N° 2812. Samedi, 14 Septembre 1844. 28me année. La population de la ville d'Ypres a ap plaudi d'une voix unanime l'arrêté royal, qui vient de conférer le gouvernement de la province d'Anvers M. J. Malou, notre représentant. A peine la nouvelle de cette nomination fut-elle connue, qu'elle excita un enthousiasme universel, et provoqua des manifestations de joie et de reconnais sance. La Société des Chœurs se fit l'inter prète de sentiments communs, en se réu nissant le jour même où cette nomination devint publique, pour donner une sérénade au nouveau Gouverneur, et lui témoigner la sympathie de ses concitoyens. Elle se renditàlacampagne habitée par M. Malou, et y exécuta ses morceaux les plus brillans. M. Malou vint au-devant de ces MM. et prenant la parole, il les complimenta sur la belle exécution des chœurs qu'ils ve naient de chanter; et poursuivant d'une voix sensiblement émue, il dit que leur démarche lui était surtout agréable, parce qu'il reconnaissait en elle un témoignage solennel des sentiments qui animaient la population pour sa personne qu'il avait toujours vivement cœur les intérêts du pays, de là province et de l'arrondissement et qu'il avait toujours fait pour eux tout ce qui était en son pouvoir; que le témoignage de reconnaissance dont il était l'objet, était une récompense du bien qu'il avait pu faire jusqu'ici, et un motif de redoubler de zèle l'avenir; qu'il désirait plus que per sonne, que l'on put réaliser le refrein, que ces MM. venaient de chanter avec tant d'harmonie marchons unis sous la même bannière; et qu'il remerciait cordialement la Société des Chœurs, qui venait lui pré senter l'hommage de ses concitoyens. Lesexécutants ontrépondu àcediscours par des bravo répétés; des rafraîchissements ont été offerts; et la Société est rentrée en ville enchantée de l'accueil qu'elle avait reçu, et accompagnée de son président M. 11. Iweins, dont on ne saurait trop louer les sentiments patriotiques. Ce jour, une partie de la ville a été illuminée spontanément. Les bons citoyens auraient vu avec plai sir l'autorité communale s'associer aux manifestntious de joie, qui ont éclaté lors de la nomination du Gouverneur d'Anvers. Nous aurions voulu pour notre part qu'elle se fut épargné et regrets, et les quolibets de plaisants, qui ont ditqu'elle réservait ses joies officielles pour les concours du tir l'arc, et les solennités des combats de coqs. Le collège électoral d'Ypres est convoqué pour le 26 de ce mois, afin d'élire un représentant la Chambre. 11 n'y a qu'une voix pour la candidature de M. Malou, qui vient de rendre des services signalés deux industries importantes de l'arrondis sement. Tous les électeurs vraiment pa triotes s'empresseront de donner leurs suffrages un député, qui a su si bien défendre leurs intérêts, et qui plus que jamais se trouve en état de les défendre encore. Il paraît qu'on ne songera pas même opposer un concurrent au Gou verneur d'Anvers; au fait si quelques pro gressistes obstinés refusaient leurs suffra ges au candidat que la voix publique a déjà choisiils auraient une peine infinie trouver une victime électorale. On croit généralement que l'élection de M. Malou aura lieu l'unanimité! Le Progrès de jeudi renfermait un ar ticle fort maussade, contre M. J. Malou, propos desanomination, au gouvernement de la province d'Anvers. Celle feuille se montre disposée combattre l'élection de notre excellent député, pour satisfaire de misérables rancunes de parti; ce n'est pas la première fois, qu'elle se déclare ou vertement hostile aux intérêts de l'arron dissement et de la ville. A chacun selon ses œuvres. L'Université libre, s'est fait connaître au public pat- quelques publications philosophiques, qui mettent a nu ses principes et ses tendances. Pour la juger en toute justice, nous ne sommes pas réduits aux hypothèses; nous avons en main les documents les plus au thentiques qu'il soit possible d'avoir, ce sont les œuvres de ses élèves et de ses professeurs. En 1840 les étudiants de l'U niversité de Bruxelles publièrent un Au- nuaire, qui résumait les leçons qu'ils avaient reçues pendant l'année. Dans un de ces articles était consigné le plan d'une religion nouvellesubstituer au christianisme. Un docteur imberbe faisait ensuite la leçon Mgr. l'Évêque de Liège, un autre déclamait bouche pleine contre la religion et le clergé; la publication parut si deshono rante, qu'aucun journal n'osa en prendre la défense, et que les professeurs furent ten tés de la desavouer, mais ils n'osèrent, de crainte que tous leurs élèves ne déclaras sent publiquement, qu'ils avaient appris delà bouchede leurs maîtres, les doctrines aussi ridicules qu'impies, qu'ils avaient consignées dans leur Annuaire. On pouvait espérer que la honte de cette œuvre ramènerait l'établissement des idées plus saines; mais il n'en fut rien. M. On s'abonue Yprcs, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chex les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, p*r trimestre, Pour Ypresfr. 4OO Pour les autres localités 4 Prix d'un numéro. Tout ce qui concerne la rédao- tion doit être adressé l'Éditeur a Yprea. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque seuiainc. PRIX DES INSERTIONS. 4» centimes par ligue. Les ré clames, 33 centimes la ligne. 7PP.ES, 14 Septembre. REVUE POLITIQUE. Les journaux de Madrid assurent que le gou vernement de Maroc a donné a l'Espagne la satis faction qu'elle avait droit d'exiger. L'agent maure qui a barbarement assassiné le consul d'Espagnesera puni le gouvernement espagnol sera indemnisé pour les actes de pira terie commis sur la côle l'Espagne recouvrera et ajoutera a son territoire le camp de Ceuta, et le pavillon espagnolflottant aux navires natioo- naux. sera salué par le canon marocain. La reine Victoria est partie le 8 pour l'Écosse. La mort de la princesse Alexandra a remis en question l'ordre de succession au trône de Dane mark. Le commissaire royal a déclaré aux États siégeant a Viborg que le gouvernement ferait tous ses efforts pour régler cette affaire, mais il a ajouté que les Etals n'avaient pas le droit de s'y immiscer. L'acquittement de M. O'Connell et l'enthou siasme que cette heureuse nouvelle a excité en Irlande, inspirent des nombreuses réflexions aux journaux de Londres. Toutes les feuilles de l'op- positions voient dans l'attitude du peuple irlandais la source de sérieux embarras pour le ministère, et ils pourraient bien avoir raison. Que fera sir Robert Peel si l'agitation recommnce en Irlande, comme tout semble l'annoncer? C'est une question que plusieurs journaux posent au chef du cabinet, et chacun, cela va sans dire, y répond sa manière. Quoi qu'il en soitle ministère aurait été bien inspiré, si, au lieu de se faire illusion sur la tran quillité apparente de ce malheureux pays, il s'était attaché, dans la session qui vient de finir, amé liorer le sort des Irlandais, et a mettre enfin en vigueur les mesures dont il berce depuis longtemps leurs espérances. Aujourd'hui tout est a recom mencer l'Irlande n'a rien obtenu et elle s'irrite la pensée d'une injustice qu'il aurait fallu réparer plus tôt, ou pour mieux dire, qu'il n'aurait jamais fallu commettre. L'UNIVERSITÉ LIBRE.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 1