Samedi dernier, vers 4 1/2 heures du soir, le nommé Bouhormont, ouvrier ma çon, était occupé réparer le mur de soutènement d'un puits dans la cour de la fabrique de M. Simonis, Yerviers, quand un éboulement considérable survint, et ensevelit cet homme trente ou quarante pieds sous terre. On le croyait perdu, car s'il n'avait pas été tué par les pierres, il devait être suffoqué par la masse de dé combres qui le recouvrait. Pour lui porter du secours, il fallait descendre dans le puits, ce qui est très-dangereux,car l'ébou- lement provenant de la partie inférieure des murailles, un second éboulement pou vait arriver chaque instant, et ainsi ensevelir d'autres victimes; mais le nommé Laurent Faux, ouvrier de la Société de la Nouvelle-Montagne, sans calculer le dan ger qui le menaçait, n'hésita pas s'y faire descendre au moyen d'une corde; il parvint, après G heures de travail et aidé par d'autres ouvriers de ladite Société, dégager, en prenant de grandes précau tions, la tête de Bouhormont, qui s'écria aussitôt qu'il n'avait rien de cassé. On s'empressa de lui donner boire, et, tra vaillant lui-même pour se dégager, on fut assez heureux, vers 11 heures du soir, pour le retirer sain et sauf de sa mauvaise position. C'est pour ainsi dire par miracle que cet homme a été préservé au moment de l'éboulement, il s'est placé tout contre un chenal en bois, destiné donner de l'air au puits. Ce chenal l'a garanti de l'atteinte des pierres, et a maintenu le courant de l'air. Cependant, si l'on avait encore tardé une heure ou deux tirer ce malheureux d'embarras, il aurait infailliblement Gni par succomber, parce que le poids sous lequel il se trouvait gênait beaucoup sa respiration qui allait toujours en s'affai- blissant. (Nouv. de Verriers.) M. le généraf-majorVandamme,com mandant la première brigade d'artillerie, s'est cassé le bras, jeudi 19, aux eaux de S'-Amand (Nord). Ses chevaux s'étant em portés, le général sauta hors de sa voiture, mais le mouvement imprimé son corps le fit tomber faux et il se cassa le bras près du coude. Sa voiture fut brisée quel ques instants après, et son domestique fut également blessé. La ville de Sachsenberg, dans la principauté de Waldeck, a été ravagée le 16 septembre par un incendie qui a détruit 75 habitations. Toutes les nouvelles de Saint-Péters bourg parlent de la profonde tristesse dans laquelle la famille impériale est encore plongée, par suite de la mort de la grande- duchesse Alexandra. Ce malheureux évé nement a*produit la plus déplorable im pression sur l'empereur lui-même. S. M. souffres depuis lors de fortes congestions la tête. Peu de moments avant d'expirer, la princesse ne savait pas que l'empereur, qui s'était éloigné un instant de son lit, se trouvait dans la chambre, demanda le portrait de son père, le couvrit de baisers a plusieurs reprises et pria les personnes qui l'entouraient de le placer près d'elle dans son cercueil après sa mort. L'empe reur fut si ému de ce dernier témoignage d'amour de sa fille chérie qu'il tomba éva noui. On doute qu'il fasse cet automne son voyage projeté dans le sud de l'empire. On sait que les registres de l'état-ci vil antérieurs l'an IV, contenant les actes de naissances, de décès et de mariages, repo sent maintenant dans les archives des com munes. Le gouvernement s'occupe en ce moment d'un projet tendant réunir tous ces registers épars dans les différentes communes et d'en former des archives provinciales. La plupart des registres qui reposent, dans les campagnes, sous la garde de l'autorité communale du lieu, sont déposés dans les endroits qui n'offrent pas assezde garanties. Des renseignements ont été demandés aux administrations communales, pour connaître Je nombre des registres qu'on aurait recueillir. Il paraît aussi que le gouvernement, ju geant combien il est important d'apporter la plus grande régularité, dans la rédac tion des actes de l'état-civil, et dans l'in tention de faire imprimer, pour le royau me, des formules d'actes uniformes. Un incident assez curieux a signalé l'arrivée de la Heine d'Angleterre au châ teau de Blair-A.tholl. Une des conditions du fief que les seigneurs de ce manoir te naient de la couronne, obligeait le titulaire a présenter une rose blanche au souverain, lorsqu'il lui rendait visite dans son manoir. Il était assez difficile de cette circonstance de remplir la condition prescrite, la saison des roses blanches étant passée. Aussi lord Glenlyon, propriétaire du châteaua-t-il eu beaucoup de peine se procurer la fleur voulue. Enfin, après bien des démar ches, il est parvenu trouver deux roses de la plus éclatante blancheur, qu'il a pré sentées la Reine son arrivée et il a pu ainsi accomplir une des clauses du contrat féodal qui investit ses ancêtres du vieux manoir. Les armateurs, les négociants et les raffineurs qui se sont réunis il y a quelques jours Bruxelles, pour examiner les effets de la loi actuelle sur les sucres, ont été unanimes sur ce point qu'une révision est urgente, indispensable; que le statu quo ne peut-être maintenu. On écrit d'Alsemberg, 20 septembre: Encore un accident déplorable dû la manie qui pousse les enfants suivre et observer les chasseurs. M. le bourgmestre de B... était la chasse; voyant de l'autre côté d'un chemin lever un lièvre, il lâche son coup de fusil. Aussitôt il entent d'af freux gémissements. C'était un jeune gar çon de 15 ans qui, sautant du chemin creux où il se trouvait caché, avait reçu toute la charge de plomb dans les reins. Un chirurgien a prodigué les soins les plus empressées la victime, laquelle se trouve toute fois dans un état fort alarmant. Chose étonnante, le machiniste de ce dernier convoi ne sentit qu'une secousse il en fut de même du chauffeur, et du garde qui se trouvait l'angle du tender. Personne ne fut blessé. Le chef de station, prévenu l'instant, se rendit sur les lieux, et avec le zèle u'on lui connaît, donna de suite des or- res nécessaires pour le déblayement de la route. Le médecin, ainsi que le chef de la station du nord, se rendirent aussi sur le lieu de la catastrophe. On ne sait comment expliquer ce choc, sinon par l'inattention du machiniste. La lanterne rouge du convoi qui précédait le sien, était dûment allumée, et devait l'em pêcher de se ruer sur ce convoi. Ce matin la route était débarrassée de tous les débris. L'œil le plus exercé ne pourrait distinguer la place où l'accident est arrivé. Maintenant que les circonstances sont tout autres, sir Lyons cherche h regagner, a force d'intrigues, ce qu'il a perdu, et il ne néglige aucune occasion de nuire au ministère. S'il se montre réellement aussi hostile h M. Coletti qu'on le ditnul doute que le gouvernement anglais, s'il comprend son devoir et la situation de la Grèce, ne soit forcé de le rappeler. Le résultat des élections en Espagne est presque partout favorable aux amis du ministère. Il paraît que l'état de santé de la reine Isabelle, au lieu de s'améliorer, empire chaque jour. La reiue quitte ses appartements. C'est, du moins, ce qu'affirme une correspondance particulière de Madrid. Quant aux journaux de cette ville, ils ne disent mot depuis plusieurs jours de l'état de l'auguste malade. Une correspondance de Trieste assure que l'u nion douanière allemande a ouvert avec les prin cipaux Etats de l'Italiedes négociations ayant pour but de conclure un traité de commerce et de navigation, qui facilite les relations entre les deux pays. Le grand conseil du Valais a tenu sa dernière séance le i4 septembre. Il a adopté a une majorité de 55 voix la nouvelle constitution, dont il a longtemps discuté les bases. Les assemblées pri maires seront convoquées pour le 20 octobre, afin de se prononcer sur 'l'adoption ou le rejet de la constitution. Pendant trois semaines, le projet restera affiché dans toutes les communes du canton La prohibition du culte protestant a été confirmée. L'association du rappel s'est réunie lundi h Dublin, afin d'entendre l'avis d'O'Connell sur ces trois points le meeting de Clontarfla mise en accusation des magistrats qui ont siégé dans le procès d'État et l'établissement d'une société de trois cents membres sous le nom d'Assemblée préservatrice. Quant au permier point, O'Connell a déclaré que les lords, en l'acquittant, avaient reconnu la légalité du meeting de Clontarf, et que, dans son opinion cela devant suffire au peuple irlandais. 11 a donc exprimé le désir que ce meeting n'ait point lieu. Pour la mise en accusation des magistrats, O'Connell est décidé la poursuivre; il provo quera, a son arrivée au Parlement, une enquête sur la conduite des juges qui out siégé dans le procès de Dublin, et il ira lui-même sonder l'opinion du peuple anglais. Quant a la formation de l'Assemblée préserva trice, M. O'Connell a demandé qu'on y sursît, en attendant que le comité chargé de l'examen de cette importante question ait pris une résolution ce propos. Le libérateur a dû quitter Dublin mardi ou mer credi; il va respirer l'air de son pays natal; son fils le remplacera aux séances de l'association du rappel. accident sur le chemin de fer. Bruxelles, 25 septembre. Hier soir, trois convois revenaient de Mons où ils avaient été conduire des soldats. Arrivés près de la station du midi, les deux pre miers s'arrêtèrent pour y changer d'excen trique et prendre la route du boulevard qui mène au nord. Le premier convoi était déjà sur la voie interstationnaire, et le second s'apprêtait se mettre en mar che, lorsque je garde-frein entendit ar river le troisième convoi avec une vitesse qui lui parut suspecte. Il regarde et crie son compagnon Sauvons-nous ou nous sommes morts! -En effet, ils sautent du char-à-banc dans lequel ils se trouvaient, et se mettent courir toutes jambes sur le boulevard. Bien leur en prit, car une minute après, le troisième convoi se jeta sur le second, avec une impétuosité qui fit dérailler la locomotive (Vésale), déchira ses buffles, cassa son buttoir de devant, lança sa cheminée dans le fossé qui borde la route, et brisa quatre waggons après en avoir renversé un des roues en l'air.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 2