JOURNAL D ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 2815
28rae année
7PB.3S, 25 Septembre.
ÉLECTEURS!
Il est inutile de vous rappeler les titres
de Mr J. Malou, Gouverneur de la province
d'Anvers vos suffrages. L'accord una
nime qui règne parmi vous atteste que
vous rendez tous hommage au Représen
tant, qui a su jusqu'ici défendre vos inté
rêts avec autant de courage que de succès.
C'est lui qui a combattu la loi sur les
tabacs, et qui a délivré la culture de tout
impôt quelconque; c'est lui qui a su délivrer
le commerce d'Anvers d'un impôt consi
dérable et le pays tout entier des vexations
dont le projet de loi nous menaçait il a
défendu tout la fois dans cette circon
stance, les intérêts de la Flandre, ceux
d'Anvers, ceux du pays-entier.
C'est lui que la Chambre a confié les
affaires les plus épineuses; c'est lui qui a
fait le rapport sur les affaires de la ville
de Bruxelles, c'est lui qui dernièrement a
soutenu toute la discussion de la loi sur
les pensions.
Il a acquis une grande influence la
Chambre; influence qu'il exercera toujours
au profit des intérêts qui lui sont confiés.
Ses mérites sont si généralement recon
nus, que sa candidature n'est pas contestée.
Portez donc vos suffrages sur MrJ. Malou,
Gouverneur d'Anvers; confiez-lui de nou
veau un mandat qu'il a si bien rempli; vos
intérêts ne peuvent être confiés des mains
plus habiles!
Nous engageons vivement tous les Élec
teurs se rendre aux élections de Jeudi,
afin qu'une majorité imposante de suffrages
exprime l'opinion unanime de l'arrondis
sement.
On s'abonne ïpres, Grand'-
Place, 44, vis-à-vis de la Garde, et
chei les Percepteurs des Postes du
Royaume.
paix de i.'Aiin\vF.ni:\T,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4
Pour les autres localités 4S*
Prix d'un numéro
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le D.tlHKDl et le HEBCHEDl
de chaque semaine.
PRIX DES IVNI HTIOtS
4 9 centimes par ligue. Les ré
clames, ti centimes la ligne.
vérité et justice.
M' J. Malou, vous le savez, a délivré
notre arrondissement de l'arrêté de tran
sit, qui menaçait une branche d'industrie
importante, le commerce des bestiaux.
C'est lui qui par des efforts et des luttes
vives a emporté d'assaut le retrait de cet
arrêté, qui vous blessait au vif.
Voici en deux mots la politique du Progrès
journal peu progressif M. J. Malou a eu tort
de faire de l'opposition a M. Nothoinb lorsqu'il
était directeur au ministère de la justice, car un
fonctionnaire doit soumission h ses chefs; il a
eu tort de faire de l'opposition après avoir donné
sa démission, parce qu'il se posait alors chef de
l'opinion catholique, qui doit être mise hors de la
loi; M. De Brouckere a fait opposition au minis
tère, quoiqu'il fut gouverneur, et il a bien fait,
parce qu'il est libftal, et que tout est permis aux
libéraux. M. De Brouckere était d'une opinion
contraire au ministère, en fait de politique géné
rale; il a eu raison cependant de ne pas donner sa
démission, parce qu'en la donnant, il aurait privé
son parti d'une certaine influence; la morale
politique exige que l'on sacrifie tout au succès du
parti libéral.
M. Malou a eu tort d'accepter une place de
M. Nothomb a qui il a fait opposition. Si la place
avait été offerte h M. Rogier, qui passe pour être
l'ennemi personnel de M. Nothomb, et l'adversaire
le pins prononcé du ministère, M. Rogier aurait
bien fait d'accepter la place. I.a raison est, que M.
Malou est catholique et que M. Rogier est libéral.
M. Nothomb a commis un crime impardonnable
en offrant le gouvernement d'Anvers k M. J.
Malou, il a fait un marché d'âmes, etc. S'il avait
offert ce gouvernement k M. Rogier, il eut fait un
acte héroïque, digne des éloges du libéralisme
passé, présent et futur.
M. Malou a fait retirer l'arrêté qui permettait le
transit du bétail hollandais, et il a délivré ainsi
r arrondissement d'Y près d'une crainte sé
rieuse et d'un dommage considérableil ne faut
lui savoir aucun gré de ce service, car il l'a fait
pour plaire aux électeurs! Ainsi raisonne le Pro
grès!
M. Malou a combattu la loi sur les tabacs, et
il est parvenu délivrer complètement la cul
ture indigène du tabac de tout impôt quel
conque c'est vraimais comme il est député
clérical, cela ne lui donne aucun mérite; d'ailleurs
il a combattu cette loi pour faire la cour aux
électeurs des campagnes; il n'a donc droit k aucune
reconnaissance. Il est donc certain, que le Progrès
et la petite coterie qu'il représente a deux poids et
deux mesures; qu'il blâme dans les hommes les
plus capables et les plus intègres de l'opinion
modérée, ce qu'il loue dans les hommes de l'opi
nion libérale il est donc évident, qu'il envisage
toutes les questions du point de vue d'un parti, au
quel il sacrifierait volontiers, non seulement l'in
térêt de la ville et de l'arrondissement, mais de la
Belgique entière; il est donc démontré que ni
talents, ni zèle, ni travaux, ni services rendus, ne
peuvent remplacer k ses yeux le nom de libéral!...
Que les gens sensés prononcent entre lui et
nous! nous en appelons k leur jugement!
Comme les électeurs se prononcent ouver
tement pour la candidature de M. Jules Malou,
il est devenu impossible de combattre avec succès
sa réélection, et de lui substituer l'un ou l'autre
homme instruitqui a fait ses preuves en qualité
d'orateur de la loge, ou de rédacteur du Progrès.
Le jonrnal que nous venons de nommer en est
k moitié malade; sa gêne fait pitié Voici quelques
échantillons du ridicule dans le quel il est tombé
pour avoir méconnu en cette circonstance, comme
en beaucoup d'autres, les devoirs d'un bon citoyen.
Dans un de ses derniers n° il disait que le parti
clérical ferait les plus grands efforts pour
épauler la candidature de M J. Malou... il
ignorait donc que cette candidature n'est pas
même contestée; il oubliait donc que lui Progrès
n'ose pas la combattre ouvertement et que la
plupart des électeurs libéraux ont déclaré ou
vertement qu'ils la soutiendront.
Autre naïveté curieuse. M. Malou parvint
enfin, dit-il. en i84i, k être nommé' On dirait
que M. Malou a été élu k la majorité d'une voix!
et cependant on se rappelle, que M. Malou a
obtenu une petite majorité de 4oo voix sur ses
concurrents libéraux.
Voulez-vous savoir, électeurs, pourquoi vous
devez refuser votre suffrage k M. Malou, écoutez
le Progrès, et pesez ses griefs!
M. Malou ne doit pas être élu k la chambre
i* parce qu'il a été élevé chez les jésuites
2" parce qu'il a reçu des révérends Pères et même
de Rome, la mission de fausser les idées mo
dernes", 3° parce qu'il a voulu doter les villes d'un
proconsul; 4° parce qu'il a fortifié le pouvoir
central; 5" parce qu'il a fait rapporter l'arrêté qui
permettait le transit du bétail hollandais, et délivré
les planteurs de tabac de tout impôtpour faire
sa cour aux électeurs campagnardsc'est la le
grief le plus gros; 6° parce qu'il a accepté une
place de Gouverneur, sans appartenir au parti
libéral, k la façon du Progrès.
Choisissez, électeurs! Et si vous tremblez
pour l'avenir des idées modernessi vous faites
k vos députés un crime de plaire h leurs élec
teurs, allez demander un candidat au Progrès
exigez surtout que ce soit un homme instruit, un
ennemi déclaré des proconsuls", ne souffrez pas
qu'on vous propose un homme élevé chez les
jésuitessacrifiez plutôt Yinstruction et le génie;
car quelque talent qu'ait un homme élevé chef les
jésuites, il compromettra la vente des bestiaux et
la culture du tabac! exigez aussi qu'il ne plaise
jamais k ses électeurs; que ce soit la une condition
sine qua non de sa candidature!...
Il est possible, que cette fois le journal n'ait
pas d'homme instruit disponible, et qu'il aban
donne les idées modernes k leur malheureux sort,
car il déclare que l'opinion libérale n'a aucun
intérêt actuel h empêcher que M. Malou finisse
son mandat, et qu'au mois de juin i845, il
devra encore rendre compte aux électeurs de
ses faits et gestes... Eh bien! en ce cas, que les
électeurs votent pour .M. Malou; ils ne sont pas
obligés d'aimer les idées modernes, plus que
le Progrès, ou de redouter plus que lui la domi
nation des proconsnjs. q
Pour éviter tfciïjd .équivoqhe nous prions
les électeurs de désigner*Tèur^ candidat sur les
billets de la manièje^uivante M. Jules Malou,
Gouverneur "de la pS^ince d'Anvers.
*2 - -
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