Nous empruntons un journal amé ricain ce récit Le grand éléphant de la ménagerie de MM. Hopkins et Comp® a tué son cornac, pendant qu'il le conduisait en allant de Baton-Rouge Clinton. Voici les circonstances qu'on nous a racontées les deux éléphants et le chameau marchaient en tête de la ménagerie, lorsque, rendue une distance de 4 milles de Baton-Rouge, il se présenta un pont sur lequel l'éléphant mâle ne voulut point passer; le cornac s'élança sur un cheval afin de guider l'éléphant, mais le cheval l'ayant renversé, l'éléphant saisit l'homme avec sa trompe et le lança plusieurs reprises 40 ou 50 pieds en l'air, tout en lui passant ses dé fenses travers le corps; ensuite il se dirigea vers les bois en faisant sauter en l'air le cadavre du malheureux cornac; qui finit par rester suspendu des branches. L'éléphant revint alors près du pont où se trouvaient enchaînés sa femelle et le chameau; il s'élança sur eux; brisa la chaine qui les retenait encore, renversa la femelle et passe ses défenses travers le corps du chameau, qu'il traîna vers le bois, en le faisant voltiger comme le cornac, Voyant arriver les autres animaux de la ménagérie, l'animal se disposait les at taquer, lorsqu'on tira sur lui plusieurs coups de fusil, qui toutefois n'eurent aucun résultat. On envoya réclamer du secours la caserne de Baton-Rouge, 40 50 hommes de troupes de lignes, suivis d'un grand nombre d'habitants armés, ac coururent et firent plusieurs décharges de fusil sur l'animal, mais les balles s'appla- tissaieDt sur sa peau. Enfin, on allait en voyer chercher une pièce de campagne lorsqu'un des gardiens de la ménagerie se saisit d'une lance et enporta un coup l'animal, qui finit par se calmer tout en gémissant de la deuleur que lui causait sa blessure. C'est alors qu'on s'en rendit maître et qu'on lui fit passer le pont avec la ménagerie. M. Ernest Daluin, vice-consul de Belgique Cadix, prie ceux de messieurs les industriels qui auraient encore des rensiègnements ou échrntillons lui transmettre, de vouloir bien les lui adres ser Tournay, avant le 25 de ce mois. On écrit de Francfort la Gazette d'Augbourg, que tous les individus de Darmstadt, qui ont renié la foi catholique pour suivre les arrements de l'apostat Ronge, appartiennent sans exception aux classes inférieures. Un meunier préside leurs réunions. A Darmstadt comme Wiesbade, ce sont ses gens qui se livrent l'examen du dogme, et se chargent de Yépurer. A Olfenback et Worms, le nom bres des membres de la nouvelle commu nauté schismatique va en diminuant. Parmi les gens d'Olfenback qui sont ren trés dans le giron de l'Eglise, on cite un membre de la dépulation qui s'est rendue, il y a quelque temps, chez Mgr. l'évêque de Mayence. On vient de publier officiellement Hambourg le montant des dons en numé raire que la ville de Hambourg a reçus lors de l'incendiedu 5 mai 1842. La somme totale y compris les dons particulier pour les églises, s eiève 6,089,756 marcs cou rants. La petite ville de Graus, en Aragon, se trouve menacée d'une horrible catastro phe. Cette industrieuse est située au pied d'une montagne couronnée par un énorme rocher qui a fa forme d'un cône ren versé; ces jours derniers, par suite des pluies extraordinaires de cet hiver, une partie notable de ce rocher a commencé se séparer par une large fissure de la masse principale. A la vue du danger qui les me naçait, les habitants de la plus belle partie de la ville ont abandonné leurs maisons et se sont réfugiés dans les environs, la plu part sans oser même retirer le mobilier de leur habitation. L'architecte, appelé par l'ayuntamiento pour rechercher les moyens de soustraire la ville un pareil malheur, a évalué 15,000 mètres cubes la partie de rocher qui menace d'ensevelir les deux tiers de la cité, et, d'après son rapport, il est crain dre que tous les moyens qu'on emploierait pour prévenir l'éboulement ne fassent que le précipiter. A Mr l'Éditeur du Propagateur. Tous les deux ont été admis d'une manière satis faisante. Université de Bruxelles. 2 aspirants in scrits 1 admis avec grande distinction, 1 ajourné. Total 24 aspirants inscrits 1 admis avec la plus grande distinctiou,5 avec grande dis tinction, 5 avec distinction, 8 d'une manière satisfaisante, 5 ajournés. Voici également le relevé des examens subis devant le jury en sciences pour le grade prépa ratoire k l'étude de la médecine Université de Louvain.19 aspirants 9 admis, dont un avec distinction, 4 ajournés, 5 se sont retirés, 2 ne se sont pas présentés, 1 rejeté. Université de Gand. 4 aspirants: 3 admis, 1 s'est retiré. Université de Liège. 3 aspirants 2 ajour nés. 1 rejeté. Université de Bruxelles. 4 aspirants 1 admis. 1 ajourné. 1 ne s'est pas présenté. 1 s'est retiré. Etudes privées. 2 aspirants 1 ajourné, 1 rejeté. Total. 32 aspirants i3 admis dont 1 avec distinction, 8 ajournés, 5 retirés, 5 non présentés, 5 rejetés. Monsieur Une annonce insérée dans votre numéro de Mercredi dernier avertit le public de la formation ou plutôt du projet de formation Bruxelles, d'une société de secours mutuels entre tous les ouvriers de la Belgique. Il m'a semblé que le peu d'in dications que renferme cet avis, doit engager les ouvriers de la ville et du district d'Ypres, agir avec beaucoup de circonspection, et a se met tre en garde contre un appel k la Fraternité qui a tous les semblants d'une tentative maçonnique. 11 serait nécessaire par exemple de savoir quelle est cette indépendance morale dont on promet pompeusement la conquête l'ouvrier. Est-ce l'in dépendance en vertu de la quelle dans quelques contrées les ouvriers s'abstiennent tous du travail, dès que quelques uns cessent le leur pour faire augmenter les salaires? Cette indépendance ne conduit qu'à une misère plus profonde, a des col lisions sanglantes, et a la prison. Serait-ce qu'on veuille affranchir les travailleurs du joug des maîtres par l'établissement d'une espèce de république d'ouvriers dans l'état, en- sorte que les ouvriers fabriqueraient pour leur propre compte, sous la direction de chefs de leur choix? Cela est impossible pour la plupart des métiers et des industries, faute de capitauxet ce ne serait d'ailleurs que l'exploitation de l'ouvrier par l'ouvrier, ou une espèce de tyrannie. Nous craignons beaucoup que l'indépendance morale dout il est question ici, ne soit un ténébreux effort pour détacher le prolétaire sous le rapport moral de la dépendance que lui impose la religion, par les préceptes qu'elle lui prescrit. On ne sera pas très-empressé d'avouer que tel est au fond la quintessence de l'œuvreou cache même pour le moment le nom des personnes qui prendraient l'association sous leur protection, mais le bout d'oreille ne perce-t-il pas déjà par la seule com position du conseil d'administration Quand on voit figurer M. Picard en tête comme président, n'est-ce pas k dire que le sublime Verhaeghen plane sur cette ébauche dans la région encore nébuleuse du protectorat M. Picard est professeur k l'université qu'on connait, il y est flanqué de deux collègues auteurs d'ouvrages condamnés; l'almanach athée ou pan théiste composé par quelques libertins de Bruxel les a deshonoré l'établissement où il enseigne sans qu'il s'en soit émuet c'est lui qui préten drait diriger la conscience de tous les ouvriers belges et leur inculquer les principes de la morale? De quelle morale, s'il vous plaît M. Picard s'était rendu k Paris. Un journal avait avancé que c'était pour présenter k Eugène Sue les cadeaux de ses crasseux admirateurs, francs-maçons et autres, de Belgique. Un ami de M. Picard crut pouvoir prendre sur lui de démentir ce bruit, comme com promettant et il l'était en effet, pour la personne qui en était l'objet. Mais k son retour M. Picard s'est hâté de rétablir les faits, et de révendiquer sa légitime part dans les honneurs de l'ambassade libérale. Il ne faut donc pas être fort en peine de savoir ses doctrines, ni les théories où il puise ses inspirations, ni sur quelles bases peut reposer une société qui l'adopte pour chef. Il arrive avec les compliments de M. Sue, pour recommander aux ouvriers ses Mystères et son Juif. Il est du devoir de chacun de préserver l'artisan et le journalier des mystérieux artifices d'une société de si juive apparence. On parle k des pauvres, et au premier mot, c'est un son d'argent qui résonne, non pour donner, mais pour avoir. Versez un franc par mois Et que deviendra ce franc, prélevé sur la nourriture du malheureux? Il voyagera vers Bruxelles, pour être versé dans la caisse générale, où il servira avant tout k payer M. Banck le Directeuret ses agents, tous personnages dont on ne dit pas que les fonc tions seront gratuites. Il y aurait des Conseils par province, dont on ne dit pas non plus si les mem bres seraient rétribués on non. Ce qu'on fait com prendre c'est que le fisc social serait intraitable dans ses exigences, plus que ne le fut celui de Valentinien, de Valens et des despotes les plus rigoureux il ne ferait grâce du franc mensuel ni k l'indigent sans travail, ni aux épargnes du jeune homme de quinze ans. Pour toute garantie que les fonds seraient convenablement adminis trés on déclare que les conseils généraux de pro vince seront composés sans choix d'ouvriers sim plement tirés au sort dans la liste générale, tellement que le hasard pourra y appeler préci sément ceux que leurs débauchesleurs rixes ou leurs duels (textuel), devraient exclure eux-mêmes de la participation aux secours communs. Cette organisation phalanstérienne ne fait pas l'éloge des vues pratiques de M. le professeur de l'Uni versité libreni même de M. Suesi elle remonte jusqu'à lui. Il n'est cependant pas sans finesse de présenter des secours et de demander de l'argent k l'ouvrier k l'époque de l'année où ses besoins vont diminuer et ses gains augmenter. Lorsque plus tard l'ouvrier sera gêné, comme il commen cera par ne pouvoir donner avant que de pouvoir demanderon l'aura toujours belle de l'éconduire, faute d'avoir satisfait k la cote mensuelle. Les sacrifices seront perdus, et l'assistance arbitraire.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 2