dans la matinée, un détenu la maison
d'arrêt de notre ville, condamné cinq
années de réclusion et qui attendait sa
translation dans une des prisons du roy
aume, s'est évadé sous les yeux mêmes
de ses gardiens.
La manière dont il s'est pris pour ac
complir sa fugue mérite d'être rapportée.
Depuis quelques jours, un nouveau gar
dien est arrivé la prison de Mons; il ne
connaît pas encore très-bien, sans doute,
la figure de ses pensionnaires; celui qui a
pris la clé des champs, profitant de celte
ignorance, s'est avisé de se mêler aux ou
vriers maçons occupés des travaux de
réparation; puis s'emparant d'une manne
de briquesil a commencé servir de ma
nœuvre, mais bientôt, voyant qu'il était
parvenu détourner l'attention, il s'éloi
gna sans affectation, et se perdit dans les
rues adjacentes; il devait être déjà loin
lorsqu'on s'aperçut de sa disparution.
La gendarmerie et la police, mises
ses trousses, n'ont pu encore le ressaisir.
Le Courrier des Bouches-du-Rhône
(France), signale un vieillard de cent qua
rante ans, le nommé Lanoix, qui habite la
commune de Mion. 11 va tous les diman
ches l'église, distante de trois kilomètres
de sa demeure. Il n'a jamais bu de liqueurs
spiritueuses, et croit n'avoir jamais bu de
vin. Toute sa boisson consiste en une eau
mélangée de farine de seigle. II n'a fait,
dit-il, qu'une maladie, il y a 117 ans,
quand il a perdu sa femme (le brave hom
me s'était marié bien jeune). Deux fils qu'il
avait sont morts, l'un la prise de la Bas
tille; l'autre, avec le grade de chef d'esca
dron, l'armée de Sambre-et-Meuse. Ce
centenaire vit avec une rente de 150 fr.
Distribution des secours pendant le service
d'hiver: 4 mois.
On lit dans une lettre de Breslau
Le sieur Kerbler, ecclésiastique qui habitait
anciennement notre ville et qui fait maintenant
partie de la secte catholico-allemande établie a
Leipzig, a été excommunié le 3o mars par le cha
pitre de Breslau, et cette sentence a été proclamée
du haut des chaires catholiques de notre arche
vêché. Ou lit entre autres dans le décret d'ex
communication
Kerbler s'est associé h une secte, qui n'est
plus une secte chrétienne, mais une simple asso
ciation d'individus qui s'est constitué récemment,
qui, pour mieux tromper les fidèles, s'arroge le
titre d'Eglise chrétienne-catholique, et quiaprès
avoir renié les dogmes fondamentaux du christi
anisme, a jeté sous un faux nom et grâce h un
faux baptême les fondements d'un nouveau uaga-
nisme.
Kerbler, Ronge et Czerski sont les trois
fondateurs de cette secte, qui s'intitule ambitieu
sement Eglise catholique-allemande, et qui, en
réalité, n'est ni chrétienne, ni catholique; ils ont
récemment formulé un symbole qu'ils vont sans
doute imposer a tous leurs adeptes. Mais ils y font
table rase de la plupart des dogmes essentiels non
pas seulement du catholicismemais du christia
nisme, même en prenant ce mot dans son accep
tion la plus vague, et il trahit a tel point les idées
radicales de l'auteur ou des auteurs, qu'un apostat
de Prague, qui avait offert son concours Rongo
et consorts, a retiré son offre, après avoir pris
connaissance de cet étrange document. Nous
n'avons pas encore eu l'occasion de le lire, et
nous doutons même qu'il ait été publié en at
tendant, ce simple fait en dit assez sur les ten
dances de la nouvelle secte qui est venue jeter la
zizanie dans les rangs des catholiques d'Allemagne.
Cela n'empêche pas les feuilles protestantes
d'outre-Rhin de faire sonner bien haut les pro
grès de ces sectataires. 11 ne faut pas s'en étonner
les protestants, qui luttent en vain contre les dé
chirements intérieurs, sont parfaitement unis cha
que fois qu'il s'agit de déprécier le catholicisme.
La haine qu'ils ont vouée a notre foi est aujour
d'hui peu près l'unique lien qui les attache
encore les uns aux autres. Ils ont donc intérêt
exagérer l'influence de Ronge et de ses acolytes,
et, en effet, ils ne s'en font pas faute. Pour nous,
qui n'ignorons pas a quoi se réduisent ces défec
tions qu'ils représentent comme si nombreuses,
nous sommes loin de nous en alarmer. Il faut
toujours déplorer l'aveuglement des malheureux
qui renient la foi de leurs pères mais nous sa
vons qu'ils bâtissent sur la sable, et que l'Eglise
n'a aucun danger sérieux h redouter de leur pi
toyable entreprise,
On assure que les chefs de la nouvelle secte
ont été reçus en audience par le ministre des cui
tes en Prusse, M. Eichhorn, et qu'il leur a fait un
excellent accueil. Cela se peut nous serions même
surpris qu'il en eût été autrement.
KÉCBMWIE.
Samedi, dans la soirie, est mort, a la suite d'une
courte maladie, M. Walter, ancien administrateur-
inspecteur de l'Université de Liège. M. Walter
était beau-père de M. Sauveur, commissaire du
service de santé civil près du département de l'in
térieur et secrétaire perpétuel de l'Académie
royale de médecine.
M. Boutreuilpréparateur du Musée de la
ville de Mons, est décédé avant-hier a l'âge de 23
ans.
Dans la nuit du il au 12 de ce mois, est
mort subitementLa HayeS. Exc. le ministre
d'état, M. Merkus de Kock, lieutenant-général,
chancelier des deux ordres, ancien gouverneur-
général des Indes neérlaudaises et ancien ministre
de l'intérieur.
Le 26 mars tfst décédé h Vienne, en Au
triche, le chevalier d'Ottwick, M. Antoine-Joseph
de Cuvelier, conseiller aulique impérial et royal,
ancien administrateur des douanes de l'Italie, de la
Bohême et de la Basse-Autriche.
M. de Cuvelier était né h Bruxelles et avait
épousé une dame de Herve.
plan raisonné de la meilleure méthode
SUIVRE POUR
L'Administration des Fonds de Bienfaisance dans
une localité de 3me ordre.
CHAPITRE IV.
Une seule pièce chauffée et assez grande pour
y recevoir au besoin commodément 3o 4o per
sonnes par station de 5 heures qui partagerait la
journée d'hiver en deux stations de la manière
suivante, suffirait au soulagement de 80 'a 100
pauvres par jour. (1)
Le feu qui le réchaufferait servirait également
a l'apprêt de leur nourriture et permettrait de
travailler sans souffrir du froid. Telle serait la dis
tribution de la journée et l'ordre des repas.
De 8 heures du matin 1 heure après midi pour
les pauvres de la campagne l'établissement serait
ouvert et des distributions de soupe préparée par
(1) Il n'y a pas de ville qui ne possède plusieurs bàtimenls
sans emploi et Ton peut facilement en transformer un en
chauffoir commun également propre préparer les alimens
et recevoir les pauvres. Un autre bâtiment pourrait être
affecté l'emmagasinage.ou dépôt pour les dons en nature
qui doivent leur être distribués.
quelques-uns des participans ce secours. Chacun
recevrait en outre une égale portion qu'il empor
terait pour faire un second repas h domicile. Le
pain et la viande le sel et quelques légumes
seraient fournis par les détenteurs des approvision
nements ou par des bouchers, boulangers et autres
payés sur les fonds de bienfaisance.
Il est certain qu'il n'y a pas un individu soumis
h ce régime quotidien qui n'y trouve un grand sou
lagement et un véritable avantage pour la santé.
Remarquons en passant pue le pauvre y contracte
l'utile habitude du travail et se désaccoutume de
l'usage des boissons spiritueuses qui achèvent or
dinairement de l'abrutir. De pette manière les
individus avancés en âge des deux sexes qui n'au
raient pu être admis dans les hospices civils trou
veraient dans un choufioir commun un asile contre
la rigueur de la saison et un véritable soulagement
h leur misère. L'expérience nous apprend combien
sont avantageux les résultats que l'on peut obtenir
de cette méthode et combien de familles doivent
leur conservation la faculté d'emporter a domi
cile une portion de nourriture saine et suffisante
l'alimentation. Il S'entend que les familles indi
gentes qui n'auraient pas besoin cependant de
recourir au bénéfice du choiffoir commun, seraient
admises h se faire représenter par un individu de
la famille qui porterait a domicile la portion de
soupe k la quelle le Dombre et sa position lui don
neraient droit.
Dans ce système la difficulté consiste a bien
surveiller la distribution commune et le temps
employé au travail des pauvres. Il dévient néces
saire que des membres du comité s'en chargent ou
que des personnes désignées par le comité tels que
les maîtres des pauvres actuelsprennent sur
elles cette responsabilité, mais toujours sous l'in
spection d'un commissaire spécial. (1).
Il serait inutile de s'arrêter a prouver l'immense
avantage de cette méthode et la grande économie
qu'elle permet de faire. Il suffira d'observer qu'elle
est très-praticable, facile même dès que l'habitude
en sera priseet qu'elle offre aux pauvres le véri
table soulagement dont tout autre genre de dis
tribution n'est qu'une ombre. Quel bien reél
éprouve un malheureux quand il emporte un pain
qu'il n'a aucun moyen de rendre plus nutritif en
le combinant avec du bouillonde la viande et
des légumes qui lui procurent une nourriture saine
et fortifiante Il ne meurt pas de faim et voilh
tout? Quel soulagement n'éprouve-t-il pas au
contraire de pouvoir se réchauffer pendant plu
sieurs heures et d'emporter une portion suffisante
pour attendre le lendemainalors non-seulement
il vitmais il est mis en état de pourvoir bientôt
lui-même h son existence. Remarquez encore que
le secours pour être véritablement utile doit être
quotidien ou du moins assez rapproché pour ne
pas laisser souffrir du besoin.
11 est connu que pendant l'hiver rigoureux de
cette année plusieurs individus de la classe indi
gente se trouveront dans la nécessité d'attendre
fort long temps avant de pouvoir reprendre leurs
travaux interrompus par l'intensité du froid, faute
de la ressource indiquée du chauffoir et de la nour
riture qu'ils y trouveraient; ce qui lésa réduits
un état de faiblesse tel que tout effort corporel
est devenu presque impossible. Voila des gens
auxquels les secours ordinaires ne suffiront pas et
dont la misère deviendra peut être incurable.
(1) Comme uue nouvelle preuve de la facile et utile ap
plication de ce mode de distribution, nous citerons l'article
suivant extrait du Journal de Bruxelles, n° 69, 11 Mars 1845.
Depuis quinze jours, il se fait par les soins de la com-
mission administrative de l'hospice civil de Yilvorde des
n distributions de soupe aux ménages nécessiteux de la com-
II mune. C'est un exemple suivre par les administrations
des hospices des autres localités, dans le but de venir en
aide au bureau de bienfaisance dont les ressources sont en
i) général insuffisantes pour subvenir aux premiers besoins
a des indigens pendant la saison rigoureuse, y