JOURNAL DÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N» 2919. 29me année 7PB.3S, 24 Septembre. LE CHEMIN DE FER BAFRES. Dès que la Société anglaise qui a obtenu la concession de notre chemin de fer, eut formé le projet de l'exécuter, le conseil communal et la chambre de commerce s'adressèrent M. J. Malou, afin d'obtenir dans cette importante affaire ses conseils et son appui. Ce député reçut avec em pressement les délégués de l'autorité civile, dirigea leurs démarches, appuya leurs demandes, et travailla plus activement que personne obtenir la concession qui nous dotera d'un chemin de fer. Ces faits sont publics, et n'ont jamais été contestés. Mais voici que la Société concession naire s'avise de commencer les travaux entre Bruges et Courtrai. Aussitôt les ser vices rendus par notre représentant sont oubliés. Une feuille qui n'a pour armes que la déclamation et l'injure l'accuse publiquement de négliger les intérêts de la ville, et de trahir son mandat. Pendant qu'elle l'excitait la bienveillance par le sarcasme, et au zèle par l'ingratitude, ce représentant travaillait activement obte nir ce que tout le monde désire ici; il pressait les directeurs de la Société an glaise commencer les travaux sur toute la ligne, et favoriser sa patrie, en la dotant de la voie ferrée si non avant les autres villes, au moins simultanément avec elles. C'est ce que nous apprend une corres pondance, que nous recevons de Bruges, et que nous communiquons nos lecteurs. Depuis que la concession a été faite, le gouvernement ne peut imposer àla Société concessionnaire aucune condition oné reuse. Pourvu que la Société achève le chemin de fer de la Flandre centrale dans l'espace de trois ans elle satisfait rigou reusement son contrat. Elle pense tort, qu'il lui est plus avantageux de com mencer les travaux sur la ligne de Bruges; l'État ne peut la forcer les commencer sur la ligne d'âpres. Il peut seulement engager officiéusement les directeurs de la Société commencer simultanément les travaux sur toute la ligne, en leur prouvant que leurs intérêts bien entendus exigent qu'ils fassent ainsi. Le ministre des finances n'a pas négligé ce moyen, tandis que l'autorité commu nale se réposait sur autrui pour obtenir le résultat désiré. Le Progrès nous a appris lui-même, que l'autorité communale n'a eu jusqu'ici aucun rapport avec la Société concessionnaire ni avec les ingénieurs, ni avec les directeurs, et qu'elle n'a rien fait pour obtenir officieusement, ce qu'il était impossible d'exiger titre onéreux. Ce journal a donc eu mauvaise grâce attaquer le représentant, qui non seule ment a fait ce que l'autorité communale n'a pas fait en faveur de la ville, mais qui le faisait l'époque même où on lui repro chait, avec autant d'ingratitude que de maladresse, d'oublier sa ville natale. Mais laissons parler notre correspondant. iHonsicur lYôifettr, Lundi 3 heures a eu lieu la distribution des prix aux enfants des Ecoles Communales Gratuites. M' l'Echevin Van den Peereboom a prononcé un discours sur l'importance de l'Enseignement Primaire et ses progrès. On regrettait qu'il ne fut pas en langue flamande, comme la circonstance parais sait le réclamer. Beaucoup de personnes notables dans l'ordre ecclésiastiqueetcivil, assistaient la cérémonie. Le Conseil communal de la patriotique cité de Roulers ne reste jamais en défaut, quand il s'agit de prendre des mesures dans l'intérêt des classes souffrantes. Dans la séance du 8 Septembre, il a nommé une commission composée de dix-sept per sonnes au cœur généreux et compatissant, investie de la noble mission de procurer de l'argent et des denrées aux pauvres pen dant cet hiver, et de rémédier par tous les moyens possibles la disette de pommes de terre. Ce comité se mettra en rapport avec le bureau de bienfaisance, organisera une exposition d'objets d'art, mettra en loterie ceux que l'on voudra bien céder cet effet, et veillera ce que des quêtes aient lieu dans tous les estaminets, comme il est d'usage Bruxelles et en d'autres villes. Ces soins seront assurément d'une extrême utilité, et méritent de trouver de nombreux imitateurs. Un ouragan a causé des dommages con sidérables ces jours derniers au moulin du Mont rouge, commune de Westoutre. Le dégât est évalué plus de mille francs. Les agents de la force publique ne par venant pas s'emparer du nommé Devol- der, assassin de Duprez Becelaere, Je tribunal est sur le point de renvoyer son complice Vandamme devant les assises de Bruges, et d'informer contre Devolder par contumace. On pense généralement que ce coupable s'est sauvé en France. On écrit de Fumes que les auteurs du vol sacrilège perpétré l'an dernier dans une église de Furnes ont été découverts. Dans la nuit de samedi dimanche, un vol a été commis dans l'église de Beningbe; les voleurs se sont introduits par une fe nêtre au-dessus le confessionnal de Mr le Vicaire, qu'ils ont fracturée; ils ont enlève l'argent qui se trouvait dans les troncs, et fait des vains efforts pour s'introduire dans la sacristie avec une pièce de charrue dite coutre. Un arrêté royal du 18 septembre fixe au 28 octobre prochain les élections pour le renouvellement, par moitié des conseils On s'abonne Ypres, Grand'- Place, *4» vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABOKHEMEHT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4O# Pour les autres localités 45® Prix d'un numéro. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Il centimes par ligne. Les ré clames, >4 centimes la ligne. vérité et justice. Bruges le ai Septembre i845. On vous sert bien mal h' Ypres en attaquant tout propos la Société concessionnaire du chemin de fer central des Flandres, qui votre ville sera redevable de sa voie ferrée. Les directeurs de cette Société sont animés des meilleures intentions, et ne cherchent qu'à satisfaire les localités, qui bientôt auront contracté a leur égard les plus grandes obligations. Mais ils désirent qu'on les seconde, et qu'on s'abstienne surtout des plaintes puériles et des récriminations dont certains petits journaux sont prodigués. J'ai appris d'un membre de cette Société que vous pouvez être rassuré sur l'exécution de votre chemin de fer. Le ministre des travaux publics a vivement insisté sur l'activité des travaux et son collègue le ministre des finances, qui a eu il y a dix jours, un long entretien avec M. Chantrell, est parvenu le convaincre de l'avantage que le chemin de fer d'Ypres procurera la Société s'il est fait en même temps que celui de Bruges. Je sais de bonne part, que la Société a pris en quelque sorte l'engagement de pousser vivement les tra vaux sur toute la ligne. Comme cette circonstance intéresse vos lecteurs, je m'empresse de vous la communiquer. Agréez, Monsieur, etc.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 1