JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° 2916. 29me année Une somme de 1,500 francs a été volée avant-hier chez M. l'avocat de Beaucourt, rue d'Elverdinghe. Le crime a été perpétré de nuit cependant on n'a remarqué au cune trace d'effraction. La clé du secré taire était déposée sur la tablette de la fe nêtre, ce qui a facilité l'ouverture du meu ble. A coté des espèces enlevées se trou vaient encore des fonds, qui ont été laissés intacts. On se perd en conjectures sur le point de savoir qui peut être l'auteur de ce méfait. On parle d'un autre vol d'effets de mé nage qui aurait été commis Zonnebeke en plein jour, pendant que les gens de la maisonétaientallés travailler aux champs. Il y a lieu de croire que tous les auteurs du vol de .Voormezeele sont sous la main delà justice. Six et Devolder continuent roder sans qu'on parvienne se saisir de leur personne. Ne serait-ce pas le cas de firomettre des récompenses ceux qui les ivreraient de gré ou de force entre les mains des autorités? On mande de Roulers que dans la nuit de dimanche un vol avec effraction a été commis dans la maison du sieur Duloict. Une somme de 70 francs, une chaîne en or, une croix en diamants et plusieurs autres bijoux ont été enlevés. Les recher ches de la police n'ont eu aucun succès. UN DAUPHIN DE FRANCE. On écrit de Blankenberghe, 2 sep tembre: Des voleurs se sont introduit hier pendant la nuit dans l'église d'Uyikerke, et ont enlevé une vingtaine de francs. Les malfaiteurs ont pénétré dans la sacristie, ils se sont servis d'un cpulre de charrue qu'ils avaieut enlevé d'une ferme située un demi quart de lieue du village. Uu déplorable malheur, causé encore par l'imprudence des parents, est arrivé samedi Tournai. Une petite file de qua tre ans que sa mère ayait laissée seule dans la chambre, a eu presque tout le corps brûlé en tombant dans un grand pot d'eau bouillante. Malgré les secours les plus prompts, l'enfant est morte le lende main en proie d'horribles souffrances. On écrit de Gand, le 2 septembre: On nous assure qu'une espèce de cholé- rine règne dans notre ville. Jamais cette époque de l'année on n'a vu tant de per sonnes effectées de maux de ventre et de coliques effrayantes,surléut parmi la classe nécessiteuse. A en juger parles symptômes diagnostiques de la maladie régnante, il est présumer que la mauvaise qualité des pommes de terre pourrait être la cause efficiente de ces nombreuses indispositions. 11 serait donc urgent, croyons-nous, que la police prit des mesures afin que les co mestibles vendus au marché possèdent les qualités requises pour être livrés la con sommation. Le Messager de Gand publie quelques notes qui lui sont communiquées sur la maladie des pommes de terre. Il est dit, dans ces notes, qu'en 1781 le même fléau vint sévir dans les environs d'Aodenaerde avec une telle intensité que la Chàtellenie s'empressa d'ouvrir un concours et de pro mettre un prix au meilleur mémoire. Ce prix fut adjugé au docteur Van Baveghem de Baesrodequi insistait conseiller (dans le but de garantir au moins les ré coltes prochainesc'est-à-dire celles de l'annéequi devait suivre) que la Chàtellenie fit venir des tubercules et des graines qui fussent sains, soit qu'elle les envoyât cher cher en Allemagne ou en Irlande ou en d'autres pays où le Solanum edule n'avait pas été attaqué, soit aux Étals de la Virginie ou de la Pensylvanie, d'où le tubercule nous est venu. Il paraît que la Chàtellenie a suivi ce conseil et qu'elle s'en est bien trouvée, puisque l'année suivante sa récolte a été saine et abondante. M. Joseph Lenaerts, de Maestricbt, élève de l'Université de Louvain, a subi avec grande distinction sou examen de can didature en droit. M. Charles Simons, élève de l'Université de Louvain, fils de M. Simons, membre de la Chambre des Représentants, a subi avec la plus grande distinction son examen de candidature en droit. M. Charles Sainctelelte,de Mons, élève de l'Université de Louvaiu, a subi avec la plus grande distinction son examen de can didature en droit. On s'abonne Ypres, Grand'- Place, *4, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Boyaume. pbh de lhbo%xemext, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 4SD Prix d'un numéro. u Tout ce qui roncerne la rédac tion doit être adressé Éditeur Ypres. Le Propagateur paraît le SAMEDI et l« MRBCHBDI de chaque semaine. -— PRIX DR» IIVSEDTMWS. I» centimes par ligue. Les ré clames, as centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. 7PB.3S 6 Septembre. i wmmm* Sous ce titre, le recueil hebdomadaire VIllustration, publie ^ujourdbui sur le préteudu fils de ï.ouis XVI, dont nous avons annoncé la mort il y a quelques jours, des détails qui nous ont semblé assez intéressants pour les réproduire. VIllustration, après avoir discuté le plus ou le moins de certitude qui présente le fait, assez peu important du reste, de U mort du dauphin dans la prison du Temple, après avoir présenté les dires opposés des médecins qui procédèrent 1 autopsie de l'enfant, continue en ces termes: Quoi qu'il en soit, celte incertitude, ces contradictions expliquent l'apparition de ces nombreux prétendants venant réclamer devant la cour d'assises, la couronne de France. On en a fait le compte, et, depuis Mathurin Bruno, leur nombre s'est élevé jusqu'à quatorze ou quinze. Parmi eux, Naundorf, qui vient de mourir en Hollande, fut un des plus célèbres; il cul des partisans dévoués et nombreux. C'est le récit de sa vie, de 183 a iS36, pendant son séjour Paris que nous voulons publier aujourd'hui. Dans les premiers jours du mois de mai (83i, vers la fin d'une journée dont la chaleur avait été étouft'autc, un homme dont la chaleur avait été étouffante, un homme paraissant âgé de 48 ans peu près, couvert de poussière accablé de fatigue, A l'air noble et fier cependant, et portant la tête haute et pour ainsi dire renversée en arrière, venait d'entrer Paris par la banière d'Italie; il suivait d'un pas ferme le boulevaid de l'Hôpital, et s'engagea bientôt sur le pont d'Austerlitz, qu'il traversa d'un bout l'autre mais, arrivé l'extrémité, 1 iu- valide de service courut après lui, et lui demanda la rétribution exigée. L'mconuu lui fit signe qu'il ne comprenait pas le fran- çais; l'invalide répondit par gestes; il tira un rou de sa pochu et compléta facilement sa démonstration. L'embarras de l'étranger devint visible; un profond soupir s'échappa de sa poitrine; enfin après une lougue hésitation, il prit dans la poche de son habit un mouchoir de fiue batiste, le jeta son interlocuteur, et se mil courir dans la direction du boulevard Bourdon. Bientôt il était arrivé la place de la Bastille qu'il traversa, et ou put le voir s'enfoucer dans la rue de la Roquet te, Quelques instants après, l'étranger entrait dans le cimeliere du père La Cbaise, peu de moments avant la fermeture des portes, et il se perdait au milieu des ifs et des cyprès. Le soir, couché près d'une dalle de marbre, il échappait la visite des gardiens. Cet ainsi qu'il passa sa première uuit au milieu des tombeaux. Le lendemain, le malheureux, épuisé par la fatigue et par la faim, était encore étendu sur la terre quand un proiueueur s'approcha de lui, eut pitié de sa misère, lui procura quelques aliments et le conduisit rue Richer, 16, chez madame la com tesse de R«.. dont la générosité et la charité lui étaient connues. Cet homme, c'était Nuundorf, la dame généreuse et respec tueuse chez laquelle le hasard l'avait Conduit, c'était l'acieuue femme de chambre du fils de Louis XVI. Ou demanda l'in connu qui il était il répondit eu allemand Je suis Charles Louis, duc de Normandie, fils de Louis XVI et de Marie Antoinette. Mme de II... avait conservé uu attachement religieux pour ses anciens maîtres, dont elle avait partagé les infortunes; elle perdit connaissance cette réponse inattendue» Ouaad elle revint elle, ses y< ux se tixéreut profondément sur l'étranger et elle «'écria: Oh! mou Dieu, c'est tout le por trait de sa malheuieuse mère. La bonne Mmc de R... était moitié couvaiucue elle avait conservée uu habit que le dauphin avait porté Versailles c'était un petit frac d'enfant, en drap bleu, avec dea boutons de métal. Elle alla le chercher: Mon habit, s'écria ISaun- dorf. La convieliou de M"" de R... deviut complète elle serait montée sur l'échafaud, elle aurait subi le martyre saus réuier la foi. Naundorf fut donc iustallé chez son ancienne femme de chambre. Je laisse penser si le dis de 1-oui» X\ I fut fété: la maison de madame de R... fut la sienne. Madame de R... supplia le prince (o'est le seul nom qu'il fût permis de donner l'inconnu) d'accepter les déhris de sa fortune, il eut la loyauté ou l'esprit de refuser, et se borna demander uu tailleur qui l'équipa de la tête aux pieds. Sous oe nouveau costume, les traits naturellement nobles et fiers de l'inconnu se dévelopjiei'eut il prit une pose et des gestes véritablement empreints d'une dignité royale; on lui fit la surprise d'attacher uu immense crachat sur le revers de sou habit. Bientôt Madame de R... de l'illustre revenant ses amis. Quelques vieux royalistes s'émurent. M. S de L... voulut voir le rejetou si miraculeusement sauvé de ses anciens maîtres, et il ue tarda pas proclamer le miracle il proposa de partir pour Prague. L'horison politique se dora ses yeux des plus douces illusions, lai révolution de juillet ne lui appa rut plus comme une justice du ciel. La France avait chassé des maîtres illégitimes; ruais elle devait s'incliner devant l'inno cente victime du Temple, qui ne lui avait jamais fait aucun mal. Le roi Louis-Philippe serait heureux de ceUe circonstance

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 1