JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N° 2940
29me annce.
7PP.3S, 6 Décembre.
DES TENDANCES ULTRALIBÉRALES.
Que veut le libéralisme exagéré
D'abord, arriver au pouvoir, et cela au
plus vite. Ensuite confisquer son profit
les libertés inscrites dans notre pacte fon
damental. Que telle soit l'intention d'une
fraction du libéralisme de nos jours,
c'est ce que personne n'osera mettre en
doute après avoir examiné la conduite que
l'opposition a tenue depuis quatre ans aux
Chambres, et entendu le langage de ses
journaux. Non, non, ce n'est pas le parti
des hommes modérés, ou, si l'on veut, le
parti catholique, auquel on peut reprocher
avec justice de viser l'anéantissement de
notre charte constitutionnelle. Les enne
mis de nos libertés, ce sont ceux qui ne
cessent de crier contre les abus, les enva
hissements auxquels se livrece qu'ils
appellent la faction cléricale; tandis que
ces prétendus empiétements ne sont que
le simple usage du droit commun. Et plût
Dieu qu'aucune violence morale n'em
pêchât nulle part les citoyens catholiques
de profiter de telle liberté octroyée tout
le monde
Nous le répétons, le libéralisme exagéré
n'est 'pas sincère quand il proteste de son
attachement enthousiaste la constitution.
Il n'a ni l'instinct de l'ordre, ni l'amour de
la liberté. Pour le prouver, nous dirons
LA SCIENCE DU BON HOMME
RICSARD
LE CHEMIN DE LA FORTUNE.
celui qui regarde notre assertion comme
trop hasardée: Voyez et jugez: L'ultra-
libéralisme a pris fait et cause pour la dé
mocratie, toutes les fois qu'il s'est agi de
garantir l'ordre, au contraire, il s'est tou
jours placé du côté du gouvernement et
de la loi contre la liberté, chaque fois qu'il
s'est agi de garantir la liberté.
La majorité qui a voté l'adresse, n'est
réellement que la minorité. Ainsi disent
les organes de l'opposition. Et comment
prouvent-ils leur dire Ils prétendent
que tous les fonctionnaires ont mieux
aimé mentir leur conscience que s'expo
ser perdre leurs places.
Est-ce que ces austères Spartiates mesu
rent peut-être leur prochain leur propre
aune
7 Mon cher collègue, disait dernièrement
M. Rogier M. Delfosse, vous respecterez
sans aucun doute la constitution, lorsque
vos amis seront au pouvoir J'exami
nerai jusqu'où je dois aller telle fut la
réponse du député de Liège.
Je préfère cent fois la rude franchise de
M. Delfosse au langage entortillé de maint
Gros-Jean, soi-disant progressiste, qui
donne la constilution le baiser de Judas.
Une députation du conseil communal et
de la chambre de commerce de cette ville,
s'est rendue Bruxelles chargée d'une
mission d'intérêt: elle a été reçue par le
Roi, en son palais Laeken, hier midi
et demi. Les membres qui la composent
sont: Mr l'échevin Vandenpeereboom, MM*
les conseillers Merghelynck et Van den
Brouke, et Mr J.-B. Vandenpeereboom,
président de la chambre de commerce.
Un individu qui avait commis un vol
l'aide d'effraction et escalade a été arrêté
hier par les employés de l'octroi Delaru-
wiere et Vansteenkiste, au moment qu'il
croyait sortir la porte de Menin nanti des
objets volés et qui se trouvaient dans un
sac.
A Zulte (Flandre occidentale) dans la
nuit de vendredi au samedi, des marau
deurs au nombre de 10ont exigé au
fermier Vandenbrouck, du pain, de la
viande et par dessus tout cela la somme
de 50 francs. Le fermier d'une force her
culéenne a résisté aux exigences des ban
dits, qui forcés de se retirer sans avoir
reçu le sou, ont cassé les carreaux et vitres
et quitté la ferme en vociférant et en lan
çant les plus affreuses imprécations et
menaces. Cette bande a visité la même
nuit plusieurs autres fermiers.
Le nommé Dazeu, commissionnaire
a été attaqué Ouckene par deux indivi
dus qui lui ont enlevé la somme de 25 fr.
Ce malheureux, père de famille, avant de
livrer ces brigands la petite somme, a
opposé une vive résistance.
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clames, 33 centimes la ligne.
vérité et justice.
oc
Quoique la science du bon homme Richard
soit, de tous les ouvrages de Franklin, celui qui
est le plus connu, je crois faire plaisir aux lecteurs
de ce journal en le reproduisant en feuilleton,
surtout dans les circonstances actuelles. Les bons
conseils qu'il renferme ne peuvent être trop con
nus, et s'ils étaient plus suivis on ne verrait mal
heureusement pas tant de monde plongé dans la
misère.
Le passage suivant, extrait des mémoires de ce
grand homme, contient sur cet excellent écrit des
détails que chacun sera curieux de connaître.
Je commençai, dit-il, en 1732 b publier mon
almanach sous le nom de Richard Saunders,
je le continuai pendant environ vingt-cinq ans,
et on l'appelait communément Valmanach du
bon homme Richard. Je m'efforçai de le rendre
amusant et utile; aussi obtint il un tel débit,
que j'en retirai un profit considérable j'en
vendais près de dix mille exemplaires tous les
ans. Voyant qu'il était généralement lu et ré-
pandu dans toutes les parties de la province, je
le considérai comme un véhicule très-propre
la propagation de l'instruction parmi le peuple
qui achetait rarement d'autres livres. Je remplis
donc tous les petits espaces qui se trouvaient
entre les jours remarquables du calendrier par
des sentences proverbiales, choisissant celles qui
étaient propres a inspirer l'amour du travail et
de l'économie comme le moyen d'arriver a la
fortune, et par conséquent d'arriver a la vertu
car il est difficile a un homme dans le besoin de
vivre toujours honnêtement, et pour me servir
d'un de ces proverbes, il est difficile qu'un
sac vide se tienne debout. Je réunis ces pro-
verbes qui contenaient la sagesse des siècles et
des nations, et j'en formai un discours suivi que
je mis en tête de l'almanach de 1767, comme
la harangue adressée par un sage vieillard a des
gens qui assistaient une vente. La réunion en
un seul foyer de tous ces préceptes épars, les
mis en état de produire une plus forte iinpres-
sioD. Ce morceau ayant été universellement
approuvé, fut copié dans fous les journaux du
continent américain, et réimprimé en Angleterre
sur grand papier, en forme d'affiches. On en fit
deux traductions en France, et les curés comme
les seigneurs en achetèrent un grand nombre
d'exemplaires, pour les distribuer b leurs parois-
siens et a leurs paysans Comme j'y invitais b ne
point faire de dépenses inutiles en objets snper-
flus tirés de l'étranger, bien des gens ont pensé
qu'il eut sa part d'influence pour produire en
Pensylvanie l'abondance du numéraire qu'on
put y remarquer, quelques années après sa pu-
blication.
AMIS LECTEURS,
J'ai ouï dire que rien ne fait autant de plaisir b