ser, comme de coutume; aux sources im
pures du mensonge et de la calomnie,nous
croyons faire plaisir nos lecteurs et ren
dre service la bonne cause en redressant
les erreurs dans les quelles notre confrère
a donné. Nous allons mettre dans leur vé
ritable jour l'étal de choses de la considé
ration helvétique, et tracer un récit fidèle
des faits qui se sont passés Lucerne le 8
courant.
On écrit de Bruxelles, 19 décembre:
Le duc régnant et Mme la duchesse de
Saxe-Cobourg-Gotha, ainsi que le prince
de Wurtemberg ont débarqué hier après-
midi Ostende, venant de Londres; L. A.
R. sont arrivées aujourd'hui vers midi
Bruxelles, la station du Nord, où les voi
tures de la cour les attendaient pour les
conduire au palais.
Les erreurs judiciaires paraissent de
puis quelque temps l'ordre du jour. Un
nommé Vandercruyssen, détenu sous !a
prévention de quelques autres vols, vient
de réclamer auprès de l'autorité judiciaire
contre la condamnation sept années de
travaux forcés appliquée aux nommés Van-
ginderdeuren et de Greefdu chef de vol
qualifié au préjudice de M. Watravens,
MoIenbeek-SWean. Vandercruyssen pré
tend que lut seul est l'auteur du vol en
question, et que Vanginderdeuren et de
Greef ont été condamnés innocemment.
Uue instruction judiciaire est sur le point
d etre entamée pour éclaircir cette révé
lation.
FRANCE. Paris, 17 décembre.
On accuse sans cesse les prêtres de ty
ranniser les consciences et de se les assu-
jetir par violence ou par ruse. Le fait
suivant, peut entre mille, donner un dé
menti cetre accusation.
Dernièrement le capitaine des surveil
lants de la ville de Lyon, était dangereuse
ment malade dans son habitation dépen
dante de l'Hôlel-de-Yille. II était né dans
la religion réformée, et quelques amis
s'empressèrent d'aller chercher un minis
tre de cette religion. Ce dernier arrive en
même temps qu'un vicaire de Saint-Pierre,
M. Gay, que l'épouse catholique du capi
taine était allée avertir des dispositions de
son mari, de mourir dans le sein de la
vraie religion; il allègue alors qu'il a le
droit de voir le premier le malade, celui-ci
étant né dans la confession dont il est mi
nistre. M. Gay consent.
Cependant le malade refuse de répondre
son ministre, qui attribue la cause de ce
silence l'impossibilité où il se trouve de
se faire bien comprendre, le capitaine
étant né en Allemagne. Il va chercher un
de ses collègues parlant l'allemand; mais
ce ministre n'obtint aucune réponse, et se
retira en disant que le malade et en délire.
M. Gay entre alors auprès du malade
qui lui fait un effort pour se soulever, et
répond ensuite ses questiqns. Après
avoir reçu son abjuration, il lui donne le
baptême et les onctions saintes.
Le capitaine n'a pas tardé succomber.
Son enterrement a été fait avec solennité
par le clergé de Saint-Pierrp^t au Tï^ifieu
des fidèles de celte paroisse, qmusèajtae
aussi touchante conversinftf.
ANGLETERRE. ^cemjj.
Vendredi le steamer Venjfaard, allffnjjfle
Dublin Cork, s'est perm!iN»^|^|oh^lques
milles de ce dernier port. La mer Tu rieuse
l'a poussé sur un écueilet aussitôt une
- •■fat:
Conformément an vœu exprimé par un bref
pontifical qui confirmait la suppression de deux
couvents de Franciscains situés au canton de Lu-
cerne, a la condition d'affecter leurs biens l'érec
tion d'un séminaire épiscopal Lucerne et qui
conseillait d'en Confier la direction a la Compa
gnie de Jésus, le Grand-Conseil de Lucerne avait
ratifié la convention négociée, par son ordre;
avec le père provincial de la province allemande,
qui réside Fribourg, pour l'envoi de sept pères
jésuites a Lucerne, et cette décision suprême avait
révolté les révolutionnaires de Lucerne, de Berne
etd'Argovie, qui voyaient dans cette mesure une
réaction catholique.
La Constitution actuelle de Lucerne, reconnais
sant la souveraineté du peuple, de tonte puissance
souveraine reconnaît aux communes régulière
ment assemblées et présidées par l'autorité muni
cipale, le droit de prononcer un veto constitution
nel annulant de plein droit toute résolution du
grand conseil a laquelle ce veto viendrait s'op
poser. Cinquante jours sont assignés a l'exercice
de ce droit que chaque commune pour réclamer
pour elle, les votes y sont publiquement recueillis,
consignés au protocole, dont il est envoyé expé
dition authentique au Conseil d'Etat. Les com
munes qui ne demandent pas leur convocation en
assemblée de veto, sont comptées au nombre de
celles qui approuvent l'arrêté du grand conseii, et
c'est ainsi qu'il devient rigoureusement vrai que le
peuple manifeste directement sa volonté, et non
pas seulement par le vote de ses mandataires, qui
pourraient trop souvent représenter une tout autre
volonté que celle de leurs commettants.
La question de l'appel des Jésuites Lucerne
fut donc, a la demande de leurs adversaires, évo
quée au tribunal souverain des communes où se
déclara aussitôt une éclatante majorité en faveur
de la mesure agréée par le grand conseil et ce
dernier et irréparable échec a mis les armes h la
main de la faction qui se dit libérale; car les ado
rateurs de la souveraineté populaire ne la procla
ment vox Dei que lorsqu'ils sont parvenus, en
l'égarant, a s'en rendre les maîtres.
Leur tentative préparatoire eut lieu dans la
petite ville de Willisau. La se trouvaient quatre
pièces d'artillerie avec munitions de guerre, dont
une troupe de factieux essaya de s'emparer pour
les livrer aux frères et amis. Les bourgeois les dis
persèrent facilementet conduisirent les pièces au
château, où ils les placèrent en batterie. Mais cette
première échauffourée radicale annonçait une col
lision plus sérieuse et produisit l'utile résultat de
donner l'éveil au gouvernement et au pays, où
chacun se prépara au combat.
Le dimanche, 8 courant, dès cinq heures du
matin trente a quarante individus armés se for
mèrent en peloton sur la place des Moulins a
Lucerne, sous le commandement de sieur Bauman,
membre de l'ancien gouvernementet du colonel
Guggeubiihler. Des patrouilles s'étant approchées
de ce groupe pour le reconnaître, il fit feu sur elle
et reçut en échange une pleine décharge, qui suffit
pour les disperser. Le courage radical se fiaît au
guet-apens plus qu'aux dangers d'une résistance
sérieuse. Mais tandis que cette première scène de
la guerre civile et religieuse prenait une si misé
rable issue et que quelques-uns des principaux chefs
du rassemblement étaient saisis par la main de la
justice, une troupe bien plus Considérable fortifiée
de radicaux argoviens, s'était formée en dehors de
la ville et se préparait a y entrer de force. Mais
déjà le peuple des campagnes s'était levé en masse
contre les émeuiiers. Les milices du baillage de
Habsbourg furent les premières occuper la ville,
sous le commandement du capitaine Lustenberger;
elles furent suivies de celles du baillage de Hoch-
dori, qui avaient soutenu, au pont de l'Emilie, un
combat qui leur avait coûté une douzaine d'hom
mes, dont huit morts et les autres blessés, mais la
suite duquel les rebelles et leurs alliés d'Argovie se
retirèrent, les premiers sur Sempach Buran et
Willisau, ceux-ci sur Menziken et Rheinach, d'où
ils étaient venus. Vers le soir du même jour, deux
colonnes de 600 hommes, commandées par le
major Schmidt et conduites par Mr L'eud'Ebersoll,
membre du grand conseil, traînant a sa suite deux
pièces de canon, vinrent encore au secours du
gouvernement qui fit publier la proclamation sui
vante
Chers concitoyens
Sur l'appel de votre légitime gouvernement, vous avez
pris les armes pour sa défeuse Une insolente faction a levé
l'étendard de la révolte; et reste encore sous les armes. Mais
de toutes les parties du pays le peuple s'avance pour la pro
tection du gouvernement et pour le châtiment dû aux rebelles.
Chers concitoyens en vous exprimant toute notre grati
tude pour le dévouement dont jusqu'ici vous avez fait preuve,
nous en attendons la continuité jusqu'à l'entier châtimeut
des rebelles. Notre cause est la bonne; le Ciel combat pour
elle.
Depuis longtemps les gouvernements radicaux dç Berne,
d'Argoviede Soleure et de Baie-Campagne avaient-ils non
seulemeut laissé se former, parmi leurs Jacobins, une fédé
ration compacte avec les libéraux de Lucerne; ils avaient de
plus, et en secret, préparé des bataillons, des escadrons et de
l'artillerie pour en former de prétendus corps d observation
sur les derniers points de la frontière, aliu de pouvoir, lorsque
la lutte serait engagée, entrer, eu qualité ostensible de mi-
diateurs armésmais, en réalité, comme auxiliaires des
rebelles sur le territoire de Lucerne.
En effeton a trouvé prt s du pont de l'Emme où les gens
de Lucerne ont été traîtreusement assaillis de coups de fusil,
deux caisses de cartouches, au timbre d'Argovie. Les fusils
enlevées plusieurs Argoviens provenaient aussi de l'arsenal
de cette ville. 11 y avait parmi les agresseurs des gens de Bàle-
Campague et d'Argovie. Leur chef était de ce dernier canton.
Ces faits sont ofliciels, et le gouvernement de Lucerne, en les
publiant, laisse chacun la liberté de les commenter sa
manière. Ils ne parlent, eu effet, que trop haut, et ils donnent
une juste idée de la loyauté des cautous où le radicalisme
règne en souverain. Tout n'est pas tiui. Il faut que justice
soit rendue Lucerne, et que les traîtres soient démasqués.
Voici la teneur de la circulaire adressée le 9, par le gou
vernement de Lucerne, tous ses co-états.
Fidèles et chers confédérés, nous n'avons qu'à vous con
firmer les nouvelles tranquillisantes que nous vous avons
transmises hier. Il est vrai qu'après leur fuite de la ville les
rebellasréunis a de prétendus corps francs jvenus d'autres
cantonsquoiqu'en petit nombre, prirent poste au pont de
l'Emme, et que là ils commirent l'horrible forfait de faire feu,
sans provocation aucune et comme des assassinssur une
troupe de milice du baillage de Hochdorf requise par l'auto
rité, et de verser ainsi le sang de leurs frères. Mais ils ne tar
dèrent pas se relirerer de ce poste, de lieu en lieu, et bien
tôt ils se dispensèrent entièrement.
Les milices que nous avions appelées nous sont accourues,
avec autaut de dévouement que de joie la défense de leur
gouvernement constitutionnel, et nous possédons assez de
forces militaires pour être en état d'étouffer aussitôt et dans
son germe toute tentative nouvelles'il pouvait en être en
treprise quelqu'une, contre la tranquillité publique. Aussitôt
donc que nous serons informés que l'État voisin de Berne a
retiré ses troupes de notre frontière, nous retirerons égale
ment l'appel que nous avions adressé quelques-uns de nos
hauts co-étalspour la mise en activité de leurs contingents
fédéraux. Nous ne doutons nullement, cbers et loyaux confé
dérés, de pouvoir bientôt vous donner celte tranquillisante
nouvelle.
/Vous saurons d'ailleurs nous procurer la satisfaction qui
nous est due pour la violation de notre territoire, contraire au
droit des nations, ainsi que sur les horribles excès que se sont
permises des bandes armées venues d'autres cantons. Tout
loyal confédéré ne peut jeter qu'un regard de profonde indi
gnation sur ces scélérats et sur leurs partisans secrets.
NÉCROLOGIE.
La famille de Croy, établie a Roeulx, vient
d'être frappée bien douleureusement. Dans les
derniers jours de la semaine dernière, un de ses
membres, M. le prince Gustave de Croy, était allé
h la chasse son retour, il négligea les précau
tions les plus simples de l'hygiène et gagna un
froid. Lundi soir, il succombait après deux jours
seulement de maladie. Sa dépouille mortelle sera,
dit-on, transportée a Dulmen, en Allemagne.
M. Gustave de Croy était fils de M. le duc
de Croy de Dulmen, mort il y a environ six ans et
frère de M. le prince Max de Croy-Solre; il n'était
âgé que de vingt et un an et deux mois, et se
disposait a partir pour l'Allemagne où il devait
entrer au service de l'Autriche.
Le contre-amiral Edward Boger est mort la
semaine dernière a Lipson près Plymouth, a l'âge
de 69 ans; il en avait passé 5o au service.
Le baron Graëb, sous intendant militaire,
officier de la Légion d'honneur, etc., est mort
h Blois le 12 de ce mois, dans un âge peu avancé,
après une longue et douloureuse maladie.
M. le marquis Alfiéri de Sostegiio, lieu
tenant-général, ancien ambassadeur de Sardaigne
Paris, aucieD grand chambellan, vient de mourir
'a Turin dans sa soixaute^dixièine année.