j\° 2922. 29me année. 7FR.BS, 4 Octobre. On répète souvent cette devise Cunion fait la force mais on ne songe guère sé rieusement aux moyens de la mettre en pratique. Il faut l'avouer, quelques tentatives se manifestent et demeurent impuissantes. Par le temps qui courtl'égoïsme est mal heureusement si intense qu'il envahit pres que tous les cœurs le fort ne veut plus tendre la main au faible, et le faible, obligé qu'il est de ne compter que sur lui- même, dédaigne l'appui du fort. En ma tière politique, l'union sont venues se substituer les coalitions ce n'est pas le dévouement fondé sur des convictions uni formes qui rapproche et réunit les hom mes, ce sont des partis opposés de vues et de sentiments qui se liguent pour assouvir leur ambition ou leur baine. Dans la vie privée, les hommes ne se recherchent pas, ils s'éloignent; on ne s'attire pas, on s'ex clut; les sociétés particulières constituent la création la plus antisociale qu'il soit possible d'imaginer, c'est une thèse que nous développerons l'un ou l'autre jour. Des exaltés, se criant libéraux, choisi rent, il y a quelques années, les loges ma çonniques pour centres de leur action fu ribonde; ils ne produisirent aucun effet par le motif que la confiance ne saurait être acquise des gens qui n'osent tra vailler qu'à l'ombre dans un siècle qui se distingue par la franchise et la publicité. On eut recours ensuite aux réunions jour nalières, ayant pour but ostensible les dis tractions de l'estaminet, et pour objet réel et principal, une agence politico-électorale cela devait indubitablement augmenter le nombre des partisans, car il est des per sonnes qui ne s'occupent en aucune façon d'affaires publiques et qui pourtant s'y trouvent pour fumer le cigarre ou jouer une partie quelconque. Cette espèce de succès enhardit les meneurs, ils rêvent une association libérale dont le réseau s'éten drait sur toutes les parcelles de la Belgique. Et le prétexte ces manœuvres, le croi rait-on, est l'organisation ecclésiastique. La hiérarchie religieuse sera attaquée par une hiérarchie irréligieuse, et si le triom phe reste celle-ci, les libéraux seront maîtres dans les élections politiques com 'Vnniiltl nrn nn T> me dans les élections administratives, dans les chambres comme dans les conseils communaux. Qu'y a-t-il, en effet, d'après leur dire, derrière ces prêtres, derrière ces Jésuites? Rien. L'opinion catholique n'a qu'une puissance factice, ôtes les prêtres et les Jésuites, et il n'y aura plus de catho liques. Allégation mensongère et insidieuse qui ne trompera que des aveugles. Le corps ecclésiastique ne puise, au contraire, sa force, toute morale du reste, que dans ces masses de citoyens sincèrement attachés lafoi de leurs pères, et désirant que l'ordre, la paix et la liberté régnent sur leur Patrie. Ces hommes n'emploient que les armes de la logique ils veulent convaincre et non imposer. Ils s'étudient eux et leurs adver saires, ils gagnent constamment des cœurs et ne les aliènent jamais ceux qui s'écar tent des plus simples règles de la justice ne peuvent convaincre personne et finis sent même par placer une infranchissable barrière entre eux et leurs anciens amis les plus dévoués, car ceux-ci se dérobent un joug qu'ils ne sauraient porter sans humiliation. Le jour des élections communales n'est pas loin de nous. Que les opinions mo dérées se concertent. Tout système d'ex clusion sera repoussé par nous; seulement nous essayerons de faire appeller aux fauteuils vides des administrateurs éclairés et fermes qui sachent mettre une opinion indépendante et raisonnée dans la balance de la discussion. LE PARTI LIBÉRAL. Nous avous dit vingt fois, que le parti libéral exagéré, ne constitue pas vraiment un parti, mais un assemblage d'individus dont les principes, les opinions, et les vœux différent tout autant entre eux, que de l'opinion modérée elle-même. Aujour d'hui le journal libéral de Louvain, et, ce qui est peut être plus étonnant, le Progrès d" Ypres lui même, est de notre avis. Il nous assure, que le parti libéral ne sait pas en core où il vani où il s arrêtera, que ses membres ne sacrifient ni leurs intérêts, ni leurs opinions, ni leurs rancunes person nelles pour le succès de leur parti; enfin que ce parti n'a ni unité, ni principes, ni marche constante. Jusqu'à présent, disent les journaux llULml 1 libéraux de Louvain et d'Ypres, nous sa vons parfaitement ce que nous ne voulons pas Il n'en est pas positivement de même de ce que nous voulons. A Liège par exemple, on ne veut pas toujours la même chose, que l'on désire Bruxelles. Les libéraux d'An vers, de Gand, ne sont pas entièrement d'accord avec ceux du Hainaut. A Liège n'avons nous pas vu deux manifestes, partis l'un et C autre du camp libéral et proclamant des nécessités différentes? A Bruxelles nous avons vu la Société de YAUiance publier un programme et exiger de ses candidats qu'ils y adhèrent mais ce programme est- il adopté par tous les libéraux?... Le parti libéral sait ce qu'il ne veut pas: il est toujours prêt critiquer, blâmer, diviser, renverser détruire; mais il ne sait pas ce qu'il veut: il n'a ni principes, ni but moral, ni but patriotique; il ne sait encore pourquoi il fait retentir tous les échos du pays de ses clameurs quotidien nes tous les débats politiques se bornent pour lui des questions de coterie, d'in térêt local, de personnes. Que M' Rogier ou Mr Yerhaegen devienne ministre, tout ira merveille en Belgique, et la patrie deviendra un pays de cocagne, dût-on en core acheter deux ou trois Britiscli-Queen, et nommer vingt inspecteurs des planta tions du chemin de fer 7,000 francs de traitement par an et par tête. Mais que Mr Nothomb, ou tel autre li béral, non approuvé par l'Alliance, arrive au ministère, toutes les lois, même celles qui empêcheraient le transit du bétail étranger, ou mettraient l'agriculture l'a bri de l'impôt sur le tabac, seront détes tables. Voilà en deux mots la politique du parti libéral. Nous l'avons dit vingt fois, main tenant les libéraux le reconnaissent eux- mêmes quand viendra le jour où nous nous entendrons aussi bien, sur les autres questions importantes, et où le parti li béral saura ce qu'il veut? Peut être alors toutes les querelles cesseront! Fasse le ciel que ce jour arrive bientôt Le Progrès et le Messager de Gand. Bazile-Progrès, qui chemine furetant tous les coins de la basse presse, lançant les ordures qu'il flaire par dessus le dos dans sa hotte, pour la jeter ensuite On s'abonne Apres, Grand'- Place, SJ, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. l'Hit de i.mbowiiuevt, par trimestre, Pour Ypresfr. Pour les autres localités Prix d'un numéroZO Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Vpres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IASERTIOVS. I centimes par ligue. Les ré clames, tS centimes la ligne. vérité et justice.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 1