JOURNAL mis IT DE L'ARRONDISSEMENT. No 2832. 28me année. 7PESS, 23 Novembre. FEUILLETON DU PROPAGATEUR. ROBERT DE BETHUKE. 1304-1322. (SUITE.) On lit dans le Nouvelliste des Flandres On emploie depuis quelque temps dans les environs de Courtrai un moyen très- efficace pour distinguer les toiles de fil la main de celles de fil mécanique. A l'aide d'un procédé chimique on obtient une es pèce d'encre parfaitement indélébile qui existe même au blanchissage. On écrit avec une plume Ordinaire sur la toile écrue les mots Fil la main, ainsi que le nom de la commune. Le tisserand ou le fabricant appose sa signature, qui est légalisée par celle d'un membre de comité linier ou du bourgmestre de l'endroit. Cette espèce d'es tampille, dont l'introduction est due M. De Haerne, représentant et président du comité linier de Courtrai, l'emporte sur l'estampille ordinaire en ce que sa contre façon est, pour ainsi dire, impossible, et que, par conséquent, elle offre une plus haute garantie de la qualité de la toile. Cette manière d'estampiller est destinée tracer avec plus de certitude une ligne de démarcation entre les produits mécaniques et ceux la main. On sait que la confusion des deux industries rivales a fait le. plus grand tort notre ancienne industrie, en accréditant l'étranger l'opinion qu'on ne filait plus la main en Belgique. Sans vouloir nuire la nouvelle industrie li- nière, nous applaudissons de grand cœur l'introduction de ce nouveau procédé que l'on cherchaitdepuisplusieurs années. Il ne faut pas que l'une industrie empiète sur l'autre par des moyens frauduleux; chacune sa spécialité et son mérite. On écrit de Bruges Depuis quel ques jours on est occupé dans notre bassin fai re tous les emménagements nécessai res bord de la goélette la Minerve, afin de recevoir son bord 70 73 passagers. Ceux-ci se composeront entre autres d'une trentaine de Suisses, tous hommes de mé tier, la plupart menuisiers, charpentiers etforgerons, plusquelque bons laboureurs. Cette petite troupe d'ouvriers paraît être conduite par des hommes instruits qui se sont dévoués fonder une petite colonie dans l'Amérique centrale. Le lieu du dé barquement est Santo-Thomas, mais leur destination paraît être assez éloignée de là dans l'intérieur des terres, dans une contrée qui, d'après les rapports des agents de la Société et qui sont maintenantsurles lieux, paraît réunir des éléments de salubrité et de fertilité. Nous avons sous les yeux l'état des personnes blessés Turnhout lors des fu nérailles de M. De Nef il y en a vingt-huit. Presque tous sont des jeunes gens et quel ques enfants. Les blessures de quelques- On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et cheï les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'AHOXNEMEXT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4i Pour les autres localités 4SO Prix d'un numéro4 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de cbaque semaine. PRIX DES IXNI RTIOAS I» centimes par ligne. Les ré clames, 34 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. REVUE POLITIQUE. M. le baron de Roenne, chef du bureau du commerce établi depuis quelques mois k Berlin, est de retour dans celte capitale d'un voyage qu'il a récemment fait a Brème et k Hambourg. Ou avait d'abord supposé que le but de M. de Roenne était d'ouvrir, au nom de son gouvernement, des négo ciations commerciales avec les villes anséatiques. C'était une erreur. Du moins, c'est ce que les feuilles du Nord affirment. M. de Roenne, s'il les en faut croire, n'avait d'autre but que s'enquerir de la situation de ces cités importantes, qui seront appelées a jouer un grand rôle dans les relations commerciales que le Zollverein s'efforce en ce moment de nouer avec le Brésil. La lettre adressée par le roi de Prusse, k son ministre des finances, au sujet de la société qui s'est formée k Berlin pour l'amélioration du sort des classes pauvres, a produit une impression très- favorable. Beaucoup de membres se sont fait ins crire depuis lors sur les listes de la société, et chaque jour elles se couvrent de nombreuses signatures. L'archiduc Charles a clos le 10 novembre, au nom de l'empereur d'Autriche, la session de la Diète de Hongrie. Après la cérémonie, il a été donné lecture des lois qui ont été votées par la Diète, et qui ont reçu l'approbatjon du gouver nement. Nous y remarquons la loi relative k l'admission des roturiers k tous les emplois publics; la loi sur les mariages mixtes, celle sur l'emploi de la langue magyare, connue langue nationale; celle, Dans l'année i3o7, le pape Clément, successeur de Boniface VIIIvint k Poitiers pour conférer avec le roi de France sur les affaires de l'Eglise. Le comte Robert fut convié k cette réunion, dans l'es poir que l'intervention du pape rendrait la paix pins facile. Mais le roi semblait prendre plaisir k en éloigner la conclusion. Frustré de l'espoir de joindre la Flandre entière k ses domaines il vou lait qu'au moins les guerres ruineuses qu'il avait entreprises k cet effet ne demeurassent point sans fruit. Ses prétention^ allaient toujours en augmeu- Unt, et il ne se bornait même plus au traité de i3o5 il exigeait maintenant que les villes de Lille DouaiOrchies lui fussent cédées en pos session définitive. Le comte n'était pas plus disposé que ses sujets k accéder k cette nouvelle demande; il refusa et revint en Flandre, où les es prits étaient toujours dans les mêmes dispositions. Si Philippe eût été en état de recommencer les hostilités, il eût trouvé la Flandre prête k résister ses armes; et c'est dans son propre sein que cette terre féconde et valeureuse aurait puisse toutes ses forcescar elle ne possédait plus alors d'alliés enfin, sur l'extension aux roturiers du droit de posséder des terres proveuant de familles nobles. capables de la secourir efficacement. L'empereur Albert inclinait bien en secret pour les Flamands, comme il le fit voir en accordant l'investiture des terres impériales k Robert avaut même que ce prince lui fût allé porter son hommage mais ce n'était la qu'une prédilection stérile, et l'emperfeur n'aurait pas osé lui sacrifier l'amitié du roi. D'autre part l'alliance anglaise devait être considérée comme entièrement rompue. Déjà nous avons vu Philippe marier sa sœur Marguerite k Edouard I"; bientôt il réussit k faire épouser sa fille Isabelle k Edouard IIauquel deux princesses flamandes avaient été naguère fiancées. Ce mariage d'Isa belle devait être un jour fatal k la france c'est du chef de cette femme qu'Edouard III prétendit avoir des droits sur le royaume des fleurs des lis; et elle fut la cause première des guerres longues et sanglantes, des éternelles rivalités qui depuis divi sèrent les deux pays. Si la jalouse politique de Philippe-le—Bel n'eût pas empêché une des filles de Gui de s'asseoir sur le trône d'Angleterre, tous ces malheurs n'auraient point accablé la France. Les quatres arbitres nommés par les Flamands pour régler les conditions de la paix n'avancèrent nullement les affaires, empêchés qu'ils étaient par l'obstination qu'on mettait de part et d'autre k ue céder en rien. Jean de Kuvck mourut après avpir assisté a deux conférences seulement Gérard de Moor, homme de sagesse et d'expérience, refusa de s'occuper plus long-temps des négociations quand il vit que tous ses efforts n'aboutiraient k aucun résultat. Gérard de Sotteghem et Jean de Gavre restèrent donc seuls chargés de cette im portante mission. Malheureusement le peuple ne les aimait pas. Leur qualité de nobles les rendait odieux et suspects on se défiait d'eux depuis qu'ils avaient souscrit k des conditions que les villes avaient dû repousser avec dédain on leur repro chait leur trop grande familiarité avec certains nobles personnages de France, on allait jusqu'à dire qu'ils trahissaient (i). Cependant ils obtinrent du roi quelques concessions ainsi Philippe promit de libérer les deux mille personnes de la ville et du territoire de Bruges qui devaient être exilées par luisi les Flamands payaient aux termes convenus 3oo,ooo livres de noirs petits tournois dont ils étaient redevables (2). Les Flamands ne donnèrent point leur assentiment. Le roi tenta un nouvel ac cord et manda le comte Robert k Paris avec les députés des villes de Bruges, Gand et Ypres. On ne s'entendit point davantage. Les villes voulaient qu'on ne leur parlât que du premier traité proposé (1) Mullitudo suspectos habebat niiscebaut euim eu m Gallis frequenlia «le rébus omnibus collnquia in quibus vix 6eri poluit quiu Tel blaudimenlis vel fraudibus in prreoeps agerentur j adèo ut Gallis antè Flaudrus favisse videreutur Ibid. (3) Archiv. de FI., acte du l3 Juin i3i>8.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 1