trakhan. Le soleil s'était couché au milieu
d'une pluie battante, accompagnée de ton
nerre et d'éclairs. A onze heures, le ciel
ayant recouvré peu peu sa sérénité, et la
lune se trouvant élevée de 16 degrés au-
dessus de l'horizon oriental, un arc-en-ciel
s'est dessiné tout coup, traversant le fir
mament dans toute sa largeur du Nord au
Sud. La lumière en état grisâtre; mais les
différentes couleurs étaient parfaitement
distinctes le phénomène a duré quelques
minutes.
On lit dans le Nouvelliste de Verviers,
sous la date du 29
Notre conseil communal s'est réuni
samedi soir a huis-clos et a reçu commu
nication d'une dépêche du gouverneur de
la province tendant, ce qu'on nous
assure, faire prendre des mesures pro
pres empêche ou réprimer les désordres
dont notre ville est chaque instant
ménacée. On dit qu'une discussion longue
et orageuse a eu lieu a ce sujet, et qu'une
partie de l'assemblée s'est retirée avant
qu'aucune résolution eût été prise. Il cir
cule ce propos différents bruits auxquels
il nous répugne de croire et que partant
nous nous abstenons de repéter.
On mande de Namur, 29 octobre
Le mystère qui couvrait la catastrophe de
l'étang de Mettet, vient de se dissiper.
Nous apprenons qu'après de longs inter
rogatoires, P. Paradis s'est reconnu l'au
teur du meurtre par submersion des filles
Clause. Ce serait le soir, vers onze heures,
que les deux malheureuses victimes au
raient été précipitées instantanément dans
l'étang. L'aînée, tombée aussitôt au fond
de l'eau, aurait péri immédiatement; la
plus jeune, au contraire, aurait surnagé
quelque temps, et l'assassin, témoin de
cette lutte contre la mort, n'aurait quitté
le théâtre du crime qu'après s'être assuré
qu'elles n'existaient plus ni l'une ni l'autre.
Il raconte encore que c'est lui qui a coupé
le panier et qui en a jeté les débris dans Je
ruisseau, croyant qu'ils seraient entraînés
par le courant. P. Paradis manifeste, dit-
on, le plus vif repentir de son crime. Le
frère de ce malheureux est en liberté, mais
il a entendu les aveux du berger avant de
sortir de prison.
On écrit de Liège, 29 octobre Ce
matin, un ouvrier occupé extraire du
sable, Rocour, a été enseveli sous un
éboulement. Malgré la promptitude qui a
été apportée dans le déblaiement des ter
res, lorsqu'on est parvenu retirer ce
malheureux, il avait cessé de vivre.
Nous avons annoncé que deux em
ployés supérieurs de l'administration des
messageries "Van Gend et Comp\ étaient
partis en toute hâte pour tâcher de
découvrir en Angleterre le conducteur
infidèle qui s'est enfui en emportant une
somme de 55,000 francs. Nous apprenons
que leur démarche a été couronnée d'un
plein succès. C'est un hasard d'autant plus
heureux qu'il n'existe en Angleterre au
cune police régulière pour les passeports,
aucun contrôle des étrangers dans les
hôtels.
Arrivés Londres, les deux employés,
après avoir fait quelques recherches in
fructueuses, eurent l'idée de s'adresser
aux stations des chemins de fer pour de-
mandre si l'on n'avait pas vu partir un
homme dont ils donnaient le signalement
A la station du railway de Birmingham,
un des agents de la police de la station
leur répondit qu'en effet il avait vu partir
la veille par le dernier convoi un homme
parlant français et porteur d'un gros sac
2
d'argent dont il ne voulait pas se séparer. -
On sut par la voiture qui l'avait amené
la station dans quel hôtel il avait logé,
Londres, et le signalement fourni par les
gens de l'hôtel concordant parfaitement
avec celui du conducteur, les deux agents
partirent immédiatement pour Birmin
gham et de la pour Liverpool, supposant
qu'il cherchait s'embarquer pour l'Amé
rique. Ils ne s'étaient pas trompés; arrivés
Liverpool ils parvinrent le découvrir
et le faire arrêter; mais ce qui est plus
heureux encore, c'est qu'on a retrouvé
intacte la somme qu'il avait soustraite.
On va demander au gouvernement
anglais l'extradition de cet homme, cou
pable d'un vol commis sur le territoire
français et au préjudice d'une administra
tion française.
On lit dans la Quotidienne
La conclusion tirer, de la part des
classes populaires, si elles prennent le
Juif-Errant pour oracle, c'est que tout in
dividu pratiquant sa religion est un abo
minable scélérat, moins d'être un idiot
stupide c'est que l'église est un lieu de
guet-apens; c'est que, s'il se trouve un
{irêtre honnête, ce prêtre, son tour, est
a victime de ses supérieurs; c'est que
toute œuvre qui parle et agit au nom de
Dieu, est un piège dont il faut se garder.
Par conséquent, les ouvriers sans travail
feront bien mieux d'aller chercher fortune
au bal Musard que d'avoir recours un
couvent de Sainte-Marie les pauvres tour
mentés par la faim doivent fuir comme un
{>oison le pain de la charité religieuse; il
eur sera beaucoup plus sain d'attendre
que la philantropie municipale et philoso
phique ait prélevé tous ses frais de bureau,
et trouvé en fin de compte, s'il lui reste
quelque chose pour les indigents. 0 bien
faisantes doctrines! N'est-il pas vrai que
l'on est bien insensible aux misères popu
laires, quaud on n'admire pas \e Juif-Er
rant?
Ajoutez epeore une autre mise en ac
tion qu'il arriverait tout naturellement, si
le Juif-Errant était pris la lettre c'est
que l'on ne peut mieux dire le cas échéant,
que d'incendier des maisons, de démolir
les églises et de pendre le curé corde
du sonneur. Il n'est pas nécessaire
d'être jésuite, ni même d'être catholique,
pour voir là quelques inconvénients et
quelques dangers.
Un arrêté du 29 octobre porte
Art. 1". Les émigrauts qui feront usage
du chemin de fer, pour aller s'embarquer
dans un des ports de la Belgique, jouiront
indépendamment du transport gratuit de
leurs bagages d'une réduction de 50 p. c.
sur le prix du tarif, pour les voitures de 5e
classe seulement.
Art. 2. Cette faveur sera limitée aux
transports composés d'au moins trente
personnes.
Art. 5. Le directeur de l'administration
des chemins de fer en exploitation, fera
connaître aux personnes ou aux autorités
qui lui en feront la demande, les formalités
remplir, pour jouir de la faveur dont il
s'agit.
FRANCE. paris 50 octobre.
Les journaux de Montpellier et de Cette,
rapportent encore quelques détails sur les
résultats de la trombe qui a éclaté sur
cette dernière ville. On s'occupait du sau
vetage des navires coulés. On a retiré huit
cadavres de deux bâtiments seulement.
Sous les ruines du pavillon des ingénieurs
on a trouvé un autre cadavre. C'est celui
d'un pauvre enfant, nommé Planchon. Ou
avait annoncé la disparution de M. B. Dus-
sol. Le corps de cet infortuné a été trouvé
tout mutile, dans un champ de blé, près
des moulins. Une petite fille qui était sur
une barque du canal avec sa mère, a été
arrachée violemment des bras de celle-ci,
et précipitée dans le canal.
Des personnes arrivées des environs de
Cette, racontent que, dans plusieurs en
droits, la terre a été couverte de débris
apportés par la trombe. A Bouzigues, il y
avait comme une pluie de tuiles et de
briques. Heureusement que l'on ne signale
la mort de personne. Des nouvelles d'Agde
annoncent qu'il n'y a rien eu. On avait
lieu de redouter unecatastrophe semblable,
puisqu'au dire de personnes qui se trou
vaient sur le môle, on avait vu une trombe
du même volume se diriger sur le fort
Brescou, qu'elle a dépassé.
M. l'abbé Cros, curé de la succursale
de Cette, se trouvait le 24, un instant avant
la catastrophe, sur le clocher de son église,
occupé regarder le temps. Tout-à-coup
il aperçoit un nuage noir qui tourbillonne
dans le port. Il crut que c'était un bateau
vapeur. Mais voyant bientôt les navires
soulevés, ballotés, jetés les uns contre les
autres, engloutis dans les flots, voyant
voler les cheminées et les toits des maisons
mesure que le sinistre nuage avançait, il
s'empressa de descendre, et il n'était pas
moitié de la hauteur de l'escalier, que la
campanille encore inachevée, s'écroule
derrière lui, et enfonce la toiture qui revêt
la voûte de l'église.
Le 28 au soir, vers neuf heures, les
habitants des Tuileries ont été vivement
alarmés, le feu s'est déclaré avec violence
dans une des cheminées du pavillon de
Flore. Cependant lefeu a étépromptement
éteint.
On lit dans la Revue de Paris On
assure qu'un ordre rel igieux très-important
va proposer au ministère de la guerre de
fonder en Algérie trois monastères dans le
genre de ceux qui existent au mont Athos,
au mont Carmel et dans plusieurs autres
parties de l'Orient. Les habitants de ces
monastères se livreraient exclusivement
la culture,et afin de résister aux incursions
des Arabes, fonderaient une espèce de mi
lice monastique quisans admettre dans
son sein des soldats séculiers, relèverait de
l'outorité militaire ordinaire.
Chacun des trois monastères contien
drait environ six cents habitants propres
au métier des armes aussi bien qu'aux tra
vaux de l'agriculture. L'autorité civile et
militaire aurait la surveillance la pluscom-
plèle sur cette nouvelle colonie, et le tiers
ae toutes les récoltes serait remis aux
chefs-lieux des différentes provinces pour
être distribué aux familles pauvres de l'Al
gérie. Nous pouvons affirmer que ce projet
est très-sérieux, et qu'un grand nombre de
jeunes gens des plus hautes familles se
proposent d'entrer dans cette nouvelle
corporation.
On écrit de Saint-Denis (île Bourbon)
u'un procès extraordinaire va se juger
ans ce pays. 11 s'agit de faire justice un
esclave antropophage, nègre ou plutôt au
chemin de fer.
hécbol«ble.
M. le chevalier Van Tieghem de Terhoye est
décédé h Bruges, le 27 octobre, la fleur de l'âge,
après une longue et douloureuse maladie.