L'Angleterre est tous les jours témoin de conversions au catholicisme aussi nom breuses que remarquables par les hautes qualités des personnes qui rentrent dans le giron de l'Eglise. Depuis 1843, au delà de quarante membres des universités d'Oxford, de Cambridge et de Dublin ont embrassé la foi romaine, foulant géné reusement aux pieds tout respect humain et sacrifiant leurs plus chers intérêts de famille et souvent, comme s'exprime Mgr. Wiseman, des affections que respectent la nature et la loi de Dieu. Ce mouvement religieux ne saurait s'ex pliquer, dit le même prélat, ni par l'acti vité des catholiques, ni parles prédications de notre clergé, ni par les ouvrages de nos écrivains, ni par le zèle et la piété des fidèles. Ce n'est ni l'habileté, ni la prudence, ni la puissance, ni l'adresse, ni la sagesse de l'homme qui ont, même d'une manière éloignée, concouru au développement de ce qui se fait autour de nousUne im pulsion spontanée de la grâce et une suc cession providentielle de circonstances sont les deux seuls moyens auxquels le maître des hommes et des choses ait eu recours pour produire les glorieux résul tats dont nous sommes témoins. Le nombre indiqué plus haut ne com prend que les hommes qui se sont fait un nom dans la science et les lettres, ou qui occupaient une position soit dans l'église anglicane, soit dans l'enseignement. S'il s'agissait de faire un relevé complet de toutes les conversions qui, depuis quel ques années,se sont opérées en Angleterre, c'est par milliers qu'il faudrait les compter. Ainsi, cette ancienne île de Saints voit se réaliser la consolante prévision du comte De Maistre. Après avoir la première, entre les nations séparées de l'Eglise mère, achevé de parcourir le cercle de l'erreur, elle embrasse la première aussi la doctri ne catholique trop longtemps méconnue Quel chant de triomphe dans le ciel, où le retour d'un pécheur cause tant d'alé- gresse, s'écrie ce sujet un prélat français, si l'une des nations les plus illustres, si un peuple qui envoie ses vaisseaux sur toutes les plages de l'univers, y portait un jour l'amour et le respect pour le centre de l'unité catholique Jamais gage plus rassurant n'aurait été donné au monde, de voir désormais les peuples unis, non plus seulement par les intérêts, lien de sa nature si fragile, mais par l'unité de foi, par l'unité de culte, par la charité, ce lien plus fort que tous les traités et plus puissant que les plus redou tables armées. Y Ah si les électeurs de la campagne restaient chez eux aux prochaines élec tions Nous vous entendons parfaitement Messieurs les libéraux. Vous pensez et même vous assurez que les électeurs cita dins seuls sont en état de lire les bulletins qu'ils déposent dans l'urne électorale. On vous croirait peut-être, si Bruxelles, centre des lumières libérales, on n'avait pas vu l'édifiant marché de votes conclu entre Y Alliance et le Trou. La collecte générale en faveur des pau vres par les soins de Commission nommée par la Régence, promet des ressources im portantes pour les besoins que fera naître la cherté des vivres il y a des souscrip tions de cent, de quarante, de vingt cinq, etc. francs par mois. M. Tertzweil de Wylschate a été con damné avant-hier en cinquante francs d'a mende et aux frais, pour homicide com mis involontairement par imprudence. Il y a en ce moment tant d'occupation au parquet, que M. Depatin, procureur du roi, a été forcé de donner sa démission de membre de la commission des subsistan ces. M. le juge d'instruction et son greffier déploient la plus grande activité. La mai son d'arrêt regorge de prisonniers. Leur nombre est encore augmenté par l'arrivée du trop plein de Bruges. En ville, on con tinue jouir de la sécurité ordinaire. On commence dire que l'exécution prochaine des travaux du chemin de fer est au moins problématique, et qu'il existe cet égard des doutes graves et de vives inquiétudes. Des personnes vont jusqu'à redouter que le gouvernemenlnesoitdupe d'une coupable mystification. Il importe aux concessionnaires de dissiper ces sup positions hasardées (que pour notre part nous aimons repousser comme dénuées de tout fondement), en mettant la main l'œuvre sans plus de retard. La confiance publique et les nécessités du temps l'exi gent avec une égale impatience. M' Alphonse Van den Peereboom ayant crû contre toutes les apparences qu'il était désigné par l'initiale V... dans l'arti cle qui a paru dans le dernier numéro du Propagateur, nous devons la vérité de déclarer que ce n'est pas Mr Van den Pee reboom que l'auteur de l'article a désigné. L'expédition française de Madagascar sera dirigée par le général Duvivier. Par mi les troupes de débarquement, il aura sous ses ordres quatre bataillons d'infan terie de marine, dont l'un sera commandé par M. le major Turbez, qui mercredi dernier se trouvait occasionnellement Ypres, et était descendu l'hôtel de la Tête d'or. On mettra la voile de Toulon au commencement de Janvier. Il se forme dans la Congrégation des jeu nes gens une nouvelle Société de Chœurs, grâce au talent de M. Moreau qui déploie dans ce but une activité aussi louable que désintéressée. Déjà l'occasion de la fête de l'Immaculée Conception de la Sainte Vierge, les Jeunes Chœurs ont exécuté au Salut de l'Église de l'Hôpital quelques mor ceaux de chant d'une manière fort satis- fesante. De nouveaux progrès ne se feront pas longtemps attendre. Une mission de huit jours commencé Poperinghe. Elle sera donné par des R. P. de la Compagnie de Jésus. Dans le courant de la semaine, une troupe de rôdeurs au nombre de quinze au moins, sont allés visiter plusieurs fer mes de la banlieue de Roulers une heure très avancée de la nuit, et y ont demandé du pain et de l'argent. Quelques pains ou une minime somme les ont contentés toutefois ces courses nocturnes par bandes sont de fort mauvais augure pour la sai son d'hiver où nous entrons,et un exemplë pernicieux pour la classe indigente. Nous espérons que l'autorité prendra des me sures rigoureuses pour ne plus voir se renouveler ces expéditions, qui sous une apparence pacifique, ne laissent pas que d'inspirer une juste terreur. La charité ne tarit pas Roulers dans les mauvais jours où nous vivons. Après l'emprunt de quinze mille francs fait par la ville, et l'exposition au bénéfice des pauvres qui depuis son ouverture en habits un peu plus beaux, une petite partie de plaisir de loin en loin, ne peuvent pas être d'une grande conséquence; mais souvenez-vous de ce que dit le bon homme Richard un peu répété plusieurs fois fait beaucoup. Soyez en garde contre les petites dépenses il ne faut qu'une légère voie d'eau pour submerger un grand navire. La délicatesse du gout conduit la mendicité. Vous voilà tous assemblés ici pour une vente de curiosités et de brimborions précieux. Vous appelez cela des biensmais si vous n'y prenez garde, il en résultera des maux pour quelques uns de vous. Vous comptez que ces objets se vendront bon marché, moins qu'ils n'ont coûté, mais s'ils ne vous sont pas nécessaires, ils seront toujours trop chers pour vous. Ressouvenez-vous de ce que dit le bon homme Richard Si tu achètes ce qui est superflu pour toi, tu ne tarderas pas vendre ce qui t'est le plus nécessaire. Réfléchissez toujours avant de profiter d'un bon marché. Le bon homme pense peut-être que souvent un bon marché n'est qu'apparent, et qu'en vous gênant dans vos affaires, il vous cause plus de tort qu'il ne vous fait du profit. Car je me souviens qu'il dit ailleurs J'ai vu quantité de gens ruinés pour avoir fait de bons marchés. C'est une folie d'employer son argent acheter un repentir. C'est cependant une folie que l'on fait tous les jours, faute de songer l'alinanach. Les sages dit-il, s'inlruisent par les malheurs d'autrui] les fous deviennent rarement plus sages par leur propre malheur. Je sais tel qui pour orner ses épaules, a fait jeûner sou ventre, et a presque réduit sa famille se passer de pain. Les étoffes de soie, les salins, les bijouxbroderiescomme dit le bon homme Richard, éteignent le feu de la cui sine. Loin d'être des besoins de la vie, on peut peine les regarder comme des commodités; mais, parce qu'ils brillent la vue, on est tenté de les avoir. C'est ainsi que les biens artificiels du genre humain sont devenus plus nombreux que les biens réels. Pour une personne vraiment pauvre, dit le bon homme Richard, il y a cent indigents. Par ces extravagances et autres semblables, les gens qui veulent briller sont réduits la pauvreté et forcés d'avoir recours ceux qu'ils méprisaient aupar- avaut, mais qui ont su se maintenir par le travail et D... l'économie. C'est ce qui prouve qu'wra manant sur ses piedscomme dit fort bien le bon homme Richard, est plus grand qu un gentilhomme genoux. Peut-être ceux qui se plaignent le plus, avaient-ils hérité d'une fortune honnête mais sans connaître les moyens par lesquels elle avait été acquise, ils se sont dit il est jour, et il ne fera jamais nuit. Une si petite dépense sur une fortune comme la mienne, ne mérite pas qu'on y fasse at tention. Les enfants et les fouscomme le dit très bien le bon homme Richard, s'imaginent que vingt ans et vingtfrancs ne peuvent jamais avoir de fin. Mais force de toujours puiser dans la même bourse, sans y rien mettre, on vient bientôt trouver le fond; et alors, comme dit le bon homme Richard, quand le puits est sec on connaît la valeur de l'eau. Mais c'est ce qu'on aurait su d'abord, si l'on avait voulu le consulter. Etes vous curieux, mes amis, de connaître ce que vaut l'argent? Allez, essayez d'en emprunter; celui qui va faire un emprunt, va chercher une mortification. Il en arrive autant ceux qui prê tent certaines gens, quand ils vont redemander ce qui leur est dû... (La suite au prochain u'.j

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 2