JOURNAL DÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N<> 2910.
29me année.
V
7??.3S, 23 AOÛT.
RÉÉLECTION
DE Mr JULES MALOU D'YPRES,
iRinistre îles Sintmces.
Nous rappelons itérativement nos amis,
tous tes Électeurs, de ne pas manquer au
Scrutin de Lundi 23 Août, 9 heures du matin.
La presse libérale méprise le corps électoral
comme un vil troupeau apprenez son in
solence que vous vous inquiétez peu de ses
dédainset que pour gouverner le payspour
choisir cet effet des hommes capables de
l'administrer au dedans et de le faire respec
ter au dehors, vous n'avez besoin ni des ob
servations injurieusesni des ineptes conseils
des brouillons ta façon du ssjSojj.
Demandez aux libéraux exagérés quel
est leur système, quels sont leurs prin
cipes, quelles sont les améliorations qu'ils
désirent d'introduire dans le Gouverne
ment ou la législation du pays, et ils ne
sauront vous répondre. Semblables ces
Rédouins qui rodent sur les derrières des
colonnes françaises en Afrique, pour sur
prendre quelques hommes ou faire quel
que butin, nos prétendus libéraux se traî
nent la remorque de l'opinion modérée
et se renferment dans le rôle facile de blâ
mer et de critiquer tout ce qui se fait, sans
jamais indiquer ce qu'il faudrait faire. Us
n'ont ni initiative, ni idées. Tout leur zèle
ne tend qu a empêcher, renverser et
détruire. Le crime de tout ministère qui
n'épousera pas leurs étroites idées, sera de
ne pas changer le pays en deux camps en- 1
nemis qui consumeraient leurs forces dans
des questions de personnes, et des que
relles d'amour propre, au lieu de travailler
au bien être général. Que prétendent les
organes de ce prétendu libéralisme, si ce
n'est de diviser le pays pour le plaisir de
le diviser; de séparer la population en
deux partis hostiles, pour le plaisir de la
séparer, d'allumer la guerre, dans une
même famille, pour le plaisir d'allumer la
guerre? Quelle politique! Quelle tendance!
Si les divisions des citoyens pouvaient con
tribuer au bien être général du peuple
belge; si ces discordes étaient un élément
de prospérité matérielle ou morale, on
concevrait les vœux de ce libéralisme
étroit et batard; mais personne n'ignore,
que si la Belgique est parvenue au degré
de prospérité que les étrangers recon
naissent, elle la doit l'union qui a régné
pendant dix ans dans son sein. Jamais la
révolution de 1830 ne se fût accomplie,
jamais la Relgique n'eut triomphé de la
perfidie de ses voisins, si la politique de
division et de discorde avait prévalu. In
troduire maintenant cette politique, n'est-
ce pas défaire l'œuvre de 1830; n'est-ce pas
protester contre la Constitution belge,
qu'est l'œuvre de l'union et de la concorde
politiques? On nous parle sans cesse de
Constitution et de Constitutionalité; mais
a-t-on bonne grâce tenir un pareil lan
gage lorsqu'on proteste contre la Consti
tution par tous ses actes et par le sens réel
de toutes ses paroles?
Jeudi fut un jour de gloire et de bon
heur pour le collège de S1 Vincent de Paul
il restera gravé dans le cœur de ses cent
trente élèves. La distribution solennelle des
prix s'annonçait joyeuse autant par un
temps superbe après tant de semaines de
pluie, que par les sonneries triomphales
du beffroi. Dès deux heures et demie l'im
mense salle de la foire était envahie: au
bas du théâtre, devant l'estrade, étaient
assises les autorités ecclésiastiques, civiles
et militaires. On remarquait M. le Doyen,
MM. les curés des quatre paroisses de la
ville, M. le Colonel Coussement, comman
dant du 5e régimentdeligne, M. le L'-Colonel
baron de Coenens, M. le commandant du
dépôt des Cuirassiers, M. Baudoux, Ll-
Colonel commandant d'armes, M. le L'-
Colonel Fétis, plusieurs officiers, notam
ment du régiment des Lanciers, tous en
grand uniforme, M. le représentant De-
haerne, M. Yanden Peereboom, président
de la chambre de commerce, divers ma
gistrats et membres du barreau, M. le
docteur Malou, chanoine et professeur
l'université de Louvain. M. Boone, direc
teur du grand séminaire Bruges, M.
Malou, banquier, père du ministre, beau
coup de membres du clergé de la ville et
du dehors, un grand nombre de daines,
des notabilités du commerce et de l'indus
trie, et beaucoup d'autres personnes de
distinction. Des étudiants de l'université
catholique étaient aussi venus par leur
présence témoigner leurs sympathies
l'institution. D'un côté, les jeunes gens
du collège étaient rangés en ordre de
l'autre et derrière eux, se trouvait une
affluence extraordinaire de monde. Rare
ment on avait vu les Halles encombrées
d'une foule si considérable. Les pompiers
de service gardaient le passage libre. A
trois heures précises, la musique urbaine
ouvrait la cérémonie. Divers morceaux de
déclamation et de chant furent exécuté»
par les élèves avec âme et précision. Les
chants d'ensemble communiquaient l'en
thousiasme tout l'auditoire. La pièce du
Colin-Maillard, jouée par quelques huma
nistes, fut rendue avec une diction toute
française et une parfaite intelligence des
rôles.
A l'hilarité du jeu comique succéda le
saisissant spectacle de la proclamation des
vainqueurs; la délivrance des précieuses
couronnes qui viennent ombrager si dou
cement de leurs lauriers de jeunes fronts,
justement fiers d'une année entière de tra
vaux, de combats et de succès. Un silence
absolu s'étaitspontanément: établi l'anxiété
des élèves trahissait l'émulation qui les
anime tous. Les dignitaires ecclésiastiques
et civils, MM. les officiers supérieurs ainsi
que M. le docteur Malou qui présidait
l'assemblée comme délégué de S. G. l'évè-
que de Bruges, montèrent l'estrade, et
s'y placèrent en demi cercle sur les
sièges qui leur étaient destinés. Le théâ
tre offrait un coup d'œil imposant. On
voyait avec peine la Régence se manquer
elle-même par son absence.
A la distribution des programmes des
prix l'empressement des parents, des
jeunes gens et des autres assistants était
tel, qu'il fallut toute la présence d'esprit
des distributeurs pour prévenir des acci
dents. A mesure que M. le principal pour
suivait haute voix la nomenclature des
lauréats, avec des intervalles de musique
et d'applaudissements, l'intérêt paraissait
grandir, et les distinctions obtenues par
quelques élèves dans des branches très
nombreuses, excitaient un murmure ap
probateur. La séance s'est terminée par
des adieux pleins de nobles idées, de tact
et de sentiment d'un élève de Rhétorique,
M. Napoléon Meersseman.
Le soir, toutes les rues étaient couvertes
de promeneurs pour voir l'illumination,
qui était vraiment brillante. On eut dit une
illumination générale. A toutes les fenê
tres, il semblait écrit en lettres de feu qu'à
près la Régence seule n'est pas yproise.
On s'abonne Yprrs, Grand'-
Place, S4, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Boyaume.
PRIX DE l.'tROWEnCVT,
par trimestre,
Pour Yprtsfr. 4
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Prix d'un numéro.
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
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4> centimes par
clames, S S eentimi
mes la
e. Les ré>
la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
DISTRIBUTION DES PRIX
au collège épiscopal d'y'pres,
Voici les noms de ceux qui se sout le plus
distingue's dans les humanités
Rhétorique: M. Clément Decoenede Re-
ninghe: 5 prix, parmi lesquels ceux d'txccllence,
et des Littératures grecque et flamande. M. De
coene a en outre remporté les premiers prix de
Catéchisme philosophique, d'Astronomieet du
cours supérieur de MathématiquesM Napoléon
Meersseman prix d'Amplication française et
d'Histoire; prix d'Astronomie partagé avec l'é
lève précédent.