prudence; mais en tout cas, la joyeuse compagnie aurait beaucoup mieux fait de se dissoudre, et de remettre aux pauvres parents du petit malheureux le montant de ce qu'elle avait résolu de dépenser, que de partir au galop et de revenir de même fort tard dans la soirée, en poussant des cris d'une allégresse sauvage, sous l'im pression d'un si douleureux accident. Nous apprenons que la victime cessé de vivre hier soir, et que le conducteur a été envoyé en prison. L'administration communale de Gand vient d'ouvrir une souscription pourériger une statue Jacques Van Artevelde sur une des places publiques de la ville. Pendant la période décennale qui s'est écoulée depuis l'ouverture de la pre mière section du chemin de fer en Belgique, c'est-à-dire du l"mai 1835 au 1er mai 1845, il y a eu 21 millions de voyageurs. On compte dans ce nombre environ, 200,000 appartenant aux transports militaires et extraordinaires. On lit dans la Gazette de Flandre et d'Artois Nous recevons communication d'une lettre écrite du séminaire des Mis sions-Étrangères, portant qu'il paraît se confirmer que l'empereur de Chine va laisser son peuple la liberté d'embrasser le christianisme; un article du Journal de Hong-Kong, extrait de la Gazette de Péking, ne laisse guère de doute sur cette heureuse nouvelle. Mais cela ne veut pas dire que l'on permettra aux Européeus de pénétrer dans l'empire chinois. Cette résolution tolérante n'en serait pas moins pleine de riches et fécondes espérances; car outre que le dévouement généreux de nos missionnaires les portera toujours s'exposer aux périls de la per sécution, on sait quedéjà iîexisteun clergé catholique indigène qui pourrait s'accroître sans entraves et faire sortir un grand arbre du grain de sénevé. On lit dans le Journal de Maestricht du 5 juillet Hier vers une heure de relevée, un accident funeste a eu lieu rue Grand-Fossé, en cette ville. Une charrette, appartenant M. Kemmerling, Wyck, attelée d'un cheval ombrageux, se trouvait devant la maison d'un marchand d'os des tinés faire du noird'ébène- Le conducteur s'apercevant que chaque fois qu'on versait des os dans la charelte, le cheval s'ef frayait, se tenait constament la tète du cheval et lui présentait du pain pour l'a muser. Mais tout coup le cheval prend le mors-aux-dents, le renverse et lui fait passer la charelte sur le corps. A quelques pas de là un homme se met en devoir de l'arrêter, mais le cheval lui donne un coup de tête contre la poitrine, le renverse sur un tas de décombres et le blesse grièvement la tête. Ainsi dégagé, il poursuit sa cour se traverse une partie du marché, et voulant entrer dans la ruelle dite du Saint-Esprit, il donne d'une roue contre la façade d'une maison, un coup qui dérangea les pierres et fit une crevasse dans le mur latéral de celte maison, poursuit sa course, perd les deux roues l'une après l'autre, et ne s'ar rête que dans le cul-de-sac de cette ruelle, où tout passage ultérieur lui est barré. On écrit d'Albe (Rhône) Une catastrophe épouvantable vient de jeter la consternation dans notre com mune. La plume se refuse retracer les scènes de désolation et de souffrances endurées par les victimes de cet accident. Le dimanche 8 juin, jour de la fête de Saint-Médard, tous les habitants de Fapio étaient réunis l'église paroisiale, lorsque tout coup la voûte s'affaissa comme un manteau de fer sur les assistants. Figurez- vous deux cents personnes se débattant dans les convulsions de l'agonie; mais Dieu avait voulu que trois personnes ne fussent pas atteintes M. le curé, M. Dou- tre, maire, et M. Pantel, le marguiller. Ces hommes courageux s'élancèrent aussitôt dans un sentier de bois, situé près de la sacristie, où se trouvaient plusieurs haches; ils s'en emparèrent en toute hâte, et, aidés par quelques habitants, ils par vinrent bientôt percer le plafond et retirer toutes les victimes les unes après les autres; mais, hélas! beaucoup d'entre elles avaient succombé. La plus grande partie a été rappelé la vie par les soins émpressés de ces courageux citoyens. II y avait au commencement de 1845, aux Etats-Unis, 21 évêchés et un vicariat apostolique dans l'Orégon. En 1840 il n'y en avait que 16 et en 1835 13 seulement. Le nombre des évêques qui était de 14 en 1835 et de 17 en 1840, est aujourd'hui de 26. Le nombre des églises s'est accru dans la même proportion de 272 en 1835 et de 454 en 1840, il s'est élevé, en 1845, 675. 709 prêtres sont répartis sur la surface de l'Union en 1835, il n'y en avait que 327 et en 1840,482.22 séminaires sont ouverts en ce moment en 1835, on n'en comptait que 12, en 1840,16. II y avait de plus en 1835 9 collèges, en 1840 U aujourd'hui i| y en a 15. Le diocèse qui compte le plus de fidèles est celui de New-York il y en a 200,000. Quant au nombre des catholiques de l'Union entière, on le porte a un million et demi. Beaucoup d'ecclésiastiques belges s'efforcent de propager la foi aux Etats- Unis: Mgr. Lefèvre, évêque-administrateur du Détroit est né Rousselaere MM. He- lias-d'Huddeghem, Devos et Tbienpont, Gand les PP. De Smet et Yau der Beyden, Termonde; M. kindekens, grand-vicaire au Dédroit, Denderwindeke; M. Van den EyckenGeeraerdsbergen le P. Van der Crussen, Courtrai; MM. Maenhaut, Due- rinck, Elet, Verhaegen, de Theux, Roes, sont aussi nés en Belgique, Bruxelles. Depuis le départ de M. Notbomb, les conférences continuent entre les ministres des divers départements, re lativement au traité de commerce avec la France, on croit savoir que les articles sur la contrefaçon sont en ce moment en dis cussion, Un horrible assassinat vient d'être commis aux environs de Bruxelles. Le cadavre de M"9 Genevois rentière, âgée de On écrit de Malines, le 5 juillet Hier, vers 8 heures du soir, un ouvrier bras seur, nommé J.-B. Franc, a éié victime d'une imprudence. Il conduisait une charrette traînée par un cheval. En voulant sauter sur cette char rette, le pied lui a manqué; il est tombé, et une roue lui a passé sur le corps. Il est mort ce inatin, a 6 heures, des suites de cet accident. Un canonnier a été tué d'un coup de pied de cheval, avant-hier matin, au camp de Brasschaet Anvers). La cour d'assises du Brabant a condamné hier a S années de réclusion le nommé Charles Villiesse, demeurant a Jodoigne, homme atteint Geneviève entra, et commença l'humble toilette de la mariée. Ni fleurs, ni bijoux, ni dentelles, n'ornaient le pâle front d'Hélène on craignait trop, en ces jours où le soupçon planait sur tous, d'attirer sur soi une attention envieuse qui pouvait porter avec elle le trait de la mort, le luxe était banni, les distinctions effacées, et un égal sentiment de terreur courbait toutes les fortunes et tous les esprits. Quand Hélène eut ras semblé ses cheveux noirs sous une simple coiffure et qu'elle se fut revêtue d'une robe de linon elle descendit au salon, où Brutus Granier se trouvail déjà, accompagné d'uu notaire qui relisait un loug contrat. On va lever l'écrou, ma bru dit le serrurier-, Léonidas est allé cbeiohersa belle-maman. A ces mots, le oœur d'Hélène battit de joie mais jetant un regard autour d'elle: Ah! pensa-t-elle ma mère va revenir ici pour trouver sa maison souillée, ses plus chers souvenirs profanés, bêlas!... Voilà Grauier qui se sert de l'écritoire de mon père... oh! qu'elle va souffrir!... La pauvre fille se leva et s'en alla dans l'antichambre auprès de Geneviève, qui pleurait silencieusement. Pauvre Madame! dit-elle, ne sortir de prison que pour assister ce mariage... elle vu mourra!... 2 d'une cécité complète, pour avoir porté trois coups de couteau et fait des blessures graves au nommé Christiaens de la même commune. La femme Vil- liesse, convaincue de complicité, a été condamnée a la même peine avec exposition. Les deux époux resteront en outre pendant 20 ans sous la surveil lance spéciale de la police. Des nouvelles de Balise (Honduras), du 20 mai, annoncent que le 7 du même mois, le Roi des Mosquitos, un enfant de 10 ans, a été baptisé, confirmé et sacré. Les cérémonies religieuses ont été faites par l'évêque de la Jamaïque, avec grande pompe. O mon Dieu murmura Hélène levant au ciel ses jeux brillants de fièvre, soyez ma force! donnez-moi le courage de ces devoirs que je vais jurer de remplir!... oh! que n'ai-je pu mourir la plaoe de ma mère! Onze heures sonnèrent la pendule du salon. Que ma mère tarde veuir! Geneviève, j'ai peur... s'ils l'avaieut retenue! Oh que nenui, mademoiselle M. Léonidas a trop en vie de vous épouser pour cela Regardez là-bas... o'est elle! Enfin s'écria Hélène courant impétueusement la ren- coutre de sa mère. La marquise, pâle et tremblante, entrait dans le vestibule; léonidas la suivait en habits de fête. La mère et la fille s'é- treignirent avec passion, et leur voix se perdit dans leurs bai sers et leurs larmes. Pendant que le jeune Granier passait au salon, Hélène, prenant les mains de sa mère, lui dit Ma chère maman, ils sont tous là-dedans; de grâce, traite-les avec ménagement avec douceur... notre sort est entre leurs mains... Mon enfant, mon Hélène quelle épreuve Ah si en mourant je ne t'avais pas laissée en leur pouvoir, crois-tu que j'aurais accepté un tel saorifioe? ÉGLISE CATHOLIQUE AUX ÉTATS-UNIS. Maman, oc dis pas cela je serai toujours heureuse auprès de loi; aucun mal ne peut m'atteiudre quand tu est là. Et ce Léonidas? Eh bien! maman, dit Hélène en s'eflorçant de sourire, nous l'apprivoiserons nous deux*-. Mais viens, obère maman, et sois douce avec le père. Elles entrèrent au salon. Granier, après un salut gauche et court, proposa la lecture du contrat. Cet acte enlevait aux deux malheureuses femmes presque tous leurs droits, il les plaçait sous la dépendance de Léonidas, et par conséquent de son père. La marquise voulut élever une objection, Brutus fronça ses durs sourcils: Citoyenne, dit-il, je n'y tiens pas; mais tu sauras qu'il m'est aussi facile de te faire rentrer eu prison que de t'en faire sortir, et que cette foisn;i, tu n'irais pas seule... je n'ai que cela dire. La marquise signa; les époux et les témoins signèrent leur tour. Le mariage eut lieu dans la journée qui s'acheva dans un long banquet où la République une et indivisible fut fétée avec un entl ousiasme qu'entretenaient les flots joyeux des vins centenaires. (Pour (trt continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 2