FRANCE. Paris, 6 Octobre.
On lit dans Y Algérie Les nouvelles qui
nous parviennent de la frontière du Maroc
sont de la plus haute gravité.
Abd-el-Kader est enfin parvenu ren
trer dans le Tell la tête de nombreux
contingents fournis parlesBéni-Hassen
et autres tribus indépendantes de l'empire
du Maroc, fanatisées par les prédications
de l'ex-émir. Le temps du Ramadan, épo
que laquelle la guerre sainte est le plus
agréable Dieu, devait favoriser tous ses
projets.
On annonce que les tribus soumises
notre domination n'ont pas osé résister
l'invasion et que toutes se sont ralliés la
bannière du prince des croyants.
Le général Cavaignac, qui s'était porté
chez les Traras avec 1,300 baïonnettes, a
eu, de son côté, deux combats très-chauds
soutenir. Dans l'un de ces engagements,
uu chef de bataillon Zouave a été tué.
M. le Iieutenant-général de Lamoricière,
accompagné de son aide-de-camp et de ses
officiers d'ordonnance, s'estembarqué pour
Djemâ-Ghazaouat.
M. le lieutenant-général de Bar sup
pléera Alger le gouverneur-général par
intérim pour les affaires politiques et mili
taires.
M. le chef d'escadron Rivet, officier
d'ordonnance de M. le maréchal Bugeaud,
s'est embarqué pour la France le 30 sep
tembre. A cette date, l'escadre de M.
Parsuval-Dechènes était attendue Alger
d'un moment l'autre.
Le Roi, la Reine des Belges et leurs
enfants sont arrivée hier Saint-Cloud.
ANGLETERRE. Londres, 6 Octobre.
S. A. Saeid-Hillall-ben-Saeid, fils aîné de
l'iman de Mascateet héritier présomptif du
trône de cette principauté, est arrivé
Londres. Ce jeune prince vient visiter
l'Angleterre pour s'instruire sur notre
gouvernement et nos institutions et exa
miner personnellement nos travaux d'art
et de science, dans le but de les introduire
graduellement parmi ses sujets de l'Arabie
et de l'Afrique orientale. (Globe.)
ETATS ROMAINS.
On lit dans le Journal des Débats
Nous recevons aujourd'hui des lettres
d'Italie; elles nous donnent des détails
précis sur la dernière tentative d'insurrec
tion dans les États romains. Celte tenta
tive, ainsi que nous l'avons dit, a été opé
rée par des réfugiés italiens, auxquels
s'étaient joints seulement deux ou trois
réfugiés espagnols. Les insurgés ont pé
nétré isolément dans les légations par la
république de San-Marino et le grand
duché de Toscane, et y ont organisé un
vaste complot pour un soulèvemeut géné
ral du pays. A la tête du complot se trou
vait un réfugié piémontais, Ribotli, qui
après 1833 avait servi en Espagne avec le
grade de colonel, et s'était tixé depuis la
fin de la guerre civile Valence. Le gou
vernement pontifical avait connaissance
de son arrivée dans la Romagne, et avait
donné ordre d'opérer son arrestation
mais Ribotti avait échappé toutes les
fioursuites, et s'était caché dans la ville de
limini, où il a fait éclater l'insurrection.
C'est dans la nuit du 23 au 24 que les
bandes armées, ayant leur tête Ribotti
et un autre réfugié italien, le comte Pasi,
ont parcouru les quartiers de la ville en
proférant les cris de vive la Constitution,
ont fait fermer les portes, et ont pris pos
session de la ville avec une centaine de
leurs partisans.
La garnison, qui se composait de cinq
cents hommes d'infanterie et d'une batte
rie d'artillerie, a fait cause commune avec
eux. La troupe a conservé la cocarde pon
tificale; les chefs et les soldats ont déclaré
qu'ils voulaient rester fidèles au gouverne-
nement pontifical, pourvu qu'il accordât
une Constitution au pays. Un détachement
de quarante carabiniers, qui n'a pas voulu
se joindre aux insurgés, ainsi qu'un poste
de douaniers en dehors de la ville, ont été
désarmés; les soldats ont été emprisonnés.
Là ce sont bornés tous les efforts des in
surgés de Rimini; ils n'ont pas pris pos-
session du fort San-Léo ainsi qu'on l'avait
annoncé par erreur, d'après les premières
lettres de Milan.
La ville de Ravenue, qui est située
dix lieues de Rimini, a suivi son exemple;
elle a fait, dans la journée du 24, un sou
lèvement au nom de la Constitution; mais
le cardinal-légat, qui réside dans cette
ville, ayant sa disposition des troupes
pontificales et mille soldats suisses, avec
ae l'artillerie, a fait immédiatement atta
quer les insurgés. L'orce est restée aux
autorités et la tranquilité a été rétablie
dans la journée même.
A la première nouvelle de l'insurrec
tion de Riminile cardinal-légat de la
province qui réside Forti, a pris des me
sures énergiques, il a rassemblé des forces
considérables, et notamment des troupes
suisses, et les a dirigées dans la journée
du 26, avec de l'artillerie, contre la ville
de Rimini. Les insurgés qui avaient eu
déjà connaissance des événements de
Ravenne, se sont décidés quitter la ville
où ils croyaient ne pouvoir tenir. Aussi,
l'approche des troupes, après avoir déposé
leurs armes sur la place publique, ils se
sont enfuis, les uns dans les montagnes,
les autres sur les barques qui étaient
l'ancre dans le port. Pendant les trois
jours de leur domination dans la ville, les
insurgés ont montré une grande modéra
tion; ils ont respecté les propriétés et
même les armes et les insignes du gouver
nement pontifical; seulement, leur départ,
ils ont enlevé la caisse de la ville et la
caisse d'épargne, où ils n'ont trouvé que
très-peu d'argent. Aussitôt qu'ils eurent
abandonné la ville, les anciennes autorités
ont envoyé une députation au cardinal-
légat et au commandant en chef de la co
lonne venant de Forli, pour déclarer que
les habitants étaient restés spectateurs
passifs des événements, et pour implorer
la clémence du gouvernement pontifical.
Les bruits les plus absurdes ont été
répandus dans toute l'Italie. On nous écrit
de Vénise qu'on a fait circuler dans cette
ville la nouvelle que les bateaux vapeur
français venaient d'opérer un débarque
ment Civita Vecchia, et que les autorités,
dit-on, ont fait immédiatement armer un
grand nombre de chaloupes prêtes pren
dre la mer.
Quoique l'insurrection soit complète
ment avortée, il regne une grande fermen
tation dans^ les esprits on craint que les
insurgés n'organisent des guérillas dans
les montagnes. Le gouvernement du grand
duché de Toscane a fait prendre des dis
positions pour surveiller ses frontières.
Les gouvernemenlsdes autres états d'Italie
ont cru également devoir prendre des
mesures de précaution.
Il a tort de conclure que ce sont demotifs peu délicats qui
m'ont engagé me produire si piteusement; c'est uniquement
Je droit qu'à tout le monde de juger et critiquer tout écrit
devenu public qui a provoqué mes franches réflexions: On
peut en effet censurer les opinions d'un auteur tout en estimant
sa personne. Quand on se mêle d'écrire, s'imagine-t-il donc
qu'on ne trouve jamais des contradicteurs et
qu'étant seul couvert des traits de la satire
lui seul ait tout pouvoir de parler et d'écrire?
Et croit-il que les productions de son génie soient si parfaites
qu'en les lisant on n'ait qu'à incliner sans cesse la tête en
signe d'approbation
Qu'ai-je dit dans ma réponse son article? J'ai dit que si,
dans le moment actuel, il y avait encore quelque chose faire
pour l'assainissement de la pomme de terre, c'est bien la mé
thode de Variez qu'il faudrait adopter comme la plus sure et
la plus facile, ainsi qu'il en était d'abord convenu lui-même,
et que le chlore, s'il n'est pas nuisible, est au moins inutile et
entièrement superflu. Il cite la moitié d'une phrase extraite
de ma réponse et la qualifie de galimatias ce galimatias est
tres-intelligible pour tout le monde, excepté pour le docteur
L. P. qui n'a pas voulu ou plutôt pas su le comprendre, et dont
voici le sens: Le chlore n'agit aucunement sur la pomme de
terre elle-même, mais exerce uniquement son action sur les
gaz qui s'en échappent soit par suite de la dessication qu'elle
viendrait de subir récemment soit par quelque infection res
tante après ce procédé. Eu un mol j'ai voulu établir que lors
que, par le dessèchement au four, le principe malfaisant était
totalement expulsé, l'application du chlore n'était plus néces
saire et que si, malgré cette opération, le tubercule avait néan
moins retenu encore quelque corruption qui exhalerait des gaz
délétères, ce moyen chimique ne servirait qu'à neutraliser ces
mêmes gaz au furet mesure qu'ils sont produits; car notez
bien, ce n'est pas le chlore qui fait dégager les miasmes (dans
l'hypothère indiquée), mais bien l'infection supposée elle-
même, et si la pulpe est redevenue saine c'est par l'exsudation
des principes malfaisans et nullement par la destruction de ces
principes une fois sortis et suspendus dans l'air ambiant. C'est
ainsi que lorsqu'on emploie cet agent chimique pour désinfec
ter, par exemple, les fosses d'aisance, c'est uniquement dans
l'intention de détruire les émanations nauséabondes et dange
reuses qui s'y dévéloppent et nullement d'imprimer quelque
modification aux matières qui leur donnent naissance.
D'ailleurs pour un homme si versé dans la chimie, croit-il
que le chlore gazeux soit une substance aussi inoffensive
qu'elle puisse être mise impunément entre les mains du vul
gaire? Ne sait-il pas que ce gaz respiré imprudemment peut
donner prompteraent la mort ou tout au moins causer de graves
accidents surtout aux poitrinaires et asthmatiques?...
Enfin, Monsieur, lorsque j'ai dis qu'il ne fallait plus alar
mer le public par des discussions frivoles et arides, c'est que
(bien que le sujet valût la peiue de s'en occuper, s'il y avait
une récolte satisfaisante sous le rapport de la quantité) il est ici
de notoriété publique que les pommes de terre indigènes man
queront tout fait d'ici quelques temps, et bien que le gou
vernement ait nommé une commission spéciale chargée «l'exa
miner les mémoires et documents relatifs la maladie de ce
tubercule parmi lesquels figurent certainement celui du doc
teur L. P., cette commission, pas plus que lui, n'aura le pou
voir de multiplier les patates comme le fit notre divin Sauveur
l'égard des pains dans le désert.
Au reste tout n'aura pas été perdu dans ces discussionscar
du choc des opinions jaillit la lumière. Je félicite le docteur
L. P., ainsi qu'il s'en félicite lui-même, qu'il ait déviné
d'avance les intentions du ministère et que le gouvernement
ait attendu la publication de ses chefs-d'œuvre pour y puiser
le germe des sages mesures qu'il a prises en vue du bien-être
public.
Recevez, Monsieur, l'assurance de ma parfaite considération.
Poperinghele 6 Octobre 184 5.
un de vos abonnés.
chronique judiciaire.
Les assises de la Flandre-Orientale, pour le
troisième trimestre de i845, s'ouvriront h Gand,
le lundi, 27 du courant, sous la pre'sidence de M. le
conseiller Rooman. Les assesseurs sont MM. les
conseillers Van Zuylen, Delecourt, Schollaert et
Ch. De Smet, et les suppléaus MM. Simous et
Verbaere.
Lesassisesde la Flandre Occidentale s'ouvriront
Bruges le même jour, sous la pre'sidence de M.
Saney.
NÉCROLOGIE.
Le 6 est mort a Amsterdam M. De Haan,âgé de
io4 ans. 11 a joui de toutes ses faculte's jusqu'au
moment de sa mort. Il avait 7 enfants, 32 petits—
enfants et 29 arrière-petits-enfants.
Un irréparable malheur vient de frapper de
nouveau M. le maréchal Gérard.
Sa fille unique, Mm° la comtesse d'Archiac, a
peine âgée de 22 ans, a succombé le 5 Octobre a
quatre heures du matin.
Avis. Le ministre des finances informe les
porteurs de coupons d'intérêt échéant le 1" no
vembre i845, de la dette belge a 4 1/2 p. c., qu'ils
peuvent, a dater de ce jour, en recevoir le paiement
chez les agents du caissier général de l'état a Brux
elles, ainsi que dans les provinces.