JOURNAL DYPRES LT DE L ARRONDISSEMENT.
N« 2831.
Mercredi, 20 Novembre 1844.
28me année.
7PS.SS, 20 Novembre.
"FEUILLETON diTpropagateur
Pour faire apprécier l'intéressant ouvrage
de Mr Edward Le Glay, nous avons donné en
feuilleton un chapitre du premier volume.
Nous voulons appeler de nouveau Cattention
de nos concitoyens sur un travail, qui a valu
son auteur la décoration de l'ordre de Léo-
pold en reproduisant dans nos colonnes un
chapitre du deuxième et dernier volume.
ROBERT DE BETIIINE.
1304-1322.
On s'abonne Ypre.*, Grand'-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX RE L'.IROUVEHEXT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4OO
Pour les autres localités 4SO
Prix d'un numéro CO
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES MSERTIOX8.
4 7 centimes par ligue. Les ré
clames, 35 centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
REYCE POLITIQUE.
Le Standard prétend qu'au départ des dernières
nouvelles venues de Montevideo, les Brésiliens
avaient opéré leur jonction avec les Montevidéens,
et que les troupes de Buénos-Ayres allaient être
immédiatement attaquées. Nous laissons an journal
anglais la responsabilité de cette nouvelle, que
Inous avons tout lieu de croire dénuée de fon
dement.
L'adresse de la Chambre des Députés d'Espagne
a été présentée le 11 a la reine. Le récit de cette
ftresentalion ne fait pas mention de la présence de
a reine Christine.
La discussion générale sur le projet de réforme
de la Constitution n'était pas encore close le 11.
Plusieurs orateurs ODt pris la parole dans la séance
de ce jour. M. Martinez de la Rosa a vivement
défendu le projet du gouvernement, mais son
discours ne nous est pas encore parvenu. Les
journaux de Madrid n'en publient que des extraits
insignifiants.
Des symptômes de désordres assez graves se
sont manifestés Cadix. Des rassemblements d'ou
vriers ont eu lieu dans les rues. Les autorités
civiles et militaires ont aussitôt pris des mesures
rigoureuses pour prévenir l'explosion de troubles.
Il paraît positif que le mariage de la jeune reine
d'Espagne avec le comte de Trapani, fils cadet du
roi de Naples, est décidé. Le Mémorial bordelais
assure que le mariage sera célébré a Valence dans
le courant du mois prochain. La reine Christine
doit y assister.
Robert de Béthune, ses frères, sa sœur Philippine
et les principaux seigneurs flamands étaient tou
jours au pouvoir du roi de France. La trêve du s4
septembre et les propositions de paix du 16 janvier
n'avaient eu qu'un but, le licenciement de l'armée
flamande ce but se trouvant atteint, les exigences
de Philippe—le—Bel dépassèrent toute mesure. Il
ne voulait plus relâcher ses prisonniers que sous la
condition designer une transaction beaucoup plus
dure que la première; et la Flandre se vit encore
une fois la dupe de nouvelles perfidies. Le 5 juin
j5o5 des conférences se tinrent Athies-sur-
Orge; le roiqui savait les Flamands désarmés et
ne se contentait plus des avantages que lui-même
Des lettres de Naples portent que la Sicile est en
ce moment sillonnée par des bandes semblables
'a celles qui ont récemment inquiété la Calabre.
Il parait qu'elles y commettent des actes de bri
gandage, mais l'on ajoute qu'elles ont aussi un but
politique. Le roi de Naples a ordonné la mise
en vigueur dans toute la Sicile de la loi martiale,
qui a été proclamée en Calabre lors du débar
quement des réfugiés italiens. Des colonnes mo
biles ont du aussi être envoyées a la poursuite
de ces bandes.
On se rappelle que, dans leur adresse au roi de
Danemarck, les États du duché de Holstein ont
fait des vœux en faveur du maintien de la natio
nalité allemande. Ces vœux sont parfaitement
légitimes. Cependant le roi, dans sa réponse, a
laissé le mécontentement que lui inspirent les
tentatives de beaucoup d'habitants du Holstein
pour préserver la nationalité germanique de toute
atteinte. Mais d'un autre côté, S. M. promet un
égal appui tous ses sujets.
Le puséisme s'écarte de plus en plus des règles
de l'église anglicane pour se rapprocher du catho
licisme. Les journaux anglais rapportent cet
égard un fait nouveau qui excite en ce moment
quelque sensation. Un ministre anglican, le rév.
Walter Blunt, curé de Heleton, a commencé
porter une soutane blanche au lieu de la soutane
noire, apparemment pour marquer la vénération
que lui inspirent les moines de l'ordre de Saint
Bernard, il est permis encore d'autres réformes
dans les rubriques. Mais l'intention est ce qui
préoccupe le plus dans cette affaire les partisans de
l'église. Plainte en a été faite l'évêque d'Exeter,
avait naguère réclaméséleva par l'organe de ses
commissaires des prétentions énormes. Sans rien
rabattre du précédent traité, il demandait en outre
que les fortifications des cinq bonnes villes de
Flandre, savoir Douai, Lille, Ypres, Bruges et
Gand, fussent détruites perpépuité. Robert
de BéthuDe, ses frères, les nobles, bonnes villes et
gens de Flandre devaient faire serment de ne
jamais s'allier avec les ennemis du roi et de ne leur
donner aucune assistance. En cas de contravention,
les biens des princes seraient confisqués au profit
du roi et de ses successeurs. Tous les habitants
de la Flandrenobles ou non nobles depuis l'âge
de i4 ans, devront venir Amiens faire le serment
d'entretenir le traité; tous les cinq ans et h toujours
on renouvellera ce serment au roi où ses succes
seurs. Outre les châteaux et châtelienies de
Lille, Douai et Béthune, que le roi tient déjà,
Robert de Flandre lui remettra les châteaux de
Cassel et de Courtrai, jusqu'à ce que les 20,000
livres de rente aient été bien assignées, les forti
fications des cinq grandes villes abattues et les
Brugeoisen chemin pour leurs pèlerinages (1).
(1) Arch. de Fl. Rouleau de 11 landes de -parchemin pièce
6. Impr. par extrait dans les Chroniques d'Oudegherstch.
\l\ 1 dans le Recueil des Traités de paix de Moeljensèdit. de
1700, i3oj et dans le Corps diplomatique de Vumont}
34..
lequel a approuvé ces innovations ou rénovations
de peur que les choses n'allassent plus loin.
[Nouvelliste des Flandres.)
Il vient d'être publié en Belgique une prière
pour demander Dieu la convertion de l'Angle
terre la foi catholique. Voici quelle occasion
cette prière a été éditée. M. George Spencer, frère
de l'ancien chef du ministre anglais lord Spencer,
se convertit la foi catholique au moment où
il pouvait s'attendre être élevé l'épiscopat
anglican. Le jeune converti se rendit Rome et
n'en revint que revêtu du caractère de la prêtrise
dans le sein de l'Église catholique. Avant son
retour dans sa patrie il fonda Paris, en 1838 une
vaste association de prières afin d'obtenir la béné
diction du Ciel sur les travaux apostoliques qu'il
allait entreprendre dans le Royaume-Uni. M.
Georges Spencer se livre avec ardeur la conver
sion des protestants anglicans; ses aumônes abon
dantes lui donnent un grand ascendant sur le
peuple il distribuait ses biens avec une telle
profusion que son évêque a jugé prudent de lui
adjoindte une espèce d'aumônier chargé de ren
fermer les libéralités charitables de M. Spencer
dans les limites d'une sage modération. Dans ses
excursionsM. Spencer est venu en Belgique
pendant une des réunions qu'y tenaient les évêques
belges, et il a prié ces prélats de vouloir bien
proposer aux catholiques belges de recommander
a Dieu l'œuvre du retour de l'Angleterre l'Egli
se—Mère. Ce fut par déférence pour les touchantes
instances de ce digne prêtre, que les évêques
résolurent d'attacher la prière qu'il a composée
une indulgence de 4o jours. Cette prière éditée
11 y avait encore plusieurs clauses non moins exor
bitantes et dont le détail serait trop long. Robert
de Béthune et les princes avaient si grande bâte
d'être enfin délivrés de leur longue captivité et de
rentrer dans leur patrie qu'ils signèrent ce traité.
On leur ouvrait alors les portes des donjons où ils
étaient enfermés. Le nouveau comte fut aussitôt
reçu rendre hommage en la forme suivante. Le
roi était sur son trône, entouré des princes du sang
et des pairs du royaume. Robert de Béthune, la
tête découverte, s'avança vers lui et mit un genou
en terre. Le monarque plaça ses deux mains entre
celles du comte et le chancelier de France s'adres-
saut ce dernier lui dit: «Sire, vous devenez
homme-lige du roivotre souverain seigneur en
raison de la pairie, du comté de Flandre et de tout
ce que vous levez et tenez de la couronne de
France. Promettez lui foi, hommage et service
contre tous jusqu'à la mort Ouisire je le
promets ainsi. Le comte se leva baissa le roi en
la joue et ne donna rien pour relief; mais les hé
rauts et les sergents manche du roi prirent, sui
vant l'usage, la robe qu'il portait sur lui son
chaperon son bonnet, sa ceinture, sa bourse, sou
épée et se les partagèrent entre eux (i).
Quand la cérémonie fut achevée, Robert de
Béthune revint en Flandre apportant le corps de
(i) Oudegherat, Annales de FlandreII, 5i5.