N° 2882. JOURNAL D'YPRES IT DI LARRONDISSElENT. 28me année. 7PR3S, 17 MAI. M. le Docteur Beesau vient de succom ber presque subitement cette nuit une attaque d'apoplexie. Grâce au zèle du clergé de la paroisse de St-Pierre, le mou rant a pu recevoir encore les secours de l'Eglise. M. Beesau, membre de la com mission médicale de la province, et dont le mérite était justement apprécié, avait atteint l'âge de 80 ans. Au milieu des sentimens de satisfaction qui doivent remplir le cœur de tout habi tant dévoué la prospérité et au bien être de sa ville, en apprenant que Poperinghe est appelé prendre part l'heureux dé veloppement de l'immense bienfait des communications par le chemin de fer, je n'imiterai point la froide indifférence de personnes qui, par leur position, auraient pu concourir nous obtenir ce précieux avantage désormais acquis la Belgique presque toute entière. Honneur doue aux loyaux députés qui répondent leurs adversaires en faisant le bien du pays! Qu'ils trouvent ici l'expres sion d'une reconnaissance justement mé ritée pour le zèle et l'efficacité de leurs démarches. Mais après avoir fait part de la grati tude, rectifions ce qu'il y a d'inexact dans la supposition qu'une députation de Pope ringhe aurait sollicité du gouvernement cette importante concession. On l'a dit dans plusieurs journaux, parce qu'en effet cela était très naturel, et que la présence Bruxelles occasionnée par un intérêt tout personnel d'un membre influent de notre Régence prêtait celte supposition. La coïncidence existait, cela est hors de doute; mais ce qui prouve jusqu'à l'é vidence que cette présence n'avait aucun rapport avec la faveur obtenue, c'est le retour de la personne en question, avant le vote de la loi qui se délibérait alors la chambre. Quelques heures d'attente, et l'heureuse nouvelle que le journal de Bruxelles nous a apportée, nous trouvait déjà informés d'une manière officielle de cette preuve réitérée de la sollicitude du gouvernement pour notre province! Espérons toute fois qu'une pareille apa thie que l'on nous reproche avec quelque raison ne nous empêchera pourtaut pas de profiter des nombreux avantages qui doivent résulter de l'arrivée du chemin de fer jusqu'à notre cité. Un habitant de Poperinghe. On écrit de Gand, le 12 mai Un vol a été commis hier après-midi dans l'église de Doorezeele-Dries lez-Ever- hem. Une croix en or, garnie de sept rillants dont un est tombé, a été arrachée d'une chaîne d'or qui ornait l'image de la Ste-Vierge. Une partie de ia chaîne a été également emportée. L'auteur de ce vol sacrilège est in connu. S. M. le Roi des Français vient de don ner M. Gustave Wappers, directeur de l'Académie d'Anvers, un témoignage de sa haute bienveillance, dont l'éclat rejaillit sur notre pays et sur notre école entière. Nous apprenons en effet que M. Wap pers, qui visite en ce moment l'exposition de Paris, a été invité mercredi dernier se rendre auprès du Roi. S. M. Louis-Phi lippe a fait monter l'artiste belge dans sa propre voiture et l'a conduit St-Cloud et a Versailles, où elle a daigné faire elle- même les honneurs M. Wappers, lui montrant avec la grâce exquise et le goût délicat qui distinguent sa parole, les ta bleaux de l'immense collection qu'elle y a réuuie et les belles tapisseries exécutées d'après Rubens. Cette revue de toutes les recherches artistiques que renferment St- Cloud et Versailles, n'a pas duré moins de 5 heures. Le Roi a ensuite invité M. Wappers dîner avec la famille royale et l'a ramené au palais de Neuilly, où l'artiste belge, placé table côté de la Reine et du duc de Nemours, a été l'objet d'une attention affabilié constante. LL. MM. se sont informées avec une bienveillance toute particulière de la mar che et des progrès de l'Ecole flamande moderne, ainsi que du système d'ensei gnement suivi dans l'Académie d'Anvers, laquelle le Roi des Français a paru porter le plus vif intérêt. C'est avec satisfaction que nous portons cette nouvelle la connaissance de nos lecteurs. Le témoignage de sympathie don né l'école belge par l'auguste souverain en qui les arts comptent leur protecteur le plus éclairé, est nos yeux un fait dont la haute signification ne peut échapper personne. On lit dans la Revue de Paris Les journaux du gouvernement par lent avec emphase de l'espoir donné par certaines lettres de Macao de voir abolir prochainement les odieux édits qui pros crivent en Chine la religion chrétienne. Nous serions heureux d'un tel résultat; nous serions fiers surtout qu'il fût dû l'influence de la France. Voici ce que nous extrayons de plusieurs correspondances particulières. Tasuk-Wang, souverain ac tuel du céleste empire, son avènement au trône, en 1822, ordonna une gran de persécution mais depuis quelques années il semble être revenu des sen timens plus humains lors de la signa ture du traité, le 24 Octobre 1844, M. de Lagrénée, après avoir fait déclarer, dans l'article 22, que les Français pour raient construire, dans les cinq ports où ils ont le droit de faire le commerce, des églises, des hôpitauxdes hospices, des écoles et des cimetières, dit au mandarin Ki-Yng que le plus beau jour de sa vie celui où il verrait abolir les édits rigou reux rendus contre les chrétiens. Ki-Yng, qui est un homme personnellement très- modéré, lui répondit que les idées étaient bien changées la cour de Péking depuis quelques années, et l'engagea adresser, dans ce but, une supplique l'Empereur, l'assurant qu'elle serait examinée avec in térêt. M. de Lagrénée rédigea en effet une supplique qui fut traduite en chinois par M. Callery, l'interprète, et communiquée Ki-Yng. Celui-ci l'approuva; il la mit dans une boîte d'or, avec le texte du traité qu'il venait de conclure, et le tout partit pour Péking vers les premiers jours de novembre. Un des personnages de la suite de Ki- Yng, le mandarin de Pansechee, dit aux membres de l'ambassade, auxquels il don nait une fête au mois de décembre 1844, que la supplique de l'ambassadeur fran çais devait être soumise au tribunal des rites, et qu'il savait que tous les hauts juges de ce tribunal, l'exception d'un seul, étaient favorables au christianisme, quelques jours après, le bruit se répandit Macao qu'on avait la certitude que la demande de M. de Lagrénée serait favo rablement acceuillie. Voici l'état exact des choses. Nous désirons vivement que M. de Lagrénée réussisse, et nous conservons l'espoir qu'il pourra attacher le nom fran çais cet inportant résultat. On écrit de Bergues-St-Winoc, le 15 Je sors de l'église où j'ai assisté une cérémonie aussi touchante que rare, le jubilé de 100 ans de M"" Bellinck. Cette dame aujourd'hui centenaire a été con duite l'église et reçu par le clergé la porte principale; elle était soutenue par son fils et le mari de sa petite fille. Le ré vérend Bellynck, prêtre de la société de Jésus, son petit-fils, a célébré la messe et béni le bâton d'heureuse vieillesse. Ce bâton était tenu par l'arrière-petit-fils de la centenaire. La religion a, comme vous voyez, sa part et ses cérémonies pour toutes les positions de la vie de l'homme; On s'abonne If près, Grand1- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chee les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABOXXEXEXT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4— Pour les autres localités 4S® Prix d'un numéro. 4 centimes par ligue. Les ré clames, SA centimes la ligne. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES USERTIMS. VÉRITÉ ET JUSTICE.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 1