JOURNAL D'YPRES IT DI L'ARRONDISSEMENT. N» 2885. 28me annce 7PB.3S, 28 MAI. Le Progrès crie terriblement; il faut que nous l'ayons blessé quelque part un en droit très sensible. Il vomit tout une sentine d'ordures, de bilede calomniede mépris. Quelle infection doit régner dans cet intérieur! Le cœur soulève, dit-il, des personnes, etc. Il serait souhaiter que le cœur soulevât ses rédacteurs, pour qu'ils le portent moins bas. Nous ne croi rons jamais avoir perdu notre peine, cha que fois qu'il nous réussira de faire jeter les hauts cris au journal maçonnique contre ses propres élucubrationset de le forcer rétracter le lendemain ce qu'il avançait la veille. C'est ce que nous som mes du moins parvenu lui faire exécu ter maintenant, comme il est facile d'en démêler l'aveu parmi ses explications em barrassées et filandreuses, qui ne sauraient voiler les grimaces et les contorsions d'un hypocrite démasqué. LqProgrès ne sachant que répondre nos simples observations, dit que l'on devrait réclamer le silence de notre feuille. Ce serait effectivement le meilleur moyen de le mettre l'aise, et d'empêcher que ses turpitudes ne soient exposées sous leur jour véritable. Mais la date qu'il nous serait imposé silence, que deviendrait, s'il vous plait, la liberté de la presse, propos de laquelle le confrère s'escrimait si bra vement l'autre jour! Entendons nous il ne veut que de la liberté libérale, c'est-à- dire, de la liberté d'attaquer la religion et d'outrager les mœurs, avec prohibition de les défendre. Le même journal prétend que les Jésui tes soulèvent contr'eux les plus nobles in stincts des populations. Nous croyons que les populations étant composées d'hom mes, se laissent guider par la raison, et non par l'instinct aveugle qui ne domine que chez les brutes. Il est vrai que le Pro grès doit être considéré comme ne parlant que de cette partie de la population qui le lit et l'admire. Amis lecteurs du Progrès, bonne pâte de matière électorale, comme il vous appelle, voyez le cas que le patron fait de vous. Que n'a-t-il la main le knout russe pour perfectionner vos instincts, défaut de la raison qu'il vous refuse, et que les Mystères de Paris, le Juif-Errant et les autres prodiges du jour ont pu térer. obli- II est sérieusement question de mettre de côté Bruxelles le député Yerhaegen, qui a fait perdre plus de temps par ses harangues narcotiques sur des sujets inu tiles, que le meilleur représentant n'a su en mettre profit la tribune pour activer le progrès des travaux législatifs. Verhae- gen est l'inventeur des dîmes et des frau des électorales, il est grand orteil de la loge de l'Orient, c'est lui qui a porté Sue la fameuse plume d'or on comprend que tous les suppôts de l'Observateur sont atte lés pour sauver le char passablement em bourbé de cet ennuyeux personnage. Le Progrès d'Ypres l'honore de sa protection. Après tant de jours d'une pluie con tinue, la procession de la Fête-Dieu a néanmoins pu faire son parcours habi tuel, sans qu'une goutte d'eau soit tombée. Même le soleil perçait presque constam ment de ses rayons les masses nuageuses et sombres qui flottaient sous l'azur. La cérémonie n'a rien laissé désirer. Un piquet de gendarmerie cheval ouvrait la marche religieuse, puis venaient les écoles pauvres, ensuite les deux collèges, les diverses musiques, des pelotons d'infan terie de ligne, les confréries avec leurs étendardsle clergé. Des deux côtés, des hommes portant des flambeaux et des militaires en armes formaient une double haie, et contenaient la foule. Partout les fenêtres étaient garnies de monde. Le bal daquin était suivi de la municipalité en costume un détachement de cavalerie fermait le cortège, qu'allongaient néan moins encore un grand nombre de person nes pieuses et recueillies. On a remarqué de stupides lourdauds qui, encaissés dans leurs pantalons sous-pieds, dédaignaient de fléchir le genou, et demeuraient le cha peau cloué sur la tête. Après midi de forts coups de tonnerre accompagnés d'éclairs fesaient trembler les vîtres des églises pendant les offices, et semblaient complé ter l'imposante solennité du matin Peu après, la pluie a repris jusqu'au soir. La femme Baelde a subi l'exposition pu blique sur l'échafaud la place du Bourg Bruges Samedi dernier 24 Maijour de marché et de foire. Deux hommes ont du l'aider franchir les marches, au bas des quelles elle tombait en défaillance. La condamnée sera transférée la prison cellulaire de Gand, au quartier des forçats. Ainsi se terminent les dernières péripéties de ce long drame, qui a si vivement pré occupé la population Yproise. Dans l'affaire de M. Hammelrath contre Dupas de Paris, M. le Procureur du roi conclu contre ce dernier. Vendredi dernier a été plaidée devant le tribunal la cause relative au testament de feu M. Denecker, dont on dénie l'écri ture. Les experts ont déclaré que l'acte est écrit par le défunt, l'exception de la pre mière ligne. Sans cette ligne, il est dou teux, dit-on, que le testament soit valable. On nous écrit de Poperinghe On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE l'iBOHKHÏÏI, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 4 Prix d'un numéroo—»o Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Vpres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IVSERTIOAS. 1* centimes par ligue. Les ré clames, 34 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. L> Nous avoDS enfin eu le plaisir de voir notre compagnie de pompiers assister en grande tenue la procession annuelle du saint sacrement. Rien de plus convenable que d'avoir choisi cette solennité' pour montrer aux habitans re'unis, le brillant uniforme du commandaut et de la troupe. Tout le monde en a été satisfait; et le temps, qui n'avait cessé d'être détestable, toute la semaine, s'est éclairci pendant quelques heures de la ma tinée, comme pour favoriser la sortie de l'auguste procession. Toute fois elle n'a pu se terminer sans être assaillie par une petite pluie avant coureur de l'orage violent qui a éclaté sur la ville vers une heure après midi, et ne s'est dissipé que peu avant quatre heures. Les premières gouttes d'eau furent le signal d'une dispersion un peu précipitée du se cond peloton de notre compagnie de pompiers qu'il faut rejeter sur la crainte de gâter la frai— cheur des uniformes. On espère quau feu, il n'en serait pas de même, et qu'ils rivaliseraient de zèle et d'intrépidité au risque d'attraper quelques brûlures. On avait eu tout le loisir d'examiner la nouvelle troupe qui faisait le principal accessoire de la cérémonie. La tenue en est très bonne et ne laisse rien a désirer sous ce rapport nous aimons a croire qu'au besoin elle fonctionnera de manière a ne point faire regreter la dépense de son habil lement, et que ce corps composé d'estimables arti sans sera mis en état de rendre ses concitoyens tous les services que l'on est eu droit d'attendre de son institution. Il serait a souhaiter qu'il existât dans toutes les, villes de Garnison une École de gymnastique, si utile en général aux militaires et spécialement aux

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 1