JOURNAL DAPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N<> 2827.
28me année
Le drame honteux de Verviers s'est dé
noué sur les bancs du tribunal de simple
police, l'audience du 31 octobre, où les
charivariseurs ont été condamnés une
amende de 11 15 francs.
Comment! condamner ces hommes, Fé-
lilela partie la plus éclairée, la plus intelli
gente, la plus choisie de la société Verviétoise,
les représentants du principe libéral! C'est
révoltant. Le Progrès et les siens en seront
aux larmes, et nous ne serions guères
surpris de voir demain nôtre confrère en
grand deuil.
Les honnêtes gens, au contraire, qui, il
est vrai, ne sont, en style libéral, que des
rétrogrades, trouveront peut être l'amende
de 15 francs peu proportionnée au délit;
car il n'y a rien qui remue plus la société,
qui cause plus de scandale et laisse plus
de traces lâcheuses que les attentats contre
les droits constitutionnels. Mais il est re
marquer que le juge qui punit ne peut
s'écarter du texte de la loi qu'il est chargé
d'appliquer. D'ailleurs il a été établi par
les dépositions des témoins, que ces pré
venus n'ont point été les auteurs princi
paux de scènes tumultueuses qui ont eu
lieumais seulement leurs complices,
qu'ils ont aidés et assistés dans la consom
mation de leur action.
Le Progrès a beau protester de son
amour pour la religion catholique, lui qui
en toute occasion va se repaître des éma
nations les plus fétides de l'impiété. Der
nièrement encore, dans le but de rendre
détestables les jésuites et le parti clérical,
il a eu recours au Journal de Liège, pam
phlet hebdomadaire des plus ignobles,
rempli de mensonge de Del et de fanatisme
ultra-libéral.
Une mission devait avoir lieu Aelst
(canton de S'-Trond.) D'après un usage
généralement adopté, les habitants avaient
dressé une arcade de verdure et planté
quelques jeunes sapins afin de faire une
honorable réception aux missionnaires.
Mais ces bonnes gens avaient compté
sans leur bourgmestre; et celui-ci sous
prétexte que la libre circulation et la sé
curité des chemins publics étaient corn*
jromises, fit tout arracher au moment où
e clergé était en marche pour se rendre
'église.
Que quelques murmures aient grondé
penda-Ht cette opération chevaleresque et
que le bourgmestre-campagnard ait vu
des mécontents, cela se conçoit. Mais
comme, au camp libéral; on a besoin de
faire du bruit, les faits ont été aussitôt
travestis et drapés de circonstances de na
ture constituer une grave atteinte portée
l'autorité communale, comme s'exprime le
Journal de Liège.
Or voici comment le Journal du Lim-
bourg belge, qui est même de bien con
naître ces faits, en rend compte
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, S4, iis-i-Tis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Boyau me.
FBIX DE L'ABOXXENEXT,
par trineslre,
Pour Ypres fr. 4*0
Pour les autres localités 4SO
Prix d'un numéro to
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIS DES INSERTIONS.
4 V centimes par ligue. Les r<-
dames, centimes la ligue.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
7PIR3S, 6 Novembre.
RETIJE POUTIfUE.
Des troubles ont encore eu lieu Canton par
suite de la pre'sence des Européens; mais ils ont été
heureusement apaisés.
La Chambre des Députés de Grèce a approuvé
la plupart des élections. Celle du ministre de la
justice, Balbi, a cependant été annulée, et oh
dit même qu'il ne sera pas réélu h Missolonghi. La
conduite de ce ministre lui avait aliéné la sym
pathie de beaucoup de ses amis nul doute que sa
retraite ne soit un embarras de moins pour le
cabinet.
Le complot découvert k Madrid n'était pas isolé.
Il avait des ramifications Sarragosse et Barce
lone, et devait commencer par l'assassinat des
généraux Narvaez, de Meer et Breton. Tout cela a
heureusement avorté. Le 37 on a saisi deux assas
sins k Barcelone au moment où ils se jetaient
sur le baron de Meer. Une espèce de révolte a suivi
cette coupable tentative; mais la force armée
a bientôt rétabli l'ordre quarante arrestations
ont été faites; quatre individus ont été condamnés
mort et neuf envoyés aux présides.
La Chambre des Députés a commencé la dis
cussion de l'adresse sans aucun incident remar
quable. MM. Burgos, Posada et Pacheo l'ont
attaqué, tandis que MM. Martinez de la Rosa,
Escosura et Bravo Murillo l'ont défendue. Une
foule d'amendements ont élé proposés, un entre
autres qui aurait pour but de rendre l'entretien du
clergé indépendant du pouvoir. On doute qu'il
soit adopté. Avant la discussion de l'adresse, des
interpellations ayant été faites au gouvernement
sur les derniers complots, le général Narvaez s'est
levé et s'est énergiquement engagé k maintenir
l'ordre. Nul doute qu'il n'y parvienne, car tous les
membres de la Chambre, ceux qui appartiennent
k l'oppositioncomme ceux qui font partie de la
majorité, ont repoussé toute solidarité avec les
conspirateurs.
Le Sénat a adopté, k la majorité de 76 voix
contre 5, le projet de loi qui autorise le gouver
nement k régler ce qui concerne l'administration
provinciale et municipale.
La Gazette de Londres annonce, d'après une
dépêche de l'amiral sir Charles Adam, que le
blocus du port de Nicaragna a été levé.
Avant-hier, la première Chambre des Etats-
Généraux de Hollande a rejeté, après une longue
discussion, par 4o voix contre 3, l'adresse en
réponse au discours du Trône que la deuxième
Chambre lui avait envoyée jeudi dernier.
A la réception de la nouvelle de la mise en
liberté de M. O'Connell, des désordres ont eu lieu
k Québec; une bande de 4 ou 600 individus,
se disant repealers, a parcouru la ville en portant
des torches, forçant les habitants k illuminer et
brisant les fenêtres de ceux qui ne voulaient pas le
faire. Plusieurs bourgeois ont riposté k ces attaques
par des coups de fusil et plusieurs des assaillants
ont été blessés. L'arrivée du 45" régiment d'infan
terie a rétabli l'ordre dans la ville.
Nous avons insinué dans notre numéro
du 5o octobre que depuis quelques années,
la messe en l'honneur du ST. ESPRIT pour
commencer l'année scolaire au collège com
munal n'avait pas été célébrée; a présent nous
tenons de source certaineque nous avons été
induits en erreur. D'après ce que nous ve
nons d'apprendre, cette cérémonie a lieu tous
les ans, en l'église des PP. Carmes Dé
chaussés.
Il y a d'abord, dit-il, une erreur a redresser.
Il n'y a pas de couvent de jésuites k Saint-Trond.
Il y existe un convent de rédemptorisles, et c'était
une mission de Pères de cet ordre qu'on devait
donner a Aelst.
D'après un usage généralement adopté dans
nos villages, les habitants avaient planté de jeunes
sapins et dressé une arcade de verdure, sur la route
que le cortège religieux devait parcourir k l'ouver
ture de la mission, c'est-k-dire, depuis la maison
du curé jusqu'à l'église.
Au moment où le clergé était déjk en marche
pour se rendre k l'église, M. le bourgmestre est
arrivé sur les lieux et s'est mis k faire arracher le
petit nombre d'arbres que les habitants avaient
plantés au bord de la voie publique.
Cet acte, il l'a accompli sans une provocation,
sans aucune nécessité, car ces modestes décorations
n'entravaient en aucune manière la circulation
publique.
Et pourquoi M. le bourgmestre en agit-il de
la sorte? parce que, disait-il, les habitants de
la commune ne lui avaient pas demandé la per
mission de planter les arbres!
Y a-t-il là de quoi faire la grosse voix, au
nom de l'administration communale méconnue
Y a-t-il la des motifs pour parler d'indignation
et de colère?
Certes, s'il y a ici quelque chose de blâmable,
c'est le ridicule orgneil d'un campagnard, qui
croit poser un acte de haute indépendance, en se
faisant l'instrument d'un parti toujours prêt k
applaudir aux actes hostiles k la religion et k
ses ministres.
Du reste, M. le bourgmestre d'Aelst pourrait
pousser un peu plus loin la théorie de la police de
lavoie publique. A la prochaine procession de
la Fête-Dieu, il pourra renverser les autels, au
moment où le prêtre s'avancera pour y déposer le
Saint-Sacrement. Ce dernier acte sera le com
plément nécessaire de celui qu'il vient de poser.
C'est alors que les applaudissements de la presse
libérale viendront agréablement chatouiller ses
oreilles!
Dès aujourd'hui, M. le bourgmestre a pris
place au rang des héros du libéralisme.