On lit dans YÊcho de Sambre-et-Meuse:
Un vol de nature entraîner la peine
de mort aurait été commis le 23 du mois
dernier Nivelles. Deux individus se sont
introduits dans la demeure de M. N., char
retier, en son absence. Après avoir de
mandé son épouse s'ils pouvaient dis
poser de sa charrette, moyennant paye
ment pouraller chercherdes marchandises
Liège, elle répondit qu'elle ne pouvait y
consentir seule.
Nos aveuturiers firent demi-tour, mais
après quelques minutes écoulées, ils ren
trent dans cette maison, ferment la porte
d'entrée double tour, déposent deux pis
tolets sur la table et somment la malheu
reuse de livrer ses clefs. Après l'avoir
menacée de lui ôter la vie si elle criait, les
malfaiteurs ontprocédé une visite domi
ciliaire qui leur a valu 500 francs en es
pèces et ont pris le large sans qu'on ait
pu se mettre sur leurs traces.
Nous ne garantissons point l'authenti
cité de cette nouvelle, qui cependant nous
est rapportée par des personnes de foi.
On écrit de Vilvorde le 1er décembre
Le 30 novembre, une circonstance des
plus intéressantes, au point de vue de
l'industrie agricole, avait attiré dans notre
commune, chez le sieur F. Demydts, une
afïïuence considérable de curieux. Il s'a
gissait de décerner le prix celui des
membres de la Société du Navet qui aurait
fourni en 10 navets, cultivés par ses soins,
le poids le plus fort. Vers 6 heures de re
levée les concurrents étaient réunis
munis chacun de leur produit. 11 a été
procédé la pesée de chaque dizaine de
ces fruits terrestres, et la médaille a été
décernée au sieur C. Jdont les navets
ont offert le poids de 52 1/2 kilog.
MM. F. Biolley et fils, Verviers, ont
fait venir de l'extérieur une quantité con
sidérable de pommes de terre, que l'on
évalue plus de 50,000 kilogrammes,
uniquement pour assurer, pendant la sai
son rigoureuse, la subsistance aux nom
breux ouvriers de leurs fabriques.
La distribution s'en fait périodiquement
et avec la plus grande régularité, par les
soins de M. Biolley fils, assisté d'un direc
teur de leurs établissements. Cette distri-
bution a lieu dans une vaste cour, où cha
que ouvrier apporte son panier dans
lequel il reçoit pour lui ou pour le nom
bre d'individus dont se compose sa famille
la quantité nécessaire de pommes de terre
au prix modique de dix centimes le kilo
gramme, avec facilité de payement; il est
peu vraisemblable que les bienfaiteurs
soient ainsi remboursés intégralement de
leurs généreuses avances; saus doute, ils
trouvent la récompense d'une aussi bonne
action dans l'affection et la reconnaissance
de plusieurs centaines d'ouvriers, parmi
lesquels on compte beaucoup de pères de
familles.
Le Western Times contient l'articulet
suivant:
Les demoiselles Poole, de Bridgewa-
ter, dans une visite qu'elles rendirent
leur beau-frère le révérend Northecote,
curé anglicain d'Ilfracombe, firent la con
naissance du doèteur Pusey et passèrent
l'église Romaine. Mais le curé protestant
considéra ce changement comme si peu
important qu'il permettait aux jeunes
demoiselles de continuer enseigner
l'école dominicale. Î1 y a environ une
quinzaine de jours, Mme Northecote a em
brassé a son tour la foi romaine; elle vient
d'écrire son mari pour lui mander que
son église ne reconnaît pas comme valable
le mariage hérétique, et que s'il veut la
considérer encore comme sa femme et lé
gitimer ses enfants, il est nécessaire de
procéder un nouveau mariage par
devaut un prêtre catholique. On présume
que le mari suivra le conseil de sa femme.
On a reçu hier Londres la nouvelle
du naufrage du navire \aMary qui revenait
de Sydney Londres. Ce bâtiment a péri
surdes éceuilsdu détroit de Bass environ
130 lieues de Sydney. Quelques minutes
après avoir touché le navire a sombré et
14 femmes et enfants qui se trouvaient
parmi les passagers ont été engloutis dans
les flots. Le reste des passagers et l'équi
page n'ont été sauvés qu'après avoir en
duré pendant 8 jours sur une île déserte,
toutes les tortures de la faim et de la soif.
La Mary était un navire de 368 tonneaux
qui faisait depuis 1811 les voyages de la
Nouvelle Galles du Sud.
La cour de cassation a, dans son au
dience d'hier, rejeté le pourvoi du nommé
Temsch, condamné par les cours d'assises
de la Flandre orientale et de la Flandre
occidentale la peine capitale pour avoir
empoisonné sa femme.
HOLLANDE. La Haye 2 décembre.
Leeuwarden, 30 novembre. Ce matin
neuf heures, un incendie a éclaté la
maison de correction de cette ville. Ayant
pris naissance dans une des salles du
rez-de-chaussée qui servent d'ateliers aux
prisonniers, la flamme avait bientôt dé-
voré tout ce qui s'y trouvait, et ce n'est
qu'après une grande heure de pénibles
efforts, et l'aide de toutes les pompes
incendie de la ville, que l'on est parvenu
arrêter les progrès du redoutable élé
ment et s'en rendre maître.
On apprend d'une source certaine,
que le roi a accordé M. D. Dronkers de
Middelbourg, Ja concession d'une voie
ferrée, allant de la Zélande au Rhin et
passant par le Brabant-Septentrional et le
Limbourg telle que l'avait établie la de
mande primitive de l'entrepreneur, prin
cipalement dans la direction de Bréda,
par Dongen et Loonop-Zand, Bois-le-
Duc, etc.
FRANGE.Paris, 3 décembre.
Nous avons'fait connaître les noms de
quatre frégates appelées prendre part
l'expédition contre Madagascar.
On assure aujourd'hui que le comman
dant des troupes de débarquement est
donné au général Duvivieiyle même qui a
longtemps 'combattu, comme on sait, en
Algérie. Les troupes expéditionnaires se
composent de deux compagnies du génie,
de plusieurs détachements d'artillerie de
marine et de diverses compagnies d'in
fanterie de marine. Quant au chef de la
division navale, c'est M. Desfossés qui est
désigné, ainsi que nous l'avons annoncé.
SUISSE.
On écrit de Zurich, le 19 novembre:
Le gouvernement de notre canton
vient de prendre une détermination qui a
produit une vive sensation dans cette ville.
M. Amman, juge d'instruction dans l'affaire
un auteur, que de voir ses ouvrages cite's avec e'ioge
par d'autres savants e'crivains. Il m'est rarement
arrivé de jouir de ce plaisir car, quoique je puisse
dire sans vanité que depuis un quart de siècle je
me suis fait annuellement un nom distingué parmi
les auteurs d'almanachs, il ne m'est guère arrivé,
j'ignore pour quel motif, de voir mes confrères les
écrivains dans le même genre me donner quelques
louanges, ni aucun auteur faire la moindre men
tion de moi de sorte que, saus le petit profit
effectif que j'ai fait sur mes productions, la disette
d'applaudissements m'aurait totalement découragé.
J'ai conclu a la fin que le meilleur juge de mon
mérite était le peuple, puisqu'il achetait mon alrna-
nacli, d'autant plus qu'en me répandant dans le
monde sans être connu, j'ai souvent entendu répé
ter par celui-ci ou celui-là quelqu'un de mes ada
ges, en ajoutant toujours b la fin: comme dit le
bonhomme Richard. Cela m'a fait grand plaisir,
et m'a prouvé que non seulement on faisait cas de
mes leçons, mais qu'on avait encore quelque res-
pect pour mon autorité; et j'avoue que, pour
encourager d'autant plus de monde h se rappeler
mes maximes et a les répéter, il m'est arrivé quel
quefois de me citer moi-même du ton le plus
grave. Jugez d'après cela combien je dus être con
tent d'une aventure que je vais vous rapporter.
Je m'arrêtai l'autre jour cheval dans un endroit
où il y avait beaucoup de monde assemblé pour
une vente publique. L'heure n'étant pas encore
venue, la compagnie causait sur la dureté des temps;
et quelqu'un s'adressanta un personnage en che
veux blancs et assez bien mis, lui dit et vous,
v père Abraham que pensez-vous de ce teraps-
ci N'ètes-vous pas d'avis que la pesanteur des
impositions finira par ruiner entièrement le pays,
car comment faire pour les payer Que nous
conseillerez-vous Le père Abraham se mit
a réfléchir, puis il répondit Si vous voulez
savoir ma façon de penser, je vais vous la dire
en peu de mots car un mot suffit qui sait
entendre. Ce n'est pas la quantité de mots
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
qui remplit le boisseaucomme dit le bon
homme Richard. Tout le monde se réunit
pour engager le père Abraham h parler, et l'as
semblée s'élant approchée en cercle autour de lui,
il tint le discours suivant
Mes cbers amis et bons voisins, il est certain
que les impôts sont très lourds; cependant, si nous
n'avions a payer que ceux que le gouvernement
nous demande, nous pourrions espérer d'y faire face
plus aisément; mais nous en avons beaucoup d'au
tres, et qui sont bien plus onéreux par exemple,
notre paresse nous prend deux fois autant que le
gouvernement, notre orgueil trois fois, et notre
inconsidération quatre fois autant. Ces impôts sont
d'une telle nature qu'il est impossible de nous en
délivrer ni d'en diminuer le poids. Toutefois, si
nous voulons écouter un bon conseil, il y a quelque
chose h espérer pour nous; car, dit le bon homme
Richard dans son almanach, Dieu dit l'homme:
aide-toi, je C aiderai.
(La suite au prochain n°.)