74 ans, a été trouvé vendredi malin dans
le fossé du château de Grimberghen; l'au
topsie faite par les médecins légistes Joly
et Deroubaix a démontré que cette femme
avait été pendue ou étranglée, puis son
cadavre jeté dans la fosse.
Le neveu de la défunte, habitant la
maison a été écroué aux Petits-Carmes
sous prévention d'être l'auteur de ce crime.
M. le juge d'instruction Dusart et M.
Maus, substitut du procureur du roi, ont
commencé l'instruction sur les lieux.
jeune homme de Colchester (Angleterre)
faisait la cour deux jeunes personnes
appartenant deux familles respectables
de cette ville. Etant mineur il avait éludé
la question du mariage. Après sa majorité
il avait continué son intimité avec chacune
d'elles et bien entendu l'insu l'une de
l'autre. Ces rapports continuèrent jusqu'à
son départ pour Londres qui a eu lieu il y
a 3 mois. Arrivé Londres, il établit une
correspondance assidue avec ses deux
amanles en faisant croire chacune d'el
les qu'il allait l'épouser au premier jour.
Il y a peu de jours, les deux demoiselles
reçurent chacune une lettre, par laquelle
leur fiancé leur annonçait que tout était
prêt pour leur union, et les engageait
venir Londres pour la célébration du
mariage. Il avait soin d'indiquer le même
convoi toutes deux. II devait aller les
recevoir la station de Shoreditch et les
conduire de King-William street, où il
avait convoqué ses amis pour leur faire
honneur. Les deux jeunes tilles se confor
mèrent ponctuellement aux instructions
de leur futur époux, Elles arrivèrent avec
leurs témoins et leurs demoiselles d'hon
neur la station de Shoreditch, ou elles
se rencontrèrent sans se faire part de
l'objet de leur voyage Londres. Mais
la stationil n'y avait pas de M. R... pour
recevoir sa fiancée. Attente, surprise,
désappointement de la part des deux
demoiselles.
Enfin l'une et l'autre sans s'être com
muniqué le but de leur visite dans la
capitale prennent une voiture et arrivent
quelques minutes d'intervalle l'une de
l'autre la maison de King-William street,
mais M. R. n'avait jamais demeuré là on
ne l'y connaissait pas le moins du monde.
C'est alors seulement que les deux demoi
selles ont compris qu'ils étaient dupes
d'une cruelle mystification. Après s'être
consolés ensemble et s'être mutuellement
félicitées de n'être pas devenues la femme
d'un homme capable de faire de pareils
tours, nos deux Colchesteroises sont re
parties pour leur pays avec leurs témoins
et leurs demoiselles d'honneur. II est
inutile d'ajouter qu'on n'a plus entendu
parler de l'auteur de cette plaisanterie
par trop prolongée.
Nous avons déjà dit que des nouvelles
récentes venues de Chine annonçaient
la revocation des édits qui proscrivaient
l'excercice de la religion chrétienne dans ce
vaste empire. Voici ce qu'on lit ce sujet
dans le numéro du 20 juin d'un journal
anglais ordinairement bien informé'sur
ces matières, Alleiïs lindian mail.
Il circule un rapport assez générale
ment cru, que l'Empereur de la Chine est
disposé tolérer la profession et la propa
gation de la religion chrétienne dans ses
domaines. Ce n'est pas nous de spéculer
sur les résultats possibles d'une pareille
tolérance; mais si le rapport est vrai, les
amis de l'humanité ont vraiment lieu de
s'en réjouir. C'est déjà pour nous un grand
sujet de joie pour contempler les grands
avantages qui doivent résulter pour notre
commerce et nos manufactures, de l'accès
de ce vaste empire aux entreprises de nos
marchands et nos sentiments ne doivent
pas être moins vifs ni moins sincères dans
ce qui concerne la conversion probable de
ces myriades d'habitants au christianisme.
Partout où la religion chrétienne sera to
lérée elle avancera, sinon avec la rapidité
qui signala ses triomphes dans les âges
apostoliques, du moins d'un pas sûr et
ferme. Si un événement tel que celui de
l'introduction permanente du christianis
me en Chine a lieu, ce sera certainement
le plus remarquable de notre siècle, et
celui duquel il aura le plus sujet de se
réjouir.
FRANCE. Paris, 6 juillet.
L'ouverture de l'hippodrome (barrière
de l'Etoile) a eu lieu hier, 3 heures, en
présense de 12 15,000 spectateurs, ran-
ge's sur les gradins qui environnent cette
vaste enceinte. Ce spectacle est composé
de courses pied, d'une chasse courre,
d'une fantazia arabe, d'une marche triom
phale, etc., etc.
Il semble en ce moment Paris que
l'on ne cherche qu'un pre'texte pour faire
de nouveaux journaux. En voici un qui va
paraître dans quelques jours sous ce sin
gulier titre Gazette des Fiancés! C'est une
espèce de revue indiquant aux gens qui
veulent se marier les magasins qu'ils doi
vent fréquenter pour se fournir de tout ce
qui est nécessaire cette plus belle époque
de la vie.
Les lettres de la Guadeloupe vont
jusqu'au 10 juin; elles nous apportent la
triste nouvelle de la mort du contre-amiral
Goubeyre, gouverneur de la Guadeloupe,
qui a succombé le 7 juin, après une mala
die de onze jours.
TURQUIE.
Nous avons annoncé l'exil de l'émir Bé-
chir. Une correspondance de Constanti-
nople publie les plus touchants détails sur
le départ de ce malheureux prince
Le 19 mai, des troupes turques se sont
(irésentées inopinément la résidence de
'émir pour l'exécution de l'édit. Le grand
émir Béchir, ses deux Gisles émirs Cas-
sem et Halil, leurs femmes, leurs enfants
et leurs domestiques ont été embarqués
sur un navire de charbon avec un mépris
et une inconvenance indignes de la part
d'un souverain ottoman, pour les conduire
la forteresse Safranboul, isolée et éloignée
de plusieurs jours de Constantinople. Il
ne reste ici de cette famille déchue et mal
heureuse que l'émir Amin, lequel a depuis
quelques mois embrassé l'islanisme (par
politique et par conviction), et malgré la
volonté formelle de son père, l'émir Bé
chir, d'autant plus que celui-ci, depuis que
son Gis s'est fait musulman, ne peut plus
ni le voir ni lui parler cause de l'abju
ration de sa foi catholique; l'émir Mégid,
fils de l'émir Cassem, et l'émir Caïd, fils de
l'émir Halil, ont obtenu la faveur de rester
Constantinople, pourvu néanmoins qu'ils
changent de religion. Botros Caramé, se
crétaire de l'émir Béchir, a voulu partager
l'exil et l'infortune de son prince; mais
l'émir s'y est vivement opposé, lui décla
rant que sa présence Constantinople lui
serait plutôt nécessaire que partout ail
leurs. Pour obtempérer aux désirs du
prince, il a renoncé sa détermination.
L'émir Béchir a pourchambellan un prêtre
maronite appelé Stefanos Ilobeich.
Mais une grande et douloureuse épreu
ve était encore réservée la constance cou
rageuse et résignée de S. A. c'était de voir
ses deux petits-fils rester Constantinople
sous la condition expresse d'abjurer leur
foi catholique et de faire mahométans; il
les fit venir aussitôt et leur parla en ces
termes Quoi! mes enfants, vous allez
donc renoncer aux saintes doctrines de
l'Evangile pour des biens passagers, pour-
une gloire éphémère que vous n'aurez
peut-être, pas! quoi! vous voulez raviver
les souffrances d'un cœur qui saigne en
core aux tristes souvenirs de son impru
dent fils! Quittez donc, mes enfants, quittez
cette pensée qui serait votre malheur et
I'approbre de toute votre vie. Gloire, for
tune, renommée, tout est périssable dans
ce monde; mieux vaut cent mille fois vivre
dans la crainte de Dieu qui seul dispose
de l'avenir et des couronnes des Rois, que
de vous bercer dans de vaines illusions. Je
UNE PLAISANTERIE DE MAUVAIS GOUT. Uq
3
RCVli; r*lITI«VE.
Le gouvernement de Lucerne a démande aux
gouvernements de Zurich, Saint-Gall et Berne,
l'extradition du docteur Steiger, ainsi que des
gendarmes qui ont favorisé sa fuite. Les autorités
de ces cantons ont répondu par un refus formel.
De son côté, le conseil de Zurich a décidé le 29
juin, h la majorité de 126 voix contre 5, que le
droit de bourgeoisie sera accordé au docteur Stei
ger, avec exemption de rétribution. Cœ faits n'ont
pas besoin de commentaires.
L'archevêque de Tuam, qu'on a surnommé a
cause de son zèle ardent pour la cause catholique
en Irland, le lion de tribu Juda, vient d'adresser
une nouvelle lettre h sir Robert Peel, pour lui
exposer tous les dangers du projet d'éducation
universitaire. Malheureusement, tout porte a croire
que ces représentations resteront inutiles.
Le steamer la Medwayarrivé le 5 a Southamp-
ton avec les malles des Antilles, a apporté des
nouvelles du Mexique jusqu'à la date du 3 juin.
Santa-Anna, condamné au bannissétnent perpé
tuité, est sorti de sa prison de Perote et s'est
embarqué pour la Havane où la Mtdmiy l'a
transporté. Tous les biens de l'ex-président ont été
déclarés confisqués, on ne lui a laissé que ses effets
personnels et 30,000 dollars. Santa-Anna s'est
embarqué b Antigua, a i4 milles de la Vera Cruzj
il a craint de passer par cette ville dont les habi
tants sont peu favorablement disposés pour lui.
Il a été accompagné de sa femme, du frère et du
beau-père de celle-ci, de son neveu et de sa fille.
On ne dit pas quelles sont ses intentions ultérieu
res quant au lieu où il fixera sa résidence.
Par une coïncidence singulière, tandis que
Santa-Annebanni du Mexique, arrivait b la
Havane, le général Bustamente, chassé par lui il y
a quelques années, mettait aussi le pieds sur cette
île pour retourner au Mexique où le nouveau
gouvernement lui a permis de rentrer.