JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
28me année.
7PB,33S, 15 MARS.
En remplacement de M. Auguste De
Florisone, décédé, les électeurs qui re
poussent toute exagération dans les prin
cipes et dans les actes, se proposent de
porter la chambre des représentants M.
B1EBUYCK, président du tribunal de pre
mière instance de cette ville. Nous croyons
pouvoir appuyer celte candidature de tous
nos moyens. Avocat distingué, juge in
tègre, homme laborieux, connu par ses
travaux administratifs au conseil provin
cial, nous avons la certitude que les élec
teurs trouveront en lui les qualités requises
pour défendre leurs intérêts et ceux du
pays tout entier.
1*0 2864.
On s'abonne Yprea, Grand'-
Place, SU, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX DE
par trimestre,
Pour Ypresfr. U—DO
Pour les autres localités 4
Prix d'un numéro#-»•
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES IXSERTIOXS.
centimes par ligue. Les ré
clames, *4 centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
REYUE POLITIQUE.
Le Moniteur français a publié la déclaration
d'abus prononcée par le conseil d'État contre Mgr.
l'archevêque de Lyon. Il est motivé, ainsi qu'on
l'a dit, sur un prétendu excès de pouvoir que le
prélat aurait commis en contestant la légalité des
propositions de 1682, etc. Or qui ignore qu'aux
yeux de l'Église gallicane elle-même, ces propo
sitions ne peuvent être imposées a personne comme
une doctrine obligatoire, mais que ce sont de sim
ples opinions susceptibles de controverse? Voilh
donc le conseil d'État et le gouvernement qui
poussés par leur zèle pour le gallicanisme, vont
plus loin que ceux-l'a même qui, dans l'assemblée
du clergé de 1682 l'ont en quelque sorte fondé!
Ou ne sait ce qu'on doit plus admirer ou de la
timidité d'un pouvoir qui, sans conviction, par
crainte de ses ennemis qui sont aussi ceux de
l'Eglise, frappeun prélat vénérable, de l'ineptie
de ces grands libéraux qui voulantfonder la li
berté, commencent par sacrifiera leurs haines an
ti-religieuses celle qui est la base de toutes les
autres, la liberté de conscience.
Le Correspondant nous donne quelques ren
seignements sur les négociations que l'Angleterre a
cherché a nouer avec le Saint-Siège relativement
aux affaires d'Irlande. D'après cetterevue, l'envoyé
de sir Robert Peel, M. Petre, appartenant une
famille catholique, mais lui même assez indifférent,
était chargé d'obtenir du Saint-Siège i° une
mesure qui comprimât l'agitation irlandaise; 2° la
concession d'une intervention du gouvernement
anglais dans le choix des évêques. On a d'abord
refusé l'une et l'autre demandes; alors M. Petre a
produit certains documents sur les mouvements
politiques de l'Irlande, et il a ainsi obtenu la lettre
de la Propagande.
Au reste, on donne Rome, a cette lettre, le
sens qui lui a été donné par tous les amis de
l'Irlande; eile ne blâme que les erreurs qui auraient
pu être énoncées, sans préjuger le fait si relata
subsistèrent, etc. Il y a d'ailleurs, dans ces dé
marches du gouvernement anglais, une entente
cordiale avec la Prusse, et cela se conçoit, dit
le Correspondant la Prusse, comme l'Angle
terre, a pour système la subordination de l'Église
a l'État.
Tout fait prévoir au reste que les efforts réunis
de ces deux puissances ne feront pas devier le
Saint-Siège de cette ligne de haute prudence et de
suprême sage.-se qu'il a toujours suivie dans les
affaires les plus difficiles.
La Chambre des Lords a longuement discuté,
dans sa séance du 10, le projet de bill relatif
a l'émancipation partielle des juifs. Ce projet
paraît devoir être accueilli favorablement. La
seconde lecture en a été ordonnée.
La Chambre des Communes a entendu le même
jour, les développements d'une motion de M. C.
Buller, relative h Yincome-tax. Comme l'auteur
de cette proposition pense qu'après l'expiration de
trois années, on ne pourra pas se dispenser de
proroger la taxe sur le revenu il voudrait que,
dès présent, la taxe fût établie dans une forme
qui en rendit la répartition moins inégale et moins
inquisitoriale qu'elle ne l'est aujourd'hui. Ap
puyée par M. Ewart, lord Howick, sir R. Inglis,
MM. Cobden, Sheil, Villiers, Muntz et lord John
Russell, et combattue par le lord chancelier et sir
Robert Peel, la motion de M. Buller a été rejetée
par 24o voix contre 112.
La Régence commence ce qu'on nous assure 'a
s'exécuter envers la chambre des avoués. Des
tables et des chaises se trouvent déj'a au local; il est
croire que le surplus des objets nécessaires pour
parfaire un ameublement décent, ne se fera pas
attendre. Il n'en sera pas ainsi cependant quant au
chauffage, qu'on dit renvoyé'a l'année prochaine,
l'hiver du i845 n'ayant pas paru assez rigoureux.
Une affaire qui préoccupe jusqu'à un certain
point l'attention publique, est celle des époux
Dupas de Paris contre M. le docteur Hammelrath.
Ori se rappelle qu'une dame élégante fut arrêtée
passé quelques semaines au moment où elle venait
de monter en diligence au lieu du chemin de
la frontière, elle prit celui de l'Amigo; mais
elle fut relâchée deux heures après. Dans l'in
tervalle, on avait saisi les dentelles dont elle
était nantie, et dont elle venait défaire l'achat au
comptant. Au commencement, les bruits les pins
divergents coururent ce sujet, mais tout s'est
éclairci bientôt, h l'exception d'un procès com
pliqué qui en a été la suite, et qui ventile main
tenant devant le tribunal. M. Hammelrath était
créancier de M. Dupas de fr. 2,5oo. Dupas s'est
déclaré en faillite Paris. A la délibération pour
le concordat, M. Hammelrath a seul donné un
vote négatif, ce qui n'a pas empêché le tribunal de
la Seine d'homologuer cet acte, aux termes duquel
Dupas, en considération de quelques revers, n'est
tenH de se libérer que partiellement et par termes.
M"' Dupas, la suile de cet arrangement, s'est
rendue en Belgiqne pour faire des achats de den
telles. Informé de son séjour a Ypres, M. Hammel
rath fit prévenir la police de sa présence, la
signalant comme une femme dangereuse, cherchant
peut-être faire d'autres dupes comme il l'avait
été lui-même, et voyageant probablement sans
papiers. De la l'arrestation provisoire suivie d'é
largissement. Pendant que Mme Dupas s'expliquait
h la permanence et la Bourse, M. Hammelrath
fit saisir la malle de sa débitrice au bureau des
messageries. Après quelques jours d'attente en
ville, Mmo Dupas se décida enfin solder au
docteur le montant intégra' de sa créance en
numéraire et en marchandises, et repartit avec le
restant pour Paris. Elle se promettait sans doute de
se precautionner a avenir contre les créanciers
d I près, mais le mari n a pas tenu la partie
pour terminée, et est venu attaquer en preux
vengeur des avanies de sa dame le docteur dans
lpres même. I' a voulu éprouver si la faculté, qui
lui a fait une si rude concurrence dans le négoce,
fera aussi bonne contenance dans l'arène judi
ciaire. I' a déjà pu s'apercevoir qu'il en est ainsi.
M. Dupas prétend que le jugement de mise en
faillite et ce ui qui homologue le concordat, sont
obligatoires pour M. Hammelrath, que du reste
les remises de fonds et de marchandises par son
épouse a son insu sgut nulles; que tout n'a été
obtenu d elle qu l'aide manœuvres indéicates et
doleuses, que si des spoliations seinb'ab'es étaient
permises, il lui serait impossib'e de faire honneur
au concordat, qui deviendrait i'Iusoire. M. Ham
melrath proteste contre les expressions peu me
surées de l'étranger, qui semble ne se souvenir que
de sa qua ité de mari, et oublier celle de débiteur
déconfit; ensuite se dressant avec toute la fierté
d'un Be'ge qui a sacrifié ses foyers pour l'être, M.
Hamme'rath repousse les jugements français comme
sans force chez nous, en vertu d'un arrêté de
Guillaume spécia'ement dirigé contre les légèretés
de la justice méridiona'e; il rejette le défaut de
pouvoir de Madame, comme une chicane, disant
que qui peut acheter, peut payer; et quant aux
manœuvres qu'on 'ui reproche, il soutient que
bien loin d'avoir que'que inquiétude de conscience,
il s'app audit d'avoir rendu un service au com
merce d'Ypres, en baissant tant soit peu pour
l'avenir le caquet surnois des Kransquiilons. Le