gourmanderl'échevin d'avoir proposé dans
une séance secrète du conseil communal
la fusion des deux collèges. Les seize raille
francs environ que coûtent les boursiers
et les quelques autres élèves du Collège
communal, sont effectivement de nature
faire réfléchir ceux qui ont prêté serment
de veiller aux intérêts de la ville, quand
on considère
1° La cherté prochaine des vivres et les
besoins du pauvre;
2°Quele Collège communal est repoussé
pour des motifs graves par l'autorité ecclé
siastique, et par les deux tiers des habi
tants, qui se cotisent pour entretenir un
autre Collège, et y procurer leurs en
fants les bienfaits d'une éducation sérieuse
et chrétienne;
3° Que la moitié de l'autre tiers des ha
bitants n'envoie ses enfants au collège libé
ral qu'à contre-cœur, comme dépendant
de la Régence ou des gros bonnets du
parti.
Quoi qu'il en soitet quoi que M. Vanden
Peereboom fasse, il ne sera jamais fran
chement l'enfant gâté des ultras. Au milieu
des plus courtoises courbettes, la cloche de
S'Acheuil leur tintera toujours l'oreille.
Un accident qui aurait pu avoir des sui
tes fâcheuses est arrivé Dimanche près de
la porte de Bailleul, entre le dernier pont
et le faubourg de Kruysstraet. Un domes
tique de M. Mazeman de Couthove, con
seiller provincial, cheminait seul au trot
avec un cabriolet, se rendant au château
du Couthof. Le cheval s'effrayant des cris
de deux gamins, se dévoya; et comme la
voiture coloyait le fossé de fort près, elle
y versa. Heureusement le domestique qui
s'était élancé d'un bond hardi sur la ronte,
ne se fit aucun mal. Le cheval entraîné
par la chûte de la voiture a eu peine
quelques légères contusions.
i
On ne pense pas que la famille royale
puisse se rendre Ostende cette saison-ci.
Dans son audience du 23 août, la
cour d'assises de la Flandre occidentale a
déclaré Van Temsche coupable de l'em
poisonnement de sa femme, et l'a condam
né la peine de mort. L'exécution aura
lieu sur l'une des places publiques de
Bruges.
On écrit d'Ostende, le 24 août:
Avant-hier, jeudi, on a expédié Bruges
eu vigilante et sous bonne escorte, le
nommé Henri Demarest, assassin de son
épouse Nathalie Verbrugghe. On le dit
en aveu sur tous les points.
Uu traité d'extradition réciproque
vient d'être conclu entre la France et la
Prusse.
Un prélat français, l'évêque de Châ-
lonsa passé les premiers jours de cette
semaine Tournai. Il est descendu chez
les jésuites dont il est un des plus chauds
partisans.
On écrit de Namur, 23 août L'heu
reux retour des beaux jours a dissipé les
craintes que l'on avait conçues sur le sort
de la récolle. On se figure sans peine avec
quelle ardeur le temps favorable est mis
profit. Quelques heures peine sont don
nées au sommeil. Nos cultivateurs sont
aussi encouragés par la certitude d'une
moisson qui paraît magnifique. Des nou
velles du canton de Dbuy parlent d'une
véritable abondance. Ce matin on a com
mencé couper des avoines dans la plaine
de Beez.
On nous écrit d'Anvers: Vendredi
dernier, une intéressante solennité a eu
lieu Anvers. C'était le jour fixé pour la
réception de M. Lodewyckx, d'Anvers,
couronné premier de philosophie au Petit
Séminaire de Malines. A trois heures et
demie, le bourdon de la cathédrale annon
ça que le cortège se dirigeait vers la basi
lique. Le lauréat, décoré de la médaille
d'or, était accompagné de M. le doyen, de
M. le bourgmestre de la ville, et d'une dé-
putation des professeurs de Malines, et
précédé du clergé d'Anvers; il prit place
dans le grand chœur de l'église, où déjà
de nombreux condisciples et amis étaient
réunis.
Après les vêpres solennelles de l'oc
tave, M. le doyen déposa sa chape et,
offrant M. Lodewyckx, comme témoi
gnage d'affection et d'estime, une précieuse
médaille, il lui adressa une allocution tou
chante et chaleureuse, qui a ému tous les
assistants; aussitôt le Te Deum fut entonné,
et après la cérémonie, M. le doyen et M.
le bourgmestre, précédés de l'harmonie et
d'un immense cortège, reconduisirent le
lauréat sa demeure. La foule des spec
tateurs qui encombrait les rues et les croi
sées des maisons, était aussi compacte
qu'aux plus grandes solennités qu'Anvers
ait jamais célébrées. Tout le quartier où
est situé la demeure de M. Lodewyckx,
était pavoisé et le soiril y a eu illumination.
On écrit de Wervicq
Dimanche soir un festival des plus brillants a
eu lieu dans cette ville, qui sait faire des sacrifices
quand il s'agit d'encourager les arts et de satisfaire
les habitans.
Dix musiques étrangères ont pris part cette
On m'a vanté votre mérite et votre expérience. Voulez-
vous conduire Cadix, une goélette que j'ai frétée
Je suis toujours disposé me rendre utile. Quand par
lez-vous
Cette nuit même.
Cette nuit Mais la mer est mauvaise et le vent contraire.
M'importe mes affaires exigent que je quitte immédia
tement l'Angleterre. Consentez m'accompagnerje vous
paierai royalement.
Quoique tant de précipitation me parût suspecte, l'idée de
vous revoir et de grossir la somme que je vous rapportais me
détermina suivre le jeune liomme bord de sa goélette, qui
était eu panne un mille de la côte. Mous appareillâmes aussi
tôt que la barque qui nous avait ramenés fut suspendue aux
flancs du navire. Le vent était sud-ouest, et sautait par inter
valles. Mous naviguions au plus près; mais bientôt nous fûmes
obligés dâmener nos voiles latines pour bisser les voiles de for
tune et les huniers volants. Il fallut renoncer faire route et
fuir devant le temps sans direction précise. La bourrasque dura
le lendemain et nous désempara de notre mât de misaine pen
dant treize longs jours nous voguâmes au hasard, égal és dans
les Solitudes de l'Océan; enfin, le malin du quatorzième jour,
une terre s'oufiïit nos yeux, une terre verdoyante et fleurie;
des Oiseaux au brillaut plumage vinrent se percher sur nos
vergues et des animaux inconnus sortirent des bois pour nous
regarder. C'était le paradis terrestre, Pépita
Masham, notre capitaine, ordonna d'atterrir, et descendit le
premier dans la chaloupe; auprès de lui se tenait une femme
que je n'avais pas encore vue, car elle n'avait pas quitté sa
charmante soirée musicale; toutes ont mérité des
éloges.
La musique de Wervicq a ouvert la fête par une
ouverture dont l'exécution a prouvé que dans les
petites villes aussi on trouve des corps de musiques
qui méritent les applaudissemens des artistes. Les
musiques de Gheluwe, de Becelaere, de Messines,
d'Halluin, de Roncq, de Zillebeke, (la Hooge) ont
mérité des éloges. Roulers a exécuté des pièces de
grands compositeurs et l'exécution a satisfait le
nombreux auditoire. La douceur et l'harmonie de
la société d'Iseghem ont mérité les suffrages una
nimes des amateurs. Le sentiment qui se faisait
sentir dans l'exécution des pièces des fanfares de
Roubaix, a ravi tout le monde. Enfin la victorieuse
harmonie de la ville de Comines a convaincu tous
les auditeurs qu'elle peut jouir sans honte des
lauriers qu'elle vient de mériter si justement Elle
a exécuté des morceaux de première force; les solos
de clarinette, de petite flûte, de cornet et des
basses ont attiré des bravos répétés.
Honneur au directeur de cet excellent corps de
musique qui, sans contredit, mérite d'être placé
parmi les premières musiques du royaume
Je félicite les directeurs de cette belle fête
leurs efforts ont été couronnés des plus brillants
succès. Le bon goût avec lequel était confectionné
le théâtrel'illumination qui rehaussait la splen
deur des orneroens embellissant l'octogone, of
fraient le coup-d'œil le plus charmant.
Le bon ordre n'a cessé de régner pendant tonte
cette fête qui s'est terminéeminuit, par la dis
tribution des médailles d'honneur k toutes les so
ciétés qui étaient venues émbellir celte journée h
jamais mémorable pour les Wervicquois,
cabine dans la traversée. Elle était faible et pale; le ohagrin
et la fatigue l'accablaient un amour d'enfance, une inclina
tion contrariée, un mariage d'iutérét, un enlèvement, uu atten
tat contre la foi jurée... Hélas J les deux coupables l'ont cruel
lement expié; ils sonts morts, Pépita; ils n'ont échappé la
tempête que pour expirer sur cette plage déserte. La femme,
Anne Oorset a succombé la première Masham l'a suivie peu
de jours après, et tous deux reposent dans cette île lointaine.
Après leur avoir rendu les derniers devoirs, nous nous som
mes remis en mer un alïreux ouragan a jeté notre navire sur
les côtes d'Afrique. La moitié de l'équipage a été engloutie le
reste, se cramponnant aux débris, a pu gagner le rivage où Ise
Maures nous attendaient. Seul aujourdhui, je survis aux souf
frances de la captivité; Dieu semble m'avoir conservé pour
ne pas laisser inhabitée cette île dont je sais la roule. Il m'a
choisi pour la montrer mes compatriotes, pour agrandir par
une nouvelle conquête les possessions portugaises, pour accroî
tre les richesses de ma patrie, et m'assurer moi-même, avec
une position brillante, une impérissable renommée.
Juan Moralez prononça ces derniers mots avec enthousiasme,
et sa femme, qui avait d'abord songé le retenir, le vit déjà
commandant d'une caravelle, et découvrant, comme Marc
Paul, une nouvelle île de de Cipango.
J'approuve tes projets, dit-elle, quoiqu'ils doivent nous
séparer encore. Ce sont ceux d'un bon patriote et d'un homme
d'honneur; mais est-tu bien sûr de la position qu'occupe cette
île inconuue
Si j'en suis sûr Prépondit Moralez en tirant un paéchemin
de son portefeuille; tiens, vois le plan que j'en ai tracé. Cette
pointe est le cap de Sagres, où nous nous trouvons présentement.
Au sud-est sont les oôtes des états barharesques. En les sui
vant, tu arrives l'embouchure d'une petite rivière, qu'on
appelle la Muleya; je ne la connais que trop, car c'est lâ que
ces damnés musulmans ont assailli notre goélette échouée. Eh
bien! presque en face, l'ouest, remarque ce cercle que j'ai
tracé: c'est mon île, l'île que nous avons reconnue. Suppose
maiuteuant que nous partions de Sagres, en gouvernant au sud-
ouest, nous tombons directement sur mou domaine.
Auparavant, reprit Pépita, il faut solliciter une audience
du Roi, ou plutôt de l'infant qui s'occupe plus particulière
ment des afliaires maritimes.
J'y ai songé, et je vais employer cette journée rédiger
une pétition. Vite, donne-moi mon éoritoire, je me sens
d'inspiration.
Moralez employa plus d'une semaine composer et recopier
une requete circonstanciée; puis il se présenta aux portes du
château de Ternaubal, et demanda être introduit près de
l'infant.
Impossible, mon brave, répondit l'officier de garde; im
portuné par la foule des solliciteurs, don don Henri a pris le
parti de les congédier tous
Ne peut-on du moins lui somettre une pétition?
Non; il a formellement déclaré qu'il u'en recevrait au
cune. 11 est alité depuis quelque temps c'est ses travauxses
études que les médeci us attribuent sa maladie et le repos le
plus absolu lui est prescrit.
A qui doue duis-je m'adresser
A Sa Majesté dou Juan, en son palais royal de Lisbonne.
(Pour être continut.)