N« 2821. 7PB.3S, 16 Octobre. 28me année. On s'abonne Ypreg, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. l'Rll DE L'ABONNEMENT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 45® Prix d'un numéro n »0 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. 13 centimes par ligue. Les ré clames,. centimes la ligne. REVUE POLITIQUE. Les dernières nouvelles du Pérou annoncent que la plus grande anarchie règne dans ce pays 'a la guerre civile: jusqu'à présent, il ne paraît pas qu'un seul des chefs des divers partis soit par venu établir un gouvernement régulier. Souvent ces chefs ont déclaré en état de blocus certaines parties de la côte, sans avoir les moyens de le faire respecter. Les consuls et ambassadeurs étran gers ont enfin résolu de ne plus reconnaître aucun blocus de ce genre. Les autorités municipales de Lima ont pris le gouvernement de la ville et des environs; elles refusent de se soumettre aux chefs militaires et demandent qu'un congrès général soit convoqué pour régler définitivement la forme du gouvernement. M. le baron Alley de Ciprey, ministre de France Mexico, a cessé toutes relations avec le gouver nement mexicaindepuis que le ministre des af faires étrangères a répondu k ses réclamations au sujets des prisonniers de Tabasco, que ces malheu reux ont été fusillés par l'ordre du président Santa- Anna. Il est difficile de prévoir l'issue de ce dif férend. Santa-Anna paraît être en ce moment d'humeur très-belliqueuse; car il persiste a tenter une inva sion daus le Texasau moment même où il est menacé d'une nouvelle guerre avec la France. L'expédition est prête a partir; l'armée, forte de 20,000 hommes sera commandée par les généraux Canalieta et Woll; ce dernier est, dit-on, Français. La Sublime-Porte s'est émue des bruits répandus par les journaux au sujet des négociations de l'An gleterre avec Méhémet-Ali. Elle a demandé des explications'a sir Stratford Canning, et l'on affirme que celui-ci lui a donné l'assurance que ces négo ciations concernent uniquement le passage des mal les de l'Inde et des voyageurs travers l'Égypte. Le bruit a récemment couru a Constantinople que Schamyl, cet Abd-el-Kader du Caucase, a paru, après avoir battu les Russes, jusque sous les murs de Tiflis; mais ce bruit était sans fondement. Cependant des voyageurs arrivés de la Géorgie Constantinople ont assuré que, par suite d'un sou lèvement dans la Kachétie, occasionpar les atta ques d'un chef lesghien qui a abandonné les Rus ses et a passé dans les rangs de Schamylon a cru devoir prendre des mesures de précaution a Tiflis. Cette ville était complètement dégarnie de troupes, et l'on a craint un instant que ies révoltés de la Kachétie ne vinssent la surprendre. Du reste le soulèvement de cette province a été comprimé par le général Schwarz, mais il parait qu'avant d'y parvenir il a éprouvé des pertes énormes. S'il en faut croire une correspondance de Con stantinople, les Russes auraient combattu depuis quelques mois avec assez de bonheur dans le Daghestan, et seraient parvenus a brûler plusieurs villages ennemis. On regarde la campagne comme peu près terminée; car le mauvais temps va for cer les Russes a prendre leurs quartiers d'hiver. Par la voie de Gibraltaron a reçu k Madrid des nouvelles de la côte marocaine de la fin de septembre. Les habitants fugitifs de Mogador étaient rentrés dans leurs foyers, et après avoir expulsé les Kabyles, ils avaient rétabli dans l'or dre dans cette cité désolée. A Rabat, Larache et Tanger, le commerce a recouvré son activité passée. Le ministère grec a une majorité imposante dans les Chambres. Parmi les cent vingt-quatre députés qui ont assisté aux premières réunions, il y en a plus de cent qui ont donné leurs voix au cabinet. Tous les votes lui ont été favorables jus qu'ici. Nous avons reçu des nouvelles de Montevideo dont voici le résumé rapide Le siège et le blocus de la ville continuent sans progrès de la part d'Oribe qui, depuis longtemps, n'a pas même quitté son cainp. Rivera tient la campagne, remporte quelques avantages, et les assiégés font des sorties avec des succès divers. On a parlé, il y a quelque temps, de la désertion de trente-six Italiens qui ont quitté les rangs des défenseurs de Montevideo pour passer dans ceux des soldats de Rosas; le fait est vrai; mais la légion italienne indignée s'est depuis bravement battue pour venger son honneur; de nouveaux engagements volontaires l'ont recru tée et presque doublée; dans une sortie qui a eu lieu le 10 juillet, les Italiens de Montevideo ont donné des preuves éclatantes de dévouement et de courage. Les souffrances sont grandes a Montevideo. Ce pendant la ville se défend avec vigueur et entre tient en ce moment les meilleures espérances. Le général Paz, qui avait toute la confiance des Mon- tevidéens, a quitté la ville, mais ce n'est pas pour abandonner ses compatriotes comme on l'a dit, c'est pour mieux les défendre. Il s'est embarqué avec cinquante officiers a bord des deux navires brésiliens, commandés par l'amiral Grenville. Ils vont k Rio pour se rendre de lk dans l'État de Corrientes, insurgé contre Rosas; le général Paz y prendra le commandement des 7,000 insurgés et marchera sur Bueuos-Ayres. Comme on voit, la rupture entre Rosas et le Brésil est plus flagrante que jamais. Le fâcheux effet qu'avait produit a Montevideo ce départ, mal expliqué, est complè tement effacé. Le traité conclu entre l'Espagne et le Maroc est en voie d'exécution. Des troupes espagnoles ont déjà pris possession du territoire cédé par l'empe reur Abd-el-Rhaman, dans le voisinage de Ceuta. Les lettres d'Alger du 7 octobre annoncent qne les troupes qui ont fait la campagne du Maroc viennent de rentrer a bord des trois paquebots. Une partie de l'armée sera prochainement em ployée au dessèchement de la Métidja, k ce qu'on assure. Nous publions ci après le jugement que porte la presse française sur le Juif errantle digne pendant des Mystères de Pariscet autre chef d'oeuvre littéraire du célébré Engène Sue, pour nous servir des expressions d'une affiche qui fut placardée il y a quelques mois a tous 110s coins de rue, avec l'autorisation de l'administration urbaine. Lorsque des artistes dramatiques ambulants, eurent, après d'autres productions probablement tout aussi graveleuses, représenté le trop fameux chef d'oeuvre, comprenant par leurs recettes le dégoût qu'inspirent encore parmi nous, grâces k Dieu, les appâts impurs du libertinage, ils s'adressèrent a la Régence, afin d'obtenir d'elle ce qu'ils n'avaient pu arracher k la poche du public. Un particulier adressa de son côté une lettre au conseil communal, le suppliant de n'accorder aucune prime d'encouragement aux histrions qui venaient de scandaliser la ville par la mise en scène de l'infâme roman du sienrSue. Le subside ne fut pas accordé, mais ce refus, dans les circon stances où il eut lieu, était l'aveu d'une faute commise en autorisant la représentation. Or les fautes que commet l'autorité ne se réparent pas par un simple aveu. On n'a pu permettre que l'on appelât par toutes les voix de la publicité la jeunesse d'Ypres au spectacle du vice enlaidi de tous les raffinements honteux des orgies pari siennes, mais qui lavera les imaginations qu'aura souillé cette fatale initiation k ce qu'il y a de plus infect dans l'ofdure des passions.' M. Eugène Sue continue k publier dans le Constitutionnel et toutes nos feuilles libératres y copient l'œuvre immonde qu'il a entreprise sous le titre du Juif Ertanl. Nous ne trouvons sous no tre plume aucune expression qui puisse manifester le dégoût que nous avons ressenti en lisant les scènes crapuleuses de ce drame de ruisseau, où l'on parle de saint Paul et de Bossuetetc., en termes qu'un homme bien élevé ne peut connaître, et qu'en tous cas, il n'emploierait pas, fut-ce pour caractériser ces êtres barbouillés de lie que la police ramasse au coin des bornes. Nous le demandons sérieusement aux lec teurs du roman-feuilletondit a ce propos la Revue de Paris, feuille non suspecte de bienveil lance pour le catholicisme, ne se sont-ils pas senti le cœur soulevé de dégoût en lisant la description d'une ignoble orgie de carnaval qui a rempli les deux derniers tronçons du Juif Errant en con science, cette langue sans nom de la populace, toute souillée de blasphèmes, ces pages trempées de boue et de vin, ce spectacle de l'ivresse im monde dont nous détournons nos regards quand nous la trouvons sur notre passageet qui vient s'étaler complaisamment dans un journal destiné a pénétrer partout, sous les yeux de nos filles et de nos femmes est-ce la ce qui doit désormais répondre aux appétits littéraires d'un peuple au trefois renommé par son goût si délicat et si sûr? Quoi, l'on a osé dire qu'on voulait améliorer le sort des travailleurs, on s'est drapé du manteau huiMt5îtaire7"»tpour nioraliser le peuple, on s'abaisse k parler H: langaJfé^eiR^îaqaille, k retra cer des scènes d'arUèré-boutique dj^niarchand de tin, et Itm vient^tÇ.-livrer aux sarcasmes des sau vage de la civilisation une des gloiro-sllu XVlIlnl# siècle, le gram£w chaste Bossuet îCûn, le silence et IV Avbjfo^lfe sonKpas un chôment suffisant

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 1