et professeurs, les progrès rapides des 90 élèves et finit par quelques mots de regrets sur la perte du jeune Vantours, peintre déjà distingué, et qui allait devenir l'es poir de sa famille, et la gloire de Pope- ringhe, sa ville natale. La distribution terminée, le cortège se rémit en marche, le char en tête, suivi des équipages de la ville, occupés par MM. les membres de l'administration locale, les directeurs et professeurs et par les élèves qu'on reconduisit chez leurs parents, qui reçurent les félicitations d'usage. Espérons que l'administration commu nale continuera de favoriser une institution si utile, et si propre former, sinon des artistes, du moins de bons ouvriers. Quel grand homme que le pape Gré goire XVI! Il a parfaitement compris, lui, que dans la question des jésuites en France les vrais intérêts de la religion n'étaient nullement en cause. Voilà pour- Suoi M. Rossi revient triomphant de ome, où il a obtenu le succès le plus inespéré. La France se verra sous peu débarrassé des enfants d'Ignace; du moins leur manière d'exister sera notablement modifiée. Honneur M. Thiers, honneur au gouvernement français! Tel est depuis quelques jours le langage passionné de toutes nos feuilles dévouées au parti libéral. Malheureusement pour ces ardents amis du vrai catholicisme, il est sûr que M. Rossi a trouvé le Sl-Père tout-à-fait sourd toute proposition ten dant dissoudre ou blâmer les jésuites français. Il est aujourd'hui avéré que le Moniteur de Paris s'est d'abord exprimé d'une manière inexacte. Les concessions obtenues, c'est le général de l'Ordre qui a cru devoir les faire dans l'intérêt de la paix, et cela sans y être engagé par le chef de l'église. On conviendra que l'ab stention du souverain Pontife amoindrit singulièrement le succès tant vanté du négociateur. Quant la non-connexité des intérêts de la religion avec ceux d'un Ordre ap prouvé par l'Église, personne n'y croira pour peu qu'on ait examiné l'esprit dans lequel on s'est élevé contre les jésuites. Du reste l'avenir nous apprendra bientôt si l'assertion des jésuitophobes n'a pas été mensongère. On nous écrit de Messines en date du 13: Avant-hier vers le soir sont arrivés ici MM. Nolhomb, ministre d'état et De Decker, représentant, pour visiter l'Hos pice Royal. Ces messieurs se sont montrés fort satisfaits de ce qu'ils ont pu voir pendant les quelques instants dont ils pouvaient disposer. Ils se félicitaient, disaient-ils, d'avoir exprès changé leur itinéraire pourvoir de près une institution si recommandable sous tous les rapports, grâce Messieurs les administrateurs et en particulier Monsieur de Beauval, ainsi qu'aux soins assidus et maternels des Dames directrices. On lit dans le Nouvellis des Flandres: Le 13 une solennité religieuse qu'on n'a pas souvent occasion de revoir, avait attiré au séminaire épiscopal de notre ville, un concours immense de fidèles. Dix mille personnes, d'après une évaluation qui ne paraît pas exagérée, assistèrent l'exal tation des reliques de Sl-Léon, martyr. A cinq heures et demie S. G.l'évêque précédé de presque tous les membres du chapitre, d'un grand nombre de prêtres etdes élèves du séminaire est sorti de la belle église de cet établissement pour aller prendre les reliques du saint déposées dans le vesti bule du séminaire et les porter procession- nellement dans le chœur de l'église. On ne pourrait décrire l'impression que fit sur la foule pieuse la vue du précieux trésor; pour en donner une idée entrons dans une petite description. Les reliques dont on a fait l'exaltation ne consistent pas en quel ques parcelles détachées du corps du saint, c'est le corps de S'-Léon tout entier, c'est dire tous ses ossements, tels qu'on les a trouvés dans les catacombes de Rome le 14 mai 1844. Ces ossements, donnés en présent par S. S. le Pape au séminaire de Bruges, sont enfermées dans une image en cire, moulée par un des premiers artistes de Rome. Le saint, qui n'avait que 18 ans et 8 mois quand il versa son sang pour sa foi, est représenté en costume militaire la romaine; ce costume, d'une grande ri chesse, confectionné Rome, est comme l'image elle-même d'un travail achevé. Le saint est couché sur des coussins en soie brodée d'or, dans une.urne ou tombe eu bois doré et sculpté également Rome; il est dans l'attitude d'un homme qui dort doucement, mais cette figure angelique vous dit qu'il dort du sommeil des justes. Une large plaie la gorge, une simple palme la main, une physionomie sereine et pleine de calme, un sourire divin qui effleure les lèvres, tout vous fait sentir que vous êtes devant les restes inanimés d'un soldat de Jésus-Christ, qui au printemps de la vie sut vaincre et mourir... Je le re pète l'impression que fit la vue de cette sainte relique sur la foule accourue ne pourrait être rendue, elle se trahissait par un frémissement religieux qui s'élevait du sein de la multitude recueillie et par des larmes pieuses, qui coulaient de presque tous les yeux. Le saint trésor arrive l'église y fut dé posé dans le chœur. M. le chanoine Bru- neel, président du séminaire, monta aus sitôt en chaire et lut les lettres papales re latives l'invention, la translation et l'exaltation des reliques de S'-Léon. II adressa ensuite une courte exhortation aux fidèles et termina par une prière au S. martyr, dans lequelle il mit sous sa pro tection le vénérable chef, le clergé et les fidèles de tout le diocèse, et qui toucha profondément toute l'assemblée. Le corps de S'-Léon restera exposé la vénération des fidèles jusqu'à jeudi soir. Le 10 de ce mois, un enfant de qua tre ans, de la commune de Tongrinne (Na- mur), s'avisa, l'insu de ses parents, de détacher leur vache de l'étable pour la conduire paître, et, pour la tenir, entor tilla le lien autour d'un de ses poignets. La vache s'étant mise courir emporta l'en fant qui fut traîné sur la grande route une distance d'environ cinquante mètres; lorsqu'on le releva, il avait perdu con naissance et un instant après il avait cessé de vivre. M. le baron Adolphe de Vrière est arrivé mercredi Bruges avec sa famille. M. A. de Vrière, en quittant Copenhague, vient passer quelque temps dans sa famille avant d'aller prendre possession de son Eoste de chargé d'affaires du gouvernement elge en portugal. On écrit de Rome, le 23 juin, la Gazette universelle allemande Le banquier Joachim Valenlini vient d'être consul de Belgique, en remplacement de son frère, Jean-Dominique Valenlini, qui a quitté dernièrement ses affaires, très-étendues, Eour embrasser la carrière ecclésiastique. e Roi des Belges vient de décerner ce dernier l'ordre de Léopold. Mais vous, ne voulez-vous pas la rejoindre?., vous l'aimiez! Ah de tout mon coeur pauvre chère mère. Mais, si elle est auprès de Dieu, ainsi que disent les prêtres, comment vou lez-vous que j'aille la rejoindre, moi Mon cher Antoine, la route vous est ouverte Dieu vous teud les bras son tils même a dit (cela est écrit dans l'Évan gile): Il y a plus de joie au ciel pour un pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui persévèrent...Vous pouvez donner cette joie votre Créateur... Mais tout cela est-il bien vrai?... je le croyais, autrefois! Croyet-le encore j que vous en ooûte-t-il? A l'heure où vous êtes arrivé, vous avez peu attendre des hommes... et tout de Dieu... C'est vrai!... Vous me persuadez, Hélène vous me faites redevenir petit enfant, quand j'étais assis sur les geuoux de ma mère et qu'elle me parlait de la bonue Vierge et des saints.. Ah que ne suis-je mort au berceau!... Pourquoi ai-je vécu ces deux dernières années! -- Cher Antoine, vous pouvez les effacer, Dieu les oubliera, il ne se souviendra que de vos remords... Vous repentez-vous véritablement Ah de toute mon âme, de toutes mes forces Je demande pardon Dieu de tant de cruautés, de tant de mauvaises ac tions... je l'ai si grandement offeusé! Des saiuts ont péché, mais le repentir les a absous. Répétez-moi ces paroles, Hélène. Hélas! c'est envers vous surtout que je suis coupable je vous ai immolée ma cupidité, mes méchants désirs; et c'est vous qui me cousolez ma dernière heure, c'est vous qui aurez sauvé l'âme, si le corps est perdu. En disant ces mots, le jeune homme, genoux, couvrait de baisers et des larmes les mains de sa femme; elle le releva, et, prenant un livre qu'elle avait apporté, elle lut haute voix plu sieurs passages qui pouvaient encourager au repentir ce coeur si longtemps avili, mais qui s'ouvrait enfin la céleste brise de la religion et du pardon. La nuit s'écoula, partagée entre la prière, la lecture et les pures effusions de ces époux, séparés sur la terre, et que la miséricorde et le remords unissaient aux bords du tombeau. Le jour se leva Hélène posa ses lèvres sur le front régéuéré de son mari lui laissa le livre, et une croix d'argent qu'elle n'avait jamais quittée, et franchit les portes de celte prison où elle avait trouvé le désespoir et apporté la consolation. La marquise de Cursy; n'était pas restée oisive elle avait vu plusieurs personnes iufluentes, visiter les députés de l'Artois qui devaieut paraître la barre dans l'affaire de Léonidas, et tous, cédant ses prières et l'autorité de son nom, lui avaient promis de modérer leurs accablants témoignages. Grâce au zèle de sa belle-mère, le jeune Grauier fut acquitté, et sa femme, qui l'aimait ainsi que l'on aime ceux qui l'on se dévoue, en remercia Dieu, comme s'il lui eut rendu l'époux de son coeur et de son choix. Elle attendait avec sollicitude l'ar rivée de son mari dans l'hôtel où elle était descendue; plu sieurs heures venaient déjà de s'écouler, quand elle le vit paraî tre... mais revêlu d'un costume qui révélait ses desseins. Il portait l'uniforme des soldats de la République, de ces soldats qui couvraient de leur sang les taches que les proconsuls et les législateurs de l'époque iépaiidaient sur la patrie. Léonidas avait l'air serein et résolu il s'avança vers mada me de Cursy et lui baisa la maiu avec l'expression d'une pro fonde gratitude; puis, se tournant vers Hélène Cet habit vous dit tout ma chère et noble femme. Je ne suis pas digne de vous... aujourd'hui, je le sais; aujourd'hui, j'apprécie la distance qu'il y a entre vous, si pure, si sainte... et moi, malheureux... Mais je vais tâcher de vous mériter: on se bat la frontière là, je mourrai la peine, ou je me ren drai moins indigne de vous. Ah mon ami un tel repentir et une telle résolution ont tout réparé... A vos yeux, parce que vous êtes bonne comme Dieu; mais nou devant les hommes! Hélène il ne faut plus que vous rougissiez de moi je dois faire oublier ma jeunesse... Partez donc! mais pensez votre femme, qui vous aime et priera pour votre retour. -- Et vous, madame, dit-il sa belle-mère, puurriez-vous jamais me pardonner? -- Je fais plus, répondit la marquise, je vous bénis, et lors que vous reviendrez, je remettrai moi-même ma fille entre vos bras avec pleine confiance. -- J'emporte du honheur pour la vie du oourage contre la mort! Ma mère, mon Hélène... adieu! Il partit et, dix mois après il succombait dans la première campagne d'Italie. Il avait tenu sa piomessc; il s'était distingué par son courage eu ces temps où l'abnégation de soi-même était la loi commune. Hélèue le pleura, car elle l'avait aimé du jour où il deviut malheureux, du jour où elle avait pu lui par donner. Elle rendit leurs possesseurs les biens de sou mari dont l'origine n'était que trop connue; et. après quelques années passées dans la retraite auprès de sa mère, elle trouva daus un scoond mariage tout le bonheur qu'elle avait sacrifié jadis au devoir, l'amour filial. M"" Éyelibe Ribbecoiibt.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 2