tous les membres, sans aucune exception, sont constamment du même avis sur les questions de principes, ne peut opérer aucun bien, et qu'elle est fatalement en traînée faire beaucoup de mal. En effet, les libéraux accusent le conseil communal de 1835 d'avoir commis plusieurs fautes qu'ils attribuent leur esprit ultra-catho lique; pourquoi les catholiques ne se méfieraient-ils pas du conseil communal de 1845 qui peut commettre les fautes opposées par esprit ultra-libéral. Dans un pays constitutionnel, nous le savons, les majorités disposent du Gou vernement et de l'administration, mais les minorités sont nécessaires elles pré viennent les écarts que l'enivrement du pouvoir peut engendrer. On l'a constaté depuis longtemps, les minorités n'ont pas toujours tort. Oui nous voudrions nous tromper, nous exprimerons même une velléité d'espé rance que nos magistrats municipaux ne se laisseront pas éblouir par le triomphe de l'opinion qui les a portés aux sièges de l'Hôtel-de-Ville; qu'ils sauront faire géné reusement la part de tous, de la minorité comme de la majorité; que leur sollicitude s'étendra également tous les besoins réels, tous les vœux raisonnables, et que, par une conduite libérale, dans la seule signification du mot, ils se concilie ront l'estime et l'attachement, de ceux-là même qui hésitent encore leur accorder une pleine sympathie. Un français venu de Bailleul Ypres dans l'intention de réclamer la restitution d'un manuscrit qu'il avait confié un im primeur de cette ville, a été arrêté défaut de passe-port dans le courant de cette semaine. Interrogé par M. le Juge d'ins truction vainement a t'il offert de com muniquer des vues utiles la Belgique, les verroux n'en ont pas moins été resser rés sur lui, jusqu'au moment où une per sonne de Bailleul est venue reconnaître et reclamer le prisonnier. Un abonné de Langemarck nous com munique l'article suivant: Combien ne serait pas terrible le sort des pauvres durant cet hiver menaçant, si celle effrayante perspective ne faisait vi brer une corde puissante et sensible dans le cœur de tout homme généreux? Si le sentiment qu'il éprouve ne le faisait com patir aux souffrances des malheureux, les partager en quelque sorte, et rechercher et leur procurer les moyens pour alléger leurs maux?.... On verrait des pères au teint livide, aux joues creuses, au regard sombre et menaçant, vaincus par le déses poir, rendus insensibles par la faim et les privations, rouler dans leur tête de sinis tres projets, ne les mettre que trop vite exécution, et se venger sur la société qui les abandonne et les laisse mourir!.... On verrait des mères décharnées et souffran tes dans le délire du désespoir implorer la mort pour elles et leurs faibles enfants, dont les tortures les tuent, et dont les cris pour leur demander du pain sont comme autant de glaives qui percent leur cœur maternel?.... On verrait ces malheureux réunis par bandes envahir les propriétés, attaquer les voyageurs et dans la rage du désespoir se porter jusqu'au massacre et au carnage!.... Dans quelques provinces on voit déjà des bandes de mendiants et de malfaiteurs armés de bâtonsqui demandent l'aumône en vociférant et en proférant des menaces; et Dieu sait si on en resterait là!... Qu'on ne se fasse plus il lusion! le péril est imminent; il est sur la porte. Mais la bienfaisance avec ses armes puissantes mettra un obstacle l'invasion du mal redoutable et volera au secours des malheureux. Les richesouvriront leurs mains et verseront par leurs largesses le baume salutaire de la consolation sur les plaies saignantes des indigents; ils se rap pelleront que, tandis qu'elles vivent dans le luxe et l'abondance, il y a de leurs semblables qui gémissent dans les souf frances et le besoin, ils s'empresseront de les soulager et apprendront connaître la douceur de la bienfaisance. Ce sexe aima ble, qui fait si juste litre l'ornement de la société et qui paraît quelquefois comme un ange consolateur là où réside le mal heur et la détresse, dont le seul aspect soulage et dont la générosité rend la vie, multipliera les bénédictions que les pau vres appellent sur lui en multipliant ses bienfaits. Les chambres législatives, le gouvernement, les administrations com munales les commissions directrices des hospices,les bureaux de bienfaisance et les sociétés particulières rivaliseront de zèle pour prévenir les maux qui nous mena cent. Dans quelques villes et quelques communes on a déjà pris des mesures: ici, Langemarck, l'administration com munale a fait circuler une liste de sous cription pour dons volontaires, et elle est parvenue réaliser, tant en blé qu'en es pèces, environ la somme de 10,000 francs, somme distribuer en denrées alimen taires entre tous les pauvres de la com mune. Il faudrait avoir le cœur de bronze ou ne pas être homme pour ne pas vouloir contribuer de tous ses moyens une œuvre aussi louable que méritoire. Grâce au sentiment charitable qui ani me les habitants de notre commune, les pauvres y seront largement secourus durant la saison rigoureuse. Mais nous insistons vivement pour qu'on réprime totalement la mendicité et qu'on organise les patrouilles nocturnes, pour ne pas être obligé d'appliquer ici le proverbe, qui dit: qu'on ferme Cécurie après que les chevaux se sont échappés. On mande deCourtrai, le 11 novem bre: L'instruction charge de Demettere, accusé de parricide, se poursuit avec une grande activité. La mère est toujours dan gereusement malade. Vendredi soir, deux individus ont at taqué sur la grande route, au milieu d'un petit bois en-deçà d'Aelbeke, route de Fran ce, un piéton, venant de Roubaix en se rendant Aerseele. Il était porteur d'une somme de 900 francs en argent. Après l'avoir saisi et maltraité, ils l'ont jeté par terre et lui ont enlevé tout l'argent qu'il avait sur lui. Cet acte de violence accom pli, ils ont pris la fuite du côté de Roubaix. Dans la nuit du mardi au mercredi de la semaine dernière, des voleurs se sont introduits, par escalade, dans la demeure du sieur J. Neyrinck, marchand-tailleur lseghem, et y ont enlevé, avec une rare audace, pour plus de 1,200 francs de mar chandises, consistant en draps, soieries, velours et autres étoffes. Au cabaret den Apenstoel, il a été en levé au préjudice d'un nommé Jacob Car- lier, tisserand lseghem, une pièce de toile 5/4 1/2 de 60 aunes de long. Ce vol a eu lieu dans la matinée de lundi. La Chambre des Représentants a pro cédé le 12 la formation de son bureau définitif. Ont été élus: Président, M. Liedts, par 68 voix sur 75; vice-présidents MM. le vicomte Vilain XIIIIpar 45 voix; Dumon par 42 voix. MM. Heussu et Osy ont obtenu, le pre mier 30 et le second 29 suffrages. Dans la séance du 13 de la Chambre des une tasse de cafe'. Que V. M. se rassure, il s'agit de suere de betterave et pas davantage; il n'y a ici d'attentat que contre la canne a sucre.... Qu'est-ce que c'est donc que ce sucre, mon sieur, demanda la reine. Le vieux ministre toussa, se plaignit d'uu rhume obstiné qui le tourmentait depuis long-temps, et, sans affectation, il prit un morceau de sucre qu'il se mit a grignoter. Madame, dit il, il y avait autrefois en France, durant la régence de M. le duc d'Orléans, un savant nommé Olivier de Serre, homme qui vivait eutouré de ses cornues et de ses alambics, et qui, séduit par la couleur purpurine de la betterave, imagina d'en faire du vin. Une année où ses vignes n'avaient pas donné, le bon homme cherchait du bordeaux au fond de son récipient, et y trouva du sucre. Dans ce temps- là, madame, nous étions fort riches; nous avions les mines du Mississipi, grâce M. Law; nous n'avions que faire d'un peu plus ou un peu moins de sucre; l'affaire en resta là, et le bou homme inourul,après avoir consigné sa découverte dans ses paperasses. Un chimiste prussien, toujours l'affût des choses nouvelles, eut vent de la décou verte, et, en suivant les indications de M. de Serre, il fit du sucre avec de betteraves; aujourd'hui, cet homme qui cause avec le roi a fait de nouvelles expériences, et vous voyez le poison qu'il a produit. Marie-Antoinette prit résolument un morceau de sucre et le mangea les courtisans qui l'entou raient, les femmes de la cour qui ne la quittaient pas, suivirent son exemple, se jetèrent sur le sucre de betterave, et, en un clin d'oeil, il n'en resta plus un morceau c'était qui braverait le danger qu'on venait de craindre, qui ferait parade d'un courage facile et d'un dévoùment sans péril. Messieurs, messieurs, mesdames s'écriait M. de Maurepas en riant, prenez garde, cela vaut un louis le morceau. Il n'est pas meilleur que le sucre ordinaire, dit la reine, et, puisqu'il coûte si cher, c'çst une curiosité ruineuse, voilà tout. V. M. a raison, reprit le ministre, l'échan- tillon est fort cher; mais l'inventeur prétend que si on lui donnait le moyen d'en fabriquer des mil liers de quintaux, il livrerait son sucre dix sous la livre. Tenez, monsieur, dit Louis au fabricant de sucre et en élevant la voix veuillez accepter cette tabatière en témoignage de notre gratitude. Notre café était très-bien sucré aujourd'hui mais deux millions pour établir vos raffineries, c'est trop d'argent, l'état est obéré.. Sire, répondit le fabricant en saluant, tôt ou tard la betterave fera son chemin. Deux millions! s'écria la cour toute entière, deux millions pour des morceaux de sucre fi donc, c'est trop cher. Le soir même, la reine arrachait au roi une signature qui tirait des coffres de l'état trois mil lions et demi, pour enrichir la famille de Polignac. Il s'est écoulé plus de cinquante ans nous ne voulons pas rappeler ce que sont devenus les ac teurs de cette petite histoire; mais la betterave fait son chemin.^ M. A.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 2