JOURNAL DTPRLS ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N® 2839
28me année.
L'opposition en Hongrie devient chaque jour
plus violent. Le gouvernement autrichien avait
cru la calmer eu lui faisant d'importantes conces
sions. C'est dans ce but qu'il a aboli l'emploi de la
langue latine comme langue officielleet qu'il lui
a substitué le hongroisau risque de mécontenter
les nombreuses populations qui ne connaissent pas
cet idiome. C'est aussi dans ce but qu'il s'est rallié
plusieurs réformes réclamées par la Diète de
Presbourg. La conduite qu'il a tenue depuis nn an
aurait dû pouvoir aux Hongrois qu'il est animé h
leur égard des itilentions les plus bienveillantes, et
qu'il est prêt faire tout ce qui est en son pouvoir
pour améliorer la situation de leur pays mais les
Hongrois se croientsemble-t-ildispensés de
toute reconnaissance. Loin de mettre dans leurs
actes et dans leur langage la modération dont le
gouvernement leur avait donné l'exemple, ils re
doublent chaque jour de violence et ne gardent
plus aucune espèce de ménagements. Chaque fois
qu'il y a des assemblées dans les comtéson est
presque sûr d'y entendre profères des menaces
contre le pouvoir, ou, si l'on ne va pas aussi loin,
on a recours a tous les moyens pour le rendre
odieux et ridicule.
Dès que le collège S*. Vincent de Paul fit
une concurrence plus ou moins sensible
au collège communal, on parvint lui faire
enlever le bâtiment et le subside que d'au
tres lui avaient spontanément offerts.
Nous avons démontré plus d'une fois toute
l'injustice de cette conduite.
Quelque temps après l'Évêque du dio
cèse crut être obligé de refuser le concours
ecclésiastique au collège communal par le
motif clairement et franchement énoncé
que ce concours, dans l'état des choses, ne
pouvait plus avoir aucune efficacité. Nous
avons établi satiété que cette mesure
était prudente, juste et nécessaire.
Les libéraux s'obstinèrent ne voir dans
le retrait du prêtre chargé de l'instruction
religieuse qu'un acte de représailles exercé
contre le conseil communal qui avait dé
possédé le collège S1. Vincent de quelques
avantages matériels.
Aujourd'hui le journal des libéraux re
connaît que l'Évêque de Bruges n'a pas été
mû par un esprit de vengeance lorsqu'il
a pris cette résolution, mais un pareil
aveu ne pouvait être proféré qu'à regret et
dans le but unique de s'attaquer tout le
corps clérical de la Belgique.
Les prêtres, les jésuites surtout, s'il fal
lait croire nos adversaires, ont tramé le
complot de s'emparer per fas et nefas du
monopole de l'enseignement; ils ont jeté
leurs vues non seulement sur les collèges
communaux, mais encore sur les athénées
royaux. Et pour le prouver ils allèguent la
démission du curé-doyen de Hasselt comme
président ou membre du comité de sur
veillance.
Mais l'Évêque de Liège, pas plus que
l'Évêque de Bruges, n'a agi sous l'inspira
tion de la vengeance. C'est l'intérêt bien
entendu de la religion et de la morale qui
les a guidés. Pourquoi donc se plaignent
les libéraux, eux qui proclament si haut le
respect que méritent la Religion et la Mo
rale, tout en insultant leurs ministres?
C'est qu'ils n'en veulent qu'en théorie; c'est
qu'ils n'en veulent point en pratique!
Peu m'importe qu'un autre prenne ce
que je ne tiens pas prendre moi-même;
aussi les libéraux ne crient au monopole
de l'enseignement par les jésuites que
parce qu'ils convoitent eux-mêmes ce mo
nopole.
Heureusement ces déclamations furibon
des accusent l'impuissance, et les vaines
tentatives des libéraux n'altéreront point
les moeurs et le catholicisme chez le peuple
belge.
M. Vuylsteke,vicaire del'église de Notre-
Dame Poperinghe, est nommé curé la
même paroisse en remplacement de M.
Neuwe; M. Creupelant vicaire Marialoop
est transféré en la même qualité Boe-
singhe.
M. Van der Meersch, vicaire Boesinghe,
est nommé curé Locre, en remplacement
de M. Onraet, qui a demandé sa démission.
On écrit de Menin, 15 décembre
Quelques voleurs de grand chemin ex
ploitent nos environs hors de la porte
d'Y près, et procèdent leur crime par
des menaces d'assassinat.
11 y a trois semaines, le nommé Casier,
cultivateur, accompagné de sa servante,
fut accosté par ces malfaiteurs qui lui de
mandèrent la bourse ou la vie! Il leur
donna le peu d'argent qu'il avait sur lui;
mais l'infortuné vieillard avait éprouvé un
saisissement dont il est mort quelques
jours après.
Le nommé Duthoit, facteur de lettres, a
été attaqué au même endroit, ainsi qu'un
autre cultivateur qui sortait d'un cabaret
pour rentrer chez lui.
Enfin, hier, 5 heures etdemi du matin,
le nommé Pierre Vanneste, cultivateur hors
de la porte d'Ypres, eu sortant de chez lui
pour se rendre Ypres, a été attaqué sur
les limites qui séparent la commune de
Gheluwe de la ville de Menin, par deux
individus que, par mépris, il prit pour des
employés de douane. Cette fausse sécurité
lui a été funeste. 11 avait le bâton sur l'é
paule et deux sacs vides suspendus der
rière lui, quand l'undes individus lui porta
l'une main au visage et le déchira, tandis
que de l'autre il le tenait au ventre. Le
compère le retint par le cou et lui enleva
ensuite le bâton.
Dans cette pénible position on accorda
Vanneste deux minutes pour se décider
donner son argent ou sa vie. Cet homme,
quoiqu'un des plus robustes de l'endroit
fut effrayé. Il ne put se défendre et donna
sa bourse contenant trente-six francs!!!
On s'abonne Tpres, Grand'-
Place, S4, vis-i-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PBIX DE L'ABOSSEHEXT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4DO
Pour les autres localités 4SO
Prix d'un numéro
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Vprea. Le Propagateur paraft
U 8t«EM et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES IXSEBTIOXS.
4* centimes par ligue. Les ré
clames, tâ centimes la ligne.
vérité et justice.
7PS.3S, 18 Décembre.
REVUE POLITIQUE.
L'élection de M. Polk a la présidence des Étals-
Unis et l'avènement de la démocratie an pouvoir
deviennent de plus en plus certains. Dn reste
l'élément populaire sur le sol américain n'a pas utr
caractère aussi remuant que dans beaucoup d'au
tres pays, il favorisera seulement les projets d'a-
graudissements par l'adjoinction du Texas, ce qui
rendra inévitable un collision avec le Mexique.
Les arrestations récemment opérée» en Pologne
par le gouvernement russe ont répandu une grande
consternation dans le pays. On a de la peine
s'expliquer ce déploiement de rigueur. Plusieurs
jeunes gens avaient imaginé d'épouser des veuves
ayant des enfants pour échapper la conscription
une ordonnance du prince-gouverneur de Varsovie
porte qu'à l'avenir de pareils mariages n'affran
chiront plus de la conscription.
Le gouvernement autricien a déjà fait des no
minations des postes supérieurs, qui témoignent
de sa résolution d'en finir avec ce système de demi-
mesures, qui lui serait infailliblement funeste, s'il
s'obstinait le suivre plus longtemps, en dépit des
leçons qu'il reçoit chaque jour.
Tout annonce qu'une collision sanglante ne tar
dera pas d'éclater Lucerne entre les radicaux et
les conservateurs. Beaucoup d'étudiants de Berne,
appartenant au parti radical, ont quitté cette ville
pour aller porter secours aux libéraux lucernois.
Un grand nombre de volontaires d'Argovie et de
Bâle-Cauipagne ont aussi franchi la frontière dans
ce but. Le gouvernement, contre qui tous ces
efforts se dirigentne reste pas non plus dans
l'inaction il est décidé agir avec fermeté au
moindre mouvement des anarchistes. Il a fait
abattre les ponts de Lucerne, et barricader les rues.
Plusieurs arrestations ont aussi eu lieu. Les rues de
la ville ont été silonnées pendant toute la journée
du 8 par de fortes patrouilles.
La Gazelle de Madrid du 7 contient l'exposé
des motifs du projet de loi concernant la dotation
du culte et du clergé. Le gouvernement y déclare
que dans l'impossibilité d'arriver, dans les circon
stances présentes et les relations actuelles de l'Es
pagne avec la cour de Rome un règlement
définitif de l'entretien du clergé, il a dû se borner
proposer un projet provisoire qui fût cependant
de nature assurer l'existence et la dignité des
ministres du culte.
Déjà une commission a été nommée pour l'exa
men de ce projet. Elle est présidée par M. Pacheco.