JOURNAL D ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 2846.
28me année.
7 F R, 23 S, il Janvier.
Dans un paragraphe de nos Ëlrennes
nous disions, il y a quelques jours, que la
fusion des deux collèges est dans les vœux
de tous les habitants raisonnables de notre
cité. Nous engagions en même temps nos
conseillers communaux abandonner en
fin, et comme catholiques et comme man
dataires d'une population chrétienne, un
système d'éducation bien fâcheux sous tous
les rapports.
En parlant de la sorte nous pensions,
dans notre simplicité, faire acte d'un bon
citoyen. Mais hélas, qu'il est loin d'en être
ainsi, s'il faut en croire un écrivain pro
gressiste! Le brave homme n'a pu tenir
contre l'expression d'un vœu que nous
persistons dire presque général. Eh quoi!
Nous osons ne pas admirer la marche su
périeure du collège communal, la piété
exemplaire de tous ses élèves, le savoir
prodigieux des professeurs etc., etc.? Quel
crime abominable! Bref, notre poli anta
goniste met tant de zèle, mêlé même d'un
peu d'emportement, défendre l'établisse
ment incriminé, qu'on le prendrait pour
un autre Cicéron plaidant Pro domo sua.
Nous craignons fort que le nouveau fac
tura du confrère n'ait un tout autre résul
tat que celui qu'il a en vue. Laissant l'à
bien d'autres assertions ou insinuations
évidemment dictées par jalousie, nous lui
dirons que calomnier un évèque dont l'es
prit conciliant est universellement connu,
u'est certes pas un moyen bien choisi pour
réhabiliter une institution quelconque dans
l'esprit des parents catholiques.
Que l'organe du faux libéralisme cesse
désormais de parler religion et morale.
Ces mots doivent lui brûler la bouche.
Comment voulez-vous qu'on ajoute foi
vos protestations d'attachement ces bases
de toute société, lorsqu'on vous voit ge
noux devant l'œuvre immonde d'un Eu
gène Sue; lorsqu'on vous voit prôner, pu
blier, encourager tout ce qu'il y a d'impie
et d'obscèq^; lorsqu'on vous «ntend ap
plaudir les hauts faits des brigands Suisses,
ces imitateurs en grand de l'élite Vervié-
loise? Si vous vouiez combattre les idées
d'ordre et de religion, combattez visière
levée, jetez enfin le masque d'hypocrisie
dont vous aimez vous couvrir mais sur
tout ne vous mêlez plus de ce qui regarde
l'éducation de la jeunesse.
On mande de Bruges, le 8 janvier
La navigation a repris depuis quelques
jours sur le canal de Bruges Garni, et
même la barque de M. Torreborre, a pu
déjà faire le trajet entre ces deux villes.
On lit dans l'Ami de l'Ordre de
Namur Il n'est bruit en ville que d'une
tentative de parricide qui aurait été com
mise Couvin, le Ie' janvier. On ajoute
que l'auteur présume est sous la main de
la justice. La rumeur publique, d'après
laquelle seule nous écrivons, rapporte
entre autres détails, celui-ci qui témoigne
rait d'un sang-froid et d'une impassibilité
bien effroyables. On dit que l'assassin,
après avoir trempé ses mains dans le sang
de son père, serait retourné un bal qui
avait lieu non loin de la scène du crime.
A défaut de renseignements, nous
en sotnmes décidés rapporter cet évé
nement tragiquequ'après nous être as
surés que le bruit en courant en ville déjà
depuis trois jours, et que la rumeur pre
nait de la consistance
Voici ce que nous lisons ce sujet dans
l'Eclaireur de Namur On nous écrit de
Couvin que le nommé Guillaume Dervil-
lers fils, bourrelier, demeurant en celte
commune, vient d'être arrêté par la gen
darmerie du lieu et conduit dans la prison
de Dînant, comme prévenu d'avoir tué son
père, dont le cadavre a été retiré d'une
rivière avoisinantla maison de ce dernier.
L'aliénation mentale de M. Villemain
ne pouvant plus être dissimulée, le Con
stitutionnel l'attribue sans façon aux Jésui
tes; c'est tout comme si l'on imputait
directement ceux-ci, la stupidité prover
biale du vieux patriarche de nos feuilles
libérales.
Un journal français fait observer avec
On s'abonne Ypres, Grand'-
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vérité et justice.
m:vi i: politique.
La nouvelle de la re'volution qui a éclaté au
lexique est pleinement confirmée par les derniers
rrivages de la Yera-Cruz. Sept des principaux
départements de la partie centrale du Mexique se
sont prononcés contre Santa-Anna. Les Etats de
Mexico et de la Vera-Cruz, qui sont occupés mi
litairement'par les meilleures troupes du dictateur,
lui sont restés fidèles. La résolution des départe-
lents du nord, du sud et du nord-est, qui n'est
pas encore connue, décidera probablement la ques
tion mais on croit être sûr de leur adhésion au
mouvement. Santa-Anna marchait contre le gé
néral Paredes Xalino lorsqu'il a appris que les
forces des révoltés grossissaient de jour en jour et
qu'ils avaient sur pied une armée de 3o,ooo
hommes. A cette fâcheuse nouvelle, le dictateur a
prudemment rebroussé chemin et est revenu sur
Veca-Cruz. On assure qu'il a l'intention, si sa
chute se consomme, de se retirer en Espagne ou
en Angleterre où il a eu la précaution de placer
cioq ou six millions de dollars qui lui permettront
de vivre a son aise pour le restant de ses jours.
Le gouvernement argovien, loin de désavouer
l'invasion de ses corps francs sur le territoire de
Lucerne, a menacé le gouvernement lucernois de
mesures sévères, si celui ci refuse les propositions
d'amnistie mutuelle que l'Argovie s'engage
accepter.
On arme et on désarme tour a tour dans les
cantons du centre, alliés de Lucerne, selon les
différentes nouvelles qui arrivent de l'extérieur.
Tout néanmoins demeure sur le pied de guerre a
Lucerne, dans la crainte plus ou moins probable
d'une nouvelle invasion, qui serait plus redoutable
que la précédente, parce que les gouvernements
des cantons radicaux se montrent disposés a la
seconder. Les journalistes et les orateurs de ce
parti ne craignent pas de déclarer que le pacte
fédéral n'est plus qu'une lettre morte, et ils en
concluent que l'offensive est de droit contre les
Etats qui prétendeut demeurer fidèles la Consti
tution. Jamais les maximes du droit du plus fort
n avaient été plus audacieusement formulées. La
Jeune Suisse a fait un appel aux armes; que sa
destinée s'accomplisse!
Des troubles ont récemment éclaté dans le
Bas-Valais. Quelques arrestations en ont été la
suite.
Les comités- radicaux doivent incessamment
convoquer un meeting monstre, où l'on décrétera
quelque grande mesure de salut public.
On sait que le National, lors du désaveu de
M. l'amiral Dupetit-Thoars, a ouvert une sous
cription pous lui offrir une épée d'honneur. La
députation du comité des souscripteurs est allée la
présentera l'amiral; mais celui-ci l'a remerciée,
et a refusé cette marque de sympathie publique,
en disant qu'il n'avait fait que remplir les ordres
de son gouvernement, et que c'est lui de le
blâmer ou de le récompenser.
Nous avons dit que MM. Molé et Montalivet
étaient déterminés faire une guerre ouverte au
ministère. Cette nouvelle se confirme il paraît
qu'ils sont l'un et l'autre déterminés l'attaquer
'a la Chambre des Pairs lors de la discussion de
l'adresse. Ou assure même que M. Montalivet a
offert au roi la démission de ses fonction d'inten
dant—général de la liste civile. M. Montalivet
considère le maintien du cabinet actuel comme
un danger pour la dynastie de juillet.
GRANDE COLÈRE d'un petit Journal.