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AVIS.
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FRANCE. Paris, 17 février.
Vendredi dernier, un individu, qu'à son
aspect il était facile de reconnaître pour
un Anglais, se présenta chez un changeur
au boulevard des Italiens, demandant la
monnaie d'une bancknote en souverains.
Comme cette bancknote se trouvait être de
l'émission du 5 décembre 1843, et de la
série Y E,que de nombreuses contrefaçons
ont rendue suspecte, le changeur voulut
soumettre le billet quelques-uns de ses
confrères, et pria l'Anglais de revenir plus
tard en loucher.
Celte vérification ne permit pas de dou
ter que la bancknote ne fût authentique;
mais elle fit découvrir que le même indi
vidu en avait déjà changé beaucoup d'au
tres ce jour-là, dans différentes maisons,
et toujours contre des souverains informé
du fait par les soins du changeur, le com
missaire de police du quartier des Italiens
fit arrêter l'Anglais lorsqu'il se représenta,
et l'on trouva sur lui un passeport visé
Boulogne le 10 février pour Paris, et visé
Paris le 11 pour Boulogne. Il en parais
sait résulter que cet homme n'était venu
ici que dans le but de changer ses banck-
notes,
En effet, il ne chercha pas le nier;
mais il prétendit avoir besoin d'espèces
pour un établissement qu'il se proposait
de monter Boulogne avec un de ses com
patriotes qui l'avait accompagné Paris.
Malheureusement, ce compatriote ou plu
tôt ce complice, ayant été interrogé son
tour et n'étant pas prévenu, prit un tout
autre système de défense; contradiction
qui motiva l'envoi immédiat des deux as
sociés au dépôt de la préfecture de police.
On suppose que ce sont les auteurs du vol
commis dernièrement, au préjudice du
banquier Rogers, de Londres. C'est ce que
l'instruction éclaircira sans doute.
Les nouvelles d'Alexandrie, du 26
janvier, portent que par suite d'une con
sultation de médecins Sami-Pacha a ob
tenu du vice-roi l'autorisation de résidera
Paris. On croit Alexandrie que c'est un
prétexte imaginé par le pacha, pour avoir
Paris un représentant sans offusquer la
Porte.
La nommée Marie Dupré, au service
de M. Prieur, cultivateur Moroges (Saône
et Loire), avait pris assez d'empire sur ce
vieillard, âgé de 72 ans, pour se faire
épouser par lui. Dix jours après il mourait
empoissonné. Une exhumation juridique a
eu lieu le jeudi de la semaine dernière, et
les experts chargés, Chàlons, de faire les
analyses chimiques ont constaté, assure-t
on la présence de l'arsénic aux organes.
En conséquence, un mandat d'amener a
été décerné contre la veuve Prieur, qui a
été écrouée dans la prison de Chàlons.
Voici, d'après un témoin occulaire,
dit un journal, ce qui est passé samedi
dernier immédiatement après l'exécution
de Fourrier: Le corpsdusupplicitén'ayant
pas été réclamé par ses parents a été porté
l'amphithéâtre de la Clinique, pour y
servir d'étude analomique. La tête de
Fourrier était tranchée avec une parfaite
précision; ses yeux étaient restés ouverts
et ses traits exprimaientle sentiment d'une
vive souffrance. Les mains étaient fermées
et crispées si violemment que les ongles
étaient entrés presque entièrement dans la
chair. Lorsque le corps a été ouvert par le
scalpel, le foie était chaud et fumant com
me l'état de vie, et pourtant plus d'une
heure s'était écoulée depuis l'exécution.
Nous l'avons déjà dit, et cela d'après plu
sieurs indices, il ne nous paraît aucunement
prouvé que le supplice de la guillotine
donne instantanément la mort et ne pro
duise pas au contraire les plus effroyables,
les plus atroces souffrances.
ANGLETERRE. Londres, 18 février.
Après demain la reine et son époux se
ront de retour Londres; leurs enfants
séjourneront quelque temps encore
Brighton.
C'est tort qu'on a annoncé que le
prince Albert serait décoré du titre de roi
conjoint.
Dans la séance de la chambre des
communes du 17, la discussion sur la si
tuation financière du pays a été ouverte,
en présence d'une affluence de spectateurs
curieux de suivre ce débat, pendant lequel
les partis vont mesurer leurs forces, et se
modifieront peut-être. On prévoit quelques
défections dans le parti tory; mais en mê
me temps des membres de l'opposition de
vront appuyer les mesures du chanceliers
de l'échiquier.
ÉTAT CIVIL D'YPRES,
Ha
raierai MfôoiTia,
xèi-
lettres de l'Académie de Paris; elles sont em
pruntées a son bel ouvrage La Médecine des
passionsdont une 3mo édition de i844 est
enrichie des docurnens historiques et statistiques
les plus curieux. Voici comment il s'exprime:
De nos jours on néglige trop l'éducation
morale et religieuse, bien autrement importante
que l'éducation purement intellectuelle. Ce n'a
jamais été faute d'esprit, mais faute de moralité
que les nations ont péri les bonnes mœurs sont
Vâme des sociétés. t)
Etudiée sous ce point de vue, l'Europe pré
sente aux observations des symptômes d'une pro
chaine et inévitable dissolution - si le christianisme
ne vient opérer une nouvelle régénération sociale.
Quels sont, en effet, les fruits que l'on recueille
du mode actuel d'éducation? Si nous jetons les
regards sur la jeunesse qui s'élève autour de nous,
que voyons-nous, depuis les écoles primaires jus
qu'aux collèges? Des enfants aux quels des maîtres
plus ou moins religieux donnent telles quelles des
leçons, de morale, que les parents commencent
par gâter, et que fait bientôt oublier le monde, où
le vrai mérite est délaissé et le vice en honneur,
pourvu qu'il réussisse et qu'il brille. Que voyons-
nous hors des classes? Ici, une foule d'ouvriers
turbulents et ambitieux, déjà corrompus par notre
théâtre, et auxquels d'imprudents conseillers vou
draient retirer jusqu'à l'idée de la divinité, pour
qu'ensuite ils ne respectent aucune des puis
sances de la terre; la, de pauvres iilles que
l'oisiveté, le goût de la toilette ou de dangereuses
lectures entraînent au libertinage; dans un
rang plus élevédes jeunes gens ayant, la vérité,
quelque instruction académique mais inhabiles
h supporter la fatigue (2); sans conviction sans
croyance aucune, si ce n'est en leur propre mérite;
tantôt parés comme des femmes, tantôt dans
un négligé repoussant, et donnant, jusque dans la
rue, l'ignoble spectacle de leurs débanches, dont
ils font gloire. Telle est la génération qui grandit,
et qui, dans quelques années, sera en partie ap
pelée exercer des professions honorables, h
remplir des emplois dans l'État, peut être même h
confectionner des lois, et h donner enfin des leçons
de morale h la génération qui doit suivre Qui
pourrait prévoir Vavenir de notre Société sous
de pareils instituteurs? Puissent nos gouvernants
s'apercevoir du gouffre effrayant ouvert sous
nos pas etpar un sage système d'éducation pu
blique, étayé de la moralité de leurs propres actes,
préparer la régénération sociale dont tous les
bons esprits sentent l'indispensable nécessité! En
attendant, tant qu'on se bornera ne développer
qu'une partie des facultés au détriment des autres;
tant qu'on exercera la mémoire et l'imagination
sans former le jugement tant qu'on négligera
de cultiver les sentiments éminemment conser
vateurs de justice, de biefiveillance, de vénération;
(1) Avant de se livrer aux oousidérations d'un ordre
supérieur qu'il développe avec un rare talent de synthèse
et de logique, le savant docteur avait pris soin d'asseoir
son jugement sur les faits irrécusables de la statislique-
C'est ainsi qu'il prouve que l'instruction prématurée, telle
qu'elle a lieu de nos jours, communiquant au sytême nerveux
une iriitabilité excessiveil en résulte un affaiblissement
progressif de la constitution humaine, qui menace de ne
plus laisser bientôt des bras assez robustes pour le travail.
Je sais, dit-il, qu'en revanche on aura une armée de
romanciers, de poètes avortés, et de déclamateurs de tri-
bune; mais je doute que de pareils individus soient
X capables de fertiliser le sol de la patrie ou de le défendre
longtemps, s'il était un jour menacé. Ca qui est positif,
i> c'est que daus l'espace de 25 années (i8i6-4o), sur
a 7,321,909 jeunes gens appelés se ranger sous nos dra-
peaux, 1,4>6,517 ont été réformés pour défaut de taille
ou pour infirmités diverses; or c'est près que le cinquième
du nombre total.,
(2) Ni tes souffrances morales, aurait pu ajouter l'habile
observateur; faiblesse physique et intellectuelle qui est la
véritable cause des nombreux suicides dont la société est
épouvantée surtout depuis quelques années.
enfintant que l'éducalion n'embrassera pas tout
l'homme c'est-à-dire chacun de ses besoins ani
maux, sociaux, intellectuels, et qu'elle n'aura pas
pour base la religion seule sanction de la mo
rale, on verra toujours, en dépit de la civilisation,
les passions instinctives ou brutales dominer chez
les masses, et une ambition égoïste régner parmi
les esprits turbulents qui aspirent les diriger.
11.
Du 9 Février au fl« Inclus.
naissances.
4 Du sexe masculin1
J n c - 2 Total, 10.
o Du sexe iemiiuu
Un Mort-né du sexe féminin.
mariages.
Néant.
décès.
1. De Moeser, Marie-Louise, âgée de 67 ans, dentellière,
célibataire, rue de Menin, n° 20.
3. Yrn Gains, Henriette-Joséphine, âgée de 75 ans, den
tellière, épouse de Lebrun, Pierre-Jacques, rue de Menin,
n° 20.
3. Buseyne, Marie-Françoise-Séraphine, âgée de 47 ans,
domestique, épouse de VanhelverdingeCharles-Louis
rue de Lille, n° 106.
4. Claeys, Silvester-Amand, âgé de 10 ans, Caserne Saint-
Pierre.
5. Baratto, Eulalie-Rosalie, âgée de i5 ans, dentellière, rue
d'Hautpoult, ii° i5.
6. Taocoen, Jeanne-Thérèse, âgée de 80 ans, dentellière,
célibataire, rue de l'Hôpital Saint-Jean, n° 3.
7. Bauden, Isabelle-Claire, âgée de 77 ans, sans profession,
célibataire, rue de Lille, u° 181.
8. Gaston, Marie-Colctîe-Françoise-Claire, âgée de 24 ans,
repasseuse, célibataire, rue du Lion Rouge, n° i5.
enfants au-dessous de 7 ans.
Masculin 3 i
i?> r 2 Total. 7.
reniintn. 4
Situé sur la Grand"-Place,
Sous la direction de M. FOUGEROVX,
Aujourd'hui Samedi grande Représentation 6
heures demain Dimanche la même heurepour
plus longs de'tails voir l'Affiche.,
M. FOUGEROUX a l'honneur d'informer
MM. les Amateurs que la clôture aura lieu Jeudi
prochain, et il espère que le public lui accordera
toujours la même bienveillance pour le peu de
Représentations qu7J^brmr8«a encore dans cette
ville en l'honorajfv chaque s&\de sa présence,
elle Directeur ne négligeront
rien cette fin lej|iji!fllrnières séances
les plus agréabîwf.^ùe pbssffiley
Sàluler respect
(i) J. FÔtWijEROUX, Directeur.