No 28*78. 28me année 7FB.3ÎS, 3 Mai. IL 1 PMiMÈ© UN NOUVEL ENREGISTREMENT; et sollicite un verre de bière pour récompense. On s'abonne Ypres, Grand'- Place, *4, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE E'AROXXEMEXT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4O® Pour les autres localités 4S® Prix d'un numéro. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IXSERTIOXS. f centimes par ligue. Les ré clames, S5 centimes la ligne. REYCE POLITIQUE. Une lettre particulière assure que l'e'vacuation des Marquises est sérieusement commencée. M. le commandant Mallet et M. le commandant d'Au- bigny quittent la colonie. Les lettres du Texas confirment la probabilité du refus des Chambres et du gouvernement texiens d'accepter l'annexion telle que la proposent les Etats-Unis. La Reine de Portugal a clos le 20 avril la session des Cortès. La Revue de Paris prétend que le cabinet français s'est déterminé h céder dans le débat qui aura lieu sur les congrégations religieuses. Elle assure que M. le garde-des-sceaux annoncerait vendredi que des poursuites sérieuses vont être dirigées, entr'autres, contre la congrégation de la rue des Postes,h Paris. «M. le Ministre de l'inté rieur, aujourd'hui l'âme du cabinet, a pensé, selon la Revuequ'il serait d'un bon effet de se présen ter aux élections avec l'expulsion des Jésuites d'une main et une modification quelconque au droits de visite de l'autre. Ou a reçu a Londres des nouvelles de New- York jusqu'au 8 avril. Le ministre du Mexique avait quitté ce port pour se rendre h Vera-Cruz. 11 déclarait hautement avant son départ qu'une rup ture entre les deux pays était inévitable. D'après les dernières nouvelles du Mexiquele procès de Santa-Anna n'avait pas encore eu lieu. Les deux Chambres devaient se réunir le 24 mars en cour de justice pour demander sa mise en accu sation. Le bruit a couru qu'il s'était échappé de prison. Le Congrès espagnol a rejetéla majorité de 78 voix contre 57, un amendement de MM. Gon- zales-Bornero et Castillo, qui tendait ajourner le règlement de la dette d'Espagne la session pro chaine. Le ministère pourra donc procéderdans l'intervalle des deux sessions, cette opération importanteM. Mon dans les explications qu'il a données au Congrèsa déclaré qu'il ne s'agit pas d'augmenter la dette ni de reconnaître celle qui n est pas encore reconnue, mais que le gouver nement se bornerait h entrer en transaction avec les créanciers de l'Espagne, de manière a ne pas compromettre le crédit de la nation. La Gazelle d Augsbourg assure que le Saint- Siège a nommé Mgr. Brunelli nonce apostolique extraordinaire près la cour d'Espagne. Ce prélat doit, suivant la feuille allemande, partir prochai nement pour Madrid. On vient de recevoir au Havre des nouvelles de Taïti du 2 janvier. Le contre-amiral Hamelin était arrivé depuis peu de jours, et sa présence n'avait produit aucun changement dans l'attitude expec- tante des naturels. a inventé Le Progrès de l'autre jour annouçait d'après le Propagateur le succès des examens de M. le Docteur Pet s'écriait Encore un triomphe a enregistrer, et qui rejaillit sur notre collège communal. Cette courte phrase, aussi peu fran çaise pour les mots que pour la construction est assurément susceptible d'un grand développement de commentaires. MM. les commis de buréau sou rient déjà h celte délicieuse idée d'enrégistrer les triomphespersuadés que jamais le fisc ne pous sera ses prétentions jusques la. Cependant peu de temps avant la révolution, le bruit courait, dit-on, que Guillaume allait faire enrégistrer les pompes, afin d'y puiser la matière de quelque nouvelle contribution. Le bon père avait imposé le pain, pourquoi n'aurait il pas imposé l'eau? Le Progrès regrette Guillaume, il l'a répété encore passé uue semaine ou deux C'est contre un pouvoir libé ral que notre révolution s'est faite. Sous un pouvoir libérall'établissement d'un enregistre ment des triomphes des élèves devant le jury ne serait pas dédaigner ils paieraient plus suivant le succès qu'ils obtiennent. Ce serait une contribution levée sur le génie, qui transpire par les examens, comme l'opulence du propriétaire se révèle en comptant le nombre de ses domestiquesde ses cheminées, et des fenêtres de sa maison. Toute valeur ne doit-elle pas contribuer supporter les charges de l'État? Voilà comment il se fait que le Progrès n'a aucune répugnance alier l'idée d'enrégistrement, terme de fiscalité et de calcul, l'idée de triomphe qui élève l'esprit une aire tout autrement grande et sublime. Les triomphes seront doue provisoirement enrégistrés sans frais avec l'espoir qu'il pourra en résulter plus tard quelque chose. Si tel n'était pas le sens de l'ex pression du confrère, il faudrait dire qu'il a ser vilement imité le style de certain endormeur de tribune, et qu'il enrégistre des triomphes, comme le député Verhaegen subminislre des preuves. Ce qui ferait pencher du coté de cette interpré tation prosaïque et humble, c'est que le triomphe, une fois enrégistréne repose pas tranquillement dans sa case, mais qu'il rejaillitn'importe sur quoifût-ce sur un collège. Le triomphe qui rejaillit me rappelle involontairement l'ordon nateur des réjouissances sur une grande échelle. Le Progrès ferait bien de s'en aller avec son échelle quand il s'agit des triomphes des jeunes gens. Ils savent bien que ce n'est pas par l'échelle du grand Orient qu'on monte la gloire ils savent aussi qu'une gloire qui emploie le Progrès pour réflecteur, ne rejaillit pas, mais éclabousse. Nos observations cet égard ont fait taire plus d'une fois la feuille maçonnique, quand elle s'avi sait de se constituer le défenseur du collège com munal et des élèves qui le fréquentent. Le hâbleur la calotte jeune foncée est con vaincu, n'en doutons guères, que ses éloges, loin d'apporter aucun avantage, ne peuvent occasion ner que du préjudice ceux qui en sont l'objet. Louer M. Pou le Collège communalc'est f>our lui les placer sur la même ligne que Ronge, e prêtre apostat, Suele romancier impudique, les Franc-maçons excommuniés, et d'autres cé lébrités du même genre qu'il a loués également. C'est une manière de lancer des traits qui portent, sans que rien en semble. Quelle est donc la mau vaise humeur qui engage le journal du Marché aux herbes faire rejaillir sur un jeune homme de talent et de mérite, une sorte de solidarité d'honneur qu'il aurait partager avec le rebut de la société? D'abord un oubli des convenances qui ne doit pas surprendre là, où plus rien n'est respecté. Ensuite on peut y entrevoir aussi un certain intérêt. On se souvient de l'ovation que la régence a faite un autre élève du collège communal. Cette fête a donné lieu une soirée de servantes et de biberons, suivie de danses, auxquelles les ré dacteurs dn Progrès et leur séquelle ont pu par ticiper. Il est juste que la Régence fasse autant pour un élève qui a réussi complètementque pour un autre qui avait d'abord échoué. Cependant rien ne transpire encore sur les dispositions de nos magistrats, qui commencent craindre que d'o vation en ovation on ne tombe plat ventre dans le bourbier du ridicule. Au premier cortège de ce genre, chacun évitera autant que possible les voitures découvertes, et si l'on peut se dispenser de se mettre aux trousses de tout avocat, de tout médecin, de tout chirurgien, de tout individu qui passe un examen pourvu qu'il ait appartenu au collège communalon s'en félicitera beaucoup plus. Ces hésitations et cet avenir ne sont pas d'un brillant augure pour le Progrès et les siens. Ils risquent d'y perdre leur verre de bière et leurs soirées. Il fallait donc faire mousser la circons tance, dut-on froisseret non sans causeles susceptibilités d'un talent distingué. Pour embrasser la matière dans toutes ses pha ses, il serait utile d'entrer aussi dans la supposition que la louange fut dispensée de bonne foi et sans arrière pensée malicieuse. Alors les desseins du confrère n'échappent pas davantage celui qui plus ou moins a du apprendre le connaître. Le jeune médecin a un père électeuret les élections approchent: l'éloge offert par le Progrès au fils n'est-il pas destiné faire germer un épi libéral pour la moisson de Juin Vain espoir l'encens empesté sous l'haleine de Ronge et de Sue ne provoque que des nausées. L'émigré de la rue du Temple doit décidément se résigner ne décrire que les qualités des veauxdes chiens ou des porcs s'évertuer relever le mérite d'un homme, c'est s'attirer son courroux.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 1