On écrit des environs d'Alost, dès présent,presque tous lescultivateurs tuent et salent leurs porcs par suite du manque des pommes de terre. La viande de porc se vend bas prix dans les campagnes, et l'on s'étonne qu'elle soit encore assez chère dans les villes. Un porc qui coûtait 40 fr. l'an dernier, pareille époque, se donne aujourd'hui 25 francs. Malgré la cherté du pain et des pommes de terre, le prix de la viande de boucherie diminue dans les campagnes. Le Journal des Débats assure que l'ad ministration belge prêtera la compagnie du chemin de fer du Nord les locomotives et autres objets nécessaires, dans le cas où le matériel roulant lui manquerait au 15 novembre prochain, époque de l'ouverture de la section d'Arras Lille et Valen- ciennes. La nuit dernière, un individu, aide- maçon, s'était introduit dans la cave d'un boulanger par le soupirail, Anvers. Après avoir exploré le rez-de-chaussée et fait main-basse sur une montre en argent et six huit francs en espèces, notre voleur voulut sortir par où il était entré? Pour atteindre le soupirail il lui fallut monter sur un tas de bois; malheureusement pour lui le tas s'alfaissa et il eut beau amonceler les bûches, il ne put jamais réussir les tenir en place. Le temps s'écoula en vains n'avons pas entendu nous renfermer dans la copie servile des moyens employés par cette commune pour venir au secours des ouvriers privés des res sources ordinaires qui assurent l'existence de leurs familles. Nous avons indiqué le curage du canal de Poperinghe, comme un travail la fois utile a l'assainissement de la ville et des plus propres atteindre le but de soulager la classe ouvrière indigente. Sans imposer de nouveaux sacrifices la charité bien connue de nos concitoyens, nous proposons aujourd'hui d'appliquer a la dépense des travaux de curage le produit de la quête annuelle faite actuellement au profit du bureau de bienfaisance. Par ce moyen si simple, il sera pourvu aux frais indispensables; et le bureau de bienfai sance lui-même se trouvera exonéré d'une charge considérable, puisqu'il verra réduire de plus de moitié le nombre des personnes pauvres ou des in- digens auxquels des secours deviendraient sans cela nécessaires pour exister. Ayant par devers lui ses revenus habituels et les réserves provenant de l'excédant des années précédentesil pourra d'autant mieux se passer du produit de la nouvelle quête, que beaucoup de personnes peu satisfaites du mode de répartition suivi jusqu'à présent, hésiteraient peut-être fournir leur quote-part, qu'ils donneraient au contraire très-volontiers, lorsqu'elles verront un moyen certain de parvenir au but charitable que l'on se propose. Rien n'empêcherait donc de commencer cette opération au moyen des fonds résultant de la quête actuelle; et si plus tard, il eu fallait déplus con sidérables pour continuer l'entreprise, il y aurait indépendamment de la quote-part a réclamer dans les deux millions du gouvernementet de l'in demnité que le conseil provincial ne pourrait refuser a l'exécution de travaux d'une aussi grande utilité, il y aurait, disons-nous, la ressource d'avances faites titre d'emprunt remboursables dans deux ou trois années et garanties sur les revenus de la ville. Ce mode a déjà été employé avec succès en différentes circonstances beaucoup moins importantes que celle-ci. Une commission spéciale composée deshabitans les plus notables de la ville, surveiller ait l'emploi et l'application régulière des fonds, ainsi que la distribution du travail aux individus nécessiteux. Le tout ensemble, comme on le voit, est d'une facile exécution et n'exige que la volonté d'agir. Il est hors de doute que l'administration communale s'empressera de saisir une occasion aussi favorable pour faire preuve de son zèle et de sa sollicitude paternelle en mettant au plus têt la main l'œuvre, pour remplir les vœux exprimés dans les quelques lignes qui précèdent. Poperinghe le i3 Octobre i845. tev tnowé. de la rare galliue, que, n'était sa furme humaine, on l'eût pris pour l'orgueilleux habitant des basses-cours. Un rôle si bien joué devait tromper les plus habiles: son renvoi fut décidé; mais, avant de l'ordonner, l'inspecteur, que l'expérience avait rendu défiant, voulut l'examiner lui- même et le fit amener. Après un entretient dans lequel les coquelicot! tinrent une place notable, l'inspecteur, voulant tenter une dernière épreu ve, lui tendit une plume. ■t Allons, Lanty, dit-il, voilà votre acte de liberté, signez.... Fi! répondit majestueusement Lanty, fi! n Et pourquoi ne voulez-vous pas signer n Fi! une plume d'oie! Mais vous savez que oet acte doit être revêtu de votre signature: il faut que vous signiez. Eh bien! qu'on me donne une plume de coq! je ne signerai qu'avec une plume de coq. Plus ou cherchait le persuader, plus il s'obstinait il fallut le satisfaire, et il signa gravement Le Coq de France. 11 est vraiment fou, dit l'inspecteur: qu'on l'expédie tout de 6uite sur Plymouth, où il profitera du Parlementaire qui est en appareillage pour Cherbourg. Lorsquil arriva bord du Parlementaire, il fut reçu par un officier qui sur-le-champ donna l'ordre au toastswain de le faire conduire dans la cale. Éooute, Nell,ajouta l'officier,comme il a l'air assez doux ne l'enchaîne pas, et dis-lui qu'il ne s'approche pas des autres, car ils pourraient bien l'étrangler. EXÉCUTION CAPITALE DE CHARLES RUYS ET D'AU GUSTE DE TANT LE 13 OCTOBRE, A GAND. Hier après-midion fit connaître aux deux condamnés que l'exécution aurait lieu le lende main. Depuis ce momentRuys continua avec plus de vigueur encore le sysième de folie qu'il avait adopté, et repoussa opiniâtrement tous les secours religieux que les RR. PP. Recollets lui offrirent* Les efforts de deux pères Jésuites, de deux Do minicains et de l'aumônier de la prisonrestèrent également infructueux. Quant Auguste De Tant, il reçut avec beaucoup d'empressement la visite du R. P. Récollet Bonaventuresupérieur du couvent de Gand, et lui, qui jusque-là avait nié avec tant d'obstination sa participation au crime, l'avoua spontanément et publiquement, en mon trant le plus graud repentir. Presque toute la nuit il s'est préparé la niort avec beaucoup de piété, demandant pardon et pardonnant tous ceux qui l'avaient offensé. Ce matinil a assisté la messe et a communié avec un recueillement qui toucha tous les assistans. Sa résignation ne s'est pas dé mentie un instant, même pendant les préparatifs de la terrible toilette, avant laquelle il avait eu une dernière entrevue avec son frère Henri; leurs adieux ont été extrêmement touchans. Durant toute lg nuit, et ce matin, Ruys était dans un état d'exaltation extraordinaire; il criait tous qu'il était Dieu et qu'il ne pouvait pas mourir. Cependanthier vers onze heures du soir, il de manda qu'on fit appeler le R. P. RécolletGré goire, qui auparavant lui avait donné ses soins; mais tous les efforts de ce noble et digne prêtre vinrent échouer contre l'opiniâtreté du criminel. Ce matin, pendant les préparatifs de la toilette, il se demena comme un forcené, jurant et criant tous qu'il était Charles-Louis Henri Dieuné Nazareth. Toutefoisla visite du médecin et une entrevue que Ruys eut avec son avocatdonnèrent la conviction que cet état de folie était simulé. Au départ des paliens de la prison de force, une morne stupeur régna parmi les forçats la croyance générale qu'on n'exécutait plus mort recevait un démenti qui a fait la plus profonde impression. Il a fallu prendre l'égard de Ruys les précautions les plus sévères et l'enchaîuer aux pieds et aux mains. Durant tout le long trajet, depuis la maison de force jusqu'à la "plaine de la Vieille-Citadelle Spanjaerds Kasleelle R. P. Grégoire n'a cessé d'exhorter Ruys avoir confiance en la miséricorde de Dieu rien n'a pu fléchir ce cœur endurci, et c'était un triste spectacle de voir ces deux coupa bles l'un marchant la mort avec calme et une résignation vraiment chrétienne; l'autre voulant s'étourdir sur sa fin prochaine par des bravades ridicules. Inutile de dire que toutes les rues par lesquelles ce triste cortège devait passer, étaient encombrées de monde, de manière rendre toute circulation impossible. L'officier fit uue pirouette, et Nellprenant Lanty par le bras, le fit descendre et l'introduisit dans une cabaue bien fermée d'un cadenas, que l'on avait pratiquée prés de la soute aux cables. Son entrée avait sans doute éveillé les premiers hôtes de la cabine, car peine la porte fut-elle fermée sur lui, qu'il fut accueilli par un bruit de fers accompagné de ricauemens féro ces et d'imprécations obscènes, dont l'obscurité l'empêchait de distinguer les auteurs. Il voulait faire un pas, et son pied fut saisi par une main robuste qui l'attirant avec foroe le renversa sur le plancher aussitôt les cris, les juremens redoublèrent et une grêle de coups tomba sur le pauvre Lanty, qui, meurtri, sanglant, eut besoin de toute sa vigueur pour se retirer des mains de ces foroeués, qui semblaient décidés le déchirer. C'étaient deux fous furieux qu'on renvoyait eu France, et que Lanty, quand l'obscurité lui permit de distinguer les ob jets, pensa appartenir la classe des matelots. Lanty s'était retiré dans le coin, le plus loin qu'il avait pu de ces misérables, c'est-à-dire deux pieds environ. Il ne pou- vait'dormir, car, si le sommeil détendait un moment ses muscles fatigués, si ses jambes quittaient cette position gênante ses compagnons, dont la malice furieuse semblait s'être réunie contre lui, l'attiraient entr'eux et avant qu'il pût résister, le déchiraient de morsures et le rouaient de coups il pouvait peiue manger, oar lorsque le cooek jetait leur ration dans la cabine, les fous s'en emparaient, et après avoir assouvi leur faim, se faisaient du reste, des projectiles dont ils l'accablaient. C'était uue horrible situation. Le cortège funèbre est arrivé la plaine de la Vieille-Citadelle 10 heures moins quelques mi nutes. Là, un public inombrable, qui était monté jusque sur les toits, attendait ce triste spectacle, et comme toujours les femmes étaient eu majorité. Aug. De Tant, accompagné de son confesseur le R. P. Bonaventure, est monté le premier sur l'écha- faud, a embrassé ce digne prêtre dont le dévoue ment a été admirable, a crié adieu tous ses amis et s'est livré l'exécuteur des hautes œuvres. Un moment après, il n'existait plus. Tous les efforts du père Grégoire étant restés infructueux, auprès de Ruys, le R. P. Bonaventure est descendu de l'échafaud et a joint ses instances celles de son collègue; mais Ruys s'est mis l'in jurier de la manière la plus dégoûtante,et la justice a eu son cours. Le coupable, qui faisait une résis tance opiniâtre, a été porté par quatre hommes sur l'échafaud et le couteau a tranché la tête. Mr le conseiller Van De Velde se tenait prox imité du lieu de l'exécution, pour le cas où les condamnés auraient voulu faire des révélations ultérieures. Sa présence n'a pas été requise. Les plus grandes mesures de précaution avaient été prises: trois cents hommes d'infanterie et trois pelotons d'artillerie cheval faisaient le service de concert avec la gendarmerie. Aucun désordre n'a eu lieu. La foule s'est dispersée très-lentement après l'exécution. Le Parlementaire mouilla en rade de Cherbourg Aussitôt que la communication fut obtenue, on les fit sortir de prison pour les conduire terre il était temps pour Lauly il n'était plus reconnaissable la privation d'aliments, l'insalubrité de l'air, les lourmens qu'il avait endurés, avait creusé ses yeux et son visage une partie de ces cheveux avait blanchi. Dès qu'ils furent arrivés dans la cour de l'Iutendance, où ils devaient attendre que le commissaire-géneral disposât d'eux, Lanty, s'adressant au chef d'escorte, le pria, d'un air si calme et d'uu ton si posé, de demander pour lui une audience au commissaire, que cet homme, frappé du changement subit de ses maniérés, crut devoir obtempérer sa demande. Le commissaire descendit lui-même et fit approcher Lanty qui lui déclina son nom et son grade, lui fit part de la ruse qu'il avait employée pour obtenir sa liberté exposa ses traver ses et les soull'rances inouïes qu'il avait éprouvées bord, et termina en demandant en grâce que si l'un doutait de la réalité de sa raison, on voulût bien pendant l'épreuve, le séparer de ses cruels bourreaux. Le commissaire, ému de ce réoit, l'écouta avec bienveillance, et s'étant assuré par diverses questions de sa véracité, ordonna qu'on lui fournit des secours et s'avança vers les deux autres prisonniers. Ils étaient toujours attachés et gardé vue; mais soit que le grand jour les eût troublés, soit que la nouveauté de la situation les surprit, ils étaient asseï calmes et même l'un d'eux avait paru prêter attention la scène qui venait de se passer, et semblait en avoir compris le but et le résultat car dès que le

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 2