N° 2913.
29me annce.
7PB.ES, 5 Septembre.
LA DÉCOUVERTE DE MADÈRE.
II est malheureusement présent de la
dernière évidence que la récolte de pom
mes de terre d'hiver sera presque nulle.
Pour parer autant que faire se peut cette
calamité, nous devons recourir tous les
moyens, et accueillir toutes les idées ten
dant vers ce but. On nous en communique
une qui, ce semble, serait d'une utilité ré
elle, si elle pouvait se réaliser.
Il paraît qu'en Irlandela récolte est
abondante et de bonne qualité. Par les
agents consulaires que le Gouvernement
entretient dans ce pays, il serait possible
dans un délai fort court d'obtenir tous les
renseignements désirables, et par là de sa
voir peu près quel prix reviendraient
les pommes de terre achetées là rendues
ici. Que l'on organise une association: que
toute personne ayant quelque prévoyance,
et quelques égards pour les besoins pro
chains du pauvre, s'engage prendre une
certaine quantité de sacs de ces tubercules,
pour les revendre au prix de revient
aux ouvriers, aux petits locataires, aux
petits cultivateurs, et en général aux
classes souffrantes de la population. Que
l'on envoie sur les lieux acheter pour l'as
sociation. Mais tout doit se faire avant que
la spéculation ne se soit emparée des mar
chés, et comme un moyen de combattre
la hausse factice qu'on ne manquera pas
de créer, si la soif du gain a le champ
libre.
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, S*) vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX DE L'ABONNEMENT,
par trimestre,
Pour Ypresfr.
Pour les autres localités
Prix d'un numéro.
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES INSERTIONS.
IV centimes par ligue. Les ré
clames, SA centimes la ligne.
REYIIE POLITIQUE.
Quatre évêchés nouveaux vont être institués
dans les provinces orientales de la Chine, et deux
de ces sièges seront occupés par des prêtres français
qui résident en ce moment dans le pays. La France
a oflert au Saint-Siège de concourir l'érection de
nouvelles églises daDS les quatre villes où, d'après
le nouveau traité, l'exercice public du culte ca
tholique est autorisé.
Les nouvelles de la Terre de Van Diemen vont
jusqu'à la fin d'avril elles confirment les premiers
renseignements qui nous étaient parvenus sur l'état
d'anarchie de la Nouvelle Zélapde. Un navire était
arrivé h Hobart-Townavec une demande de
renforts militaires. S'il n'en obtient pas les Néo-
Zélandais accablerontdit-onles colons. Sir
Eardley Wilmol s'est venu dans la nécessité de
répondre par un refus, car la nature toute particu
lière de la population de la Terre de Van Diemen,
exige tout ce que l'île contient de troupes. Toute
fois, le fils de sir Eardley, le lieutenant Wilmot,
de l'artillerie royale, s'est embarqué pour Auck
land, ou il commandera divers détachements d'ar
tillerie partis de Sydney pour cette dernière ville.
M. Tuckett, l'un des inspecteurs envoyés par la
compagnie Néo-Zélandaise, et d'autres personnes
sont arrivés Hobart-Town, fort heureux d'avoir
pu échapper, la vie sauve, dit le Morning-Posl.
On a reçu par voie de Constantinople des nou
velles d'Erzerorum jusqu'au i août. Quelques pro
vinces de l'Arménie turque se sont soulevée h
l'occasion d'un Douvel impôt dont elles ont été
chronique portugaise.
(Suite et fin.)
Nunez d'Alvadro courut au rivage de la mer,sauta dans une
barque, se rendit bord de la caravelle, el donna Tordre aux
matelots de se tenir prêts A mettre la voile. Comme il reve
nait Ternaubal, un page lui apporta une lettre de don Henri
C'est ma commission! s'écria Nunez avec joie maintenant
le gain de ma cause est assuré! j'ai réparé l'erreur du hasard;
c'est moi que reviendra la gloire qu'un misérable allait usurper.
11 retourna bord pour réitérer ses instructions; puis il
s'empressa de regagner la salle du fe.stin, où la royale famille
était déjà assise. Autour de la table circulaient en grand nom
bre des habitants de Sagres et les villes environnantes, admis
contempler leurs souverains, selon la coutume observée dans
les banquets d'apparat. La multitude s'écoula un peu avant le
dessert alors Juan 1er lit approcher Nunez, et le félicita sUr
la découverte réservée son courage.
Mou intention, ajouta-t-il,est d'assister au départ de votre
caravelle, et, pour être levés avant l'aurore, nous allons uous
retirer dans nos appartements.
Ils sout situés, dit l'Infant, dans l'aile opposée deTernau-
bal; permettez, mon père, que je vous y conduise.
Tous les convives se levèrent et descendirent le grand esca
lier. Don Henri, qui marchait le premier, s'arrêta brusquement
en apercevant un homme endormi sous l'hélice que formaient
les degrés, et Nuiiez d'Alvadro fut frappé d'étonueineat et de
frappées par le firman du Sultan. Le pachalick de
Vau et la province de Tschildir, qui s'étend depuis
la province russe de Kars a la rivière de Tcho-
vouksou, et qui compte une quinzaine de beylicks,
ont chassé les caïmokams turcs, et ont appelé
parmi eux des Kurdes. Un chef des Hamdi-Bey,
de la tribu des Lazes, peuplade très-guerrière, et
sur laquelle la Turquie n'exerce qu'une autorité
contestées'est mis h la tête de quelques milliers
de révoltés, et s'est porté sur la ville de Kars dans
l'intention de s'en emparer. Sami-Pacha, gouver
neur d'Erzeroumqui a voulu d'abord que des
voies de douceur et de persuasion amener les ré
voltés a la soumission, apprenant la marche de
Hamdy-Beya envoyé Bahri-Pacha sou lieute
nant, au secours de Kars, qui est une grande ville
et une place importante de l'Arménie ottomane,
sur la frontière de l'Arménie russe.
L'empereur de Russie voulant recompenser le
comte Woronzoff des brillants faits d'armes qu'il
a accomplis dans le Caucase, vient de l'élever, lui
et sa descendance, h la dignité de prince.
POMMES DE TERRE.
terreur en reconnaissant Juan Moralez. H était paisiblement
étendu comme un buveur dompté par des libations abondautes;
il respirait avec peine, mais sa figure empourprée ne décelait
aucune émotion.
Quel est cet homme? demanda le Roi.
Sans doute quelque misérable ivrogne, dit Nunez. Voulez-
vous que je le fasse emporter hors du château?
Non, seuor, dit l'infant; qu'ou le reveille, et je l'in
terrogerai.
Plu sieurs des assistants s'approchèrent de Juan Moralez, et le
secouèrent rudement diverses reprises sans réussir l'éveiller.
Prince, dit le médecin qui accompaguait toujours le Roi,
cet homme n'est pas ivre; seulement il a pris une forte d'osé
d'opium; mais je sais le moyen de le tirer de sa léthargie.
-Occupez-vous en tout de suite, reprit don Henri.
Le médecin se retira pour préparer uu antidote dont il te
nait la recette des Arabes, et qui consistait simplement eu une
forte infusion de grains de café. Cepeudant l'un des domesti
ques de Ternaubal dit l'infant:
Prince, je connais cet homme; il s'appelle Juan Moralez,
pilote lamaueur de son métier, et surnommé Vhomme de
Madère. Pendant voire maladie, il s'est maintes fois présentés
aux portes du château, préteudaul qu'il avait une requête im
portante vous soumettre et qu'il savait la route d'une île in
connue, où il avait abordé avec un Anglais nommé Masham.
Oue signifie cela? demanda l'infant en se tournant vers
Nunez d'Alvadro.
r- Mon prince, je ne sais, balbutia celui-ci cet homme était
peut-être un matelo de notre équipage.
Le docteur revint pendant ce colloque, el fit boire sa liqueur
Un grand nombre d'élèves des Collèges de Me-
nin, de Courtrai, de Roulers, etc., s'étaient donné
rendez-vous hier a Gheluwe a un tir h la perche.
Quelques professeurs des divers établissements as
sistaient k cette récréation. La gaîté la plus expan-
sive n'a cessé de reguer.
Mr D'Hofscbmit, ministre des travaux publics
Juan Moralez, qui ne tarda pas ouvrir les yeux. L'infant
lui adressa la parole, et le pilote loi raconta fidèlement ce qui
s'était passé.
J'attendais le seigneur de Nunez, dit-il en terminant un
domestique maure est venu m'apporter des vivres et du vin,
puis il m'a laissé seul altéré par la chaleur du jour, j'ai vidé
complètement le flacon que le Maure m'avait servi. En peu
d'instants, ma vue s'est obscurcie j'ai senti le sang me monter
au cerveau; mon visage s'est couvert d'une sueur aboudaute.
Étourdi, hors de moi, sentant le besoin de marcher et de res
pirer, j'ai ouvert la porte, je me suis précipité dans le corridor,
mais bientôt mon vertige s'est accru ma tête est devenue pe
sante, et je suis tombé, sans connaissance la place où vous
m'avez trouvé.
Ainsi, dit l'infant, Nunez s'est présenté vous comme
mon messager
Oui, mon prince, et je lui ai remis la pétition dont voic i
le double, avec les cartes que j'avais tracées, et dont je porte
également sur moi une copie.
Remettez-moi ces pièces. Je présume seuor Moralez, que
vous avez été victime d'un odieux abus de oonfiance; mais
vous en serez amplement dédommagé. Vous coucherez ce soir
au château, je vais envoyer deux de mes gardes pour rassurer
votre famille, et demain nous éclaircirons votre affaire.
doue est Nunez d'Alvadro?
Voyant son complot découvert, Nunez avait profité de la
confusion causée par cet incident pour disparaître. Don Hemi
ordonna qu'on cherchât le fugitif Le gardien des portes vint
annoncer que Nunez n'était plus Ternaubal, et qu'il était
sorti cheval, avec s jn esclave Ben-Hamed.