JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° 2926. 29me année. vérité et justice. 7PS.3S, 18 Octobre. Nous sommes autorisés déclarer que M. De Gheus, juge d'instruction, n'accepte aucune candidature au Conseil communal, etqu'il témoigne sa gratitude aux électeurs qui ont bien voulu la lui offrir. M. Ivveins-Fonteyne déclare, par la lettre suivante, qu'il dédaigne toute candidature autre que celle qui lui est offerte par les électeurs libéraux. Nous avions pensé que M. Iweins-Fonleyne présentait des garan ties de modération suffisantes pour être digne de tous les suffrages, comme, il y a trois ans, son ami, Al. Alphonse Vanden Peereboom. Nous prions M. Iweins de nous pardonner notre méprise. Voici cette lettre A Monsieur le Rédacteur du Propagateur, iltonsirur, ii. iweins-fonteyne. Demain, dimanche 6 heures du soir, aura lieu publiquement en l'église de l'hôpital St-Jean, Grand'place, l'institution LE DERNIER SOUPIR S'AITSRS CEÊ 1TI3R. cationique de la Congrégation, conformé ment l'autorisation qui en a été reçue du souverain Pontife. M' le chanoine Tanghe, secrétaire de S. G. l'évêque de Bruges, est arrivé en ville afin de présider cette intéressante solennité. Un discours sera prononcé cette occasion par l'élo quent prédicateur, que l'on a déjà eu la satisfaction d'entendre au mois de Mai. L'église sera élégamment ornée: tentures, bouquets, lustres, drapeaux, lauriers, ver res de couleur, illumination splendide, aucun genre d'enjolivement ne sera négli- fé, pour rehausser l'éclat de la cérémonie, .a Congrégation ne compte actuellement guère moins de cent cinquante membres, e nouvelles demandes d'admission sont continuellement adressées soit M. le Di recteur, soit M. le Préfet, ainsi qu'au Conseil. C'est définitivement mardi, 21 Octobre que se fera la consécration de l'église de St-Nieolas par Mgr. l'Évêque. La dédicace d'une église paroissiale est un événement qui ne se répétera pas Ypres dans bien des années. Les élections communales préoccupent l'attention publique avec un intérêt crois sant. MM. Iweins-Hynderick, Boedt, notai re, et l'avocat Boedt paraissent peu près certains d'une réélection. Les autres péri cliteront davantage. M. Annoot se donne beaucoup de mouvement. La camarilla de la Concordeaprès plusieurs réunions secrètes, a arrêté, dit-on, la liste des can didats qu'elle entend imposer aux votes des sociétaires.Elledénote une connivence complète avec le Progrès,et n'a été accueil lie qu'avec froideur. Beaucoup de socié taires sont mécontents de ces conciliabules mystérieux auxquels ils n'ont aucune part, qui répandent la défiance, et détruisent l'égalité parmi les membres. Ce qu'il y a de saillant, c'est la candidature de M. Hammelrath de Yenloo. En général on aime peu voir siéger l'Hôtel de Ville des hommes étrangers la cité, la pro vince, et presque au pays. On est aussi d'avis qu'un médecin dont les moments sont absorbés par une clientèle étendue, et un commerce de dentelles non moins important, serait peu même de donner ses soins aux affaires publiques. 11 est croire que les considérations qui ont em pêché d'appeler M. Hammelrath au conseil des Prud'hommes, le feront avec plus de motifs échouer au scrutin communal, si tant est que sa candidature devienne sé rieuse. Du reste nous ne prétendons pas nous montrer hostiles au choix de M. Hammelrath, nous respectons les vœux et les sympathies de ses amis. Maisquoi qu'on fasse, les noms qu'entourent au plus haut degré la considération généraleet la faveur populaire, sont toujours ceux qui étaient mentionnés dans notre dernier numéro. Peut-être qu'en définitive ces propositions se convertiront en une liste formelle de candidats. Elle promettrait coup sur l'administration de la ville un large tribut de talent et d'impartialité. Le conseil communal d'Ypres a nommé, pour occuper la chaire de poésie et de rhétorique vacante au collège communal de cette ville, M. Gorrissen, docteur en Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIA DES IASERTIOAS. f 1 centimes par ligne. Les ré clames, 34 centimes la ligne. On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chex les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIA DE L'AROAAEMEAT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4O0 Pour les autres localités a 4SO Prix d'un numéro. D14 En voyant figurer mon nom sur une liste de candidats proposés par votre Journal du 16 courant, des électeurs pourraient croire que je partage les opinions que vous cherchez a propager; je saisis avec empressement cette occasion pour déclarer publiquement que j'appartiens par conviction et sympathie h l'opinion libérale et que la candidature qui m'est offerte par les électeurs libéraux est la seule que j'accepte. Je vous prie, Monsieur le rédacteur, de vouloir insérer ma réclamation dans votre prochain numéro, et d'agréer l'assurance de ma parfaite estime. Ypresle 17 Octobre 1845. (CIIKOAIQUE DE 03.) Chacun aujourd'hui connaît la vie et les ouvrages d'André Chénier, emporté d'une manière si fatale pour la tourmeute révolutionnaire, la fleur de l'âge et du génie; mais les cir constances véritables de sa mort, les faits qui ont précédé ses derniers iustants, les suprêmes inspirations de son esprit si élevé et si mélancolique, les dernières vibrations de son cœur, août ignorés du plus grand nombre. Nous allons soulever le crêpe qui recouvre encore une partie de ce funèbre tableau, et raconter l'histoire réelle de sa captivité et de sa mort drama tisées par un incident louchant auquel la poésie eut plus de part que l'amour. Au mois de thermidor an II (juillet 1794), un officier muni cipal, escorté de la force publique, se rendit dans la commune de Passy, près Paris, pour arrêter M. de Pastoret, en vertu d'un ordre du comité de salut public. Le lendemain, des commis saires se transportèrent au domicile du prisonuier pour y faire la visite de ses papiers. Us trouvèrent sa famille eplorée et en tourée d'amis fidèles, accourus pour lui prodiguer des espéran ces et des consolations. Étonnés de rencontrer des amis nom breux chex uu homme accusé de conspiration, les commissaires conç urent des craintes, et, pour éclaircir leurs doutes, ils décla- rèrent suspectes les personnes qui se trouvaient chez M. de Pastoret, les mirent provisoirement eu état d'arrestation, et les conduisirent toutes en prison. Au nombre de ces hommes qu'un sentiment généreux avait réunis et qu'une fatalité cruelle venait de conduire leur perte, se trouvait André Chénier, l'ennemi irréconciliable du parti terroriste, alors maître absolu du pouvoir. Partisan passionné d'une liberté sage et modérée, opposé toutes les idées de vengeance et de réaction, Chéuier avait attaqué, dans le Journal de Paris et dans plusieurs autres feuilles publiques, Robespierre et les hommes de son parti j il avait flétri dans une lettre célèbre le langage et la conduite des sociétés secrètes qui poussaient, avec une inoroyable fureur, le pays vers la désorganisation et l'anarchie. Lors du procès du roi, touché de sa haute infortune, il avait demandé partager avec M. de Malesherbes le soin de sa défeuse, et plus tard, après sa condamnation, il avait rédigé le modèle de la lettre dans laquelle Louis XVI demandait l'appel au peuple. Tous ces faits amoncelèrent l'orage qui devait foudre sur sa tête et l'empor ter dans sa chute. Depuis quelques temps, ses amis, inquiets pour ses jours, l'avaient contraint de quitter Paris, il s'était d'abord réfugié Rouen, puis Versailles, où son frère Marie-Joseph venait d'être nommé représentant du peuple et l'aidait se cacher. Il aurait atteint, dans l'oubli et le silence, la fin du règne fatal de la terreur, sans l'imprudente générosité qui le porta quit- ter sa retraite pour aller donner des consolations la famille de son ami dans le malheur. Dès que le comité de salut public apprit ce qui venait de se passer, il maintint l'arrestation d'André Chéuier, qu'il faisait chercher depuis longtemps, et donna l'ordre de le transporter la prison de St-Lazare, spécialement affectée aux détenus politiques qui attendaient le moment de paraître devant le tribunal révolutionnaire. Chéuier se trouva en prison avec les deux frères Trudaine, ses amis, et avec le peintre Suvée qui fit son portrait, le seul qu'on ait de lui. Cette circonstance heureuse adoucit ses der niers iustants Il partageait son temps entre l'amitié et la poésie, conservant toujours la même sérénité d'âme et donnant sur son sort, a ceux qui lui étaient chers, un espoir qu'il n'avait pas. A cette époque, la prison de St-Lazare se trouvait divisée en deux parties: l'une était affectée aux hommes et l'autre aux femmes; une grande cour commune servait de lieu de promenade, et cette cour était partagée également par une sé paration en treillage très-élevée; le long de cette séparation, deux factionnaires se promenaient nuit et jour. Les prisonniers n'avaient avec les dames aucune commuuicatiou; mais la vue s'étendait d'une cour dans l'autre, et ils connaissaient par les gardiens le nom et l'histoire de celles qu'ils remarquaient. Le parloir était commun, et pendant le temps des visites que leur faisaient leurs amis du dehors, les prisonniers témoignaient aux dames qu'ils rencontraient les plus grands égards.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 1