puits artésien; mais je m'unis aux vœux de tous
mes concitoyens, qui désirent la réussite de ces
essais. Tout fait espérer qu'en cette affaire les
fonds de la ville seront dépensés avec économie et
prudence.
Quoique je ne partage pas les opinions de la
majorité du conseilje me garderai toujours de
blâmer ce qu'elle fait d'utile et de recommandable;
en cela j'agirai conformément aux principes de
l'opinion modérée, qui aime rendre justice a
tout le monde; les hommes exagérés en politique,
ne sont pas incapables d'achever quelques travaux
publics d'une utilité réelle ne critiquons donc
que leurs fautes, qui malheureusement ne sont
que trop nombreuseset notre cause y gagnera.
Ce n'est pas pour les flatter que je vous adresse ces
lignes, mais pour prévenir la méprise que votre
correspondant aurait pu autoriser par sa lettreen
faisant entendre que l'opinion modérée, partage
ses idées sur les essais de forage, et veut attaquer
sans raison des hommes dont elle n'approuve pas
les tendances. Agréez, Mr.
Ypres, le 7 Septembre 844-
Au moment où l'horreur de l'incendie nous
arrachait un cri de délresse, il mit prompteraent
en branle cet élan chrétien qui anime les popu
lations d'alentour. La ville d'Ypres nous prévint
avec ses Pompiers, ses militairesson matérielet
tontes les ressources qu'elle avait a sa disposition.
On accourut également d'autres endroits voisins:
le vénérable clergé, les bourgeois, les habitants
des villages, tous rivalisèrent h l'unisson de zèle et
de dévouement.
Après l'événement, tous concoururent libéra
lement h en réparer les désastres, et c'est avec une
satisfaction bien vive que nous voyons des bâti
ments neufs remplacer déjk les masures calcinées
qui retraçaient un si pénible souvenir.
Nous en exprimons notre profonde gratitude au
nom de la commune de Dickebusch et des victimes
du sinistre, k tous ceux qui ont daigné participer
a cette œuvre méritoire: k la magnanime et com—
pâtissante cité d'Ypres, aux braves militaires de
toutes armes qui composaient sa garnison aux
bienfaiteurs dont la voix publique n'a pu taire la
générosité, aux intéressants enfants de plusieurs
écoles qui ont voulu savourer la divine jouissance
d'essuyer une larme au malheur, aux contribuants
de toutes les conditions et de toutes les localités.
Us ont, par le puissant concours de largesse qui
ont dépassé l'attente générale, allégé immensément
la calamité dont nous avons été témoin. Mais
Ypres, de l'aveu de tous; s'est acquis des titres
spéciaux k l'admiration et aux vœux que suggère
notre reconnaissance: puisse l'avenir lui rendre la
grandeur et la prospérité d'u* autre âge, que n'at
testent pas tant ses monuments et l'histoire, que
les nobles sentiments encore gravés dans le cœur
de ses fils.
Fait en Séance du Conseil communal k Dicke
busch, le six septembre i844.
Los HourgmrNtrc et Échevlns,
PAR ORDONNANCE C. DE CAT.
B. KECXSIEEI.
La machine de sauvetage en cas d'incendie a
été mise en œuvre sous nos yeux. Elle est d'une
construction ingécieuse et offre des avantages évi
dents. Comme elle reste k une certaine distance
des édifices, les pompiers peuvent agir sur le feu
sans exposer leurs personnes, et le pont qu'ils
accrochent aux différents étages permet de sons-
traire k l'élément destructeur les familles et leurs
biens les plus précieux. Ce double but n'avait
jamais été atteint avant l'invention brevetée de
M. Kessels. Nous sommes de son avis tout
le monde apprécie la belle institution du coips
des sapeurs-pompiers; mais quelle que soit la
bonne organisaiion l'expérience démontre jour
nellement qu'il se trouve souvent dans l'impossi
bilité d'atteindre au succès désirable. Très souvent
il ne peut maîtriser et éteindre le feu k son début
ou assez promptement, parce que l'intensité de la
chaleur ou l'action de la fumée et des flammes qui
s'échappeDt par les croisées empêchent de fonc-
I