JOURNAL D YPRES IT DIL ARRONDISSEMENT. N° 2816. 28me année vérité et justice. 7PH3S, 28 Septembre. L'ÉLECTION DU 26 SEPTEMBRE. L'élection du 26 a eu l'issue que tous les bons citoyens avaient et désirée et prévue. M. J. Malou a été réélu la presqu'unani- mité des suffrages. 382 électeurs s'étaient rendus au scrutin et M. J. Malou a obtenu 358 voix. Les vingt quatre voix perdues n'ont eu aucune signification. Personne n'a combattu une élection qui avait l'as sentiment de l'arrondissement entier. Le résultat obtenu sera considérée par M. Malou comme une juste récompense, pour les services qu'il a rendus et comme un nouvel encouragement dans l'accomplis sement de son mandat. D'après ce qui vient d'avoir lieu, il est facile de prévoir le résultat des élections prochaines; car les électeurs ont prouvé en cette circonstance, que les misérables diatribes d'une feuille extravagante, ne trouvent aucun écho chez les gens sensés. Toutes les opérations ont eu lieu, comme si ce journal n'avait pas lancé une seule injure, ni même prononcé un seul mot. On n'a tenu compte ni de sa colère, ni de sa mauvaise humeur, ni de ses mauvaises raisons. Elle n'a compté pour rien dans cette affaire. Nous félicitons les libéraux sincères, qui se sont affranchis du joug, que ce pauvre journal s'efforce de faire peser sur eux. Quoique moins instruits peut être, que certains rédacteurs de cette feuille, ils seront beaucoup plus sages et plus prudents, en écoutant leur bon sens naturel, qu'en prêtant l'oreille des insi nuations malveillantes, et des récrimi nations acerbes, qui semblent n'avoir d'autre but, que d'animer des citoyens contre leurs concitoyens, et d'envenimer des malentendus, que tous les bons ci toyens devraient s'efforcer de faire dispa raître. La réélection de M. Malou est une dé faite, et une vraie déconfiture pour la petite coterie intraitable, qui lui a lancé ses coups dans l'ombre; elle est une vic toire pour l'opinion modérée, et pour tous les libéraux sincères, qui placent les inté rêts du pays et de l'arrondissement, au- dessus des rancunes de parti. L'arrondissement tout entier a lieu de s'applaudir de ce succès, et d'augurer de nouveaux succès pour l'année prochaine. Nous engageons le musicien amateur de chœurs qui a eu le courage de se faire im primer dans le n° du Progrès de jeudi dernier, recommencer ses études qu'il a fort négligées en y mettant de la bonne volonté et de l'application, s'il n'apprend pas penser, il est espérer qu'il appren dra du moins écrire passablement. On s'abonue Yprpu. Granil'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chex les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABOXXEMEMT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 4S© Prix d'un numéro 3© Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Vpres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS IV centimes par ligue. Les ré clames, 33 centimes la ligne. La nomination de M. Jules Malou au gouver nement d'une province dévoile chez les plus chauds fauteurs du Progrès des passions plus basses encore que l'esprit de parti, nous voulons dire, la jalousie de caste et l'envie personnelle d'une brillante position. De la ces coups frappés h tort et a travers au sujet d'une ovation décernée h l'un de nos plus dignes concitoyens. On en veut au Propagateur parce qu'il prodigue des éloges a M. Malou et qu'il appuie énergiquement sa can didature, après avoir eu la franchise d'exprimer des doutes sur la question du transit des bestiaux, après avoir dit sincèrement que, s'il ne fallait sacrifier aucune industrie indigène a l'étranger, il convenait aussi de ne point négliger les intérêts du consommateur; mais le Propagateur ne tient pas h être conséquent jusqu'à l'absurde: il est plein d'indulgence pour les hommes, il n'examine que leurs actes, et voilà pourquoi, sans égard leur opinion individuelleil se permet aujourd'hui de critiquer, demain de louer leur conduite. On en veut surtout la Société des Chœurs parce qu'elle a donné uue sérénade M. Jules Malou. S'il y avait de l'Union et de la Concorde dans notre cité, il ne se serait pas élevé une seule voix pour désapprouver le généreux et noble élan qui a guidé la Société des Chœurs. Malheureusement les ombrageux libérâtres du Progrès ont décidé que, M. Malou appartenant au parti des modérés, ou comme ils disent au parti clérical, la démarche de la Société des Chœurs donne penser qu'elle se voue ce parti et qu'elle répudie les extravagants du parti des lumières modernes. Une Société de Musique ne doit pas, ne peut pas se mêler de politique; c'est fort bien, nous sommes de votre avis. Cependant nous ajoutons pour que l'idée soit complètement exprimée que, pour être impar tiale elle ne peut pas plus se mêler de politique libérale que de politique modérée; qu'elle ne pourrait, par exemple, pas plus donner un concert un rédacteur du Progrès qu'à un rédacteur du Propagateurqu'elle ne devrait pas plus briguer les suffrages du premier que du dernier. Les libéraux agissent-ils avec cette équité? Iraient-ils en cortège au devant d'un élève rematquable du collège S'-Vincent de Paul, comme au-devant d'un élève médiocre du collège communal, qui, après plusieurs échecs, se vante d'avoir passé un dernier examen avec la plus grande distinction. Or, M. Henri Iweins, l'honorable président de la Société des Chœurs, et messieurs les membres de la direction en général, ont trop de discernement pour ne pas éviter ces extrêmes ils ont rendu hommage, non pas une opinion exclusive quel conque, mais un ancien condisciple, un ancien confrère, un ami et un concitoyen, qui a fait preuve de zèle et de talent en faveur de ses amis, de ses concitoyens, et en faveur des grands intérêts de la nation; la Société des Chœurs a été, sans qu'elle s'en doutât, l'interprète fidèle des senti ments de gratitude et d'admiration de l'im mense majorité des Yprois. Qu'importe après cela que le Progrès, dans son langage baroque et trivial, désigne sous le nom de brioche, un concert magnifique et pleinement mérité. M. Henri Iweins est au dessus de ces hargneuses incrimina tions, de même qu'il est au dessus des appro bations du Propagateur. Il pouvait se passer de celles-ci, il peut mépriser celles-là. Et, nous en sommes sûrs, le cas échéant, M. Henri Iweins porterait la Société des Chœurs offrir des té moignages de reconnaissance et d'estime tout homme d'un mérite transcendant, appartint-il l'opinion la plus avancée des libéraux, sans en courir la censure du Propagateur et sans se laisser toucher par les flagorneries du Progrès. Voilà ce que les exaltés ne comprendront jamais et voilà néanmoins ce qui s'appelle de l'indépendance, de la grandeur d'ame, de l'impartialité, de la justice REVEE POLITIQUE. Le Falmouth-Pachet publie une lettre de Valparaiso, en date du 3i mai, qui dépeint sous les couleurs les plus noires la situation des Fran çais Taïti. Ils n'auraient pas perdu moins de 4oo hommes dans leurs luttes contre les naturels; cette lettre n'indiquant aucune date précise, il est impossible de dire quelle époque les détails qu'elle contient se rapportent. Il n'est, du reste, pas douteux qu'elle ne soit entachée d'exagération. Cependant il est temps que le gouvernement fran çais fasse connaître les dépèches qu'il a dû re cevoir de ses officiers employées dans l'Océanie. Il paraît que l'ambassadeur anglais Athènes cherche se venger sur le ministère actuel de la défaite que son parti a essuyée dans la personne de M. Mavrocordota. On dit même qu'il réclame le payement des intérêts arriérés de la dette pu blique, ce qui serait très-peu généreux de sa part, et qu'il prouverait qu'il est animé de sentiments que sans doute son gouvernement ne partage pas. On ajoute que sir Lyons s'est brouillé avec M. de Piscatory; cela se conçoit. Jamais les deux ambas sadeurs n'ont réellement été d'accord, quoi qu'en ait dit M. Guizot la Chambre des Députés. S'ils ont paru s'entendre momentanément, c'est que M. Piscatory laissait pleine liberté l'influence an glaise, et qu'il se sacrifiait de gaieté de cœur.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 1