morsures étaient cicatrisées, et l'on ne
pensa plusàcetévénement. Mais dimanche
huit heures du matin, M. Alexandre fut
pris de violents maux de tête et de dou
leurs très vives dans la région épigastrique.
Bientôt tous les symptômes de la rage se
manifestèrent. On voulut, sans perdre de
temps, le conduire chez un médecin de
Virotlay, qui est parvenu, dit-on, trouver
un remède contre cette affreuse maladie
mais il fut impossible de décider le malade
passer le pont de Neuilly. La seule vue
de l'eau le jetait dans un horrible état
d'irritation; il se raidissait, repoussait tout
le monde, et poussait des cris effrayants;
il fallut renoncer le conduire plus loin.
On le ramena son domicile, et l'on alla
Viroflay chercher le médecin en question.
Il arriva dans la journée, et prescrivit une
potion que l'on eut beaucoup de peine
faire avaler au malade. Nonobstant, dix
heures du soir, M. Alexandre rendit le
dernier soupir au milieu des souffrances
les plus atroces.
Ce malheureux était âgé de vingt-neuf
ans: il laisse une veuve enceinte et quatre
enfants, dont le plus âgé n'a que sept ans.
La princesse Clémentine est attendue
Paris dans les derniers jours de septem
bre, de retour de son voyage en Autriche
et en Hongrie. Elle doit faire partie de
l'excursion de la cour de France Londres.
Le Colibri a apporté Cherbourg les
précieux ameublements du Gomer qui doi
vent servir, dit-on, pour le voyage du roi
en Angleterre.
Presque tous les ambassadeurs pré
sents Paris se sont rendus le 9 Neuilly,
où il y avait grande réception. On y re
marquait surtout l'ambassadeur d'Angle
terre qui s'est entretenu fort longtemps
avec le Roi.
M. Oakley, ancien tapissier retiré de
Londres et qui est âgé de 85 ans, a eu il y
a peu de jours une audience du Roi des
Français auquel il a présenté une magni
fique paire de pistolets qui ont appartenu
Louis XkV. Ces pistolets avaient été dé
robés pendant la révolution de 89 dans le
palais de Versailles. On les avait envoyés
en Angleterre où ils avaient été achetés par
M. Oakley.
Nous avons parlé d'un Album que le
roi se propose d'offrir la reine Victoria.
Une correspondance adressée de Paris aux
journaux des départements, dit que les
couvertures de cet Album sont en peau de
maroquin parfumé, prise la batailled'lsly
dans la tente du fils d'Abderrhaman.
Presque tous les jours on expédie de
Paris pour Windsor, résidence de la reine
d'Angleterre, de véritables cargaisons de
pêches, de raisin de Fontainebleau et de
poires des jardins de la liste civile. Il est
probable que ces fruits arriveront sans
encombre. 11 n'en sera pas de ces envois
comme des faisans adressés par le prince
Albert au Roi et qui ont été saisis. Un pro
cès a été engagé ce sujet. Maintenant
l'administration des messageries royales
appelle la liste civile en garartie des suites
du procès-verbal. Constitutionnel
- On lit dans la Méditerranée On as
sure que 2 ou 300 prisonniers arabes doi
vent être diriges sur Cette. Il est question
de les loger dans les forts, et déjà les lieux
ont été visités par l'autorité compétente.
Le Moniteur algérien du 4 septembre,
reçu ce matin, ne donne aucune nouvelle
de ce qui se passe vers la frontière du
Maroc.
Nos dernières nouvelles de Venise,
nous annoncent que M. le comte de Cham-
bord était arrivé depuii^quelques jours
dans cette ville, accompagné de M. le duc
de Lévis. Le prince prend tous les matins
des bains de mer qu'il prolonge pendant
plusieurs heures; cet exercice, depuis son
accident, lui a toujours été fort utile. Quel
ques personnes de distinction sont venus
de France Venise pour lui rendre leurs
hommages: le baron Hyde de Neuville,
ministre de la marine sous la Restauration;
le lieutenant-général de cavalerie LaTour-
Foissac, le général d'artillerie d'Hautpoul,
le vicomte de Saint-Priest, ancien ambas
sadeur de France Berlin et Madrid, ve
naient d'arriver auprès de monsieur le
comte de Chambord qui les a logé dans
son hôtel. Le prince retournera, dit-on,
vers le 15 septembre, Frochdorf. (Quot.)
ANGLETERRE. londres, 10 septembre.
Un accident est arrivé dans la galerie de
Waterloo, Windsor, jeudi dernier. S'il
fût arrivé pendant que l'appartement était
rempli par les illustres convives de S. M.,
nul doute qu'il aurait eu les résultats les
plusdéplorables. Cinq candélabres massifs
d'or moulu, et du plus beau travail, pesant
chacun plusieurscentainesdelivres étaient
suspendus au plafond, une hauteur de
15 pieds. Ces magnifiques objets d'art, qui
coûtent, dit-on, chacun de 2 5,000 liv.
st., sont regardées comme les plus beaux
échantillons de ce genre que possède l'An
gleterre. Pendant qu'un des ouvriers était
occupé sur le haut d'une double échelle
préparer un candélabre l'extrémité occi
dentale, la masse tomba avec un bruit
effrayant, et se brisa en mille morceaux.
L'homme eut le temps de se sauver, et,
grâce Dieupas un des nombreux ou
vriers occupés en ce moment dans la pièce
ne fut atteint; le candélabre pèse, dit-on,
plus de 700 livres.
Il vient de se former Londres une
Société pour la construction d'un chemin
de fer atmosphérique direct de Londres
Porlsmouth. Le capital social est de 25,000
actions de 50 livres chacune.
La journée de dimanche a été célé
brée Dublin et dans la plupart des villes
de l'Irlande par des prières publiques en
actions de grâce au Ciel, pour la délivrance
de M. O'Connell et de ses compagnons de
captivité. La foule s'est portée dans toutes
les églises, où on a chanté le Te Deum avec
toute la pompe des fêtes solennelles du
catholicisme. M. O'Connell, sa famille et
ses amis ont assisté aux offices dans la ca
thédrale où l'archevêque de Dublin a en
tonné lui-même le Te Deum.
ITALIE. palehme, 12 août.
Un feu d'artifice s'étant enflammé entre
les mains d'un ouvrier et ayant commu
niqué le feu une certaine quantité de
poudre qu'il avait sur lui, il en est résulté
une terrible explosion qui a fait écrouler
plusieurs maisons. On ne connaît pas en
core le nombre des vrrttm^s, tuais on
compte déjà 6 molts et une uquzaine de
blessés dont plustéurs succomberont.
Ou lit dans le Journal du Havre du 9
septembre Hier, vers quatre heures du soir, le
ciel, qui pendant toute la journée avait conservé
sa sérénilé, s'est assombri dans l'ouestoù s'accu
mulaient des nuages arrêtés par une faible brise
de sud-est. Une demi heure après, l'orage, planant
sur la ville, l'enveloppait de l'obscurité la plus
complète. Les éclairs sillonnaient en tous sens le
noir rideau qui gagnait de toutes parts, et les
roulements répétés du tonnerre troublaient seuls
ce silence imposant et terrible, qui précède
toujours l'explosion de ces grands phénomènes de
la nature.
Tout a coup l'orage éclata, des torrents de
pluie, tantôt tombant pic, tantôt fouettés par la
raffale, fondirent avec impétuosité, et la grêle,
mêlée de glaçons d'assez forte dimensionmêlait
son bruit strident a celui des vitres volant en éclats.
En un instant nos rues furent inondées, et l'eau,
s'élevant au-dessus des trottoirs, interdit partout
la circulation.
Hors de la ville, les effets de l'orage étaient
pluà désastreux encore. L'étroit espace où s'élève
Ingouville, entre la côte et les fossés de la place,
fut en un clin—d'oeil transformé en un vaste étang
où l'eau s'élevait jusqu'à 4 pieds de hauteur, au
point que les voitures en avaient jusque dans les
coffres. Toutes les caves ont été envahies par
l'inondation.Sur le versant delà côte, lesavalanses
se précipitaient, entraînant tout sur leur passage,
assiégeant avec furie les murailles et les maisons, et
cherchant partout des issues que les habitants
s'empressaient de fournir en ouvront leurs portes
la où elles n'étaient pas défoncées.
Sur la roule, vers la Barrière-d'Or, un des
bas-côtés a été entièrement détruit. Uu pan delà
falaise qui joint la Hève, et déjà meuacé par une
crevasse, a été détaché de la côte au lieu dit
Bervalet, et s'est écroulé en roulant jusque dans la
mer d'énormes fragments de rochers.
Nous n'avons pas encore tous les détails sur
les maux causés dans nos environs par cet orage, le
plus violent qui depuis longtemps ait désolés nos
localités; mais il esta craindre que les désastres ne
soient considérables. Poussé par le vent d'ouest,
l'orage a snivi la direction de la vallée de la Seine,
sévissant partout avec la même furie. A six heures
il éclatait au-dessus de Quillebeuf, obligeant, par
sa violence et l'obscurité que répandaient les nua
ges et les flots de pluie, les navires de s'arrêter
daus leurs marche.
Au moment de son explosion, un navire,
le Fernand, qui donnait dans le port, fut surpris
entre les passes par la saute de vent, et lancé
contre la jetée du Sud avec une force telle que
le choc a renversé plusieurs assises. Le Fernand a
été quitte pour la rupture de sa guibre et de
son beaupré.
Des lettres d'Allemagne annoncent, dit la
Gazette de Metz, que la famille des Bourbons
exilée est en parfaite santé. La duchesse d'Angou-
lême et Mademoiselle, fille de la duchesse de Béry,
sont toujours au château de Forshdorff, où plu
sieurs Français de distinction ont eu l'honneur de
les visiter. M. de Chateaubriand est prochainement
attendu.
Errata du n° sîflU-. --- Col. a lig/a5, d'une,
lisez, une; lig. 1pn(pag. i53)
et; lig. 5a, ibid) lisez, (itud;; TfgT 54, ont, lisez,
sont; col. 3, lig. 11, dangeiéu5y?^s, ge'ne'reax;
lig. 18, ces, lisez, des; lig. 24, délabli, lisez,
rétabli; lig. 19. aucune, lisezniiçui>; lig. 2(3,
pourraient sur, lisez, pourraient dire sur; lig. 27,
qui, lisez, que; lig. 4§, rendre, liseprendre.