JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° 2849. Mercredi, 22 Janvier 1845. 28me année. 7PB.SS, 22 Janvier. FUSION DES DEUX COLLÈGES. ET LE COMTE DE MONTALE.MBERT. On s'abonne Ypres, Grand'- Place, SI, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre, Pour Ypresfr. A Pour les autres localités a s® Prix d'un numéro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le à.tMEDl et le MERCREBI de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. I centimes par ligne. Les ré clames, *5 centimes la ligne. «S VÉRITÉ ET JUSTICE. QUESTIONS PRÉALABLES. Attentifs comme citoyens et comme catholiques, aux intérêts de la religion et de la citéa peine avons nous constaté un fait qui partout se mani feste, le désir de voir se terminer les funestes dissentions qu'entretient la question des collèges, h peine avons nous signalé le point de ralliement vers lequel tendent les opinions les plus divergentes, 'a fusion que le Progrès se hâte d'opposer son eto qui voudra se soumettre a sa puissance, et e s'apitoyer avec une espèce d'épouvante sur 'avenir qui se prépare si nos prévisions viennent a e réaliser. Deux suppositions sont ici en présence, et ce 'est pas notre faute si elles sont toutes les deux, ien qu'à un degré inégalpeu honorables pour le collège du monopole. Nous posons cette question simple: de quelle source vient l'article du Progrès si antipalhique a la fusion et si larmoyant sur le sort prétendue- ment réservé dans ce cas aux professeurs de l'in stitution communale? Ou bien il émane de cer tains professeurs eux-mêmes, ce qui est incroya ble; ou bien la feuille libéràtre prend de son propre mouvement pour eux une attitude de défense, seule hypothèse raisonnablement possible. Que dans un établissement public d'éducation il se trouvât des personnes chargées de l'enseigne ment de la. jeunesse ayant assez peu de respect d'elles-mêmes pour recourir aux colonnes d'un tournai tel que le Progrès afin d'émettre leurs ipinionsc'est ce qu'après reflexion on ne peut nullement admettre. Car après tout, ce n'est qu'en donnant au collège communal un air sérieux de catholicité, en affichant des prétentions de catholicité, bien que parfois trouvées en défaut, (i) qu'on est parvenu y retenir une population quelconque une institution qui ferait l'aveu .cy nique d'indifférence sur la religion et les mœurs, ne survivrait pas longtemps a sa révoltante mais utile franchise. Or il faudrait qu'on en fût arrivé l'a pour que des professeurs osassent re connaître le Progrès pour organe. Le Progrès on lésait, c'est depuis longtemps l'amalgame de tout ce qu'il y a de bas et de vil dans la fange de la mauvaise presse: insultes contre le souverain pontife, mépris des évêqueshostilité perma nente envers les prêtres, blasphèmes, outrages contre le culte, obscénités, provocations tendant encourager les productions les plus crapuleuses, rien n'a manqué. Ni nos observations, ni celles d'autres journaux ni les démarches de personnes (i) Ou conuait le jugement de TEvêque. respectables, ni les censures ecclésiastiques (nous pouvons le dire, d'impudentes vanteries ayant en core augmenté le scandale)rien n'a pu mettre un frein aux infamies du libelle fondé et soudoyé par la franc maçonnerie. Et c'est par ce canal impur que des hommes qui doivent inspirer par la nature de leurs fonctions une confiance illi mitée transmettraient au public leurs élucubra- tions? ils affecteraient sans détour cette odieuse solidarité et en assumeraient les conséquences? Non car, il n'y aurait pas balancer un instant, de tels personnages ne seraient pas des instituteurs mais des corrupteurs de la génération croissante, il ne faudrait pas songer une transaction avec eux, mais les expulser de sièges dont ils seraient complètement indignes. A Rome Camille eut re mis des verges aux élèves pour les chasser comme des pourceaux. Mieux vaudrait pour les parents de placer leurs enfants un collège protestant ou turc, de leur faire apprendre le métier de gagne- petit ou de cornac, que de les envoyer une institution où domineraient les principes et la morale du Progrès. Rien de semblable n'affligera jamais notre ville. La première supposition serait donc injurieuse comme telle, elle doit être rejetée absolument malgré les apparences qui auraient pu lui donner un caractère de vraisemblance. Les apparences ne font souvent qu'induire en erreur, surtout quand elles viennent du Progrès. Reste la seconde supposition, celle que l'article du Progrèspar lequel il hurle comme un loup blessé 'a mort contre tout projet de fnsion et cela en vue du sort des professeurs du collège de Guil laume qu'il prétend menacé, n'émanait que de la rédaction habituelle du journal lui-même, en considérant cette rédaction comme complète ment étrangère au personnel de l'établissement. Cette seconde hypothèse ne laisse pas que de sug gérer aussi des réflexions pénibles. Chaque fois qu'il a été question du collège communal, le Progrès s'est constitué son défen seur quand même et aussitôt les suppôts de cette feuille, les Francs-maçons et toute cette engeance qui a fait divorce avec Dieu et les mœurs chantait en chœur avec lui. Règle générale tout homme sans religion se prononce pour le Progrès et parle comme lui sur l'organisation de l'instruction publique, depuis le dernier entremetteur de pros titution jusqu'au plus fier libéral des ^ambtes législatives. Aucun catholique distingué par la pratique exacte des devoirs du culte, par la par ticipation fréquente aux sacrements par l'assis tance publique aux offices divins, ne veut au con traire de l'éducation sans accès du prêtre. Vous vous trouvez donc exposés, MM. les Professeurs, et ceci est très-grave vous vous trouvez exposés être comptés dans la ligue de l'irréligionde l'indifférence et du philoso phisme moqueur contre l'Église et ses ministres. Combinez avec cette conséquence logique de votre position ces deux adages Dis-moi qui tu hantes, et je dirai qui tu es; Chacun est tenu d'avoir soin de sa réputation et voyez si votre situation actuelle est agréable dans une ville catholique, si votre avenir est brillant, si vousavez quelque chose attendre des ergoteries et du parlage d'un Progrès, et si de votre part même des efforts pour arriver une fusion ne sont pas le parti le plus salutaire, le plus honorablecelui qui conciliera le mieux votre conscience et vos intéiêts, celui qui convient une dignité de ca ractère que nous aimons vous reconnaître.. Nous ne le dissimulons pas, l'attitude prise par le Progrès dans la discussion actuelle, la hardiesse avec laquelle il tranche au nom du col lège communalmet celui-ci dans la nécessité de s'expliquer ouvertement. S'il garde le silence, si tacitement il admet un patronage ou reconnaît une collaboration compromettants, nous ne ré pondons guères des inductions bien qu'injustes que chacun pourrait en tirer. Nous attendrons pendant quelques jours les explications de MM. les Professeurs nous ré servant de revenir sur l'article qui nous occupe. Si les circonstances l'exigent, nous entrerons dans les détails, et l'on verra si le Progrès aura battre des mains du découragement dans lequel il nous croyait tombé. Ce que nous désirons avant tout au nom de la Religion et des mœurs, au nom de tous les pères de famille, c'est une déclaration précise et nette de tous les membres du corps enseignant et diri geant du collège communal; qu'il n'y en ait aucun parmi eux qui ne repousse avec dédain toute col laboration, toute relation, toute affinité, tonte sympathie avec le Progrès et ses principes. Cet appui moral de leur part facilitera notre tâche, et leur fera infiniment honneur. LE CATHOLICISME Avec l'ouverture des Chambres françaises, re parait sur la scène politique l'illustre comte de Montalembert. La vigueur de son talent retrempée dans le silence de l'intervalle des sessions s'an nonce avec une dignité et une force qui augmentent le courage de ceux qui ont le bonheur des mêmes convictions, qui font pâlir ceux qui le combattent, et qui tous commandent le respect, et arrachent parfois des applaudissements. C'est un spectacle que n'avait jamais donne' jusqu'à nos jours la tribune française. Je sens, Messieurs, et c'est avec douleur, dit le noble pair, que je suis

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 1