SÉPARATION DE BIENS.
parvenir se mettre sur la trace du cou
pable.
La nouvelle vient de se répandre tout
coup qu'il a enfin été arrêté. C'est un chi
rurgien, et la victime était sa belle-sœur.
L'infortunée lui avait été adressée de la
maison paternelle pour terminer son édu
cation Vienne. L'ignoble envie de rester
seul héritier de la fortune paternelle le
poussa commettre son crime inoui. Après
l'avoir perpétré, il écrivit plusieurs fois
la maison paternelle pour demander de
l'argent; on lui en envoya; mais le père
conçut des soupçons parce qu'il comptait
positivement sur une lettre de la propre
main de sa fille. Poussé par un triste pres
sentiment, il se décida au bout de vingt
mois prendre la route de Vienne. En
écrivant chez son fils, il demanda aussitôt
sa fille, et il reçut pour réponse qu'elle
était partie pour la Hongrie avec une dame
au service de laquelle elle était entrée.
Cette réponse trahissait tant d'embarras
qu'elle corrobora les soupçons du père
tel point qu'il résolut de se rendre la
police. On le conduisit l'Académie, on
lui montra la tête de son enfant, et il
tomba terre sans connaissance.
On dit généralement que l'assassin a
déjà avoué son crime.
ANGLETERRE. Londres, 8 février.
Les débats de la dernière session du
parlement ont révélé l'existence d'un ca
binet noir la direction générale des postes
de Londres. Le célèbre Pitt avait créé ce
bureau, où l'on ouvrait les lettres adressées
aux personnes soupçonnées de conspirer
contre l'état, en entretenant des corres
pondances criminelles avec d'autres per
sonnes également suspectes dans les pays
étrangers. M. Beade était le chef du cabinet
noir; il avait sous ses ordres des employés
versés dans la connaissance de toutes les
langues européennes, et des plus, habiles
déchiffreurs des écritures occultes. Leur
mission était en apparence de traduire les
souscriptions qui se trouvaient en idiomes
étrangers, et de faire parvenir les missives
leur adresse; mais sous ce prétexte ils
enlevaient les cachets, qu'ils remplaçaient
ensuite avec beaucoup de dextérité, après
avoir pris connaissance du contenu des
missives.
M. Duncombeayant dénoncé l'ouverture
d'une lettre confidentielle écrite par M.
Mazzini, sujet piémontais, les ministresont
été interpellés dans les deux chambres.
Aujourd'hui, en vertu d'un ordre émané
du ministère de l'intérieur, le directeur-
général des postes vient d'envoyer tous
les bureaux défense expresse de pénétrer,
sous quelque prétexte que ce soit, le mys
tère des correspondances privées.
Le bureau de M. Beade est supprimé, et
la traduction des adresses se fera ouverte
ment dans les directions chargées de la
distribution des dépêches.
Un acte de vandalisme incroyable a
été commis, le 7 février, au Musée britan
nique. Un individu a lancé avec force une
pierre contre le célèbre vase Barberini,
mieux connu sous le nom de vase de Port-
land, parce qu'il a été acheté par le duc de
Portland au prix dé 2,000 livres sterling.
Cette magnifique œuvre a été miseen mille
pièces; elle avait été découverte vers le
milieu du seizième siècle, renfermée dans
le sarcophage du monument de l'empe
reur Alexandre-Sévère et de sa mère Julia
Mamaca. Ce vase était resté pendant deux
siècles dans la famille Barberini; il n'avait
que dix pouces d'élévation sur six de lar
geur, il était fait d'une substance vitrifiée
bleue transparente.
Un ouragan terrible a régné samedi
sur les côtes d'Irlande. Deux navires ont
péri corps et biens. Un autre navire a éga
lement fait naufrage, mais l'équipage a pu
être sauvé. Plusieurs autres sinistres ont
été signalés.
PRUSSE.
On se souvient de la nouvelle publiée
naguère Paris relativement au projet
qu'aurait formé le roi de donner une con
stitution son peuple. Cette nouvelle a été
généralement regardée en Allemagne com-
me l'œuvre de quelque correspondant dé
sœuvré.
Cependant voici que tout-à-coup les cor
respondants des feuilles allemandes les
plus en crédit commencent, eux aussi,
prendre au sérieux les bruits propagés en
premier lieu par la presse française. La
Gazette d'Augsbourg, par exemple, assure,
sur la foi [de lettres de Berlin, que l'on y
prépare une charte constitutionnelle, et
elle ajoute que des communications ne
tarderont pas être faites ce propos aux
diètes provinciales. L'une de ces lettres
vaut la peine d'être citée. Elle est datée de
Berlin, le 30 janvier
Lorsque, il y a quelques semaines, les
journaux français annoncèrent, d'après
des correspondances de celte ville, que
notre roi allait donner une constitution
son peuple, on se prit généralement, en
Allemagne, rire de leur crédulité. Eh
bien, celte nouvelle est aujourd'hui re
gardée par des hommes dignes de foi et
d'habitude bien informés comme positive,
et quelques-uns prétendent même savoir
qu'une communication royale sera faite,
relativement ce projet, aux états-provin
ciaux dans la prochaine diète. Moi-même
je n'ai pas cru jusqu'ici la possibilité
d'une pareille chose, et c'est pourquoi je
n'en ai jamais dit mot la Gazette univer
selle, bien que depuis plusieurs mois on
s'entretint du dessein conçu par le roi
d'octroyer une constitution la Prusse.
Mais maintenant je crois ne pjus devoir
garder cette réserve, vu que la question
sera, quoiqu'il arrive, résolue dans quel
ques semaines. En tout cas, il est digne de
remarquer que, contrairement aux règles
suivies jusqu'à ce jour, il a été permis
cette année aux feuilles de cette capitale,
ainsi qu'aux journaux de la Prusse orien
tale et de la province du Rhin, d'entretenir
leurs lecteurs des pétitions qui, dans plu
sieurs provinces, ont été ou seront adres
sées par diverses villes aux diètes provin
ciales.
Une autre correspondance adressée éga
lement de Berlin, sous la date du 30 jan
vier, la Gazette d'Augsbourg, s'exprime
tout fait dans le même sens. Ces deux
lettres émanent de correspondants diffé
rents; mais l'une et l'autre sont d'accord
sur le même principal.
La rédaction de la Gazette d'Augsbourg
fait observer dans une note qu'elle ne se
porte pas garant de l'authenticité des ren
seignements de ses correspondants berli
nois; cependant elle ajoute que, depuis
quelques temps, elle a reçu des bords du
Rhin et du Danube des lettres où on l'en
tretient d'un projet de charte prussienne,
dont l'opportunité et les bases formeraient
l'objet de sérieuses délibérations de la part
du cabinet de Berlin.
Les journaux de Hollande reproduisent,
d'après ceux de Batavia, une lettre parti
culière de Macao en date du 24 juillet, qui
contient les détails suivants
Les ravages que les inondations des ri
vières ont causés dans le nord de la Chine
et dans les environs de Canton, sont ter
ribles; des milliers et des milliers de per
sonnes ont péri dans le désastre, et les
dégâts sont incalculables. Les mandarins
tâchent, autant que possible, de tenir les
détails secrets, parce que si le bruit de
cette catastrophe arrivait aux oreilles de
l'empereur, ils seraient rendus responsa
bles de la rupture des digues. Rien de plus
affligeant que les renseignements que l'on
reçoit ce sujet par voie particulière. Des
enfants ont été placés dans des vases et
dans des bacs par leurs parents qui espé
raient encore les sauver ainsi, et on a
trouvé mortes de faim un grand nombre
de personnes réfugiées sur les arbres. La
violence du vent a fait chavirer plusieurs
chaloupes, et ceux qui les montaient ont
péri dans les flots, sans qu'on ait pu re
trouver leurs cadavres. Encore ces détails
ne sont-ils rien en comparaison de ce qui
est arrivé sur les bords de la mer jaune;
cela est au-dessus de toute description. Des
provinces qui, cause de leur population,
passeraient en Europe pour des royaumes
de second rang, ont été inondées en partie,
et la population s'élevant 16 ou 17 mil
lions d'âmes, a perdu tout ce qu'elle pos
sédait, sans parler de ceux qui ont trouvé
la mort dans le désastre. Ceux qui ont sur
vécu parcourent la Chine en mendiant. La
cherté du riz vient mettre le. comble la
misère de ces malheureux.
TRIBUNAL DE PREMIÈRE INSTANCE
mery, pV&èttfière demeurant Ypres, d'une
TERRIBLE INONDATION EN CHINE.
SÉ.11VT A 1PRE§.
D'un jugement rendu par le Tribunal de
première Ypres, le cinq Fé
vrier milcinq, contradictoi-
reraent e fyëmâ c$m éipltwie-Jeanne-Joséphine
Sinave, é^pM^jAuguste-Cesar Tre-
part; eKjlfrn|4 f^^'ierre-A ugu s te- César
Tremery, son époux, particulier demeurant a
Ypres, d'autre part.
Il appert que leur séparation de Biens a été