et les hôpitaux, qui sont placés sous la sur
veillance d'un commissaire du gouverne
ment et de curateurs spéciaux, choisis
parmi l'ordre équestre, et les délégués des
villes et de la campagne. Plusieurs de ces
établissements deviendront des instituts-
modèles sous l'habiledirection de médecins
renommés par leurs voyages dans les pays
étrangers et par une longue expérience.
Un riche habilantde Lyon, M. Garcin,
vient de mourir en léguant divers éta
blissements charitables, une portion con
sidérable de sa fortune, évaluée 800,000
francs. Le dépôt de mendicité recevra
150,000 francs, l'hospice de l'Antiquaille,
200,000 francs l'enseignement mutuel
10,000 francs, l'institution Denuxière 20
mille francs.
Un seul baptême avait eu lieu Alger
en 1830. En 1844, il y en a eu 1,025. En
1830, aucun mariage n'avait été célébré
l'église; en 1831, on en a célébré 9, et 270
en 1844.
Une commission s'est formée Dijon
pour l'érection de deux statues, l'une
saint Bernard qui, le premier, illustra cette
ville au moyen âge, l'autre Bossuet né,
comme on sait dans l'ancienne capitale de
la Bourgogne. M. l'évèque de Dijon préside
cette commission, dans laquelle figurent
les noms les plus honorables du départe
ment de la Côte d'Or.
Les étyinolgistes ont jadis soutenu de
longues discussions sur l'origine du mot
carnaval. Ménage propose carni vale, adieu
la viande; l'Encyclopédie, carna vale,
adieu, déesse de l'embonpoint. Carna était
en effet la déesse préposée la grasse
santé des viveurs antiques.
On écrit de Bruxelles, 6 janvier:
Un affreux malheur estarrivé hier matin
S'-Josse-ten-Noode, rue Royal: M. Fon-
tainas, frère d'un des avocats les plus dis
tingués du bareau, était occupé déjeûner
vers huit heures, lorsqu'un de ses amis,
qui avait logé dans sa maison, voulut pren
dre un fusil pour aller la chasse, l'arme
s'accrocha un clou. Ce mouvement, quoi
que peu violent, fit partir le coup, et la
charge entière alla atteindre M. Fontainas
dans le dos et l'étendit raide mort. M. Fon
tainas laisse une veuve et des enfants. Il
était employé dans l'administration com
munale, et connu en outre par le remar
quable talent avec lequel il jouait du cor
net piston.
Dans la journée le juge d'instruction et
le procureur du roi se sont rendus sur les
lieux pour constater les circonstances de
ce malheureux événement.
Monsieur le Rédacteur
FRANCE. Paris, 4 février.
Nous apprenons que M. le ministre des
travaux publics doit présenter après-de
main le projet de loi relatif au chemin de
fer du Nord. Il est urgent en effet que cette
ligne puisse être adjugée au plus tôt, car
les travaux sont terminés jusqu'à Corapiè-
gne. Les rails sont même déjà placés jus
qu'à Saint-Denis, et l'on pourrait ouvrir la
ligne jusqu'à Compiègne pour le 1" mai
prochain. Ce qui probablement empêchera
d'inaugurer la ligne pour l'époque indi
quée, c'est que la compagnie qui obtiendra
l'adjudication n'aura pas le temps de se
pourvoir d'un matériel d'exploitation pour
le 1er mai.
La chambre des députés vient d'adop
ter deux projets de loi qui accordent un
crédit de 1,734,000 fr. pour travaux exé
cuter l'Observatoire de Paris, au Conser
vatoire des arts et métiers, l'École vété
rinaire d'Alfort, celle de Lyon, l'Hôtel
des archives du royaume, l'École des
ponts et chaussées et l'Ecole des arts et
métiers de Châlons.
Le Journal de la Manche raconte ainsi
une entrevue de M. le ministre de la justice
et du juge-de-paix de Périers, qui s'était
rendu Paris pour offrir sa démission,
mais en proposant pour le remplacer M.
B.... son parent, juge-de-paix d'un autre
canton du déparlement.
Arrivé dans le cabinet du garde-des-
sceaux, il explique les motifs qui lui fai
saient désirer de se démettre de ses fonc
tions. Tant qu'il ne fut question que de
démission, la figure du ministre fut dou
cereuse, riante (une démission est un mets
friand pour les ministres du 29 octobre);
mais quand le fonctionnaire désigna son
successeur, M. Martin devint grave et pro
nonça solennellement ces paroles
Impossible, monsieur, la juslice-de-paix
de Périers est promise depuis quatre ans
M. Rihouet, pour le maire de Périers,
qui a donné de grandes preuves de dé-
voûment l'honorable député.
Quand le juge-de-paix entendit qu'on
avait depuis longtemps promis sa place, il
se leva, reprit sa démissionqui était déjà
déposée sur le bureau du ministre, et fit
cette simple réponse
Vous pouvez, M. legarde-des-sceaux,
disposer de ma place, mais ce ne sera ja
mais de mon aveu, en faveur de personnes
qui ont eu l'indignité de spéculer sur la
durée de mon existence. Je vous proposais
un choix qui eût été agréable au canton,
mais je me sens encore la force de bien
remplir mes fonctions, et de faire attendre
quelque temps ces messieurs.
Un feuilletoniste de Paris raconte
qu'une société de jeunes gens, réunis dans
un souper qui eut lieu le 31 décembre
dernier, firent entre eux un pacte solennel
et jurèrent qu'à partir du 1" janvier jus
qu'au jeudi de la inicarême (27 février) ils
passeraient toutes les nuits au bal et res
teraient couchés tant qu'il ferait jour. 11 y
avait une amende de cent louis pour celui
qui enfreindrait son serment. L'un des
jeunes gens s'étant pris de querelle avec
un Anglais au milieu d'un bal, lui donna
un soufflet; et celui-ci en demanda repa-
tion pour le lendemain matin. Refus du
Français, qui fut obligé d'expliquer le
njolif en faisant voir son antagoniste le
pacte qu'il avait signé. L'Anglais se charge
de payer l'amende. On se bal le lendemain.
Le compagnon de la nuit reçoit une balle
dans son chapeau et en loge une dans l'é
paule de son adversaire.
On attend maintenant, le 28 février,
pour dépenser au Rocher de Cancale le
produit de l'amende, et l'Anglais, dont la
blessure est fort légère, doit faire partie du
festin.
La fermeture des jeux Paris devait
donner un nouvel essor l'industrie des
Grecs; les uns se mirent exercer dans les
J'étais heureux il y a peu de jours, de vous
entretenir de la touchante solennité h la quelle la
population entière de Poperinghe avait assisté avec
le plus louable empressement. Je regrète aujour
d'hui de devoir vous signaler un fait fâcheux qui
afflige particulièrement tous les bons esprits.
Dans l'ivresse d'un ces jours que malheureu
sement a consacrés h l'intempérance, quelques
individus pris de boisson ont eu la coupable
pensée d'insulter un honorable habitant de la ville
en faisant en quelque sorte le siège de sa maison
avec des boules de neige. Cette grossière manifes
tation a indigné les hommes de sens et ils verraient
surtout avec peine qu'on soupçonuât d'une pa
reille indignité les personnes qui veuleut bien
combattre Tes abus au grand jour, mais qui loin
d'encourager des insultes de ce genre seraient les
premiers a leur opposer une vive et énergique
réprobation. un abonné.
P. S. En citant la jeune bergère qui a offert un
compliment au digne et respectacle ecclésiastique
Vuylsteker, nouveau cuté de Notre Dame, on a
mis par mégarde de citer le compliment qui a
été récité par le jeune Henri hauley, chef des
bergers en présentant au nouveau pasteur la hou
lette allégorique.
Nous devons encore ajouter qu'à la distribution
de pains pour les pauvres qui a eu lieu dimanche
dernier, il s'en suivra une seconde dimanche pro
chain, toujours due la charité et la bienfaisance
de M. l'abbé Vuylsteker.
NÉCROLOGIE.
Le prince Louis-Chrétien-Auguste de Hohen-
lohe-Langenbourg vient de mourir en Allemagne.
C'était un excellent homme, mais d'un caractère
singulier. Entre autres fantaisies, il s'était mis dans
la tête de composer un dictionnaire de toutes les
langues. Notez qu'il n'était pas très-savant dans
la sienne et connaissait peine quelques mots
français des plus usuels. Pour remédier cet in
convénient, il acheta tous les dictionnaires qu'il
put trouver, en remplit sa maison, et passa près de
quinze ans les consulter. La mort l'a surpris au
moment où il venait d'écrire le nom de la terrible
déesse dans tous les idiomes connus; mais, par son
testament, il laisse une pension de 6oo florins un
savant qui sera chargé de Unir le dictionnaire.
Mous apprenons, dit Y Espérance de Nancy,
que le vénérable abbé Noël, de Sorsy, qui derniè
rement est entré dans sa centième année, s'est
endormi du sommeil des justes le 19 janvier.
Enouf, ancien député de Carenlan et mem
bre du conseil général de la Manche (France),
vient de mourir.
M. Charles de Bouteiller, ancien député
sous la restauration, vient de mourir Nantes, la
suite d'une très-courte maladie.
La Sœur Ignace Jarth, supérieure générale
des Sœurs de Charité du royaume de Bavière, vient
de mourir Munich. On ne saurait croire, dit une
correspondance, combien cette pieuse femme est
regrettée, non seulement par les religieuses de son
ordre, les membres du clergé, on les malades de
nos hôpitaux qui se trouvaient avec elle en rela
tions journalières, mais par toutes les persounes
qui ont eu le bonheur de l'approcher. On la
nommait la mère des malheureuxet tous ses
efforts tendaient bien mériter ce beau titre.
Les obsèques de la sœur Ignace ont eu lieu le
28 janvier; jamais plus de larmes ne sont tombées
sur un cercueil. Plus de 6,000 personnes com
posaient le cortège funèbre. Les catholiques et les
protestants étaient confondus tous avaient voulu
témoigner la respectueuse admiiation que leur
inspirait une vie si pure et si pleine.
Nous avons une douloureuse nouvelle
donner nos lecteurs, M. De Marbaix, ingénieur
en chef attaché la province d'An vers, est mort
ce matin. Celte perte sera vivement sentie par les
personnes qui ont eu des relations d'amitié ou
d'intérêt avec M. De Marbaix. du C.)
Zj3£» GtP.EGSL Une loi éminem
ment morale a fermé, il y a quelques
années, les maisons de jeu de Paris. Trente
et Quarante, Roulette et Creps ont disparu,
mais les Grecs sont restés; les Grées, ces
industriels de salon, en gants jaunes et eu
bottes vernies, qui voyagent dans d'excel
lentes berlines, tranchent partout du Ri
chelieu, du Lauzun et du Sportsman, mon
tent les plus jolis chevaux, enfin roulent
sur l'or et l'argent. La nuit, après boire, ils
plument quelque pigeon de France ou de
Pologne, lui gagnent un millier de louis ou
deux, et tout cela se fait sans avoir rien a
démêler avec la cour d'assises; on ne risque
qu'une promenade en police correction
nelle.