d'huile de la maison Ma, d'élixir pour ôter
les taches de la peau, amollir les ongles,
blanchir les mains, relever le teint, bru
nir les cheveux; de poudre dentifrice,
d'aromates épilatoires, d'eau de Cologne,
de musc, de pommade, de senteurs, et des
autres articles indispensables de fashion
et de toilette, le tout au genre premier
Paris et premier Lyon. Il y a quatre pen
sionnaires, environ cinquante externes,
tous habitués de salon, et vingt boursiers
qui font queue. Les appointements seront
proportionnés au mérite, et assurés soit
par une augmentation de budget, soit par
la suppression de quelques autres cours
peu en harmonie avec une éducation pro
gressive. La réclame est évidemment exa
gérée, il ne faut pas y croire.
On lit dans le Journal de Bruxelles du
22 avril
Deux sociétés sérieuses ont demandé
au gouvernement la concession de plu
sieurs chemins de fer dans la Flandre oc
cidentale. L'une s'offre construire un
railway de Courtrai Ypres par Menin et
Wervicq; c'est le projet que nous avons
recommandé les premiers il y a plusieurs
années, alors qu'on ne songeait encore
qu'à relier Bruges Courtrai par Roulers
ou par Thjelt. Le pays d'Ypres, très-popu
leux et d'une haute importance agricole,
avait un puissant intérêt pouvoir écouler
facilement ses produits, tant vers l'est de
la Belgique que vers Lille et ses environs.
Aussi n'avons-nous pas eu de peine con
vaincre tout le moiide de l'utilité du che
min de fer projeté, qui sera l'un des plus
productifs et des moins coûteux du royau
me. Les revenus en augmenteront consi
dérablement quand on l'aura prolongé
droite sur Roulers, et gauche sur Dun-
kerque par Poperinghe et Bergues.
L'autre société, dirigée par M. Richards,
embrasse des opérations plus importan
tes. Elle propose d'exécuter les lignes de
Bruges Thielt par Wardamme et Rud-
dervoorde, de Thielt Roulers par In-
gelmunster, et de Roulers Ypres, avec
embranchements de Thielt sur Aeltre et
d'Iseghem sur Courtrai. Tel est du moins
le tracé qui semblait arrêté il y a quelques
jours, quand M. le ministre des travaux
publics a présenté ces divers projets la
sanction de la Chambre. Mais des rensei
gnements que nous avons lieu de croire
très-exacts nous apprennent que des mo
difications importantes y seront apportées.
Les compagnies mettront la main
l'œuvre le lendemain du jour où elles y
auront été autorisées.
M' Pareyn, vicaire de S'-Nicolas
Furnes, est nommé curé Zevecole.
Jeudi dernierMr le commissaire de
police Yan Eieldonck, assisté de Mr le
docteur Lados, a fait procéder l'exhu
mation du cadavre du médecin Yan der
Cruyssen, décédé subitement dans la nuit
du 27 au 28 mars en cette ville. Les
intestins en ont été extraits pour être sou
mis une analyse chimique.
Aucun des grands intérêts du pays n'é
chappe M. le comte Félix de Mérode.
Voici comment il s'exprimait dernière
ment en parlant de l'armée
Des circulaires ministérielles, ont été
répandues pour qu'on laisse aux militai-
res la libre disposition de leur temps
dans lamatinée dudimanche. Cependant
si l'esprit, le but de ces circulaires ne
sont pas fidèlement appréciés par les
officiers en général, elles ne produisent
que peu ou point de fruit; il est une foule
de moyens détournés par lesquels on
peut amener leur avortement, tout en
ayant l'air d'obéir la lettre des arrêtés
ministériels. Eh bien, je dois annoncer
pour mon compte M. le ministre de la
guerre, qu'ainsi que je lui avais annoncé
précédemment que je ne voterais plus
le contingent de la milice si chaque
soldat n'obtenait enfin un couchage con-
venable, je suis obligé déclarer de
même que je ne volerais plus lecontin-
gent de la milice, si les pères de famille
ne reçoivent pas les apaisements moraux
auxquels ils ont droit, quand ils sont
forcés de céder leurs fils au service de
l'Etat.
Si mes vœux se réalisaient compléle-
ment, ne serait-ce pas un bien pour
tous? pour l'officier, pour le jeune soldat,
pour les parents de celui-ci, pour la
société tout entière? Ce que j'ai dit m'a
été inspiré par d'excellents officiers supé-
rieurs ou de moindre rang. On le quali-
fiera peut-être de sermon. Le sermon,
si sermon il y a, vient de bonne source.
Je suis l'écho de militaires intelligents
et généraux, qui ne craignent ni la
poudre, ni les boulets, et qui conçoivent
leur mission, lorsqu'elle doit être paci-
fique, comme lorsqu'il faudrait combat-
tre l'ennemi. Je suis l'écho d'une foule
de pères de famille pauvresoupeu riches
qui ne peuvent fournir de remplaçants;
et je prie M. le ministre de la guerre,
dont je connais les excellentes inten-
tions,deies faire prévaloir efficacement
dans le véritable intérêt de l'armée.
Gand, 21 avril. Six cents émigrés
allemands sont arrivés hier par le dernier
convoi de Bruxelles en notre ville. Ils se
rendent Ostende afin de s'y embarquer
pour le Brésil.
M. Lambermont, secrétaire de légation at
taché au département des affaires étrangères,
ancien élève de l'Université catholique de Lou-
vain, a obtenu, le 18 de ce mois, le grade de can
didat en philosophie et lettres avec la plus grande
distinction. M. Sabot, élève de la même Univer
sité, a obteuu, le même jour, le grade avec grande
distinction.
On écrit de Liège, le i5 avril, a VImpartial
de Bruges HierM. D. N., colonel en non-
activité, se rendit chez l'armurier Lassence-Ron-
ger,où, après lui avoir acheté une paire de pisto
lets et s'être informé s'ils étaient propres h tuer
un homme, il lui demanda des halles et de la
poudre. L'armuriereffrayé de ces parolescrut
prudent de prétexter que, ses ouvriers étant partis,
il ne pouvait satisfaire a son désir. Il fut convenu
que le colonel reviendraitce qu'il fit en effet.
Mais, entretemps, M. Lassence avait mis une balle
sans poudre dans chaque canon et une capsule a
l'amorce. Dans cet état, les pistolets furent remis
au colonel, qui se rendit chez le général comman
dant, mais on lui apprit qu'il était absent. Le
colonel se retira mais arrivé dans la cour, il a
voulu se faire sauter la cervelle, et il n'a été sauvé
de lui-même que grâce a l'heureuse prévoyance
de M. Lassence, qui a si bien prévenu ce malheur.
On attribue cette action h un accès d'aliénation
mentale, dont on assure que M. D. N. a le malheur
d'être fréquemment atteint.
Voici de bonnes nouvelles pour les amateurs
d'huîtres. Nous les empruntons au Journal du
Havre
On n'estime pas a moins de 200 millions le
nombre des huîtres péchés, et l'on peut juger a
quelle quantité il peut monter, en songent qu'un
bateau a puen deux heurespêcher de 5 h
4oo,ooo huîtres, et que la pêche a duré toute la
semaine, a raison de deux marées par jour.
La grève de Cacale était a tel point encombrée
de tas d'huîtres qui s'élevaient des hauteurs con
sidérables qu'il a fallu pour opérer le déblaie
ment, suspendre la pêche, qui n'a dû reprendre
que le 14. La joie la plus vive règne en ce moment
parmi toute la population du littoral, où cette pê
che prodigieuse produit de beaux bénéfices cha
que homme d'équipage ayantselon la grandeur
du bateau, réalisé de 80 a 15o fr.
On pense que cet énorme approvisionnement
influera sur le prix des huîtres, qui s'était maintenu
assez élevé, et que la baisse portera même sur les
marchés qui avaient été contractés a 20 francs le
millier.
exécution du parricide dorvillers.
On nous écrit de Namur le 18 avril
Guillaume-Joseph Dorvillers, âgé de 17 ans,
bourrelierné et domicilié h Convin arrondisse
ment de DioaDtcondamné a la peine des
parricides par arrêt de la cour de Namur, en
date du 26 février dernier comme convaincu
d'avoir, le 1" janvier i845 assassiné son père
âgé de plus 60 ans, a été exécuté ce matin a six
heuressur la Grand'Place de Namur.
Cette sanglante expirationannoncée depuis
plusieurs jours déjà avait attiré une foule im-
mence sur le lieu de l'exécution.
Dès hier, le condamné avait été informé
qu'il ne lui restait plus qu'à se préparer a mourir.
Il a reçu cette terrible nouvelle avec beaucoup
de calme, du moins en apparence; il a manifesté
le plus profond repentir en sollicitant le pardon
de ceux de ses parents auxquelles il a adressé ses
derniers adieux. Le patient a reçu les sacrements
avec la plus grande piété. Il a passé la nuit
en prières.
A six heures moins quelque minutes, Dor
villers a été extrait de la prison située une
très courte distance de la Place. Le patient
marchait nu-pieds, en chemise et la tête couverte
d'un voile noir. 11 était soutenu par le vénérable
aumônier de la prison, auquel s'étaient joints
d'autres ecclésiastiques. La confrérie de la Misé
ricorde, composée toute d'hommes mariés de la
ville, précédait le condamné et marchait sur deux
rangs en récitant les prières agonisants.
Cette luguber procession a produit la plus
douloureuse impression sur la masse des assistants.
A mesure que le patient s'approchait de
l'instrument fatal ses forces s'affaiblissaient; il
pouvait a peine se soutenir.
M. aumônier l'a aidé a franchir les degrés
de l'échafaud, puis il lui a présenté une dernière
fois le crucifix Dorvillers essaya de prononcer
quelques paroles pendant qu'on l'attachait sur la
bascule, mais il n'en eût pas la force. Bientôt
une clameur sinistre partit du sein de la foule.
La justice humaine était satisfaite.
autres détail.
Dorvillers avait montré assez d'indifférence et
d insensibilité sur les suites de sa condamnation
croyant d'ailleurs une communion de peine,
mais des qu'il fut imformé positivement de son
sort, il commença pleurer (ce qu'on ne l'avait
pas vu faire jusque-la) et répéter avec sanglots
je l ai bien mérité je suis content de mourir
je suis condamné justement.
Vers le soir il demanda de faire une confession
générale, et le Père directeur des Jésuites, s'étant
présenté, en l'absence momentanée de l'aumônier
de la prison, il entendit sa confession; après quoi
le condamné manifesta un calme et un contente
ment qui causèrent une grande satisfaction ceux
qui l'entouraient.
Depuis cet instant, il reprit sa gaîté naturelle,
ne manifesta plus que des sentiments de piété et
de résignation, répétant sans cesse qu'il avait
mérité la mort, et quoique reconnaissant de la
grâce qui lui avait été accordée de ne pas avoir le
poing coupé, disant qu'il aurait supporté cette
aggravation de peine sans se plaindre, u'étant pas
digne de la inoindre indulgence.
Le jeudi 17, dans la matinée, il fit demander au
premier vice-président de la commission des pri
sons, la permission d'écrire une lettre au curé de
Couvin, pour le supplier de demander en son nom,
pardon de son forfait, a ses parents et aux habi
tants de cette ville qu'il avait scandalisés. Cette