efforts, et lorsque le boulanger et ses
domestiques descendirent dans la cave pour
faire leur besogne journalière, ils trouvè
rent l'imprudent voleur blotti dans un coin.
La police fut immédiatement avertie et le
malfaiteur conduit en prison.
Un des officiers de la police de
Molenbeek-St-Jean a dû être amputé hier
de l'index et du petit doigt, par suite de
morsures reçues en procédant l'arresta
tion d'une femme qui venait de porter
plusieurs coups de couteau son mari.
iHonsieur le Ue'îittcteur,
FRANCE. Paris, 12 Octobre.
Le Roi, dont la sollicitude a été profon
dément émue la nouvelle des derniers
événements de la province d'Oren, s'est
empressé de prescrire au ministre de la
guerre de lui rendrecompte de la situation
des familles laissées par les braves qui ont
si glorieusement succombé, victimes de ces
déplorables événements.
Le Roi Louis-Philippe avait autour
de lui, le 6 octobre, anniversaire de sa
naissance, sa femme, quatre fils, quatre
brus, ses deux filles, trois gendres, sa soeur
et neufs petits enfants. On eût dit un pa
triarche.
Nous apprenons que M. le duc d'Au-
male a demandé partir pour l'Algérie
afin de faire partie de la campagne qui va
avoir lieu contre Abd-el-Kader. Plusieurs
officiers d'état-major qui étaient en congé
Paris se sont hâtés de retourner leur
poste.
On lit dans le Moniteur de CArmée
Les régiments qui ont reçu l'ordre de par
tir pour l'Afrique, sont Le 5e de ligne,
en garnison Perpignan. Le 16° de
ligne, en garnison Perpignan. Le 38e
de ligne, en garnison Marseille. Le
43", en garnison Toulon. Le 51' de
ligne, Marseille. Le 12" léger, en gar
nison Cette. Le 2e de chasseursen
garnison Carcassonne. Le 5* de chas
seurs, en garnison Tarascon.
ALGÉRIE.
Le Moniteur français annonce que le
gouvernement a ordonné que huits régi
ments seraient envoyés dans la province
d'Oran, où M. le maréchal Bugeaud va
recevoir l'ordre de retourner l'instant. Il
résulte clairement de cette résolution vi
goureuse que l'on veut en finir une fois
pour toutes avec cette puissance toujours
renaissante d'Abd-El-Kader. Il serait ques
tion cette fois de faire pénétrer des trou
pes françaises sur le territoire du Maroc
dans le cas où Abd-El-Kader y chercherait
un refuge. On ajoute qu'un agent serait
sur le point de partir pour le Maroc, afin
de signifier celte résolution l'empereur
Abderrhaman, et qu'une note longuement
développée serait préparée pour être re
mise au cabinet de Londres, afin d'expli
quer les. motifs de l'entrée des troupes
françaises sur le territoire du Maroc, et
de protester contre toute idée de conquête.
Une première conférence, dit-on, a déjà eu
lieu a ce sujet entre M. Guizot et le pre
mier secrétaire de l'ambassade anglaise.
L Epoque et le Journal des Débats publient
chacun de leur côté un article qui semble
partir de la même source et tous les deux
rappellent que le Sultan du Maroc avait
mis Abd-El-Kader hors la loi, qu'il s'était
engagé le poursuivre, le saisir partout
où il se trouverait; que cependant il n'a
pas tenu sa promesse ce qu'on ne peut
attribuer qu'à son impuissance, et que
maintenant la France le droit de s'em
parer de l'émir partout où elle pourra
l'atteindre. Les Débats sont plus explicites
encore que VEpoqueel son article produira
brobablement une grande sensation. La
capitale d'Abd-El-Kader, dit ce journal,
est aujourd'hui dans le Maroc. Nous
sommes donc autorisés le poursuivre,
l'attaquer, le prendre jusque dans
le Maroc. Le corps de douze mille hom-
mes qui va passer en Afrique n'est pas
un renfort envoyé notre armée d'Algé-
rie, c'est une armée nouvelle qui aura la
mission spéciale d'entrer, s'il le faut,
dans le Maroc, pour y poursuivre Abd-
b el-Kader jusqu'à ce qu'elle l'ait atteint et
b détruit, b
PÉROU.
La Tribune de New-York, en date du 20
septembre, annonce qu'une révolution
vient d'éclater au Pérou. Le gouvernement
a été obligé d'abandonner Quito aux insur
gés, le 14 juin. Pendant que le président
intérimaire Valdiviero, quittait la capitale
avec ses ministres et la garnison, le général
Flores, président titulaire de la république,
se trouvait avec le gros de l'armée Baba-
Je suis forcé d'ajouter quelques lignes aux
deux mois qui auraient dû suffire a l'auteur
de la lettre insérée dans votre journal du 37
dernier. Mais il y a des gens qui ne veulent
jamais se reconnaître battus et se plaisent h
déplacer les questions pour satisfaire l'envie de
manifester leur mauvaise humeur.
Si la lettre dout il s'agit s'était bornée k traiter
une question de science (comme on le dit dans la
réplique d'aujourd'hui), on y aurait répondu sur le
même ton, en prouvant par l'exemple de plusieurs
médecins et chimistes que l'emploi du chlore,
dans cette circonstance, est non seulement ration
nel, mais qu'il est recommandé encore en ce
moment par plusieurs hommes de l'art avec les
quels je me suis trouvé d'accord (voir la gazette
médicale de Bruxelles du ru et l'Observateur du
5 courant).
Pour tout le reste, je l'abandonne comme ne
méritant aucune réplique et parce qu'il ne me
convient pas d'entrer en lice avec quelqu'un qui
ne croit pas devoir mettre son nom aux attaques
qu'il adresse.
Quant a ma signature en gros caractères, que
votre abonné s'adiesse au proie du Propagateur
cela le regarde; mais encore une fois, il vaut
mieux qu'il se trouve a toute œuvre quelconque
un nom, même en gros caractèresque pas du
tout.
Poperlnghe le 14 Octobre 1845.
L. P.
rétractation du prince de talleyrand.
Lettre du prluce de Tal le y rond h 8. S. GrégolreJLTL
Les deux importantes pièces qu'on va lire se
trouvent dans une vie du R. P. Loriquet qui vient
de mettre en vente le libraire Poussielgue-Rusand.
Pourquoi ces pièces n'ont elles pas ete oubliées
{dus tôt? Nous l'ignorons. Nous pouvons seu-
einent affirmer que l'original en est déposé k l'ar
chevêché.
rétractation.
Touché de plus en plus par de graves consi
dérations; conduit k juger de sang-froid les con
séquences d'une révolution qui a tout entraîné et
qui dure depuis cinquante ans, je suis arrivé au
commissaire fut assez près de lui, il fit un pas en avant, se
redressa, et portant ses deux mains liées sa tête en forme de
salut
<t Mon commissaire, dit-il, j'ai deux mots vous dire,
n Quoi? répondit le oommissaire étonné,
il C'est que je ne suis pas plus fou que vous, mon com
missaire.
Comment, drôle, et ces haillons et ces blessures?
C'est de la frime, mon oommissaire. 11
Le commissaire se tourna vers Lanty qui, les yeux ébahis,
ne pouvant en croire ses oreilles, s'étant approché du groupe
et considérant d'un air de stupéfaotion cette singulière scène,
quand le second fou, imitant le manœuvre de son camarade,
ht un pas, salua et dit
Mon commissaire, j'ai deux mots vous dire.
Hein! quoi! comment, est-ce que lu ne serais pas fou
non plus, toi?
a Non, mon commissaire.
n Alors, nies drôles, vous m'expliquerez pourquoi vous
avez ainsi maltraité le capitaine Lanty
n Mon commissaire, c'était pour jouer notre jeu.
Mais vous saviez bien qu'il était votre supérieur; vous
lui avez manqué de respect: vous avez méconnu son grade?
Dam', mon commissaire, dit-il en éloignant les yeux
d'un air moitié malin, faut pas nous en vouloir. C'étaient des
cocoricos continuels quand le coq chanta, vous savez bien
que saint Pierre renia le bon Dieu.
ÉMI1BD 1CEAII.
terme d'un grand âge, et après une longue expé
rience, k blâmer les excès du siècle auquel j'ai ap
partenu et a condamner franchement les graves
erreurs quidans cette longue suite d'années, ont
troublé et affligé l'église catholique, apostolique et
romaine, et auxquelles j'ai eu le malheur de par
ticiper.
S'il plaît au respectable ami de ma famille,
Mgr. l'archevêque de Paris, qui a bien voulu me
faire assurer des dispositions bienveillantes du Sou
verain-Pontife k mon égard de faire assurer au
Saint-Père, comme je le désire, l'hommage de ma
respectueuse reconnaissance et de ma soumission
entière k la doctrine et k la discipline de l'église,
aux décisions et jugements du saint-siége sur les
matières ecclésiastiques de France, j'ose espérer
que Sa Sainteté les accueillera avec bonté.
Dispensé plus tard par le vénérable Pie VII
de 1' exercice des fonctions ecclésiastiques, j'ai re
cherché dans ma longue carrière politique les oc
casions de rendre k la religion et k beaucoup de
membres honorables et distingués du clergé catho
lique, tous les services qui étaient en mon pouvoir.
Jamais je n'ai cessé de me regarder comme un en
fant de l'église. Je déplore de nouveau les actes de
ma vie qui l'ont contristée, et mes derniers vœux
seront pour elle et pour son chef suprême.
Charles-Maurice, prince de Talleyrand.
Signé k Paris, le 17 mai i838. Ecrit le 10
mars i838.
lettre a sa sainteté gregoire xvi.
Très Saint-Père,
La jeune et pieuse enfant qui entoure ma
vieillesse des soins les plus touchants et les plus
tendres, vient de me faire connaître les expres
sions de bienveillance dont Votre Sainteté a daigné
récemment se servir k mon égard, en m'anuon-
çant avec quelle joie elle attend les objets bénits
qu'Elle a bien voulu lui destiner. J'en suis pénétré
comme au jour où Mr l'archevêque de Paris me les
rapporta pour la première fois.
Avant d'être affaibli par la maladie grave
dont je suis atteint, je désire, Très Saint-Père,
vous exprimer toute ma reconnaissance et en mê
me temps mes sentimeuts. J'ose espérer que
non-seulement Votre Sainteté les accueillera fa
vorablement, mais qu'elle daignera apprécier dans
sa justice toutes les circonstances qui ont dirigé
mes actions. Des mémoires, achevés depuis long
temps, mais qui, selon mes volontés, ne devront
paraître que trente ans après ma mort, explique
ront ma conduite pendaut la tourmente révolu
tionnaire. Je me bornerai aujourd'hui, pour ne pas
fatiguer le Saint-Père, k appeler son attention sur
l'égarement général de l'époque h laquelle j'ai
appartenu.
Le respect que je dois k ceux de qui j'ai reçu
le jour ne me défend pas non plus de dire que
toute ma jeunesse k été conduite vers une profes
sion pour laquelle je n'étais p«s né.
Au reste, je ne puis mieux faire que de m'en
rapporter, sur ce point comme sur toute autre, k
l'indulgence et l'équité de l'Église et de son vé
nérable chef.
Je suis avec respect, Très Saint Père, de Votre
Sainteté, le très humble et très obéissant fils et ser
viteur,
Charles-Maurice, prince de Talleyrand.
«Signé k Paris, le 17 mai 1838. Fait le 10
mars i838.