JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. fLI ©'TOU mu No 2906. 29me année. 7PB.BS, 9 AOÛT. Le Progrès défend qui que ce soit de parler jamais de la nouvelle Église de S'- Nicolas sans rappeler que la ville a voté un subside de 17,000 francs. Ce n'est pas qnele Progrès approuve cordialement cette allocationcar il n'aime pas trop les Égli ses, mais il n'a point osé la combattre parce qu'il a senti que ses efforts seraient vains. Contrarié dans ses vues anti-religieuses, il vent qne le conseil communal reçoive des éloges continuels ponr la résolution qu'il a prise. Selon nous, les administra teurs dé la ville auraient méconnu leurs obligations s'ils n'avaient montré de la gé nérosité en pareille circonstance; surtout parle motif que, du subside voté parlecon- seil communal,dépendait l'importance des subsides allouer par la Province et pat l'État. Sans doute il y a dn mérite fran chement accomplir ses devoirs, en présence de toutes espèces de contradictions éven tuelles, mais il y a de la puérilité vouloir s'en faire chaque instant un titredegloire. Aprèsavoir annoncé depuis longtemps que la ville contribuait d'une façon digne d'elle l'érection du monument chrétien, nous avons pu ne plus parler de ce concours en relevant quelques détails de cette intéres sante construction. Que le Progrès ne l'ou blie jamais, on le conçoit 17,000 francs ponr une Église! Cela doit peser sur l'es tomac de tout libéral pur sang. LA. DISTRIBUTION DES PRIX AUX ÉLÈVES L'école des orphelins de notre ville, qui, lors de la distribution précédente, en 1843, avait remporté les premiers prix d'Anatomie, de Perspective et de Proportions, ainsi que le second prix d'après Nature vient de remporter cette année, le premier prix de Composition, le premier prix d'après Nature, nn premier prix, un premier acces sit et plusieurs places honorables, dans les Figures. Nous en félicitons avec cordialité et avec bonheur, la respectable administra tion des hospices civils d'Ypres! honneur, oui, honneur, au respectable abbé De- siere, digne Régent de cet intéressant institut, dont la direction sage et pater nelle, ne cesse de mériter tant de titres, la confiance et l'estime de l'Autorité, la reconnaissance et le respect de toute la ville, et l'attachement et l'amour de tous ses élèves! Jeudi dernier, la distribution solennelle des prix aux élèves de l'académie de dessin et de peinture a attiré un grand concours de monde aux Halles, aile gauche. L'élève Delhoor, de l'Institut des Orphelins, a remporté le premier prix dans la classe de dessin d'après nature. L'entrée de l'école On s'abonne ïpres, Grand'- Place, S4? vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'XBOXSOIEXT, par trimestre. Pour Ypresfr. Pour les autres localités a m Prix d'un numéro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES 1.18ERTIOII. il centimes par ligue. Les ré clames, *i centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. REVUE POLITIQUE. Nous recevons les journaux de Madrid du i*r août. Le Clamor publico annonce l'arrestation du géne'ral Crespoet sa translation b la caserne du régiment de Galiceoù il avait été rois au secret. Le général Crespo était commandant en second de Manille sous le général Alcala. Un chef de ba taillon et un capitaine avaient aussi été arrêtés et renfermés dans le même quartier. Le correspondant de Malaga du Héraldo lui écrit que le fiscal chargé d'instruire le procès des personnes impliquées dans la dernière conspiration, avait conclu a la peine de mort contre sept des prévenus. Des arrestations qui paraissent se rat tacher cette affaire avaient aussi eu lieu h Grenade. C'est le 3 août que doit s'être engagée an sein de la Diète helvétique la discussion snr l'affaire des Jésuites. Elle n'aura aucun résultat. Il faudrait douze voix pour que la Diète put prendre une résolutionet jusqu'ici les radicaux ne sont par venus a en rallier que dix et demie pour soutenir qu'il y a lieu d'appliquer l'art. 8 du pacte et pour appuyer la proposition d'un décret tendant obli ger, par la voie des armes, Lucerne expulser les Jésuites. Ce sont les voix des cantons de Berne, Glaris, Soleure, Schaffouse, Grisons, Argovie, Tessin, Vaud, Zurich, Turgovie, Alpenzel, (exté rieur) et Bâle-Campagne. (Malte et Fia.) Nos amis sont venus le trouver ici avant que le jour parût; ils lui ont appris que les soldats, la vue du cadavre de leur officier, ont juré de le venger. On a craint que mou mari ne fût découvert on venait le conjurer de fuir et de gagner Cas se-1, où il se tiendrait plus facilement caché. Il résistait; mais le docteur lui a dit que s'il voulait ma mort il pouvait rester; qu'une uouvelle émotion me tuerait KaufFmaun est parti. Mais si on lui avait cherché querelle, pourquoi fuir? On m'a tout dit, muu père depuis l'arrivée des Français, c'est son sixième duel. Six duels! O mon fils, mon fils! vous êtes bien coupable. El maintenant vous laissez seuls votre père infirme, votre fem me soufirante... Vous serez cruellement puni. En ce moment on entendit de loin un bruit de pas réguliers: Voyez mon père dit Nasky, voyez donc ce que ce peut être? Ce sont des soldats sans ai mes qui vont déboucher sur la place, dit le vieux KaufFmaun en regaidant la fenêtre. Où vont-ils donc d'une marche si lente et si solennelle? Ils précèdent, entourent et suivent un brancard sur lequel ou porte un objet que je ne puis encore distinguer. Kduifmauu attendit que la troupe fût près de sa maison, mais alors il se retira précipitamment de la fenêtre, qu'il referma eu toute bâte. Qu'avez-vous donc? lui dit Nasky, vous êtes pâle! C'est le corps de cet officier français, dit le vieillard moitié défaillant; mais il ne lui dit pas qu'il avait vu des sol dats montrer avec oolère, sa maison, et qu'il avait entendu murmurer par eux le nom de Kauffmaun, et il n'eut pas non plus le courage de lui appreudre l'ariët que l'empereur avait porté contre la malheureuse Hcrsfcld. Les jours qui suivirent furent affreux pour la ville entière, affreux surtout pour le vieillard obligé de renfermer sa douleur en lui-même. Les journées étaient silencieuses et lugubres; chacun, préocoupé de la menace qui d'instant en instant [cu vait s'accomplir, restait enfermé chez soi, déplorant aveo les siens les funestes colcres de quelques jeunes imprudents. Pendant nue semaine enliere, on ne sut rien du sort d'Hers feld on avait seulement entendu, la nuit, arriver et partir des ordonnances Enlin,un soir, au moment où chaque bourgeois faisait avec sa famille le dernier repas de la journée, ou vint avertir les notables que le colonel les demandait. Kaulfmann pere se mêla avec eux, mais se mit aux derniers rangs, comme s'il eût eu peur d'être aperçu. Lorsqu'ils furent entrés dans la salle où le colonel, debout, les attendait Mes efforts ont été vains, Messieurs, leur dit-il je n'ai obtenu la permission de modilier que la partie de l'arièt qui ordonnait l'incendie de la ville. Je vous autorise me désigner dès ce soir quatre masures, aux quatre coins d'Hersfeld et sur des poiuts isolés. On ne se contentera d'y mettre le feu. Mais le sac de la ville doit avoir lieu demaiu... Les prières seraient iuutiles... Épar gnez-les-moi; surtout ne songez organiser aucun moyen de résistance; vous vous perdriez sans ressource. Ceux qui veu lent fuir le peuvent; les portes seront Ouvertes toute la nuit. Allez, Messieurs. DE L'ACADÉMIE A EU LIEU JEUDI7 DU COURANT. Les paroles du colonel avaient été brèves et seohea il n'y avait rien tenter de ce côté on se forma en conseil pour dé signer les quatre masures qui devaient racheter la ville de l'incendie on se fit de tristes adieux, et pendant la nuit chaque porte d'Hersfeld vit sortir des familles désolées, des hommes chargés d'objets précieux, des femmes emportaut des enfants. Kauffmann rentra chez lui sans voir Nashy, peut-être par un reste d'espérance que l'arrêt déjà adouci pourrait l'être encore. Le lendemain matin toutes les rues d'Hersfeld étaient déser- tes. Le vieux Kauiftnauu, pâle et défait vint s'asseoir auprès de Nasky; elle était heureuse, elle, car elle avait appris la veille au soir que sou mari était en sûreté. Plusieurs fois le vieillard avait essayé de la préparer la scène terrible qui allait avoir lieu, mais elle avait repoussé ses craiutes comme si aucun malheur ne pouvait plus l'atteindre. Vers dix heures et demie, le tauilxnir commença battre dans le lointain, se rapprocha bientôt,et la garnison vint par détachements prendre position sur la place; Nasky ne s'étonna pas de ces muuvemenls. Peu d'instants après, elle demanda qu'elle était le bruit sourd qu'elle entendait reteutir sur le pavé. Ce sont des canons qu'on amène. Et pourquoi? Ou les plaoe l'entrée de toutes les rues aboutissant la place. Que se passe-t-il donc, mon père N'as-tu rien entendu cette nuit dans la ville? J'ai entendu beaucoup de gens qui passaient en parlant voix basse.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 1