a servi honorablement dans l'armée belge;
dès l'année 1831on le voit figurer com
me premier lieutenant dans le 3e bataillon
de tirailleurs, commandé par M. le major
Delamarck. Il se confirme que M. le lieu
tenant-colonel Lekeu est venu remplir en
Belgique une mission dont l'a chargé le
chef du gouvernement guatémalien. Il doit
s'embarquer dans les premiers jours d'a
vril pour retourner Guatemala.
Un crime horrible a été commis
Rooborst, arrondissement d'Audenarde,
dans la nuit de jeudi au vendredi M. Van
Hollewinkel, curé de cette paroisse depuis
1829, a été trouvé assassiné dans son lit,
hier sept heures du matin. Les meur
triers, jusqu'ici inconnus, paraissent avoir
assassiné leur victime coups de marteau
car on lui a trouvé le crâne brisé. Le pres
bytère, dans lequel le malheureux curé
logeait seul, est dévalisé. Inutile de dire
que ce crime affreux a frappé de stupeur
et d'effroi tous les habitants de la contrée.
M. Van Hollewinkel était né Exaerde
en 1790.
Une compagnie offre d'entreprendre
un chemin de fer d'Ostende Dunkerque;
d'où il se prolongerait ultérieurement sur
Calais, Boulogne, Abbeville et Amiens. Ce
serait la cinquième ligne de jonction entre
la Belgique et la France, si l'on ouvre une
ligne de communication entre Tournai et
Lille, complètement indispensable de l'em
branchement de Jurbise Tournai par
Ath.
M. Audubon, naturaliste américain,
vient d'adresser la Société royale d'Edim
bourg un curieux Mémoire sur les pigeons
voyageurs de son pays. En voici un extrait
Nos pigeons voyageurs ont un puis
sance de vol beaucoup plus surprenante
que celle de leurs congénères employés,
dit-on, comme messagers dans quelques
expériences faites en Europe. On a pu
mesurer avec assez de précision la pro
digieuse vitesse dont les nôtres auraient
fait preuve en pareille occasion^ On sait,
par exemple, que des individus de cette
espèce, tués aux environs de New-York,
avaient le gosier rempli de grains de riz,
dont ils n'avaient pu faire provision que
dans la Caroline et la Géorgie; et comme
on s'est assuré d'ailleurs que les aliments
les plus difficiles, digérer ne peuvent ré
sister plus de douze heures l'activité de
leur suc gastrique, on a connu avec certi
tude qu'ils avaient parcouru, en six heures
au plus, un espace de trois quatre cent
milles, ou peu près un mille par minute
(23 lieues de poste en une heure). En deux
jours, ils pourraient traverser l'Océan, et
en effet, un individu de cette espèce fut tué
sur les côtes de l'Ecosse, au mois de jan
vier 1826, fait consigné dans le Journal
des Sciences d'Edimbourg.
Mais cette grande puissance de vol
n'est pas la seule faculté que nos oiseaux
possèdent un degré très-remarquable;
leur vue est excellenteet, sans ralentir
leur course, ils découvrent du haut des
airs les fruits et les graines qui peuvent
leur servir d'aliments. Dès qu'ils les aper
çoivent, leur voyage est fini. J'ai eu de
fréquentes occasions d'observer leurs ma
nœuvres; lorsqu'ils passent au-dessus d'un
terrain dépourvu de ce qu'ils cherchent,
ils s'élèvent alors très-haut, étendent leur
front afin de pouvoir explorer d'un coup-
d'œil plusieurs centaines d'acres. Ont-ils
fait une bonne découverte, ils descendent
en bel ordre, vont reconnaître les lieux
qui leur promettent une pâture abondante,
et ne s'y posent qu'avec beaucoup de pré
caution.
Par arrêté royal du 21 mars, le che
valier Alphonse J.-L.-Ph. de Wouters d'Op-
linter, commissaire de l'arrondissement
d'Audenarde, est nommé commissaire de
l'arrondissement de Nivelles, en rempla^
cernent du sieur Wyvekens, décédé.
Le 17 mars, vers le soir, on a trouvé
dans une drève, vis-à-vis la maison du
bourgmestre Denlerghemune lettre
comminatoire annonçant au bourgmestre
ainsi qu'au curé, qu'ils seraient assassinés
et leurs maisons incendiées, s'ils ne fai
saient des aumônes suffisantes. Il est dé
sirer que la justice parvienne découvrir
et punissesévèrementceux qui ont recours
de pareils moyens pour obtenir du sou
lagement leur misère.
Dans l'ouvrage de M. Thiers, on lit ce
qui suit relativement au Passage du Mont
Saint-Bernard
Les arts ont dépeint Je général Bona
parte franchissant les neiges des Alpes sur
un cheval fougueux; voici la simple vérité:
Il gravit le Saint-Bernard monté sur un
mulet, revêtu de cette enveloppe grise
qu'il a toujours portée, conduit par un
guide du pays, montrant dans les passages
difficiles la distraction d'un esprit occupé
ailleurs, entretenant les officiers répandus
sur la route, et puis, par intervalles, inter
rogeant le conducteur qui l'accompagnait,
se faisant conter sa vie, ses plaisirs, ses
peines, comme un voyageur oisif qui n'a
pas mieux faire. Ce conducteur, qui était
tout jeune, lui exposa naïvement les par
ticularités de son obscure existence, et
surtout le chagrin qu'il éprouvait de ne
pouvoir, faute d'un peu d'aisance, épouser
l'une des filles de celte vallée. Le premier
consul, tantôt l'écoutant, tantôt question
nant les passants dont la montagne était
remplie, parvint l'hospice, où les bons
religieux le reçurent avec empressement.
A peine descendu de sa monture, il écrivit
un billet qu'il confia son guide, en lui re
commandant de le remettre exactement
l'administrateur de l'armée, resté de l'autre
côté du Saint-Bernard.
Le soir, le jeune homme, retourné
Saint-Pierre, apprit avec surprise quel
puissant voyageur il avait conduit le malin,
et sut que le général Bonaparte lui faisait
donner un champ, une maison, les moyens
de se marier enfin, et de réaliser tous les
rêves de sa modeste ambition. Ce monta
gnard vient de mourir de nos jours, dans
son pays, propriétaire du champ que le
dominateur du monde lui avait donné.
Cet acte singulier de bienfaisance, dans un
moment de si grande préoccupation, est
digne d'attention. Si ce n'est là qu'un pur
caprice de conquérant jetant au hasard le
bien ou le mal, tour tour renversant des
empires ou édifiant une chaumière, de tels
caprices sont bons citer, ne serait-ce que
pour tenter les maîtres de la terre, mais
un pareil acte révèle autre chose. L'âme
humaine, dans ces moments où elle éprou
ve des désirs ardents, est portée la bonté
elle fait le bien comme une manière de
mériter celui qu'elle sollicite de la Provi
dence. 9
On attend pour la semaine prochaine
en-Belgique, trois ingénieurs anglais fort
distingués, MM. Sapwith, Stephenson et
Scotls. Ils sont envoyés par la compagnie
de l'Entre-Sambre-et-Mense. Dans la der
nière réunion des actionnaires Londres,
le directeur a annoncé que les travaux
seraient terminés dans trois ans.
Bruges, 24 mars. Un affreux mal
heur est arrivé hier en notre ville. Les
époux Aspeslagh, tous deux d'un âge
avancé, occupaient une chambre de l'hos
pice dit du comte Lafontaine. Hier le mari
avant d'aller la grand'messe donna sa
femme qui gardait le lit, une chaufferette
que celle-ci a eu le malheur de renverser.
Aspeslagh revenant de l'église a trouvé sa
femme horriblement brûlée; elle vivait
encore et a pu être transportée l'hôpital
civil, mais elle est morte quelques heures
après dans les plus affreuses douleurs.
Moeurs de théâtre. Un artiste dra
matique, le sieur*", de Paris, attaché au
Théâtre de Nouveautés, ayant contracté
quelques petites dettes, fit un appel ses
créanciers, et les convoqua chez un huis
sier afin de s'arranger l'amiable; la plu
part tombèrent d'accord, mais il se trouva
dans le nombre un récalcitrant qui n'en
tendit pas la plaisanterie, et s'en alla droit
chez l'artiste, au canal, l'apostropha assez
rudement, et voulut être payé intégra
lement. Des paroles on en vint aux voies
de fait, et, probablement pour effrayer
l'intraitable créancier, l'acteur décrocha
du mur un poignard de théâtre, et le lança
la tête de son antagoniste; l'instrument
passa travers les carreaux et vint tomber
au milieu de la rue, où se trouvait rassem
blée une foule de monde attirée par ce
concert un peu charivarique. Le créancier
s'est sauvé, et on ne l'a plus revu.
Bruxelles, 24 mars. Samedi, a dû
être effectué le dépôt d'un cautionnement
d'un million de francs, comme commence
ment d'exécutiou d'un contrat passé entre
une compagnie anglaise et le gouverne
ment pour l'exécution d'un chemin de fer
de Louvain Jeraappes. Ce projet était
poursuivi depuis longtemps par M. Tarte,
ingénieur. MM. le baron Beekman et Bos
quet, avocat, figurent parmi les membres
du conseil d'administration.
Le nouvel écrit de Timon, intitulé Oui et
Non, au sujet des Ultramontains et des Gal
licans, par Timon [qui n'est ni Vun ni l'autre),
vient de paraître a Paris; en voici quelques passages:
La constitution politique en 1682 n'était-elle
pas la constitution du pouvoir absolu? Le ma-
jestueux Louis XIV ne voyait-il pas tout le
monde a ses pieds, dans le silence et dans la
respectueuse adoration de sa volonté Oui.
Au contrairela constitution politique en
i845 n'est-elle pas fondée sur la souveraineté
du peuple?Oui.