water: La congrégation, c'est-à-dire tous
les paroissiens en masse, ont refusé de se
rendre au temple protestant, et ils ont en
voyé, par le ministère de leur curé pro
testant, une pétition I evêque catholique
de l'endroit, pour qu'il daigne leur envoyer
un prêtre qui les instruise dans la religion
catholique romaine. L'évêque leur a ac
cordé leur demande, et leur a envoyé un
prêtre qui dit la messe dans une chambre
jusqu'à ce qu'ils aient trouvés des moyens
pour bâtir une chapelle. Il y a un autre
curé protestant qui a écrit au président de
l'institut catholique pour le prier de lui
procurer an prêtre; et il promet de le re
cevoir-en véritable frère, et il assure qu'il
fera une très-riche moisson de conver
sions; et que, quant lui même, il est par
faitement convaincu de la vérité de la
religion catholique.
M'et M"" Ward feront l'abjuration des
erreurs du protestantisme4e& du mois de
Septembre.
La mê<me lettre parle encore de trois
autres familles d'importance qui se sont
converties depuis peu ou qui sont sur le
point de le faire. Que Dieu veuille répan
dre ses ■bénédictions sur ce pays autrefois
éminemment religieux, et qui gémit main
tenant depuis trois siècles dans les plus
épaisses ténèbres de l'ignorance!
C'est le 9 qu'a -eu +teu l'adjudication
des 'chemins de fer du Nord. Le résultat,
en ce qui concerne la ligne principale,
était prévu d'avance, par suite de la fu
sion des cinqcompagniesconcurrentes. La
compagnie Rothschild a été déclarée ad
judicataire pour une durée de concession
de trente-huit ans, trois ans de moins que
le maximum auquel la loi autorisait le mi
nistre concéder cette ligne.
Quant la ligne de Fampoux Haze-
brouck, la CompagnieRothschild a échoué;
celte ligne a été concédée, pour le terme
de 37 ans et 316 jours, la Compagnie
O'iNeil, la seule qui se présentât en con
currence avec la Compagnie générale.
Il reste concéder la ligne de Creil
Saint-Quentin, mais le jour de l'adjudica
tion n'est pas encore fixé.
Un convoi composé de douze wagons
et de la locomotive la Ville de Douai, est
parti dimanche de Lille pour Arras. Il a
porté dans cette ville tout le matériel né
cessaire l'exploitation provisoire de la
section. Le convoi était de retour le soir;
2
il avait effectué en 23 minutes le trajet de
Douai Lille.
On écrit de Fribourg, la date du
S septembre au Frankfurter Journal: Le
bruit court qu'on a tiré Meranen en
Tyrol deux coups de fusil sur le roi de
Wurtemberg; heureusement S. M. n'a
pas été atteinte.
La Gazette de Carlsruhe fait mention du
même bruit.
Le tribunal civil de l'arrondissement
de Gand vient de déclarer le sieur de
Meyer charpentier Gand, contrefacteur
de l'appareil de sauvetage dit le Sauveur,
inventé par le major Kessels; en consé
quence il a ordonné la confiscation de
l'appareU -contrefait oo du prix de la vente
en cas d'aliénation et a condamné le sieur
de Meyer des dommages-intérêts.
Un accident affreux vient de plonger
la ville d'Aulun dans la consternation.
Dimanche, après de brillantes courses, on
était arrivé lacoursedes haies,qui devait
terminer la journée. Le cheval que mon
tait M. Blumtn (Moïse) s'est abattu le
cheval monté par le marquis de Mac-
Mahon étant lancé fond de train, au mo
ment du saut de la barrière, s'est empêtré
dans les jambes du cheval renversé, et,
faisant un écart, il a été précipité sur la
corde. M. de Mac-Mahon, pris sous son
cheval, a été écrasé.
Une confusion inexprimable a suivi ce
déplorable malheur.
Ainsi, peu de jours de distance, l'ar
rondissement d'Aulun voit périr par suite
de chutes de cheval, ses deux plus hautes
notabilités: M. Schneider, son plus grand
industriel, et M. le marquis de Mac-Mahon,
un de ses plus riches propriétaires.
Une lettre d'Alexandrie du 20 août,
donne des détails sur une singulière-chasse,
dont celte ville vient d'être le théâtre.
Depuis hier, ou a commencé la chasse aux
chiens, ordonnée par le vice-roi. On saisit
ces animaux partout où l'on peut, et on
les conduit devant i'aga-pacha (chef de la
police), qui les paie 16 paras par pièce, au
nom du gouvernement. Ges chiens sont
destinés faire une expédition guerrière
contre les sangliers qui dévastent les
champs et coutre les loups-qui ravagent
les troupeaux dans plusieurs contrées de
l'Egypte. Environ six cents de ces vaillants
combattans oni été embarqués aujourd'hui
pour être transportés aux champs de ba-
taille. Ghacun de ses combattants reçoit
tous les jours la moitié de la ration ordi
naire du soldat égyptien; c'est là une si
tuation peu brillante, et leé pauvres ani
maux vont maigrir épouvantablement.
C'est l'aga-pacha qui dirigera cette expé
dition, mais par des aides-de-camp.
disposa partir.; on entendit-avancer sa voiture, déjà elle avait
descendu quelques marches; tout coupNauudoif se précipite
sur l'escalier, il arrête cavalièrement la dame par le bras..,
Ce nom, je le sais, lui dit-il.
Un sourire d'incrédulité effleura les lèvres de la comtesse.
Rentrez un instant, dit avec autorité le prétendant.
Madame rentra; on ferma les portes et on ouvrit les
oreilles.
«i Voyous, j'écoute, dit-elle, il est tard, dépêchez-vous, n
Alors le prince, avec tout le flegme allemand, articula quatre
syllabes dont la réunion produisit un mot qui n'était pas dans
le dictionnaire, mais qui traduisait très-clairement une idée
fort étrange Ce mot, nous regrettons de ne pouvoir le repro
duire ici; il est devenu un secret que Naundorf nous fit jurer
de conserver.
Cependant, la prononciation, un peu accentuée, il est vrai,
de ce mut, madame était tombée sur une chaise, elle suffo
quait, il fallut couper les lacets de sa robe, il fallut lui faire
respirer des sels; enfin après vingt minutes peu prés, elle
reprit connaissauce, plongea ses grands yeux fixés sur le pré
tendant, prit sa main qu'elle baisa, puis elle partit sans dire
un mot.
Le leudemain, Nauudorf reçut une lettre qui contenait un
h ou de i5o,ooo francs sur uu banquier; le soir, madame la
comtesse était partie pour l'Allemague; Nauudorf ne la
revit plus.
A la suite de ces divers incidents, Naundorf prit un aplomp
royal; il écrivit Madame la duchesse de Berry qu'il avait
découvert un moyeu de sauver la dynastie exilée et de rendre
eu même temps hommage la vérité si longtemps méconnue;
il s'agissait tout simplement d'un -mai iage solennellement cou-
tracté entre la princesse exilée et l'héritier légitime des rois de
France. Naundorf proposait donc sa main madame la duches
se de Berry, et il s'engageait adopter le duc de Bordeaux-et
le reconnaître pour le dauphiu de France; ou vit observer
au prétendant que madame de Berry avait épousé trois ans
auparavant M. de Luccliesi-Palli et qu'il avait lui-même uue
femme légitime au fond de l'Allemague. 11 répondit que
Napoléon avait bien divorcé pour épouser Marie-Louise, et il
euvoya M. le marquis de S*** chargé de ses pleins pouvoirs
porter sa lettre Madame.
Le plénipotentiaire revint, mais ne rapporta pas l'ombre
d'une réponse.
Naundorf s'adressa alors madame d'Angoulème.
Vous irez Prague, dit-il, l'uu de ses agents, vous ver
rez ma sœur, vous lui direz que j'existe et que je suis décidé
me faire reconnaître par elle vous lui direz que daus le voyage
Varenues elle était habillée en petit garçon, et moi eu petite
tille, et que je n'ai pas oublié les faux noms que nous prîmes
l'un et l'autre pendant le trajet; et que je suis prêt lui faire
connaître ces noms; vous ajouterez qu'au Temple la Heine
notre mère et Madame royale notre tante écrivirent quelques
ligues sur un papier, que ce papier fut coupé en feston par le
milieu, qu'une moitié de celte picce lui fut donuée, et que
l'autre rue fut remise; que celle-ci ne m'a jamais quitté, que
je l'ai encore etque je suis toujours disposé opérer un rappro
chement et si tout cela ne suffit pas, vous ferez savoir
madame d'Auguulème que je porte un signe de naissance, un
pigeou bleu formé par uu bizarre assemblage de veiues et de
nerfs; qu'elle porte, elle, uu signe pareil sur la même partie
du corps, mais droite chez elle, et chez moi a gauche.
Le diplomate, porteur de ces étranges paroles, partit pour
bruxelles, 41 septembre. Les équi
pages de la cour sont arrivés hier Co-
bourg. Des dix-huit chevaux qui étaient
partis, sept seulement sont rentrés; les
autres ont péri dans l'incendie de Mei-
ningen.
Monsieur le rédacteur
Je viens de lire il y a quelques jours dans le
numéro de votre Journal du 3o août, un extrait
de la lettre que Mr Variez a publiée par l'organe
du Moniteur, sur la maladie des pommes de terre.
L'indication pratique que l'auleur fait dans
sa lettre, pourra peut-être paraître utile h un
certain nombre de personnes peu versées dans la
science; mais pour celui qui possède quelques no
tions scientifiques, ce raisounement devient tout h
fait illusoire,surtout quand on s'explique la théo
rie de l'opération que M. Variez fait subir aux
pommes de terre. Il est en effet vrai de dire que
l'auteur delà lettre n'admet aucune théorie, qu'il
avance même qu'il ne s'agit pas d'un fait théo
rique mais bien d'une opération pratique.
Or donc, comment l'aoteiir dans l'état actuel
de la science, peut-il admettre uneopération pra
tique sans en expliquer laihéorie? ou si M. Var
iez s'en est expliqué la théoriecomment a-t-il
pu concevoir qn'il serait possible de conserver les
pommes de terre après leur avoir fait subir une
torréfaction extérieure et une cuisson iotérienre.
Cest oe que je me suis demandé, Monsieur le Ré
dacteur, en lisant le passage de votre Journal du
3o août. C'est aussi -ce qui n'a fait admettre une
théorie que M. Variez a soin d'omettre, parce
qu'elle donne un résultat tout h fait opposé ce
qu'avance l'auteur et, pour preuve nous allons
tâcher de la démontrer h l'évidence.
J'ai mis 1 s onces de ponunes de terre dans un
Tour chauffé 65 dégrés après 20 minutes d'ex
position b cette température, elles ont été xélirées;
après quelques heures de refroidissement elles ont
été pesées de nouveau; j'ai remarqué que le
poids avait diminué de sept gros quarante grains
(environ une once) ce que j'attribue a Tévapo-
ration du suc propre de la ponnne de terre.
L'aspect extérieur présente les caractères énu-
mérés par M. Variez-; tuais en enlevant la couche
-brime, au liea d'être blanchescomme l'indique
l'auteur elles in'ont offert les caracières suivants
la circonférence a l'aspect d'une substance cornée,
demi transparenteayant la consistance d'empois
Prague il affirma avoir complélemeu t rempli sa délicate mis
sion, mais n'avoir-pu obtenir de-réponse.
Cependant les dépenses de Naundorf, ses démarches, les
visites trop fréquentes de ses partisans commençaient faire
quelque bruit. Ou sut que la police allait s'émouvoir le Roi
de France oourait risque-d'être jeté dans uue prison et traduit
devant une cour d'assises; il fallut le cacher on loua secrète
ment un hôtel rue SahltrGuillaume, 3$ dans le faubourg
Saint-Germain, et on ne donna la nouvelle adresse du prince
qu'à ses amis les plus dévoués; on leur livra en même temps
les signes de reconnaissance l'aide desquels il était possible
de parvenir dans l'intérieur de l'hôtel. Il fallait pour cela
porter des habits oouleur muraille et frapper d'uue certaine
façon la loge du concierge.
Le propriétaire de la maison, M. le comte de Lfut in
formé de ces précautions extraordinaires exigées pour être
introduit auprès de son locataire; il orut que Monseigneur de
Quélen, archevêque de Paris, redoutant un désastre pareil
celui qui avait détruit en deux heures sou palais archiépiscopal
et sa ville de Conflans, s était logé iucoguito dans ses apparte
ments. M. le comte de L.conçut des craintes fort vives pour
la solidité de sa maison, et il donna ordre son intendant de
le débarrasser de son vénéré, mais tiop dangereux locataire.
Quelques semaines après, la police s emparait de sa personne;
on le plaçait daus le ooupé d'une diligence, entre deux gen
darmes, et on le reconduisait la froutière.
C'est ainsi que quitta la France cet étrange personnage qui
avait su inspirer une telle confiauce des partisans, qu'au
jourd'hui même ils ne veulent pas croire sa mort, et qu'ils
s'attendent encore le voir liés-procliaiucment assis sur le
trône de ses pères.
(Illustration
I